Episodios

  • Le Cambodge ambitionne de révolutionner son infrastructure de transports
    Jul 19 2024

    Le Cambodge se développe et son transport aussi ! Le forum d’affaires Cambodge-France a récemment refermé ses portes à Phnom Penh. Parmi les priorités de cette année, l’essor du tourisme et des nouvelles routes.

    Au Cambodge, les nouveaux ponts et les passerelles n’ont pas de noms. Les automobilistes, comme les habitants, les appellent en fonction du pays qui les a construits. Alors à Phnom Penh, la capitale, on trouve le pont japonais, le pont chinois, il y a aussi le pont coréen. Tous ces voisins ont investi dans les infrastructures. Beaucoup a été fait mais beaucoup reste à faire. Par exemple, sur les routes qui sillonnent le Cambodge, des milliers de kilomètres doivent être goudronnés.

    Et sur ce point, le milieu des affaires au Cambodge pourrait résumer l’état d’esprit du pays : les premiers arrivés, les premiers servis en ajoutant qu’il y aura de la place pour tout le monde ! Le pays affiche son ambition de devenir une puissance régionale dans le transport écologique (rails, ports, aéroports, routes…).

    Investir le transport à long terme

    Dans les allées du forum France-Cambodge, Thierry Tea, franco-cambodgien, vice-président de l’OCIC, l’un des fonds financiers les plus importants en Asie, a tenté de convaincre les patrons français à s’implanter dans le pays : « Le Cambodge, dit-il, par rapport à ses voisins (Thaïlande, Japon, Chine, Corée du Sud, Singapour…) a une particularité, il a connu la guerre il y a environ 45 ans. Donc le Cambodge n’a pas pu se reconstruire au même rythme. La richesse et le développement y restent pour le moment moins importants, mais le potentiel est énorme ! Il nous faut finir toutes les routes avec de l’asphalte. Le premier ministre cambodgien voyage dans le monde entier, aux USA, au Canada, en Asie pour attirer les partenaires. Bien entendu, les groupes privés et publics français et européens sont les bienvenus ! Il nous faut penser le long terme ».

    Les scooters français Voltra

    À Phnom Penh, les scooters de la marque française Voltra, se vendent aujourd’hui grâce à leur puissance électrique. Comme tous ses voisins asiatiques, le Cambodge lutte contre la pollution à essence et les embouteillages. Le designer, Yvon Chalm, est installé au Cambodge depuis 15 ans. Il est l’un des collaborateurs de l’entreprise Voltra : « Depuis cinq ans, j’ai vu l’essor dans le centre de Phnom Penh des petites motos électriques. La marque Voltra en fait partie avec l’avantage de proposer une chaîne entière de construction plus écologique. Cela passe entre autres par le recyclage des matières. Mais le marché des moteurs électriques reste un marché des grandes villes. Le Cambodge reste un pays rural où les routes ne sont pas adaptées aux besoins de recharge ».

    L’essor du train et des autoroutes

    Au Cambodge, ces 10 dernières années, les habitants ont vu leur pays se transformer. Des rails ont permis l’essor du voyage en train. La construction de nouvelles routes et autoroutes se sont construites avec les progrès dans la signalisation. Mais tout cela a entraîné la croissance du nombre de camions et de voitures, donc de la pollution et de l’encombrement des villes et de leurs périphéries.

    En parallèle du forum d’affaires, les patrons français ont pu accéder aux dernières nouveautés du transport cambodgien. Notamment le 3e aéroport international, proche des célèbres temples d’Angkor, inauguré l’an dernier. Un quatrième aéroport est en construction, il ouvrira ses portes en 2025 aux abords de la capitale, Phnom Penh.

