En un siècle, tout a changé. 16 millions de Français vivaient de l’agriculture en 1901, soit près de la moitié de la population du pays. 120 ans plus tard, les agriculteurs ne sont plus que 760 000, soit 1,5% de la population active.

Alors, que s’est-il passé ? Portée par la volonté de s’arracher aux conditions harassantes de la vie paysanne, la jeune génération d'après-guerre a transformé le métier en s'appuyant sur les grandes innovations de l’époque. Portée par la Politique agricole commune, la France parvient même à se hisser au 2nd rang mondial des pays exportateurs de produits agricoles et alimentaires. Le bilan tient en une phrase : en quelques décennies, les agriculteurs français sont devenus de plus en plus productifs… et de moins en moins nombreux.

Alors quel avenir se dessine pour notre agriculture ? Qui seront les agricultrices et les agriculteurs de demain ? Que produiront-ils, et permettront-ils à la France de bâtir une véritable souveraineté alimentaire ? Quelle place occupera l’activité agricole au sein de la société ? Va-t-on, comme le prédisent certains, vers un avenir sans agriculteurs ?

On sait qu’à l’échelle du monde, le secteur agricole est responsable de près d’1/4 des émissions de gaz à effet de serre. Méthane, protoxyde d’azote, dioxyde de carbone… Si l’agriculture est une partie du problème, elle en est aussi la solution ! En changeant ses pratiques, elle peut réduire son impact sur le climat mais aussi capter le carbone présent dans l’atmosphère grâce à ses sols qui, comme les océans et les forêts, constituent de véritables puits de carbone naturels…

Dans ce premier épisode, nous avons interrogé plusieurs spécialistes (agriculteurs, scientifiques, chargés de mission au ministère…) pour comprendre quel rôle jouent les sols agricoles dans la régulation du climat et comment doit-on les préserver pour maintenir leur durabilité. Car, au-delà des effets du changement climatique, nos sols sont des atouts stratégiques qu’il faut préserver pour garantir notre souveraineté alimentaire.