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  • 🔊 “Chantal Akerman” Travelling, au Jeu de Paume, du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025
    Sep 27 2024
    🔊 “Chantal Akerman” Travelling, au Jeu de Paume, du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025



    Entretien avec Marta Ponsa, responsable des projets artistiques et de l’action culturelle – Jeu de Paume, et co-commissaire de l’exposition,

    par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 23 septembre 2024, durée 18’35,

    © FranceFineArt.


    https://francefineart.com/2024/09/27/3558_chantal-akerman_jeu-de-paume/


    Communiqué de presse


    Commissariat : Laurence Rassel, en collaboration avec Marta Ponsa

    Cette exposition a été conçue par le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar), la Fondation Chantal Akerman et CINEMATEK, et réalisée en collaboration avecle Jeu de Paume pour sa présentation à Paris.


    Le Jeu de Paume rend hommage à la cinéaste, artiste et écrivaine belge Chantal Akerman (Bruxelles 1950 – Paris 2015) à travers une exposition exceptionnelle, conçue par le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar), la Fondation Chantal Akerman et CINEMATEK, et réalisée en collaboration avec le Jeu de Paume pour sa présentation à Paris.


    Au carrefour du cinéma, de l’art et de l’écriture, la voix singulière de Chantal Akerman n’aura jamais autant résonné qu’aujourd’hui. Sa sensibilité autodidacte, unique, la conduit à aborder sans détour les thèmes de l’intimité, de la solitude, du deuil et des injustices sociales, aussi bien que l’héritage familial et les traces de l’histoire dans le paysage. Parmi ses films, Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, figure en tête du dernier palmarès décennal des meilleurs films de tous les temps établi par le British Film Institute.

    L’exposition « Travelling » initie un voyage surprenant et bouleversant, et décrit un parcours d’art et de vie façonné par de multiples géographies : de Bruxelles aux zones frontières, de la cuisine au désert, du burlesque au tragique, des douleurs du monde à celles de l’intime. Réunissant une sélection d’installations et de films dont certains sont montrés au public pour la première fois, elle convoque la « matière vivante » qui accompagne l’oeuvre de l’artiste, en dévoilant des archives inédites : scénarios, notes d’intention et photographies de tournage.

    En écho à l’exposition, la programmation culturelle de cet automne est entièrement consacrée à Chantal Akerman, en présentant certains de ses films en pellicule, ainsi que des performances, lectures et rencontres.



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    19 mins
  • 🔊 “Barbara Crane” au Centre Pompidou, galerie de photographies, du 11 septembre 2024 au 6 janvier 2025
    Sep 15 2024
    “Barbara Crane” au Centre Pompidou, galerie de photographies, du 11 septembre 2024 au 6 janvier 2025


    Entretien avec Julie Jones, conservatrice – cabinet de la photographie, Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, et commissaire de l’exposition,

    par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 septembre 2024, durée 19’10,

    © FranceFineArt.


    https://francefineart.com/2024/09/26/3556_barbara-crane_centre-pompidou/


    Communiqué de presse


    Commissariat : Julie Jones, conservatrice, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou




    Le Centre Pompidou présente la première monographie d’envergure consacrée en Europe à Barbara Crane (née à Chicago, 1928 – 2019), photographe américaine de renommée internationale dont la carrière s’étend sur plus de soixante ans. L’exposition réunit plus de 200 oeuvres, dont une partie récemment entrée dans la collection du Musée national d’art moderne. Réalisée en partenariat avec le Barbara B. Crane Trust, elle se centre sur les 25 premières années de sa carrière, réunissant certaines de ses oeuvres majeures, dont plusieurs inédites. Auteure d’une oeuvre plurielle, Barbara Crane n’a cessé d’explorer les formes et les techniques photographiques (épreuves gélatino-argentiques et numériques, tirages instantanés – Polaroid –, transferts photographiques, tirages au platine-palladium, couleur, noir et blanc…), comme le montre la sélection de l’exposition.