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  • «L’IA va bouleverser le monde du transport», dit le créateur de Club Med Serge Trigano
    Jul 12 2024
    Dans la famille Trigano, la passion du tourisme se transmet de père en fils. Après la création des célèbres Club Med, Serge Trigano continue de parcourir le monde avec ses deux fils. Le trio familial dirige un nouveau concept international : les hôtels Mama Shelter. Aujourd'hui, Serge Trigano est l'un des patrons français les plus réputés au monde et est convaincu que l'intelligence artificielle « va bouleverser le secteur ». Observateur du transport touristique, il est le grand témoin de la Chronique des transports. RFI : Avec toute votre carrière dédiée au tourisme, au voyage, quelle a été, selon vous, la plus grande avancée en matière de transport des 20 dernières années ? Serge Trigano : L’internet ! Incontestablement, les nouvelles technologies en général. Regardez, aujourd’hui, on réserve tout depuis son ordinateur : le transport, l’hôtel… Et l’arrivée de l’IA, l’Intelligence artificielle générative, va bouleverser le monde du transport et des voyages plus profondément encore. Est-ce un avantage ? Oui bien sûr ! Les tâches administratives qui demandent du temps vont être effectuées plus vite. Tout ce qui concerne les réservations, les papiers d’identité, la circulation des passagers et des bagages dans les gares et les aéroports seront simplifiés. Ainsi, on sera plus disponible pour consacrer du temps à nos expériences à faire en famille, entre amis ou seul. Comment avez-vous vu se transformer les modes de transport depuis votre aventure Club Med jusqu’à aujourd’hui avec vos autres créations (Hôtels Mama Shelter, Casa Barbara…) ?À l’époque des débuts du Club Med, en matière d’aviation, les passagers partaient en vacances au bout du monde avec des appareils gros porteurs. Les clients les plus fortunés pouvaient s’offrir l’avion. De nos jours, les compagnies low cost permettent aux ménages les plus modestes d’avoir des vacances à l’étranger.Constatez-vous néanmoins des différences dues aux enjeux de notre époque, comme le changement climatique ?Évidemment, l’avion, pour le moment, pollue davantage que le train. Je pense que pour les destinations lointaines, on voyage aujourd’hui en fonction des émissions de CO2 que l’on va générer. Si on part loin de chez soi avec sa famille aux États-Unis, on va y rester trois semaines. Alors qu’avant, il y a encore 10 ans, on ne réfléchissait pas trop, on partait pour une semaine et puis on y repartait.C’en est fini des week-ends au bout du monde ? Non, bien entendu... Il y aura toujours des hommes d’affaires ou des familles qui partiront pour trois jours à l’autre bout de la terre, mais les habitudes ont changé. La crise Covid-19 a montré l’intérêt retrouvé pour le tourisme régional. La règle vaut pour toutes les populations du monde qui ont appris à redécouvrir l’espace et les activités près de chez eux.Vous soulignez l’importance du train dans les années à venir en Europe.Oui, et c’est un paradoxe, mais le transport opère comme un retour en arrière, ou plutôt un rappel de l’efficacité de certains transports comme le voyage en train. D’ailleurs, je crois que le train va devenir le transport du siècle. Cela est dû à plusieurs choses : le souci de la pollution, le ralentissement du rythme des voyages. Y a-t-il une demande chez vos clients de ralentir la vitesse en périodes de vacances ?C’est une prise de conscience qui touche tous les âges. On le voit chez les jeunes qui se préoccupent plus de l’environnement. Et chez les personnes plus âgées pour qui le train est plus pratique, moins fatiguant et très agréable. On voit le paysage, on arrive dans les gares sans délais d’attente, contrairement aux aéroports. Pourtant, les trains en Europe, notamment en France, souffrent d’un manque de maintenance. Les trains de nuit peinent à se redévelopper. L’Europe n’a pas mutualisé ses voies ferrées pour les longs trajets au travers du continent. Vous avez raison ! Sans parler du manque de trains en France et partout en Europe. Mais je reste optimiste. Comme tous les problèmes techniques, cela va se régler. Il est possible que ça prenne un peu de temps, mais ça va finir par se régler.Vous qui avez énormément voyagé, vous continuez à parcourir le globe, quel pays ou continent vous a étonné en matière de transport ? La Chine ! L’Asie en général, mais je dois dire que la Chine a réalisé en peu de temps une transformation incroyable. Ils ont su développer l’industrie des énergies renouvelables et des véhicules électriques. À Shanghai, lorsque vous circulez, vous n’entendez plus un bruit dans les rues !À lire aussiLa montée en gamme des trains de nuit
