Qui aurait parié sur le succès du télécrochet de drag queens inventé par Ru Paul en 2009 pour la télé américaine ? Sur le service public en France, enfin tant que celui-ci n’est pas encore fusionné ou privatisé…

La répression policière, l’underground, les émeutes de Stonewall, la naissance de la scène ballroom et puis maintenant les cartons d’audience, les tournées à guichets fermés, les queens invitées à la Maison Blanche … est ce que la révolution drag arriverait enfin ? En France, Nicky Doll a porté la flamme olympique et Minima Gesté le fera le jour de la Fête Nationale ! En 1992, Joan Jett Black lançait sa campagne pour le bureau ovale en déclarant : "Si un mauvais acteur peut être élu Président pourquoi pas une bonne drag queen ?" On pourrait ajouter : et pourquoi pas Première Ministre?

Les drag queens ont explosé la porte du placard à grand coup de platform shoes et ça nous fait bien plaisir. Mais au fond que raconte ce succès phénoménal ? Est-ce que l’humour camp et les paillettes sont les bouées de sauvetage d’une époque angoissante ? Quel pouvoir ont aujourd’hui ces nouvelles stars de la culture pop alors que Daphné Bürki dit mettre ses enfants devant Drag Race parce que c’est un « programme éducatif » ?

Mais les attaques des militants d’extrême-droite aux États-Unis contre les ateliers de lecture de contes pour enfants dans les bibliothèques ou sur les réseaux sociaux viennent nous rappeler que le combat est loin d’être terminé et que le drag est un bel et bien un art politique. L’essence du drag, c’est bien de secouer les normes et ça ne plaît pas à tout le monde. Alors allons-y franco, ce soir sur Tsugi Radio, en direct du Carmen, osons poser cette question : les drag queens vont-elles sauver le monde ?

Pour la dernière Romy’s Session de la saison, nous avons réuni encore une fois un plateau de rêve… d’abord la drag queen Vespi qu'on a pu voir dans la Saison 2 de Drag Race France.

On dit que c’est le photographe officiel de la scène drag française, on l’a d’ailleurs vu dans le 1er épisode de la 3ème saison de Drag Race France pour une session shooting agitée, Jean Ranobrac qui vient de publier aux éditions Hoebeke, un magnifique livre, Icônes Drag, préfacé par Daphné Bürki.

Elle a co-fondé le média Manifesto XXI et elle a composé un ouvrage de référence qui raconte l’art drag depuis ses origines jusqu’aux succès d’aujourd’hui, Apolline Bazin : « Drag: un art queer qui agite le monde » aux éditions PEA.

Et enfin notre dernier invité s’appelle Paul-Henri de Baecque et parfois aussi Jessica Triss. Il est scénariste, producteur et il est co-fondateur du premier festival drag, This is Drag, qui se tiendra les 6 et 7 juillet au Trianon et à l’Élysée Montmartre à Paris.

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