    Formée à la photographie ainsi qu’à l’histoire de l’art au Mills College (Californie) et à la New York University, Barbara Crane devient photographe professionnelle, spécialisée en portraits. Elle continue sa formation auprès d’Aaron Siskind, à l’Institute of Design de Chicago dans les années 1960 puis enseigne la photographie à l’Art Institute de Chicago de 1967 à 1995.

    Son oeuvre est remarquable par la synthèse qu’elle opère entre la tradition de la straight photography américaine et une sensibilité plus expérimentale, héritée des avant-gardes européennes, typique des enseignements de l’école de Chicago. Elle associe ainsi une liberté totale envers le médium à un perfectionnisme technique qui la démarque de ses contemporains. Son approche photographique de la ville, Chicago en premier lieu, et de ses habitants anonymes en devient particulièrement singulière. Le contexte artistique dans lequel elle évolue, marqué par le structuralisme, l’art conceptuel, comme ses influences multiples – de John Cage, Henri Matisse, en passant par Merce Cunningham et le cinéma expérimental, influent sur sa pratique dominée par l’idée de séquence et de série, d’accidents et de discipline.

    Présente dans de nombreuses collections publiques et privées américaines, l’oeuvre de Barbara Crane est encore largement méconnue en France. Une importante rétrospective lui a été consacrée en 2009, présentée au Chicago Cultural Center, à l’Amon Carter Museum, Texas et au Griffin Museum of Photography, Massachussetts.

    #Catalogue de l’exposition – Barbara Crane sous la direction de Julie Jones, coédition Editions du Centre Pompidou / Atelier EXB. Textes de Paul Bernard-Jabel, Lynne Brown, Agathe Cancellieri, Barbara Crane, Philippe De Jonckheere, Julie Jones, Françoise Paviot


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    19 mins
  • 🔊 “All the Messages Are Emotional” 25e Prix Fondation Pernod Ricard à la Fondation Pernod Ricard, Paris du 10 septembre au 31 octobre 2024
    Sep 12 2024
    “All the Messages Are Emotional”25e Prix Fondation Pernod Ricardà la Fondation Pernod Ricard, Paris

    du 10 septembre au 31 octobre 2024


    Entretien avec Arlène Berceliot Courtin, chercheuse, enseignante, curatrice et autrice indépendante, et commissaire de l’exposition,

    par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 septembre 2024, durée 18’00,

    © FranceFineArt.


    https://francefineart.com/2024/09/22/3555_25e-prix-ricard_fondation-pernod-ricard/


    Communiqué de presse


    Commissaire : Arlène Berceliot Courtin, chercheuse, enseignante, curatrice et autrice indépendante


    Avec Clémentine Adou, Madison Bycroft, Charlotte Houette, Lenio Kaklea, HaYoung, Paul Maheke et Mona Varichon


    La première image qui m’est apparue à la suite de l’invitation afin d’assurer le commissariat du vingt-cinquième Prix Fondation Pernod Ricard, c’est une émoticône inscrit sur un mur du métro new-yorkais. Il s’agit d’un smiley avec un sourire vers le bas et des yeux en spirale annonçant la fin des conflits émotionnels à travers ces quelques mots : « Emotional conflicts, last day here! » Dans quelles mesures, l’étude des conflits et plus généralement des émotions au coeur de ces tensions permettraient de mieux appréhender notre monde en mutation. Si le conflit n’est pas une agression(1), alors comment défaire ce noeud qui se forme à chaque fois que nous rencontrons une dissonance affective ou que nous devons affronter une aggravation brutale de notre état chronique perpétuellement en crise ? Voilà en partie les questions qui m’ont traversé l’esprit à ce moment-là et qui continuent de m’habiter en ce début d’année.

