• L’outil «Trace the face» du CICR pour la recherche de proches migrants disparus
    Mar 14 2020

    De plus en plus de personnes se déplacent dans le monde pour trouver refuge ailleurs. Le nombre de migrants ne cesse de croitre et dans ces traversées par la mer ou par la terre, de nombreuses familles sont séparées, certains se perdent en route, d’autres meurent. Comment savoir où se trouvent ses proches ? Comment savoir ce qu’ils sont devenus ?

    Le CICR, le Comité International de la Croix Rouge, a lancé un outil, « Trace the face » , « localiser le visage », un système de mise en relation des migrants avec leurs proches grâce à la mise en ligne sécurisée de leurs photos. Martin Schuepp, directeur régional Europe du CICR, explique cet outil pour localiser les migrants disparus.

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  • Yémen: Huda Al-Sarari primée pour son enquête sur les prisons secrètes émiraties
    Mar 7 2020
    La guerre au Yémen, qui dure depuis 2015, a fait des dizaines de milliers de morts et plus de trois millions de déplacés dans le pays. Cette guerre oppose les Houthis soutenus par l'Iran, qui contrôlent la capitale, Sanaa, et le gouvernement replié dans le sud à Aden, appuyé par la coalition menée principalement par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Lors de leurs interventions pour combattre la présence d'al-Qaïda dans la péninsule arabique, les Émirats ont construit des prisons secrètes à Aden, où toute personne suspectée de liens avec une organisation terroriste était enfermée, torturée et parfois disparaissait. La Yéménite Huda Al-Sarari a contribué à mettre en lumière ces sites secrets, au péril de sa vie et de celle de ses enfants. Le prix Martin-Ennals des droits de l'homme lui a été attribué cette année pour ce travail d'enquête, un prix qu'elle a pu recevoir à Genève le 24 février. Portrait de Huda Al-Sarari, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes.L'agence de presse Associated Press publie fin 2016 une première enquête sur ces dix-huit lieux secrets de détention gérés par les Émirats arabes unis près d'Aden. Une enquête basée sur les témoignages de membres des familles de ces détenus, ou de détenus eux-mêmes qui ont réussi à sortir de ces lieux de détention, des témoignages qu'avait recueillis l'avocate yéménite de 42 ans, Huda Al-Sarari. « Depuis que les Émirats arabes unis ont été chargés de la sécurité dans le sud du Yémen, après avoir libéré cette région des Houthis, ils ont créé de nombreuses milices. J'ai commencé à suivre la trace de ces milices, pour comprendre pourquoi ils détenaient ces gens. C'est là que j'ai compris qu'il y avait un réseau de prisons secrètes, sans aucune existence légale. On a obtenu des informations selon lesquelles les détenus dans ces installations avaient été brutalement torturés. Il fallait que je fasse entendre leurs voix à travers mon enquête. J'y suis parvenue grâce à Associated Press puis aux ONG Human Rights Watch et Amnesty International. Ces organisations ont pu soutenir le travail de documentation que je faisais sur ces prisons. »Détentions arbitraires de plus de 18 000 personnes, dont de très jeunes hommes, tortures, mauvais traitements, exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées, voilà ce qu'a pu rapporter Huda Al-Sarari, sur au moins dix-huit sites de détention secrets. Ce qu'elle a dénoncé lui a valu rapidement des menaces. « Après les articles sur l'existence de ces prisons secrètes, et une interview que j'ai donnée à un média, j'ai commencé à recevoir des menaces de mort et j'ai subi une campagne de diffamation sur les réseaux sociaux. Et puis il y a eu cet événement au cours duquel mon fils s'est fait tirer dessus en avril 2019, il est mort des suites de ses blessures un mois plus tard. J'ai ensuite reçu de nouvelles menaces, contre mon autre fils, si je n'arrêtais pas mes activités. »Huda Al-Sarari demande que les procureurs yéménites puissent enquêter, elle veut aussi que les alliés de la coalition fassent pression sur les Émirats. « Les Émirats arabes unis s'appuient sur leur relation particulière avec les administrations américaine et européenne pour défier le reste du monde et violer les droits de l'homme au Yémen ! Notre message s'adresse à l'opinion publique, particulièrement aux États-Unis et à l'Europe pour que les gens fassent pression sur leurs gouvernements et demandent aux Émirats d'arrêter de violer les droits de l'homme au Yémen. »Son travail d'enquête est d'autant plus difficile qu'elle est une femme dans une société où la pression est encore plus forte. « Oui, en tant que femme, c'est très difficile. Le Yémen est une société très patriarcale, du coup les gens ne s'attendent pas à ce qu'une femme soit une avocate suffisamment forte. Les mots et les insultes qu'on a utilisés contre moi ont affecté ma relation avec ma famille qui avait peur, et s'inquiétait pour moi. Les menaces contre mes enfants, ça m'a fait réfléchir : est-ce que je dois continuer mon combat pour les droits de l'homme ou pas ? Si je fais une pause dans mon travail, c'est juste pour respirer un peu. Mais il faut que je continue à travailler avec les mères des détenus, elles ont été très courageuses, elles me donnent beaucoup d'énergie et d'espoir. »Le prix Martin-Ennals pour les droits de l'homme qu'Huda Al-Sarari a obtenu à Genève pourrait beaucoup l'aider. « Ce prix va me donner une certaine protection, cela va me permettre de continuer mon travail, c'est très important car j'ai subi de nombreuses menaces au cours de mes enquêtes. Je voudrais surtout développer les activités de mon ONG Défense pour les droits et libertés et mon travail auprès de l'association des mères de détenus. »Huda Al-Sarari a rencontré le secrétaire général de l'ONU...
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  • Dans l'est de l'Ukraine, une guerre de basse intensité
    Feb 29 2020

