L'engagement de Sylvaine Grevin, fondatrice de la Fédération nationale des victimes de féminicides, prend racine dans le meurtre de sa soeur, tuée par son compagnon en 2017. Avec son association, elle a accompagné 80 familles dans le vide immense que laisse la mort d’une proche, dont elle témoigne ici. Elle était notamment avec Stella au procès du meurtrier de sa mère, Sylvia Auchter. Son avocat Maxime Bordron était aussi aux côtés de cette jeune femme de 22 ans au moment du jugement.

C'est ce militantisme qui est à l'origine des avancées dans la reconnaissance et la prise en charge des victimes. C’est aussi grâce à ces femmes engagées que le terme féminicide est utilisé. Plus qu’une question linguistique, ce mot participe à la visibilité de ces meurtres trop souvent passés sous silence. La journaliste Laurène Daycard travaille depuis 2016 sur ce phénomène qui n'épargne aucune classe, aucune ville, et c’est aussi ça qui permet qu’on ne les oublient pas.

Cet épisode a été imaginé par Kilian Bigogne, Zoé Dert-Chopin, Jade Lacroix et Alexia Lamblé.

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Laurence a perdu sa mère il y a huit ans. Dans cet épisode, elle témoigne et raconte en détails les circonstances dramatiques qui ont mené à l’explosion de violence du 8 novembre 2015. Ce jour-là à Oberhoffen-sur-Moder, dans l’atelier de Betty couture, le mari d’Elisabeth Buchholz, se jette sur elle et la tue. Laurence, qui arrivait de son domicile à Schiltigheim, apprend la nouvelle par la gendarmerie présente devant le domicile de sa mère.

Comment se reconstruire ? Comment avancer ? Qui a soutenu Laurence ? Et comment entretenir la mémoire ? Entre colère, déception, solitude et vie de famille, Laurence porte une plaie béante. Du début des années 2010 jusqu’à aujourd’hui, elle raconte les premières plaintes, les menaces de mort, l’enterrement de sa mère et le manque de soutien.

Cet épisode a été imaginé par Kilian Bigogne et Célestin de Séguier.

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Les violences intra-familiales (VIF), qui comprennent les violences conjugales et les violences sur mineurs, sont devenues la première cause d’intervention de la police et de la gendarmerie. Les deux féminicides d’Oberhoffen-sur-Moder ne sont donc pas des cas isolés sur le territoire national. À la mairie d’Oberhoffen, les actions mises en place sont pourtant timides pour répondre à l’enjeu des violences faites aux femmes, alors même que l’égalité entre les sexes se veut la grande cause nationale du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Du côté de la gendarmerie nationale, à Bischwiller, l’accent est mis sur l’accueil et l’accompagnement des victimes. Le Grenelle contre les violences conjugales de 2019 a impulsé de nouveaux dispositifs dont une formation obligatoire pour sensibiliser les gendarmes à accueillir les victimes de violences conjugales et à recueillir leur témoignage, sans jugement. Pourtant, au discours institutionnel se heurte le témoignage des proches d’Élisabeth Buchholz et de Sylvia Auchter : les appels à l’aide et les dépôts de plainte semblent être restés comme inaudibles.

Cet épisode a été imaginé par Laura Beaudoin, Océane Caillat, Marine Fersing, Laura König, Eva Pontecaille.

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« Un drame de la séparation », c’est ainsi qu’en 2015, le meurtre d’Elisabeth Buchholz est qualifié dans les pages du quotidien régional Les dernières nouvelles d’Alsace. En 2019, pour le meutre de Sylvia Auchter, le terme féminicide est employé. Pourquoi parler désormais de féminicide pour qualifier un meurtre sur conjointe ? Que s’est-il passé au cours de ces quatre années ? En 2017, le mouvement social Metoo déferle sur la société et la parole des femmes se libère. Ce contexte amène au sein des rédactions une remise en question du traitement médiatique des violences sexistes et sexuelles et des meurtres sur conjointes. Jusqu’ici reléguées aux pages de faits-divers comme les autres, ces affaires vont gagner en médiatisation. Elles ne sont plus des cas individuels, mais appartiennent à un fléau : celui des féminicides. Dans cet épisode, nous allons revenir sur le rôle joué par les journalistes locaux pour permettre cette prise de conscience collective.

Ce podcast a été imaginé par Laura Beaudoin, Océane Caillat, Marine Fersing et Laura König.

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Quatre ans avant Sylvia Auchter, un autre féminicide a lieu dans un atelier d’Oberhoffen-sur-Moder, le 8 novembre 2015. Le long de la route départementale 37, Elisabeth Buchholz, 57 ans, gérante de “Betty Couture” est tuée. Le coupable n’est autre que son ex-compagnon, Gérard Hoerth, âgé de 64 ans. Mariés depuis 2008, la couturière avait récemment demandé le divorce. Elle avait même, à de nombreuses reprises, tiré la sonnette d’alarme sur les violences conjugales qu’elle subissait de son ex-compagnon, auprès de la mairie comme de la gendarmerie. La disparition de cette figure impliquée dans la vie de son village, choque. Pourtant, huit ans après les faits, peu de traces subsistent dans le bourg alsacien. Sinon le squelette de l’atelier de couture, resté intact, comme figé dans le temps. Ce meutre fait l’objet d’une faible couverture médiatique. Alors qu’à cette époque, il est encore considéré comme un simple fait divers, la mort d’Elisabeth Buchholz sera à l’origine d’une réflexion sur le traitement des féminicides dans la presse locale.

Cet épisode a été imaginé par Adélie Aubaret, Pauline Beignon, Lisa Delagneau, Mina Peltier.

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Le 10 novembre 2019, Sylvia Auchter était tuée par son mari à Oberhoffen-sur-Moder, une commune de 3500 habitants située dans le Bas-Rhin. Un drame consécutif à trois années durant lesquelles Jacqui Walter la battait régulièrement. Assistante de service hospitalier, Sylvia Auchter, 40 ans, dissimulait ses blessures à son entourage. Trois semaines avant sa mort, elle trouvait pourtant le courage de porter plainte, sans que la justice n’éloigne son bourreau. Sylvia Auchter a subi un féminicide, le meurtre d’une femme parce qu’elle est femme. Souvent relégués au statut de fait divers, ces meurtres soulèvent un problème de société : en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Comment la petite ville d’Alsace vit-elle avec cet événement quatre ans après les faits ? Et aurait-il pu en être autrement pour Sylvia ?

Cet épisode a été imaginé par Manon Boudsocq, Baptiste Huguet, Johanna Mohr, Eva Pontecaille.

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