    Selon Ann Cvetkovich (CA, 1957), le terme « affect » désigne autant un problème conceptuel qu’une chose tangible. En tant que tel, il est mieux compris comme un terme générique qui inclut des mots apparentés et plus familiers tels que « sentiment » ou « émotion », induisant par ailleurs le mouvement ainsi que les efforts déployés pour établir une distinction entre eux(2). L’émotion impliquerait donc l’idée de mouvement et ce dès son origine linguistique jusqu’à sa réalité plastique. Pour autant, elle semble échapper à toute tentative de définition institutionnelle ou académique afin de circuler librement entre les corps. L’affect comme l’émotion n’est à l’intérieur de rien, il n’est pas non plus à l’extérieur. L’émotion comme l’affect repose sur une exploration sociale qui efface la distinction privé/public et annonce à travers cette disparition, une forme d’élocution voire d’émancipation à venir. Les affects tout comme les émotions et même les sentiments sont des faits(3). Ils sont par-là même aussi denses que complexes, car toujours situés, interpersonnels et incarnés. De telle sorte qu’ils existent à travers un phénomène de transmission ou plutôt un ensemble de transferts opérés d’un corps à un autre, d’un mouvement à un autre, d’un objet à un autre.

    Figure incontournable de la phénoménologie queer, Sara Ahmed (UK, 1950) hésite à utiliser le terme « affect » tant celui-ci est au coeur d’un tournant scientifique à la fin des années 1990. Elle s’intéresse davantage à l’émotion en tant que synonyme de mouvement mais aussi en tant que mot largement utilisé au quotidien(4). Elle ajoute que ce sont les objets de l’émotion qui circulent, plutôt que l’émotion en tant que telle(5). Alors, comment reconnaître ces objets dérivés de l’émotion ? Et dans quelle mesure les réunir pourrait constituer et/ou motiver le point de départ d’une exposition ? [...]

    Arlène Berceliot Courtin, Commissaire du 25e Prix Fondation Pernod Ricard




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    18 mins
  • 🔊“Surréalisme” au Centre Pompidou, Paris du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025
    Sep 3 2024
    “Surréalisme”au Centre Pompidou, Paris

    du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025


    Entretien avec Marie Sarré, attachée de conservation au service des collections modernes – Centre Pompidou, et co-commissaire de l’exposition,

    par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 2 septembre 2024, durée 14’44,

    © FranceFineArt.


    https://francefineart.com/2024/09/06/3553_surrealisme_centre-pompidou/


    Communiqué de presse


    Commissariat :

    Didier Ottinger, directeur adjoint du Musée national d’art moderne, Centre Pompidou

    Marie Sarré, attachée de conservation au service des collections modernes, Centre Pompidou



    Retraçant plus de quarante années d’une exceptionnelle effervescence créative, de 1924 à 1969, l’exposition « Surréalisme » célèbre l’anniversaire du mouvement, né avec la publication du Manifeste du surréalisme d’André Breton.

    Adoptant la forme d’une spirale ou d’un labyrinthe, l’exposition rayonne autour d’un « tambour » central au sein duquel est présenté le manuscrit original du Manifeste du surréalisme, prêt exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France. Une projection audiovisuelle immersive en éclaire la genèse et le sens. Chronologique et thématique, le parcours de l’exposition est rythmé par 13 chapitres évoquant les figures littéraires inspiratrices du mouvement (Lautréamont, Lewis Carroll, Sade…) et les mythologies qui structurent son imaginaire poétique (l’artiste-médium, le rêve, la pierre philosophale, la forêt…).

    Fidèle au principe de pluridisciplinarité qui caractérise les expositions du Centre Pompidou, l’exposition « Surréalisme » associe peintures, dessins, films, photographies et documents littéraires. Elle présente les oeuvres emblématiques du mouvement, issues des principales collections publiques et privées internationales : Le Grand Masturbateur de Salvador Dalí (Musée Reina Sofía, MAdrid), Les Valeurs personnelles de René Magritte (SFMoMA, San Francisco), Le Cerveau de l’enfant (Moderna Museet, Stockholm), Chant d’amour (MoMA, New York) de Giorgio de Chirico, La Grande Forêt de Max Ernst (Kunstmuseum, Bâle), Chien aboyant à la lune de Joan Miró (Philadelphia Museum of Art), etc.

