• Les Contrariantes

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Les Contrariantes

By: Le Point
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  • Amoureux de la raison, de la liberté et de la démocratie, John Stuart Mill observait : « Ce n’est que par la confrontation des opinions adverses que l’on a une chance de découvrir le reste de la vérité. » Hélas, notre époque semble avoir oublié cet esprit de la controverse féconde. Partout, on s’enferme dans des clans intellectuels jaloux de leur périmètre et de leur pureté. On transforme des oppositions normales d’idées en guerre culturelle et idéologique. On publie tribunes et pétitions sur ses engagements sans avoir envie de discuter avec ceux qui ne les partagent pas. On dénonce beaucoup, mais cette posture moralisatrice confondant l’indignation et l’argumentation ressemble à s’y méprendre à une extinction de la pensée critique. L’intimidation, l’autocensure et le conformisme n’ont jamais été les bases d’une démocratie vivante et sûre d’elle-même, mais plutôt les préludes des tyrannies. Peggy Sastre et Laetitia Strauch-Bonart entendent faire mentir l’époque. Après un tour de chauffe où elles se secoueront l’une l’autre les plumes, les Contrariantes recevront toutes les deux semaines des acteurs de la vie intellectuelle, culturelle, politique et scientifique pour parler de l’actualité et de l’inactualité des idées. Le programme est vaste : sortir des tribus et des bulles, aborder des sujets sérieux sans esprit de sérieux et des polémiques sans velléité excommunicatrice, préférer les faits aux émotions, les idées aux mots d’ordre, les connaissances aux tabous et aux totems. La parole et la pensée ne valent rien si elles ne peuvent être libres. Les Contrariantes offrent un nouvel espace pour cette liberté.

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Episodes
  • « En France, c’est facile d’être une femme musulmane orthodoxe »
    Aug 5 2022

    Six décennies se sont écoulées depuis l’indépendance de l’Algérie. Une indépendance qui mit fin à cent trente ans d’histoire coloniale avec la France. Même si cette histoire continue d’influencer nos sociétés respectives. C’est en tout cas ce que suggèrent les débats incessants sur la place des minorités issues de l’ex-empire en France.


    Déjà connue pour son combat en faveur du féminisme et de la laïcité, l’essayiste française et autrice des Nostalgériades Fatiha Agag-Boudjahlat, dont les parents sont originaires d’Algérie, entend apporter une contribution personnelle à ce débat sensible, non sans jeter un regard critique sur l’attitude des diasporas algériennes qu’elle côtoie à travers son environnement familial et professionnel.


    Alors que les nouvelles générations issues de l’immigration postcoloniale n’ont pas connu les conflits qui ont marqué la vie de leurs ancêtres, comment expliquer la persistance d’un ressentiment à l’endroit du pays dans lequel leurs parents se sont installés pour fuir précisément le « bled » qu’ils idéalisent à travers un chauvinisme déplacé ? se demande-t-elle.


    Dissonance cognitive selon elle d’autant plus remarquable que la sévérité dont on fait preuve à l’égard des injustices et autres imperfections qui défigurent parfois les sociétés occidentales contraste avec une vision irénique des cultures orientales loin d’être exemplaire.


    À travers cette critique respectueuse car exigeante, Fatiha Agag-Boudjahlat prend le contrepied d’un tiers-mondisme qui, à trop verser dans la commisération, se fait l’idiot utile des conservatismes les plus aliénants.


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    50 mins
  • Olivia Dufour : « Nous sommes jugés par un système épuisé »
    Jul 22 2022

    Quand il est question du fonctionnement de la justice, on peut vite (et faussement) avoir l’impression d’un sujet technique, voire ésotérique. Mais en réalité, quand la justice dysfonctionne, c’est toute la société qui en pâtit. Journaliste et essayiste spécialisée dans le droit et la justice, Olivia Dufour ne cesse de le rappeler en s’armant d’une denrée de plus en plus rare dans notre débat public : des faits objectifs.


    Titulaire d’un DEA en philosophie du droit, le titre de son mémoire était déjà tout un programme : « Droit et liberté dans l’œuvre de Dostoïevski ». Une inspiration que l’on retrouve dans le titre de son blog, La Plume d’Aliocha, et son compte Twitter, suivi par près de 8 500 personnes.


    Journaliste depuis 1997, fondatrice du Cercle des journalistes juridiques et membre de l’Association confraternelle de la presse judiciaire, Olivia Dufour a notamment collaboré à La Tribune, aux Échos, à La Gazette du palais ou à Option Finance et, depuis quelques années, dirige le site d’information sur le droit et la justice Actu-Juridique du groupe Lextenso.


    Après un premier essai remarqué en 2010 – Kerviel, enquête sur un séisme financier, publié chez Eyrolles –, elle publie Justice, une faillite française ? en 2018 chez LGDJ (la Librairie générale de droit et de jurisprudence), qui lui a valu le prix Olivier Debouzy, récompensant chaque année le meilleur « agitateur d’idées juridiques ». Autant dire qu’elle était prédestinée pour se retrouver chez Les Contrariantes…


    Vient ensuite Justice et médias. La tentation du populisme (LGDJ), dans lequel elle confirme, sur le sujet explosif du « tribunal médiatique », toute la force et la sagacité d’analyse qui est la sienne. Dans son dernier ouvrage, La Justice en voie de déshumanisation, paru l’été dernier, toujours chez le même éditeur, Olivia Dufour montre comment le conflit actuel entre les magistrats et la chancellerie peut se lire comme une passionnante guerre entre, d’un côté, la communication, celle des ministres qui valorisent leur action, et, de l’autre, la réalité : soit que la justice s’effondre, qu’un tiers des juges est en burn-out et que l’on confie donc nos destins à des gens en détresse… Ou, comme elle le dit elle-même : « On ne peut pas faire avec la justice comme avec un vieux drap qu’on n’arrête pas de rapiécer – cela finit toujours par craquer quelque part. »


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    48 mins
  • Pierre Conesa : « On ne peut pas dire que Fukuyama a eu raison »
    Jul 8 2022

    L’Occident a hérité de la philosophie chrétienne la notion de guerre juste. « On a coutume de définir guerres justes celles qui punissent des injustices, quand il faut par exemple entrer en guerre contre une nation ou une cité, qui a négligé de punir un tort commis par les siens ou de restituer ce qui a été enlevé injustement », écrivait saint Thomas d'Aquin dans sa célèbre . Les démocraties occidentales n’ont pas seulement coutume de fonder leurs entreprises militaires sur des considérations morales bien précises. Elles doivent également convaincre l’opinion publique du bien-fondé de leurs opérations.


    Ainsi intervient ce que Pierre Conesa, essayiste, haut fonctionnaire, chef d’entreprise et spécialiste des questions de Défense nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Cette appellation, qui s’inspire du fameux « complexe militaro intellectuel » d’Eisenhower, désigne ces penseurs qui vont s’approprier une crise parmi les nombreuses tensions géopolitiques existantes, la médiatiser pour convaincre leur pays de s’engager dans des théâtres militaires périlleux, en échappant personnellement aux risques induits par ces entreprises.


    Comment fonctionne ce complexe ? Quelle est son influence ? Quel est le bilan que nous pouvons tirer du messianisme militaire occidental à l’heure où l'ordre international est de plus en plus multipolaire ? Autant de questions traitées avec notre invité dans ce nouvel épisode des Contrariantes.


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    47 mins

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