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  • En Europe, les ports, lieux stratégiques, porte d'entrée pour des intérêts étrangers
    Jul 5 2024
    Les ports européens, c'est elle, les 400 000 dockers travaillant dans ces ports européens, c’est elle aussi ! Lamia Kerdjoudj voue sa vie aux frontières maritimes du continent. À la tête de la Feport, la Fédération européenne des opérateurs portuaires privés, cette experte du monde économique et industriel représente près de 2 000 entreprises portuaires. Cette année, la Feport fête ses 30 ans. Sa dirigeante décrypte les enjeux des infrastructures portuaires en Europe. RFI : Pour les 30 ans de la Feport (Fédération européenne des opérateurs portuaires privés), Lamia Kerdjoudj, vous tenez à contrer les mauvaises informations ! La première idée reçue : les Chinois achètent tous les ports d’Europe… Lamia Kerdjoudj : C’est absolument faux ! Merci de me donner l’occasion de préciser les choses. Mais tout de même, on pense au port du Pirée en Grèce, il appartient bien aux Chinois ? C’est l’exception et la seule exception en Europe ! Depuis 2016, le groupe maritime chinois Cosco possède le port du Pirée. Il a en effet les droits pour les opérations industrielles privées. Il gère également tout ce qui relève d’ordinaire du domaine public (sécurité, surveillance…) géré par le gouvernement ou les autorités publiques. Vous êtes d’ailleurs très sévère à l’encontre de l’Union européenne qui, dites-vous, aurait pu venir au secours de la Grèce dans cette opération. Oui ! Je le dis à titre personnel, cela n’engage que moi. Mais à l’époque, la Grèce était très endettée et elle a dû céder aux offres chinoises sans avoir d’autre choix que de céder le port et les infrastructures à 100%. Donc, de privatiser un port entièrement. À écouter aussiEn Grèce, le port du Pirée, porte d'entrée de la Chine en Europe On le souligne encore une fois, il s’agit du seul cas en Europe. Dans les autres ports européens où la Chine est présente, l’investissement est fragmenté et organisé sous forme de concessions surveillées. Parfaitement. Le Groupe Cosco est présent en Belgique, en Espagne, dans des activités de terminaux portuaires. Mais il peut aussi être présent en Europe dans des opérations de transport logistique via ses activités d’armateur. China Merchants Port possède également des participations en Europe. Donc, il ne faut pas être paranoïaque ? Il ne faut pas être paranoïaque, mais pas naïf ! Nous devons être prudents, car il n’y a pas que la Chine. D’autres opérateurs étrangers, que je représente aussi en tant que membres de Feport, sont présents en Europe. Aujourd’hui, je le répète, à l’exception du port du Pirée en Grèce, la surveillance et la sécurité portuaire relèvent du domaine public. Le gouvernement ou les autorités régionales en ont la charge. Mais le port reste l’un des lieux les plus stratégiques. On peut tout de même penser qu’il s’agit là d’une entrée facile pour un pays étranger avec de mauvaises intentions ? Mais oui, vous avez raison. C’est pour cela que je me suis battue pour améliorer les choses. Si un État membre constate des infractions ou des activités néfastes pour la défense et l’intégrité du pays, cet État membre est en mesure d’arrêter le contrat. J'invite donc tous les pays européens à se joindre au règlement existant pour ne pas avoir de « trous dans la raquette », comme on dit. La compétitivité des ports est internationale, elle est aussi régionale. Pourquoi les ports français sont-ils aussi peu compétitifs ? Vis-à-vis des voisins européens, Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Luxembourg… ? Le sujet est épineux, je ne voudrais froisser personne, mais je pense qu’il s’agit d’un savoir-faire dans la gouvernance des ports. Les Belges, par exemple, ont une excellente façon de gérer leurs ports en alliant le secteur public et privé dans tous les types de décisions concernant leurs ports. C’est-à-dire ? C’est-à-dire qu’ils décident ensemble, le tissu maritime est lié au tissu industriel. Leurs alliances permettent de discuter des constructions à long et moyen terme. Je pense aux routes qui rejoignent les grandes villes, je pense aux voies ferrées, aux aménagements des fleuves qui vont jusqu’aux ports. Le mot de la fin ? Sans penser le port à l’échelle du territoire ou du continent, on n’arrive à rien. Un port doit se relier et lier entre elles toutes les routes possibles pour transporter le plus de choses possibles, aussi loin que possible, y compris dans les zones reculées de campagne. Les ports les plus compétitifs sont les ports qui savent faire cela. À Tanger, au Maroc, le port Tanger Med en est l’exemple le plus frappant.
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  • En Europe, seule la Finlande oblige les adultes à porter le casque à vélo
    Jun 28 2024