    L’exposition accorde une part importante aux nombreuses femmes qui ont pris part au mouvement, avec entre autres, des oeuvres de Leonora Carrington, Remedios Varo, Ithell Colquhoun, Dora Maar, Dorothea Tanning… et rend compte de son expansion mondiale en présentant de nombreux artistes internationaux tels que de Tatsuo Ikeda (Japon), Helen Lundeberg (États-Unis), Wilhelm Freddie (Danemark), Rufino Tamayo (Mexique), entre autres.

    La contestation surréaliste d’un modèle de civilisation seulement fondé sur la rationalité technique, l’intérêt du mouvement pour les cultures qui ont su préserver le principe d’un monde unifié (culture des Indiens Turahumaras découverte par Antonin Artaud, celle des Hopis étudiée par André Breton), attestent de sa modernité.

    La dissolution officielle du surréalisme n’a pas marqué la fin de son influence sur l’art et la société. Il continue d’inspirer biennales d’art contemporain, productions cinématographiques, mode, bande dessinée, etc.


    Publications – Le catalogue et l’album

    Le catalogue Surréalisme sous la direction de Didier Ottinger et Marie Sarré, avec deux couvertures « tête-bêche » pour deux entrées de lecture, aux éditions du Centre Pompidou.

    L’album Surréalisme, autrice : Marie Sarré, aux éditions du Centre Pompidou.


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    15 mins
  • 🔊 “esprit d’atelier” arp et taeuber, vivre et créer à la Fondation Arp – atelier de jean arp et de sophie taeuber, Clamart du 2 février au 24 novembre 2024
    Jul 26 2024
    “esprit d’atelier” arp et taeuber, vivre et créerà la Fondation Arp – atelier de jean arp et de sophie taeuber, Clamart

    du 2 février au 24 novembre 2024


    Entretien avec Mirela Ionesco, secrétaire générale de la Fondation Arp, et co-commissaire de l’exposition,

    par Anne-Frédérique Fer, à Clamart, le 22 juillet 2024, durée 20’25,

    © FranceFineArt.


    https://francefineart.com/2024/07/26/3552_esprit-d-atelier_fondation-arp/


    Communiqué de presse


    Commissaires :

    Mirela Ionesco, Chiara Jaeger et Sébastien Tardy


    La maison-atelier de Arp et Taeuber à Clamart fut conçue par Sophie Taeuber-Arp (1889-1943), pionnière suisse de l’Avant-garde, dans l’idée que l’art et le quotidien devaient continuellement s’appuyer l’un sur l’autre. Mais quelles différences existent entre un atelier et une maison-atelier ? Et quelles subtilités s’ajoutent quand cette maison-atelier n’est pas celle d’un seul artiste mais celle d’un couple d’artistes ?

    Esprit d’atelier, arp et taeuber, vivre et créer, nouvelle exposition de la Fondation Arp présentée du 2 février au 24 novembre 2024, plongera les visiteurs dans l’intimité d’un couple emblématique de l’art du XXe siècle. Ils pourront découvrir comment le lieu a été pensé, comment s’articulent le temps du travail et celui du quotidien des deux créateurs. Les espaces de vie et d’atelier se confondent dans une maison et un jardin dont l’histoire évolue au cours des années. Ces espaces s’agrandissent, les fonctions changent, et l’art se développe également au gré de ces modifications.



    Le parcours de l’exposition présentera des oeuvres majeures des deux artistes ( sculptures, peintures, dessins, écrits… ) en parallèle d’éléments inédits ( esquisses, ébauches, photographies ), témoignant de l’esprit d’atelier, multiple, qui résidait dans cette maison. Tout en évitant la reconstitution d’ateliers factices, chacun des créateurs sera présenté dans l’espace qu’il occupait à l’origine. D’autres salles seront consacrées à la compréhension du concept de maison-atelier, par les éléments de vie, par les oeuvres en commun de Arp et Taeuber, et par les rencontres et les nombreuses visites de tous les artistes des mouvements avant-gardistes européens de l’entre-deux-guerres ( Max Ernst, Tristan Tzara, Kurt Schwitters, Theo van Doesburg, Paul Eluard, Marcel Duchamp, Maurice Ravel… ), si prompts à venir rejoindre ce couple le temps d’une journée, d’un verre, d’une oeuvre…



