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Aujourd'hui l'économie

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  • Pour mieux comprendre notre environnement, Aujourd'hui l'économie vous propose un rendez-vous quotidien pour décrypter un fait marquant de l'actualité économique. Un focus quotidien complété par une sélection d'informations économiques. Le vendredi, diffusion d’«Aujourd’hui l’économie, le Portrait», celui d’un acteur ou actrice de cette actualité, d’une entreprise grande ou petite...

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Episodes
  • L’Europe montre ses muscles face à la Chine
    May 6 2024

    Après cinq ans d’absence, Xi Jinping est de retour en Europe avec une première étape en France où il est question ce lundi 6 mai des pratiques commerciales déloyales de la Chine. Le président Macron entend exiger la réciprocité dans les affaires. L’Europe se réveille enfin face à la Chine ?

    Longtemps la Chine a été perçue en Europe comme une nation industrielle secondaire sur le plan technologique. Aujourd’hui, les Vingt-Sept réalisent que les entreprises chinoises peuvent aussi rivaliser dans les domaines d’excellence de l’industrie du Vieux continent. Après avoir quasiment éliminé la filière européenne du photovoltaïque, les Chinois sont en mesure de rééditer la manœuvre dans le véhicule électrique.

    Biberonnée aux subventions, l’industrie chinoise produit à tout-va des véhicules qu’elle exporte en cassant les prix. Les Chinois ont raflé 20% du marché européen en deux ans. De quoi inquiéter les constructeurs européens. Pour faire barrage à cette concurrence féroce, perçue comme une menace existentielle pour l'Europe, selon les mots du président Macron, l'Europe ne se contente plus de donner de la voix, elle sort désormais l'artillerie juridique chaque qu'elle s'estime en danger.

    Les nouvelles armes juridiques de l’Europe

    Quatre nouvelles procédures ont été lancées contre la Chine depuis le début de l'année. Sur la base de la nouvelle réglementation sur les subventions étrangères introduite l'été dernier. La Commission européenne a dénoncé ces pratiques dans la voiture électrique, puis dans la construction ferroviaire, l’éolien et le photovoltaïque. La semaine dernière, Bruxelles a aussi accusé la Chine d’exclure les entreprises européennes du marché chinois des équipements médicaux et menace de bannir les Chinois des appels d'offre européens en représailles. Une première pour l'Europe.

    Autre intervention spectaculaire de la Commission : des perquisitions ont été effectuées il y a une dizaine de jours dans les bureaux néerlandais et polonais de Nuctech, l'entreprise chinoise ultra dominante dans les aéroports européens pour le scan des bagages. Une entreprise qui a aussi les moyens d'aspirer des données, elle est interdite en Lituanie et aux États-Unis. Citons enfin l'avertissement adressé à Shein. La plateforme chinoise de « fast fashion » est désormais placée sur le même plan que les géants américains de l’internet et s’expose à des amendes sévères si elle ne respecte pas le règlement européen sur les services numériques.

    Les représailles chinoises contre le cognac français

    La Chine a déjà pris des mesures de représailles en lançant une enquête sur le cognac français. C'est de bonne guerre. La France est perçue par Pékin, et à raison, comme le pays moteur dans ce changement de pied de l'Europe. Le président Macron a réussi à faire venir, ce lundi matin à Paris, la présidente de la commission Ursula von der Leyen pour cette session consacrée aux différends commerciaux.

    En revanche, le chancelier allemand a décliné. Emmanuel Macron reconnaît que tous les Européens ne partagent pas sa vision. « Certains pays, a-t-il dit à nos confrères de la Tribune, voient toujours la Chine comme un marché de débouchés », une remarque qui s'applique bien sûr à l'Allemagne. Xi Jinping peut évidemment jouer sur les divisions de l'Europe, c'est ce qu'il a fait jusqu'à maintenant. Il peut aussi choisir de ménager l'Europe, au moment où la croissance de la Chine patine et où sa relation avec les États-Unis se dégrade.

    À lire aussiXi Jinping en France: «La vision européenne sur la Chine est aujourd'hui un peu différente»

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  • Tchad: pourquoi la manne pétrolière n’a pas tenu ses promesses
    May 3 2024

    Au Tchad, trois ans après la disparation d’Idriss Déby, les électeurs sont invités à choisir lundi leur futur dirigeant pour clore la période de transition. Malgré sa rente pétrolière, le Tchad figure encore parmi les plus pauvres de la planète. Comment expliquer ce paradoxe ?

    En 2003, lors de l’inauguration de l’oléoduc construit pour acheminer le brut vers la côte camerounaise, Idriss Déby promet des retombées pour l’ensemble de la population. Le PIB décolle et en 2008 il dépasse même brièvement celui de deux autres pays de la bande sahélienne, le Niger voisin et le Mali. Mais la manne espérée au début des années 2000 n’a été qu’un feu de paille. Selon les économistes de la Banque mondiale, rapidement, la croissance réelle s’étiole. Le Niger et le Mali, tous deux dépourvus d’or noir, ont repris l’ascendant sur la nouvelle puissance pétrolière du Sahel. En termes d'indice de développement humain, le Tchad est avant-dernier dans le classement des Nations unies. La pauvreté concerne encore plus de 40% des 18 millions d’habitants. Et dans ce pays riche en hydrocarbures, le carburant et l’électricité sont hors de prix. Seulement 10% des foyers du Tchad sont connectés au réseau électrique, contre 50% dans l’Afrique sub-saharienne.

