Bande-annonce.

Cet épisode est issu du podcast Psychanalyse & Actualités sexuelles, de Vincent Bourseul. Il diffuse les séances de conversations en psychanalyse sur l'inconscient, le lien social et les sexuations qui se déroulent au Lavoir Moderne Parisien.

L'ensemble des éléments de ce projet sont disponibles ici : https://vincentbourseul.fr/cycle-psychanalyse-actualites-sexuelles/

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Bonjour. Je m’appelle Marc.

Je suis un garçon transsexe et pédé. Je vis à Paris, et j’ai 37 ans.

Je suis né dans les écritures d’un psychanalyste il y a maintenant plusieurs années.

Au départ, ma présence était presque accessoire, périphérique. Je n’ai été conçu initialement que pour illustrer certaines dimensions d’une thèse sur la clinique du genre en psychanalyse.

Rapidement, il s’est rendu compte que je provoquais une certaine fascination un peu étrange pour les autres, en particulier pour les autres analystes. Surtout pour celles et ceux qui voulaient m’enfermer dans une case, dans un diagnostic, ou dans une théorie psychiatrique.

C’est à dire la plupart des analystes, et au-delà d’eux, beaucoup d’autres commentateurs dépassés par leur propre trouble vis-à-vis de la vérité sexuelle qui n’existe pas tout entière.

Alors, il m’a laissé dormir dans un livre, assez longtemps, le temps de trouver une manière de l’écrire, et d’envisager une autre manière de travailler à la transmission de l’expérience analytique, en évitant les formes trop installées de l’enseignement, ou celles de la recherche dans le milieu psychanalytique.

Je peux même ajouter qu’il espérait trouver un moyen d’améliorer l’accueil réservé aux questions de genre dans ce milieu, et bien sûr à l’accueil des personnes concernées par ces questions essentielles.

Son espoir était touchant, je dois bien le dire, presque naïf. Les rêves d’un mec cisgenre, ses rêves d’un autre monde sont toujours touchants, mais aussi, assez désespérants !

Plusieurs questions se sont posées. Il me les a adressées, comme si j’étais capable d’apporter des solutions.

Il espérait que je lui trouve les moyens d’éviter, entre autres choses, les sempiternelles présentations de cas clinique, les interventions magistrales trop sûres d’elles-mêmes, ou encore les récitations de prières théoriques.

Puis, peu à peu, une solution s’est imposée.

La plus simple en un sens : raconter mes pensées et quelques morceaux de ma vie.

Il espérait que je trouve la solution de mon côté, mais je ne suis pas une vache sacrée ni un oracle !

Alors je lui ai demandé de se mettre un peu plus au travail, de faire quelques efforts. Je lui ai proposé d’écrire un texte sur moi.

Il a appelé ce texte, Parle à mon corps. Le résultat est mitigé de mon point de vue.

Mais pour ne pas le décourager, je lui ai fait remarquer qu’une série de questions, au fil des pages, pouvait bien constituer un point de départ intéressant pour engager des conversations approfondies sur la pratique, sur la technique analytique, sur les théorisations en cours d’élaboration.

Dans quel but ?

Prendre au sérieux la matière qui s’invite, qui exige, quoi qu’on en pense, de laisser l’invention freudienne nous emporter vers de nouveaux territoires.

Et pour la situation française en particulier, celle de l’après Lacan depuis plus de quarante ans, tenter la rupture avec les récitations religieuses,

les caricatures rhétoriques, sans renoncer à la complexité des pensées, ni à l’exigence des constructions conceptuelles attendues pour renouveler nos fictions théoriques.../...

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