    Doit-on obliger les cyclistes à porter le casque à vélo ? Pour Gordon Ramsay, le célèbre cuisinier britannique, la question ne se pose plus. La semaine dernière, sa vidéo a été l’une des plus regardées sur les réseaux sociaux ! Encore sous le choc, le chef se filme dans sa cuisine. Sa main tremble, il montre un ventre gorgé de sang en suppliant le public de porter un casque, celui qui lui a sauvé la vie ! Mais alors pourquoi aujourd’hui en Europe, n’y a-t-il qu’un seul pays qui oblige les cyclistes à porter un casque ?

    Malgré son cri du cœur et le succès de la vidéo, Gordon Ramsay n’a pas persuadé les foules. Aucun gouvernement, aucune association de cyclistes, n’en a profité pour appeler la population à porter un casque à vélo.

    La Finlande, l’exception européenne

    En Europe, seule la Finlande a une loi obligeant les cyclistes à porter un casque. Ailleurs, toujours sur le continent, n’existent que des lois pour les enfants. L’âge varie en fonction des pays. Le casque est par exemple obligatoire jusqu’à 12 ans en France, jusqu’à 15 ans en Suède.

    L’obligation du Canada et de l’Australie

    Ailleurs dans le monde, il existe deux grands pays où les adultes, sous peine d’amende, doivent porter le casque à vélo : le Canada et l’Australie. Les chiffres des différentes fédérations cyclistes européennes l’ont montré et sont valables sur la terre entière : le casque protège, mais en Australie, l’obligation de porter le casque a fait diminuer le nombre de cyclistes.

    Réduction de 60% d’accidents graves

    En cas de chute, le casque réduit de à 60% le risque de traumatisme crânien. Alors pourquoi une telle réticence ?

    Les cheveux longs, le prix et la beauté

    Luc Goffinet représente l’un des groupements de cyclistes européens. Pour lui, l’obligation est une telle contrainte que les cyclistes en oublient les avantages dans la lutte contre la pollution et même les effets bénéfiques sur la santé : « Nous nous opposons au port du casque obligatoire, car c’est contre-productif ! Porter le casque n’est pas une chose facile. Il peut encombrer et c’est une dépense supplémentaire. »

    Luc Goffinet explique les raisons de son opposition : « Ici, à Bruxelles et dans le reste de la Belgique, il y a des populations peu fortunées pour qui acheter un casque pour un ou plusieurs membres de la famille est un problème financier. Moi, j'ai deux filles. Comme beaucoup de femmes qui ont les cheveux longs, elles nous disent que ce n’est pas beau, pas pratique, surtout pour les cheveux longs. »

    L'échec de la loi du sénateur Bonneau

    En France, le sénateur François Bonneau est l’un des seuls hommes politiques à s’être battu pour une loi d’obligation aux cyclistes adultes. Croyez-le, il en a entendu de toutes les couleurs, comme il dit : « Il y a d’abord eu l’argument de la loi de trop. On m’a dit pourquoi tu veux faire une nouvelle loi ? De plus en plus de gens se mettent au vélo, les choses vont se faire toutes seules, ils vont prendre leurs précautions eux-mêmes sans loi d’obligation. »

    L'énumération continue : « L’autre argument était de dire que les moyennes, les grandes villes et les campagnes vont s’équiper en pistes plus sécurisées séparées des routes occupées par les voitures. Malheureusement, le temps que cela se fasse en Europe, il faudra compter des décennies. Je le regrette vraiment quand je pense aux nombres d’accidentés cyclistes qui sont blessés à vie aujourd’hui. »

    Plaidoyer européen

    Le casque obligatoire à vélo n’est pas à l’agenda du transport à la Commission de Bruxelles, en tout cas pas pour les deux ans à venir. C’est bien pour tenter de forcer les choses que le sénateur français François Bonneau vient d’accéder à un poste européen, il plaidera la cause dès l’automne prochain.