    La Fondation Arp est une fondation d’artiste, dont Jean Arp (1886-1966) avait souhaité la création et esquissé les contours plusieurs années avant sa mort. Créée en 1978 à l’initiative de sa seconde épouse, Marguerite Arp-Hagenbach, la Fondation est dédiée à la diffusion et à la protection de la collection exceptionnelle dont elle est dotée, ainsi qu’à la promotion de l’héritage culturel de Jean Arp et de Sophie Taeuber-Arp, en France et à l’étranger. Longtemps ouverte au public très occasionnellement depuis sa création, la Fondation accueille les visiteurs à horaires fixes depuis 2004. La Fondation Arp est reconnue d’utilité publique, détentrice de l’appellation « musée de France ».

    [...]


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    20 mins
  • 🔊 “Sylvie Bonnot” Décoller Atterrir au Château de Tours,Tours du 28 juin au 1er décembre 2024
    Jul 19 2024
    “Sylvie Bonnot” Décoller Atterrirau Château de Tours,Tours

    du 28 juin au 1er décembre 2024


    Entretien avec Sylvie Bonnot,


    par Anne-Frédérique Fer, au Fort d’Ivry [résidence d’artiste], le 15 juillet 2024, durée 26’38,

    © FranceFineArt.


    https://francefineart.com/2024/07/19/3551_sylvie-bonnot-chateau-de-tours/


    Communiqué de presse


    Sylvie Bonnot arpente les forêts, de la Guyane à la Bourgogne, et témoigne des mutations causées par le dérèglement climatique sur ces espaces naturels.

    Photographe et plasticienne, l’artiste cherche à rendre sensible la photographie et engage alors un véritable corps-à-corps avec la matière même de l’image. Pour cela, elle décolle la gélatine de ses images qu’elle dépose ensuite sur des surfaces ou des volumes.

    Elle parle de « mues », d’une peau de l’image qui ouvre de nouveaux devenirs à la photographie.


    L’exposition

    Au Château de Tours, Sylvie Bonnot nous invite à glisser dans les plissements de l’image pour y découvrir une réalité transfigurée, où le familier et l’inaccessible se mêlent en un envoûtant ballet.

    L’artiste est aussi fille de forestier. Cette part intime a été ravivée lors de la destruction de la forêt familiale par une tempête fin 2019. Elle revenait alors d’un voyage au bout du monde, dans l’aridité du Cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, site de lancement du mythique lanceur de satellite Soyouz, fleuron de la conquête spatiale de l’époque soviétique. Un univers technologique, bercé de désir impérial d’une conquête toujours hors de portée humaine, à des années-lumière d’une futaie à terre. La forêt pourtant reviendrait…

    Sylvie Bonnot a accompagné le travail des forestiers dans l’entretien et la surveillance des forêts bourguignonnes, sur ses terres natales, puis dans plusieurs régions françaises (Bourgogne, Rhône, Savoie, Guyane). Arbres, femmes et hommes, machines face aux transformations des forêts… Marcher, tailler, transformer, observer, comprendre… La révélation d’un univers à la fois intimement lié à son histoire familiale, mais laissé à distance par le souhait d’autres devenirs. C’est ainsi que l’aventure forestière s’est immiscée au coeur de l’odyssée spatiale.

    Dans la steppe kazakh, elle avait traqué la présence d’une grandeur passée, d’une mythologie de la conquête spatiale alors sur le déclin. L’étape suivante était logiquement la découverte, en 2022, du Centre spatial guyanais à Kourou dans le cadre de la résidence hors les murs de l’Observatoire de l’Espace du CNES. Après l’aridité, l’Amazonie guyanaise : la forêt dite primaire, la moiteur, l’inquiétante étrangeté de la fascinante canopée immergée, le combat quotidien de l’Homme face à une végétation qui le menace d’engloutissement.