    Dans l'est de l'Ukraine, le conflit dans la région du Donbass entre les troupes ukrainiennes et les forces séparatistes pro russes et russes dure depuis 2014. Ce conflit qui a causé la mort de quelque 13 000 personnes s'est considérablement réduit avec les accords de cessez-le-feu signés à Minsk en juillet 2019. Mais ces accords de désengagement restent fragiles. On assiste à une guerre de basse intensité avec des accrochages sporadiques et de fortes inquiétudes pour les populations civiles. De part et d'autre de la ligne de front, plusieurs retraits ont été opérés, avec la création de zones démilitarisées. Mais ces zones font peser de nouvelles menaces en terme de sécurité.

    Les armes ne sont pas silencieuses dans le Donbass. En témoigne le rapport que vient de publier l'ONG Vostok SOS avec le soutien de la DRA et du ministère allemand des Affaires étrangères. Pour dresser cet état des lieux sur le désengagement des forces armées dans le Donbass, une équipe s'est rendue sur place en décembre dernier. Ioulia Shukan, maitresse de conférence à l'université de Nanterre y a participé.

    C'est dans ces zones où se joue une guerre de tranchées de basse intensité, que des organisations comme le CICR, le comité international de la Croix Rouge continuent de venir en aide aux populations qui sont restées malgré le conflit qui dure depuis cinq ans.

    Martin Schuepp, directeur du CICR pour l'Europe et l'Asie Centrale s'inquiète de la proximité des lignes de front avec les quartiers d'habitations, car les combats peuvent reprendre à tout moment.

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  • RDC: plus de 500 condamnés à mort révèle un rapport
    Feb 22 2020

    « Vers une mort en silence », c'est le titre d'un rapport alarmant d'Ensemble contre la Peine de Mort et de son partenaire congolais Culture pour la Paix et la Justice, sur la situation des condamnés à mort en République démocratique du Congo. Car les quelque 510 condamnés à mort recensés sont détenus dans des conditions désastreuses, pointe le document, et de nouvelles condamnations continuent à être prononcées dans les tribunaux.