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  • L'automobile et son cyber bouclier
    Jun 21 2024
    Saviez-vous qu’un camion peut se voler à distance ? Saviez-vous que des machines à boulonner les voitures peuvent servir de porte d’entrée pour attaquer des entrepôts automobiles ? Voilà les questions soulevées au Premier PrinTemps de l’Intelligence artificielle. L’événement s’est tenu cette semaine à Besançon dans l’est de la France. Les nouvelles intelligences artificielles sont au service des fabricants et des experts de la cybercriminalité. La particularité des vols ou des sabotages à distance, c'est qu'ils n'arrivent jamais par là où on pourrait les attendre ! Règle numéro 1 : savoir qu'un pirate peut se faufiler lors du transfert de vos informations personnelles.Le stockage et le transfert à distance des donnéesDu constructeur de voitures au fabricant d’outils en passant par le concessionnaire ou encore le garagiste et l’assureur, le véhicule aujourd’hui accumule des données. L’arrivée de nouvelles technologies dans les voitures augmentent le nombre de données et d’informations enregistrées lors de ses trajets. L’autonomie embarquéeAujourd’hui, un véhicule n’est plus fabriqué de A à Z par le même constructeur. De plus en plus de logiciels permettent d’obtenir une sorte de copilotage. Cette aide à la conduite est possible grâce à des systèmes informatiques. Désormais, l’IA (Intelligence artificielle) augmentera les capacités de contrôle des véhicules. Les voitures autonomes made in USAL’industrie américaine utilise les outils d’autonomie des véhicules (taxis, bus, drones…) via des outils : capteurs, ordinateurs, caméras. En Europe, le consommateur n’est pas encore mûr pour le marché de la voiture autonome. On parle pour le moment de voitures semi-autonomes.Skyld, l’entreprise du nouveau cyber-bouclier Les véhicules électriques vendus et roulant en Europe contiennent déjà beaucoup d’instruments à bord. L’ingénieure Marie Paindavoine, l’une des plus grandes expertes françaises de cybercriminalité et d’Intelligence artificielle, s’est passionnée pour le sujet.Alternant ses voyages entre les États-Unis et la France, l’experte a fini par fonder son entreprise, Skyld. Pionnière en matière de pare-feu qui protège les professionnels comme les particuliers, tous secteurs confondus : « Dans le domaine du transport, nos clients sont surtout des équipementiers automobiles. Aujourd’hui, les nouveaux systèmes d’aides à la conduite servent à détecter l’endormissement du conducteur. Skyld protège également contre les attaques de systèmes de conduite semi-autonomes où la voiture décide d’accélérer ou de freiner. Toutes ces briques accumulées sont développées par des entreprises de logiciels. La sécurité informatique est cruciale. Grâce à l’Intelligence artificielle, ces entreprises d’IA inventent de nouveaux algorithmes (calculs à base de données). Ce sont des données qui relèvent de la propriété intellectuelle. »Sous-traitants de sous-traitantsEn janvier dernier, le fabricant d’accessoires Bosch a été averti. Son système de pilotage à distance de boulonneuses sur des véhicules fabriqués à la chaîne n’était pas assez sécurisé.Des pirates informatiques auraient pu détecter la faille pour s’infiltrer puis remonter la chaîne en amont et en aval du processus de fabrication et de vente du véhicule.Sensibiliser les constructeurs et les populationsLe spécialiste de la cybercriminalité, Gaël Musquet, a été l’un des premiers pirates informatiques à réussir à déverrouiller à distance les portes d’une voiture située à des dizaines de kilomètres de son ordinateur. Pour cet expert, aujourd’hui consultant et conseiller d’organismes publics, tous les industriels devraient s’informer sur la sécurité informatique :« Dans le domaine du transport, nos clients sont surtout des équipementiers automobiles. Aujourd’hui, les nouveaux systèmes d’aides à la conduite servent à détecter l’endormissement du conducteur. Skyld protège également contre les attaques de systèmes de conduite semi-autonomes où la voiture décide d’accélérer ou de freiner. Toutes ces briques accumulées sont développées par des entreprises de logiciels. La sécurité informatique est cruciale. Grâce à l’Intelligence artificielle, ces entreprises d’IA inventent de nouveaux algorithmes (calculs à base de données). Ce sont des données qui relèvent de la propriété intellectuelle. » L’UE révise le droit des données des constructeurs automobilesL’avenir des constructeurs automobiles s’invite même à la Commission européenne. L’Union européenne, via la règlementation UNECE 156, doit modifier et décider d’ici la fin de l’été, de leurs nouveaux droits de propriété informatiques.
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  • L'initiative des trois mers, un projet pour bâtir une Europe détachée de la Russie
    Jun 14 2024

    L'initiative des trois mers, méconnue du grand public, a pour ambition de bâtir l'Europe de demain. Début avril à Vilnius, en Lituanie, s'est tenue son sommet. Un projet de transports va équiper treize pays de nouvelles routes, ports, voies ferrées et aéroports. Portée par la Pologne, l'idée vise un détachement total de la Russie.