    L’humanité et ses vains rêves d’Ailleurs, la résilience des forêts face au dérèglement climatique, à l’action destructrice des hommes : deux luttes pour une survie, deux utopies créatrices d’imaginaires, de paysages réels et mentaux que Sylvie Bonnot fait émerger de la matière photographique. Le procédé de la « mue » qui se traduit par un décollement délicat de la membrane argentique des tirages suivi d’une transposition de la gélatine vers d’autres supports cristallise un frissonnement du paysage. Le spectateur se trouve plongé dans la matière : les arbres redeviennent bois, les machines révèlent leur animalité, les archives de l’activité humaine se métamorphosent en objets poétiques.


    Publication

    [Date de parution : 6 septembre 2024] – Un livre photo L’Arbre-machine, un monde en mue de Sylvie Bonnot est publié aux Éditions Loco – avec les textes de Damarice Amao, Sophie Eloy & François Michaud, Eric Karsenty, Marion Laffin, Ioana Mello Et Marc-Alexandre Tareau. [...]


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    27 mins
  • 🔊 “Juliette Agnel” Pierre, feuille, silex au Jeu de Paume – Château de Tours,Tours du 14 juin au 10 novembre 2024
    Jul 10 2024
    “Juliette Agnel” Pierre, feuille, silexau Jeu de Paume – Château de Tours,Tours

    du 14 juin au 10 novembre 2024


    Entretien avec Juliette Agnel,

    par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 8 juillet 2024, durée 31’25,

    © FranceFineArt.


    https://francefineart.com/2024/07/10/3550_juliette-agnel_jeu-de-paume/


    Communiqué de presse


    Commissariat : Marta Ponsa, assistée de Raphaëlle Braq




    Le Jeu de Paume consacre une exposition à Juliette Agnel, lauréate du Prix Niépce – Gens d’Images 2023 au Château de Tours, du 14 juin au 10 novembre 2024.

    À travers l’exploration de reliefs hantés d’histoires, de cavités rocheuses ou de forêts ancestrales, les photographies de Juliette Agnel semblent dévoiler les traces imperceptibles d’une mémoire universelle. Après des études en ethno-esthétique et en arts plastiques, notamment aux Beaux-Arts de Paris, elle croise le chemin du réalisateur et ethnologue français Jean Rouch. Cette rencontre la mène en Afrique de l’Ouest, où elle retournera régulièrement pendant une dizaine d’années. Aujourd’hui, elle poursuit ses voyages, filmant et photographiant des milieux aussi divers que le désert des Bardenas en Espagne, les glaciers du Groenland et, plus récemment, les forêts de la Martinique.

    L’exposition « Pierre, feuille, silex » du Jeu de Paume–Tours noue un dialogue entre cinq séries photographiques qui ont marqué le travail récent de l’artiste. Elle inaugure la saison estivale du Château de Tours, résolument contemporaine.


    #ExpoJulietteAgnel


    « L’art qui me touche tient à cette relation du réel à l’invisible, à ces forces qui nous entourent mais que nous ne voyons pas. C’est une autorisation de croire à un absolu. Au Groenland, au Soudan, dans le pays Dogon ou dans le Finistère, c’est la même quête que je poursuis inlassablement : saisir ce qui nous unit en profondeur, en rappelant que le corps de l’homme est un fragment signifiant du cosmos » Juliette Agnel

    À la fois documentaire et philosophique, sa démarche inventorie aussi bien les profondeurs des forêts humides de la Martinique, dans la série Forêt-ancêtres (2023), que les pierres millénaires, miroirs du temps, dans Silex (2022). Juliette Agnel sonde les secrets de la nature et ses forces telluriques ; ce sont autant de pulsations des éléments minéraux et végétaux qu’elle immortalise à travers son appareil.

    La série L’Invisible (2019), réalisée dans les monts d’Arrée, en Bretagne occidentale, semble révéler une présence cachée parmi les ruines de ce lieu mystique. Dans Géode de Pulpí et Mina Rica (2022),ainsi que dans La Main de l’enfant (2023), la photographe s’enfonce plus loin encore dans les profondeurs de l’univers minéral et de la terre, se saisissant de cette matière qu’est l’obscurité pour imaginer une conversation intime avec la roche et ses concrétions.