    L'abolition n'est pas encore à l'ordre du jour en RDC. Pourtant le pays a ratifié le statut de Rome de la Cour Pénale Internationale dont la peine maximale est la prison à vie. L'avocat Liévin Ngondji de l'ONG « Culture pour la Paix et la Justice » qui a dirigé ce rapport, l'a présenté en décembre à Kinshasa, mais n'a eu aucune réaction. Il est venu le présenter en France et espère que cela fera réagir dans son pays.

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  • Open Arms: pour Oscar Camps, il faut «continuer les sauvetages en Méditerranée»
    Feb 15 2020

    La Méditerranée est devenue un cimetière avec près de 20 000 personnes disparues depuis 2015. À bord d'embarcations de fortune, de nombreux migrants continuent de tenter leur chance, notamment entre l'Afrique du Nord et l'Italie. C'est dans ces eaux que navigue principalement le bateau d'Open Arms.

    Depuis 2015, Oscar Camps le fondateur de cette organisation à but non lucratif, s'est consacré au sauvetage de vies humaines en mer. En quatre ans, l'ONG a secouru plus de 60 000 hommes, femmes et enfants sur le point de se noyer.

    ► Pour en savoir plus

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  • Vietnam, Tran Thi Nga est libre mais exilée de force aux États-Unis
    Feb 8 2020

    Au Vietnam, les défenseurs des droits de l’homme sont régulièrement menacés, voire emprisonnés. Tran Thi Nga a subi arrestation et mauvais traitements dans sa chair. Militante pour les droits des travailleuses migrantes, pour la liberté d’expression, contre l’accaparement des terres, ou contre la catastrophe environnementale de l’aciérie de Formose qui avait déversé ses produits toxiques dans la mer, elle avait été arrêtée en 2017 lors d’un coup de filet contre des blogueurs.

    Condamnée à 9 ans de prison pour propagande contre le gouvernement, Tran Thi Nga a subi l’éloignement, les mauvais traitements. Finalement libérée le 10 janvier dernier sur pression internationale, elle a été exilée de force avec sa famille aux États-Unis. L’Association des chrétiens contre la torture lui a octroyé son prix Engel-Dutertre et le lui a remis à distance la semaine dernière.

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  • Chine: l’universitaire Tashpolat Tiyip est-il mort ou vivant ?
    Feb 1 2020

    L’universitaire Tashpolat Tiyip est-il menacé de mort en Chine, où une vague de répression frappe les quelques 11 millions d’Ouïghours du Xinjiang ? Plus d’un million d'entre eux seraient détenus dans des camps de rééducation. Leur seul tort : être ouïghour, une minorité turcophone de confession musulmane qui vit dans l’extrême ouest du pays. Connu pour ses travaux scientifiques sur l’environnement, Tashpolat Tiyip avait noué une étroite collaboration avec l’université française de la Sorbonne.

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  • Rwanda: Godelieve Mukasarasi, aider les femmes et les enfants nés du génocide
    Jan 25 2020

    Au Rwanda, 25 ans après le génocide des Tutsi qui a fait plus d'un million de morts, des femmes continuent de se mobiliser pour venir en aide aux victimes. De nombreuses associations ont vu le jour depuis 1994, dans un pays dévasté, où entre 250 et 500 000 femmes ont été victimes de viols. Godelieve Mukasarasi a fondé l'organisation SEVOTA, pour aider les veuves et les orphelins du génocide à se réinsérer dans une société où le viol est tabou. Et elle accueille désormais aussi les enfants nés du génocide qui aujourd'hui ont 25 ans et deviennent à leur tour parents.

    Pour aller plus loin :

    Le portrait de Godelieve Mukasarasi est aussi à retrouver sur le site La voix des femmes autochtones

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