    (Rediffusion du 4 mai 2024)

    C’est impressionnant de voir les travaux avancer aussi vite ! nous dit Léa Xailly, chercheuse en Études stratégiques à Lyon et Paris. Cette spécialiste de la Pologne écrit une thèse sur le projet des 3 mers : « Pour comprendre ce projet porté par la Croatie, mais principalement par le Président polonais Andrzej Duda depuis 2016, il faut prendre une règle et tracer une ligne droite ! »

    La chercheuse Léa Xailly également enseignante à l’Inalco, Institut des langues orientales de Paris, explique que les pays des 3 mers (mer Baltique, mer Noire, mer Adriatique) sont 13 pays d’Europe centrale membres de l’Union européenne.

    « Les trois Pays baltes (Lituanie, Estonie, Lettonie) la Pologne, la Croatie, la Roumanie, la Bulgarie, la République tchèque, la Slovénie, la Slovaquie, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie, l’Autriche et la dernière arrivée en 2023, la Grèce », liste la chercheuse. « Leur projet est de développer les insfratructures énergiques et économiques et numériques (terminaux de GNL Gaz Natuel Liquéfié, routes, ports, rails, aéroports, trains...) pour ne plus dépendre de la Russie. »

    Risque de fragmentation de l’Union européenne

    « Un ensemble de projets qui va améliorer les connexions au centre de l’Europe sur un axe nord-sud », explique Léa Xailly. « Les premiers nouveaux terminaux gaziers fonctionnent déjà en Pologne, en Croatie et en Lituanie. Vous avez aussi la construction de méga projets la Carpatia (autoroute entre la Lituanie et la Grèce). Ensuite le Rail Baltica (réseaux de voies ferrées entre la Finlande, les pays baltes et la Pologne. Et d’autre part, l’aéroport géant au sud de Varsovie. Cet aéroport sera relié au train à grande vitesse et aux autoroutes du pays. »

    Au départ, en 2016, l’Union européenne était réticente. Il fallait assurer l’approvisionnement en énergie, donc de gaz et de pétrole provenant de Russie. L’UE préservait ses liens politiques et économiques avec Vladimir Poutine. La guerre en Ukraine est arrivée et les avis économiques, mais aussi politiques ont vite changé, explique Georges Prevlakis, spécialiste franco-grec en géopolitique :

    « En Europe aujourd’hui, deux tendances s’opposent. Une tendance continentale réticente à l’influence américaine et une tendance maritime encouragée directement ou indirectement pas les États-Unis », analyse le spécialiste. « Les pays des 3 mers s’alignent sur la tendance maritime (ports, terminaux gaziers et routes rattachées...) favorable au soutien américain. Le groupe des 3 mers est convaincu d’un détachement complet de la Russie. Ces pays sont pour la plupart d’anciens satellites de l’Union soviétique et sous-équipés en transports avec des routes construites d’est en ouest. Beaucoup de travail reste à faire pour faire des routes sur l’axe nord-sud. »

    Pas de secrétariat, mais un fonds d’investissement

    L’Ukraine et la Moldavie ont été invitées en tant que membres associés au groupe des 3 mers. Une façon d’appuyer et peut-être d’anticiper leur future intégration à l’Union européenne.

    Le groupe des 3 mers n’a pas de secrétariat général ni de patron. Son fonds d’investissement réunit ses différents budgets (neuf organismes publics et deux partenaires privés) sous la responsabilité de Christian Roy, du Fonds Amber Infrastructure, nommé conseiller du Fonds d’investissement des 3 mers.

    Au forum des 3 mers de Vilnius début avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait le déplacement. On y a également parlé du soutien des États-Unis, une possible contribution de près de 300 millions de dollars.

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  • Groënland, un frein sur les croisières
    Jun 7 2024

    Cette semaine au Groënland, le grand ministère du Transport, des Minerais et de l’Égalité publient une nouvelle loi. Le texte, discuté avec les croisiéristes du monde entier, limite les zones de navigation. Dans le Grand Nord, le Groënland n’est pas le seul à se préoccuper des effets du tourisme de masse sur la nature. L’Islande et le Svalbard ont aussi imposé des restrictions. Mais au Groënland, c’est un accident récent qui a accéléré la décision.