    L’oeuvre de Juliette Agnel s’empare du réel et le fait basculer vers un « autre monde », selon ses propres mots. L’artiste rend hommage aux énergies de la nature, dont elle tente de capturer les vibrations invisibles et les empreintes laissées par le temps. Ses images nous incitent aussi à reconstruire notre lien de parenté avec le vivant pour tenter d’en préserver le fragile équilibre.


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    31 mins
  • 🔊 “Alberto Giacometti” Ne pas parler de sculptures peintes à l’Institut Giacometti, Paris du 2 juillet au 3 novembre 2024
    Jul 5 2024
    “Alberto Giacometti”Ne pas parler de sculptures peintesà l’Institut Giacometti, Paris

    du 2 juillet au 3 novembre 2024


    Entretien avec Inès de Bordas, attachée de conservation Fondation Giacometti et commissaire de l’exposition,

    par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 1er juillet 2024, durée 19’53,

    © FranceFineArt.


    https://francefineart.com/2024/07/04/3549_giacometti-sculptures-peintes/


    Communiqué de presse


    Commissaire :

    Inès de Bordas, attachée de conservation Fondation Giacometti


    L’Institut Giacometti présente pour la première fois l’essentiel de sa collection de plâtres peints, révélant ainsi au public une part émouvante et secrète de l’oeuvre de l’artiste. À toutes les étapes de sa carrière, Alberto Giacometti (1901-1966) a manifesté son désir de relier intimement sculpture et peinture, en peignant certaines de ses sculptures en plâtre et en bronze. De ses premières oeuvres à sa mort, il a ainsi réalisé une centaine de plâtres peints, dont 55 appartiennent à la Fondation Giacometti, et une soixantaine de bronze peints.

    C’est la volonté de faire des figures « vivantes », qui pousse l’artiste à s’emparer de sa palette et de ses pinceaux pour « animer » ses sculptures, de petite ou de grande taille, Giacometti allant même parfois jusqu’à peindre sur des œuvres achevées installées dans une exposition. Il y est encouragé par son goût de l’art de l’Antiquité archaïque, de l’art des Primitifs italiens et des arts non-occidentaux.


    « Il ne faut pas parler de sculptures peintes seulement de sculptures », expliquait Giacometti à son galeriste, Pierre Matisse, en 1950, « la couleur fait partie de la sculpture, elles sont peintes à l’huile comme les tableaux ». Les sculptures de bronze peintes dont il parle ici, déconcertantes et fragiles, ont cependant peu de succès, et la réticence des collectionneurs viendra à bout de son engouement. Plusieurs de ces sculptures ont d’ailleurs perdu l’intensité, voire l’intégralité, de leurs couleurs avec le temps. Les plâtres peints, par contre, pour la plupart exécutés sur des oeuvres restées à l’atelier, ont été conservés par l’artiste jusqu’à sa mort, ce qui a préservé la fraîcheur des couleurs.

    Procédant dans ses premières expérimentations durant sa période pré-surréaliste par aplats de peinture, avec une palette assez libre et plutôt naturaliste s’agissant des portraits (Flora Mayo), les oeuvres de l’après-guerre voient plutôt la peinture remplacer ou compléter les incisions que l’artiste inscrit dans la matière pour « dessiner » la surface de ses figures. Les interventions colorées sont alors faites au moyen de hachures et de traits réalisés dans une gamme colorée limitée au rouge-brun-noir. Giacometti reviendra aux aplats de peinture dans sa dernière période, notamment dans les grands bronzes peints qu’il installe dans la cour de la Fondation Maeght, sans prendre garde à l’effet prévisible des intempéries.

    L’exposition réunit un corpus exceptionnel de plâtres peints, dont Stèle (1958), les Femmes de Venise (1956-1957), plusieurs très grandes figures ; deux versions de La Cage (1949-1950) dont un bronze peint ; plusieurs peintures sur toile et un ensemble de dessins pour la plupart inédits.


    #GiacomettiSculpturespeintes – Un catalogue coédité par la Fondation Giacometti, Paris, et FAGE éditions, Lyon, accompagne l’exposition.


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    20 mins