    La malédiction « politique » du pétrole

    Le pétrole représente 10% du PIB, 90% des recettes d’exportation. La croissance varie en fonction du cours du brut et plonge chaque fois que le baril pique du nez. À l'instar de bien d'autres pays pétroliers du continent africain, le Tchad est victime de la malédiction des matières premières. En partie seulement. Selon le chercheur Harry Verhoeven, la malédiction au Tchad est surtout politique. Il rappelle que tous les efforts de la société civile pour améliorer la gestion et la redistribution de la rente ont été annulés par le clan Déby. Contrairement aux engagements pris en 2003, le gouvernement a progressivement aspiré tous les revenus du pétrole. Pour couvrir 40% des dépenses de l’État.

    À lire aussiTchad: les dessous du limogeage du ministre des Hydrocarbures et de l'Énergie

    Priorité à la défense

    Pour couvrir surtout les dépenses militaires. L’armée est la priorité des priorités. Le Tchad dépense plus pour sa défense que pour la santé et l'éducation réunies. Pour assurer la souveraineté du pays dans une région instable. Pour fournir une assurance-vie au régime. Ce pari sur le tout sécuritaire ne crée pas de stabilité à longue échéance, estime Harry Verhoeven. L’argent du pétrole aurait pu être investi dans le développement et la paix, note-t-il, avec la construction de routes et de ponts pour faciliter les échanges avec le Soudan ou la Libye.

    Une production en baisse constante

    L’élection présidentielle va-t-elle changer la donne ? Le futur gouvernement sera confronté à la baisse tendancielle de la production de pétrole. Pour maintenir le filon de l'or noir, le vainqueur du scrutin devra trouver un terrain d'entente avec les compagnies étrangères pour réinjecter de l’argent dans la production. Le développement de l’énergie solaire, annoncé en fanfare en 2023 avec la construction de la plus grande centrale photovoltaïque de l’Afrique sub-saharienne – à l’exception de l’Afrique du Sud –, pourrait enfin améliorer la vie quotidienne. Mais sa réalisation dépend aussi des bonnes relations que le pouvoir entretiendra avec Savannah, le concepteur britannique du projet.

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  • Pourquoi l’Europe attire moins les investisseurs étrangers
    May 2 2024

    Pour la cinquième année consécutive la France conserve son titre de championne européenne des investissements étrangers dans le classement établi par le cabinet E&Y pour 2023. Une bonne nouvelle à relativiser : en France comme dans toute l'Europe, les investissements étrangers ont globalement reculé.

    Le nombre de nouveaux projets d’investissements étrangers est en baisse de 4 % sur le continent européen. Les investisseurs se sont surtout détournés de l’Europe des 27.

    En Allemagne, où l'économie patine, la chute est brutale : - 12 %, comme en Italie, -6 % pour l’Espagne, -5 % pour la France. D'après la Cnuced, l’Asie rafle la mise, suivie des États-Unis. La première puissance économique mondiale a bénéficié de l’effet Inflation Reduction Act. Le soutien public à l'industrie mis en place par Joe Biden attire les entreprises étrangères et retient partiellement les sociétés américaines à domicile. Les États-Unis restent le premier pays investisseur en Europe, mais avec un nombre de projets en baisse de 15 % par rapport à 2022.

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    Un nouveau signal du déclassement de l’Europe ?

    Dans ces temps incertains sur le plan géopolitique et économique, l’Europe en petite forme, avec une croissance anémique, apparait soudain bien vulnérable. L’empilement des différents niveaux de décision fait fuir les investisseurs, selon Marc Lhermitte, membre associé de E&Y. « Les dirigeants interrogés nous disent, poursuit-il, oui, l'Europe a de la diversité, mais aussi de la dispersion ». Les lenteurs, les atermoiements dans la politique énergétique ou commerciale les inquiètent et finissent par les repousser vers d'autres zones plus lisibles.

    Le rebond surprise du Royaume-Uni

    À la lisière de l'Europe des 27, il y a aussi des pays qui au contraire aimantent les investisseurs. C'est le cas notamment du Royaume-Uni. +6 % d’investissements étrangers. C’est la vraie surprise du cru 2023 de ce baromètre de l'attractivité. La tech et la finance sont les deux secteurs moteurs du regain d’intérêt pour ce royaume post-Brexit. Un rebond salutaire, mais encore bien insuffisant pour réparer la casse de l’industrie à l’œuvre depuis cinq ans, selon Marc Lhermitte. La Turquie enregistre, elle aussi, une hausse stupéfiante des projets d’investissements étrangers : + 17 %. Cette excellente performance confirme l’attraction qu'exerce ce pays depuis plusieurs années déjà. Grâce à son marché national et régional, et une main d'œuvre abondante et peu coûteuse.

    La relocalisation de l’industrie à la périphérie

    À noter que d’autres pays de la périphérie de l’Union bénéficient largement de la relocalisation de l'industrie. +70 % d'investissements industriels pour la Hongrie ou la république Tchèque, +30 % pour la Serbie. La Pologne, mais aussi l’Italie ou l’Espagne, et encore la Turquie, connaissent également une prolifération des créations d'usines avec des capitaux étrangers. En raison là aussi des coûts très compétitifs de leur main d’œuvre. L’Espagne par exemple est deux fois moins chère que la France. En 2023 Paris néanmoins reste la première destination des investissements industriels avec les mégaprojets annoncés dans les batteries électriques. Les équilibres globaux sont inchangés. Les trois pays en tête du classement européen, la France, le Royaume-Uni, et l'Allemagne, recueillent toujours la moitié des projets d'investissements étrangers de l’ensemble du continent.

    À lire aussiFrance: la relocalisation des entreprises pour booster les investissements industriels

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