    Pas de navigation lors des périodes de reproduction animale ! Désormais, les paquebots de croisières devront s’arrêter dans certaines zones du Groënland. La couleur verte sera pour les côtes en accès libre. Les zones jaune-orange seront limitées lors des périodes de reproduction des phoques, du narval ou d’autres animaux. Les zones rouges seront interdites à tous les gros calibres maritimes.

    Les compagnies devront aussi organiser des sorties limitées en nombre, par petits groupes de voyageurs. Ce sera le cas cet été 2024 sur les glaciers les plus demandés comme le glacier d’Ilulissat, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Sur le marché des croisières, les prévisions sont à la hausse avec des niveaux records de demandes touristiques. Au Groënland, l’industrie touristique reste primordiale.

    Comme l’explique Hervé Baudu, professeur en chef de l’Enseignement maritime et membre de l’Académie de Marine, c’est un accident survenu dans un fjord reculé du nord-est du Groënland qui a précipité les choses. « En septembre 2023, le navire de croisière, Ocean Explorer, a échoué avec près de 300 voyageurs à son bord, explique-t-il. Heureusement, il n’y a pas eu de mort ni de pollution. Le bateau a pu être secouru grâce à l’intervention d’un navire de recherche Groënlandais qui se trouvait dans la zone. Deux autres navires islandais et danois se sont déroutés pour participer au sauvetage. C’est pour cela que la nouvelle loi restreint l’approche des gros bateaux dans les fjords ou les parties de banquise qui fondent pendant l’été. »

    Dans le Grand Nord, le Groënland n’est pas le seul à vouloir préserver la nature. Il a suivi l’exemple du Svalbard et l’Islande qui ont également défini, dans leur loi, des zones de passage. Pour que le tourisme dure longtemps, il lui faut une nature qui donne envie au monde entier, expliquent les autorités Groënlandaises.

    À Nuuk, la capitale du Groënland, il existe des taxis de la mer, les « Nuuk Taxi » ! Les responsables de ces petites navettes jaunes, capables d’embarquer une vingtaine de passagers, ont voté en faveur des limitations des approches des côtes par les navires de croisière. Mais la loi va aussi leur imposer des limites de trajets sur certains glaciers très fréquentés.

    Pouvant approcher les navires et les côtes Groënlandaises sans risque de pollution ou d’affluence massives, les conseils des populations locales y voient un gain financier. Mais lors des discussions avec les populations locales et l’industrie du tourisme, certaines voix ont crié à la concurrence déloyale.

    Pour l’Association Internationale des Croisiéristes, les accords passés avec le Groënland ressemblent aux accords des pays scandinaves en général. « Nous comprenons les interrogations et les craintes vis-à-vis de la protection de la nature, explique son président, Erminio Eschena. Non seulement nous les comprenons, mais nous les partageons. Mais il faut savoir que ce sont des enjeux qui dépassent largement l’unique secteur de la croisière ! L’activité touristique dans son entier est concernée ! Grâce à notre savoir-faire, nous pouvons prévoir. Donc, les croisières sont échelonnées et régulées en fonction des besoins et des préoccupations du pays. Mais aussi des populations locales. »

    Le transport jusqu’aux ours polaires lui aussi sera régulé ! La loi prévoit des zones dans lesquelles seuls les chercheurs et certains chasseurs locaux seraient autorisés. Le Parc National du nord-est (zone de l’échouement de l’Ocean Explorer en 2023) sera quant à lui essentiellement réservé aux militaires et à l’industrie minière du Groënland.

