Le soleil s’était couché sous l’horizon, drapant le paysage coréen de teintes de crépuscule mystique. L’air bourdonnait d’enchantement alors que Théo et Voo parcouraient un chemin bordé de fleurs de cerisier qui scintillaient sous la tendre lueur du croissant de lune.

« Regarde cela, Voo ! » Théo montra les silhouettes des montagnes environnantes : Gwanaksan, Bukaksan et se dressant sur le ciel étoilé.
« Chaque sommet pourrait abriter un dragon bienveillant … » pensa Théo.

« Ou un sorcier perfide » intervint Voo, ses ailes battant d’impatience. Son regard se dirigea vers les sommets lointains, où des scintillements de lumières étranges faisaient allusion à des merveilles cachées.

« Ah », soupira Théo, le cœur gonflé par le frisson de leur quête. « Imagine les sorts qu’ils concoctent, les potions qui mijotent ! »

La scène était illuminée par une constellation de lumières scintillantes, projetant une aura sur le public qui attendait avec impatience. Théo Lacharmé, apprenti-magicien, se tenait au centre, le cœur battant comme un battement de tambour résonnant dans le vaste auditorium, les doigts agrippés à sa baguette magique T110, un morceau de bois capricieux qui semblait avoir son propre esprit.

« Mesdames et messieurs », commença-t-il, le rythme de sa voix tentant de masquer ses tremblements nerveux, « préparez-vous à être éblouis ! »

Avec un grand geste, il tapota le haut-de-forme sur la table à côté de lui. L’audience retenait son souffle ; les enfants se penchaient en avant, les yeux écarquillés comme des soucoupes volantes.

« Abra... Carambar ! Liquidambar ! » annonça-t-il fièrement, insufflant aux mots chaque goutte de volonté qu’il possédait.

Pourtant, au lieu du bouquet de fleurs brillantes prévu, une cascade de rubans multicolores jaillit du chapeau, suivie d’une explosion de confettis qui ressemblait plus à une mésaventure de défilé du 14-juillet qu’à un chef-d’œuvre magique. Un murmure parcourut la foule, une symphonie de surprise teintée de déception.
« Zut alors ! » marmonna Théo dans sa barbe factice, les joues brûlant de gêne. La T110 lui avait encore une fois fait défaut, devant toute une mer de visages impatients.

« Un petit problème technique », tenta-t-il de se ressaisir avec un sourire penaud, s’inclinant légèrement comme s’il faisait partie de l’acte.
Des rires, légers et indulgents, jaillirent du public, apaisant la tension qui fronçait son front.
De retour en coulisses pour une courte pause KitKat, à l’abri des regards indiscrets, Théo laissait tomber son masque de sang-froid.

Il examina attentivement la malicieuse baguette, la retournant entre ses mains. Le bois était chaud, presque croustillant – une énigme enveloppée de chêne poli.

« Pourquoi tu me fais ça ? » murmura-t-il à la baguette, comme s’il attendait une réponse de sa forme silencieuse. Mais la baguette avait décidé de faire la grève de la parole, sans préavis déposé auprès du Syndicat International des Baguettes Magiques.

« Mesdames et messieurs, vous êtes témoins des acrobaties extraordinaires d’Hector, le lapin volant ! » proclama-t-il, joignant le geste à la parole en faisant voltiger des cartes de 1000 Bornes autour de l’animal récalcitrant pour détourner l’attention.

« Attrape-le, Voo ! » cria un petit garçon, tout excité par cette course effrénée.
« Je l’ai presque... » souffla Voo, zigzaguant entre les rires et les applaudissements. Elle était aussi agile qu’une feuille portée par le vent, chaque mouvement calculé et gracieux, même dans l’urgence.
« Ah, la magie n’est jamais un fleuve tranquille » pensa Théo, un sourire naissant sur ses lèvres alors qu’il observait Voo en action. « C’est ce qui rend chaque représentation unique, après tout ».
« Théo ! Un peu d’aide ? » appela Voo, ses yeux pétillants, reflétant la lumière des lanternes qui parsemaient la place.