• L'Instant Philo - Le plaisir et la morale

  • Mar 19 2023
  • Duración: 15 m
  • Podcast

L'Instant Philo - Le plaisir et la morale  Por  arte de portada

L'Instant Philo - Le plaisir et la morale

  • Resumen

  • Le plaisir et la morale                                                Emission dudimanche 19 mars 2023   Illustration : "Les mangeurs de Ricotta" de Vincenzo Campi                                                          Le rapport du plaisir à la morale est souvent conflictuel.  Combien de fois, la recherche du plaisir nous pousse-t-elle à nous émanciper sans beaucoup de scrupule et même, parfois avec jubilation, de nos obligations morales ? Sont-elles si nombreuses les personnes qui refusent de frayer avec l'immoralité dès qu'une délicieuse occasion se présente ? On comprend dès lors que certaines morales se méfient du plaisir comme du diable et multiplient les mises en garde et les interdits pour limiter son influence. Pourtant il existe une doctrine morale - l'hédonisme -qui estime que le plaisir est le bien par excellence qui, seul, peut apporter le bonheur sur terre. Chez le philosophe Epicure, cette doctrine conduit à une "sobriété heureuse" et elle ne manque pas d’arguments.  Mais la forme la plus courante d'hédonisme chez les "bons vivants" pour lesquels il n'y a pas de mal à se faire du bien, a beaucoup moins de retenue et de tenue. La complexité du rapport de la morale avec le plaisir mérite est telle qu’on a souvent le sentiment d’être placé devant un dilemme. En effet, quand on prend le plaisir comme guide, cela peut nous conduire dans des directions totalement opposées. Mais quand la morale condamne avec virulence le plaisir, on ne peut s’empêcher de trouver cela douteux, voire hypocrite. Les moralistes intransigeants sont, en effet, parfois si obsédés par la sexualité qu'il est difficile de les croire détachés de ce plaisir qu'il dénonce avec passion. Quelle place faut-il donc accorder au plaisir dans notre recherche d'une vie bonne ? I. Le plaisir comme indicateur naturel du bien dans l'hédonisme d'Epicure1) Le plaisirChez nous, comme pour tous les animaux pourvus d'une sensibilité un peu développée, le plaisir s'inscrit dans une logique naturelle de récompense. C'est pourquoi naturellement il nous attire. A l'opposé, nous fuyons la souffrance qui se présente comme un révélateur de ce qui est mauvais pour nous.  Par exemple, la douleur nous fait retirer spontanément la main quand un objet la brûle ou la blesse. En règle générale, elle contribue largement à la préservation de notre intégrité physique. A l'inverse, le plaisir indique naturellement ce qui semble bon pour l’organisme vivant que nous sommes.2) L'hédonisme d'Epicure Epicure est un adepte de la théorie selon laquelle tout notre savoir provient des sensations qu’on nomme le sensualisme. C'est en cohérence avec l'idée que la sensation de plaisir structure, enchante et souvent guide notre existence qu’il a pu construire sa doctrine hédoniste. Dans La lettre à Ménécée, il déclare "Le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse. (...) c’est de lui que nous partons pour déterminer ce qu’il faut choisir et ce qu’il faut éviter" On distingue souvent le bonheur durable et paisible du plaisir parfois violent et éphémère : pour Epicure ces deux satisfactions peuvent n'en faire qu'une, à condition toutefois de ne cultiver que les désirs naturels qui sont accessibles et dont la réalisation peut se répéter de façon agréable.   3) Trois sortes de désirsEpicure distingue en effet trois types de désirs. Les naturels et nécessaires comme boire quand on a soif. Les désirs naturels mais non nécessaires : comme boire une boisson sucrée pour se désaltérer. Enfin, les désirs non naturels et non nécessaires - les désirs vains - comme l'ivrognerie ou la goinfrerie. Son hédonisme se présente ainsi comme une pratique de sobriété heureuse où l'on fuit tous ces désirs excessifs qui dégradent le corps et troublent les esprits. II. Les plaisirs et désirs à éviter selon Epicure1) Contre les désirs vains et excessifs. Pour avoir une vie vraiment plaisante, l'épicurisme déconseille fortement toute recherche du plaisir qui passe par des désirs vains. Les addictions diverses liées le plus souvent à ces désirs  sont source de souffrance physique et morales. Qu’on songe aux dégâts de l’alcoolisme. Et ils dénaturent la satisfaction elle-même. Un fumeur invétéré grille très souvent une cigarette davantage pour ne plus sentir le manque que par plaisir. Les désirs excessifs produisent un manque qui transforme le plaisir en simple analgésique, en une sorte d'ectoplasme. Le vrai plaisir se définit par la satisfaction agréable d'un désir car il arrive que réaliser un désir n'apporte rien de positif. Le vrai plaisir remplit d'une vraie satisfaction durable plutôt qu'il ne chasse temporairement la douleur. Enfin, Epicure qui place l’amitié dans les désirs naturels sait aussi que la recherche des plaisirs intenses ne facilite pas les relations apaisées avec ...
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