    À lire aussiGroënland : les enjeux politiques du changement climatique

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  • Biocarburants: l'aviation en manque
    May 31 2024
    Il y a un an, l’Europe obligeait l’aviation européenne à utiliser du kérosène moins polluant. Mais malgré les ambitions affichées, seule la Norvège, l’Allemagne et la France essaient, tant bien que mal, de produire ces carburants issus de plantes agricoles ou d’huiles de cuisson. Aujourd’hui, un an après l’adoption du plan biocarburants, les besoins des compagnies aériennes sont tels qu’ils obligent l’Europe à importer ce nouveau type de kérosène. Des huiles de cuisson et des graisses animales. Voilà l'essentiel des ingrédients des biocarburants en Europe. Cette Europe où depuis 2023, le plan RefuelEU oblige les compagnies aériennes à voler avec un mélange moins polluant. Ce e-kérosène, aujourd'hui obligatoire, pose un vrai problème de transparence, explique Jérôme du Boucher, responsable du département aviation au sein de l'Organisation transport et environnement : « En Europe, le biogazole est fabriqué à partir d'huiles. L'Europe interdit la fabrication de biocarburants à partir de végétaux liés à l'alimentation comme le maïs, le blé, les betteraves », pointe-t-il « Dans l'aviation, on utilise 50% de e-kérosène importé. Il y a de fortes suspicions de fraudes. Des pays utiliseraient des mélanges d'huiles de palme et c'est très grave quand on connaît les ravages au plan écologique. La déforestation est déjà très importante. Il faut plus de contrôles de la part des autorités européennes. » Soutenir la filière biocarburants, l'engagement de Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie Autre problème soulevé par l'Organisation Transport et Environnement, la confiance ! Pour le moment, la volonté de développer la filière biocarburants n'existerait que sur le papier. Or, aujourd'hui, pour investir dans les nouveaux carburants dépollués, les pétroliers comme les fabricants d'avions ont besoin de garanties. L'Europe doit donner l'impulsion pour les achats. Le plan RefuelEU de 2023 est rempli de bonnes intentions. Mais les experts chimistes partagent l'avis des défenseurs de la planète. L'Europe a besoin de passer à la vitesse supérieure. En France comme dans le reste de l'Europe, l'aviation est un secteur d'avenir. En octobre 2023, pour la première fois en France, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a réuni les différents acteurs liés aux biocarburants. Parmi eux, les responsables de la filière bois, de la filière bâtiments BTP, et de l'agriculture. Les nouveaux carburants concernent tous les secteurs du transport. Promesse est faite d'ôter les freins administratifs existants et de soutenir la création d'un carburant non routier, le GNR XTL. Quid de l'hydrogène vert face à la pénurieLes constructeurs avionneurs ont rattrapé le marché d'avant la crise de Covid-19. Les commandes d'appareils et les demandes de la clientèle sont en hausse. En Europe comme dans tous les pays (y compris certains pays émergents) qui fabriquent des biocarburants à partir de plantes, se pose la question de la quantité. Les demandes pourraient très vite dépasser l'offre, et donc, rendre ces biocarburants encore plus chers qu'ils ne le sont aujourd'hui. Thierry Poinsot est directeur de Mécanique des fluides à l’Université de Toulouse. Parmi les autres solutions pour rendre les avions moins polluants, dit-il, il existe l’autre solution, l’hydrogène. Mais là encore, souligne-t-il, comme pour la fabrication des biocarburants en Europe, l’hydrogène pour l'aviation devra être un hydrogène vert (issu de l'énergie de l'eau hydraulique, contrairement à l'hydrogène gris du moment).Cet hydrogène vert reste cher et trop peu fabriqué en Europe. « L'hydrogène n'est pas encore applicable à l'aviation pour un tourisme de masse avec des vols longs courriers alimentés par des moteurs hydrogènes. C'est une énergie qui reste difficile et dangereuse à stocker », souligne-t-il. « Pour la sécurité des aéroports et des passagers, il faudra construire et équiper de nouveaux terminaux. Les avionneurs savent qu'à terme, ce sera l'énergie la moins polluante. Les avions à hydrogène n'émettront que de l'eau et ont du CO2 comme c'est le cas en ce moment avec le kérosène. La recherche scientifique doit être soutenue par l'Union européenne. »S'adapter avec des équipements adéquatsC'est le paradoxe de l'époque ! Aujourd'hui, les gens veulent voyager davantage, mais pour l'instant, le transport aérien reste polluant pour la planète avec 14% de la pollution mondiale des transports, les navires représentent 13%.Tous les continents du monde sont engagés dans la course aux carburants moins polluants. L'adaptation nécessite des équipements adéquats. L'Europe oblige déjà les aéroports, (via le plan Refuel-EU) à s’équiper de réservoirs et de véhicules adaptés aux transports et aux ravitaillements des avions en biocarburants.
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