• Au Sahel, la crainte d'un «trou noir de l'information»

  • Sep 27 2024
  • Duración: 3 m
  • Podcast

Au Sahel, la crainte d'un «trou noir de l'information»

  • Resumen

  • En Afrique de l'Ouest, la crainte d'un « trou noir de l'information » est ravivée cette semaine par un appel de plus de 500 radios locales du Sahel.

    L'expression « trou noir de l'information » est de Reporters sans frontières (RSF), et Sadibou Marong, le directeur du bureau Afrique de l'organisation, l'a réitérée mardi, après avoir recueilli la signature des responsables de 547 radios communautaires. Avec une vingtaine de directeurs de ces radios présents à Bamako, RSF lance un appel aux autorités des pays du Sahel où sévissent des bandes armées ainsi que des groupes jihadistes.

    Au Mali, au Niger, au Burkina Faso et dans certaines zones du Tchad, ils demandent d'abord qu'on ouvre des enquêtes sur deux journalistes de ces radios tués ces derniers mois, Abdoul Aziz Djibrilla et Idriss Yaya. Ils demandent aussi qu'on agisse pour obtenir la libération de quatre d'entre eux qui ont été enlevés, notamment deux reporters de Radio Coton d'Ansongo, au Mali. Les radios communautaires, qui diffusent en langues locales, sont souvent l'un des rares vecteurs d'information. Et les protéger, reconstruire leurs locaux quand ils sont détruits ou reconnaître leur rôle dans les législations devraient être, selon RSF, une priorité.

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    Un journaliste de France 24 poursuivi au Niger

    Du côté des médias internationaux, les poursuites engagées contre Wassim Nasr, un journaliste de France 24, témoignent aussi d'une volonté d'empêcher toute information indépendante. Dans un communiqué, le procureur de la République du Niger, qui a ordonné l'ouverture d'une enquête contre ce journaliste, tout en saluant « le professionnalisme et la bravoure des Forces de défense de la Confédération des États du Sahel », reproche à Wassim Nasr des « commentaires tendancieux au lendemain de chaque attaque terroriste » qui sont assimilés à « des actes de publicité et de soutien flagrant aux terroristes ».

    Bien sûr, France 24 dénonce ces accusations concertées avec le Mali et le Burkina Faso et exprime son soutien à son journaliste, qui travaille dans le respect des règles professionnelles, c'est-à-dire en recoupant ses sources au lieu de lire les communiqués du pouvoir.

    Car après les arrestations arbitraires et l'éviction de médias internationaux comme RFI, France 24 ou TV5, le but est bien d'imposer l'autocensure. Le « trou noir de l'information » n'empêche pas les Africains ayant accès au numérique de s'informer, ainsi qu'en attestent les 4,4 millions d'abonnés à la chaîne WhatsApp de France 24. Mais il empêche les gens situés dans les zones les plus reculées, là même où diffusent les radios communautaires, d'être informés et de garder un lien avec l'extérieur. C'est précisément ce que souhaitent les jihadistes qui ne veulent pas voir questionnés leur idéologie et leurs actes.

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