Episodes

  • LE TRAIT - Episode 48 - Charlotte Tarbouriech, l'intrépide
    Aug 16 2024

    Le Trait a rencontré Charlotte Tarbouriech dans son atelier du 11e arrondissement de Paris parmi ses créations et ses outils. C'est une jeune femme de trente ans, blonde et gracile qui nous reçoit. On comprend très vite que derrière ce physique se cache une personnalité très affirmée, un goût certain de l'aventure et de l'intrépidité, une revendication de liberté qui rend compte de son parcours.

    Fille de « trader » scolarisée un temps (jusqu'à ce qu'on lui demande de partir) chez les jésuites à l'école Franklin (Paris 16e), elle entame un chemin de traverse (au regard des exigences familiales), et rejoint, après avoir effectué un an à l'école Penninghen, le studio Berçot qui a formé beaucoup de designers mais a fermé depuis. Personnalité solaire, très peu adaptée, dit-elle à l'école, elle s'y épanouit totalement (tout en profitant aussi de la vie parisienne...).

    Elle commence une carrière de consultante en mode (notamment dans le secteur des souliers). Il y a trois ans en plein Covid, elle décide en 2021 avec une amie de longue date, Pauline Leyravaud, de créer la marque POLCHA. Le studio POLCHA explore tous les champs du design : création de mobilier, aménagement intérieur, scénographies, décors, installations. Les créations se veulent à la croisée de l'art et du design avec des œuvres très audacieuses et personnelles, colorées et pop avec un parti pris d'upcycling. On a pu retrouver POLCHA à la Bibliothèque historique de la ville de Paris lors de la dernière Design week, à Art Basel (Miami), la marque est également rentrée au Mobilier national.

    Trois ans après, nous lui avons demandé d'évoquer avec nous l'expérience de création d'une marque, et s'il est difficile de maintenir ses convictions de départ avec la réalité d'une entreprise.

    Bonne écoute !

    VERBATIM

    « Je me définis comme un électron libre. Ce qui me caractérise c'est ma liberté mais aussi mon angoisse. Je suis partie à Londres assez vite pour travailler avec Nicolas Kerkwood. Il y avait aussi d'autres noms qui me fascinaient : Peter Pilotto par exemple.

    - j'adore les usines cela a toujours été ma passion...

    - POLCHA : Avec Pauline, on s'est dit qu'on devait faire quelque chose dans l'upcycling. J'adore la couleur et les univers graphiques, Pauline, elle, c'est le trompe l'œil, les fresques. On s'est associé.

    - On travaille sur des meubles qu'on chine. Ce sont des pièces uniques. Le problème que cela nous a posé : il faut remettre chaque meuble en état puis les meubles sont signés et donc on peut se poser la question : à partir de quel moment en transformant un meuble, il peut nous être attribué ...

    - Nous réfléchissons maintenant au développement. Il nous faut trouver une solution plus viable. On est beaucoup dans l'auto-financement. Venant du milieu de la mode, je n'avais pas forcément les contacts dans le monde du design.

    - On est très fort sur notre proposition visuelle mais cela peut faire peur...

    - Polcha : c'est assez intuitif, c'est assez lâché, une démarche axée sur nos envies écologiques mais il faut que ce soit fun, il y a une dynamique et une puissance dans la couleur qui donne envie de faire ...

    - D'un point de vue esthétique : nous ne sommes pas très français. Notre proposition est peut-être plus adaptée à l'Italie, aux États-Unis. Nous sommes également intéressées par les scènes mexicaine et brésilienne qui font une entrée forte dans le monde du design.

    https://letraitpodcast.paris/

    Show more Show less
    34 mins
  • LE TRAIT - Episode 47 - Tristan Lohner
    Jul 5 2024

    Designer Manager.

    Tristan Lohner est un des grands noms du design (la lampe Balad de Fermob, c'est lui). Il est également le Directeur Général du groupe de distribution de meuble RBC. Ce qui frappe en le rencontrant est l'impression d'une certaine humilité, un besoin de recherche permanent et un esprit en éveil. Il estime son parcours « chaotique ». Issu d'une famille d'artistes (son père est le peintre et dessinateur Pierre Lohner), il commence des études de commerce, mais ne se plaît pas dans cette voie.

    Sa vie bascule quand il rejoint l'armée (il n'a pas réussi à se faire réformer...). Il reste deux ans sur un bateau dans l'océan Indien où il se lie d'amitié avec un collègue ébéniste et se met à l'aider. C'est le déclic. Il rentre de l'armée et décide qu'il veut faire ce métier. Il prend des cours à l'école Boulle où il obtient un brevet en métier d'art en ébénisterie. Il suit aussi les enseignements de l'école d'ameublement « A la bonne graine ». Il y fait une rencontre décisive, « un maître », dit-il, l'ébéniste Bernard Daudé (auteur notamment de l'ouvrage : « Ebenisterie : les premiers gestes»).

    Tristan Lohner découvre un métier, « le privilège de manier » : « partir de rien et faire quelque chose de très simple ». Il apprend comment faisaient les anciens... Il intègre plus tard les Arts décos - l'école était intéressée par le savoir de l'ébénisterie - et y fait une autre rencontre importante : celle du designer Jean-Marie Massaud qui l'encouragera à devenir designer.

    Dans cet épisode, Tristan Lohner raconte son parcours, partage sa réflexion sur le design. Il est d'abord habité par l'envie de toucher, de séduire le plus grand nombre.

    VERBATIM

    « Le succès est redouté, espéré... Lorsqu'un objet qui, au départ, est d'abord un fantasme, un dessin, une projection, quelque chose de l'ordre de l'intuition devient réalité, existe et rencontre des gens puis devient un objet qui a son public, dépasse les frontières et se vend à plusieurs millions d'exemplaires : c'est un peu magique, cela a quelque chose qui relève presque de l'intime. C'est le principe du design qui repose sur la reproductibilité...

    - Pour la lampe Balad de Fermob : c'est émouvant de voir que l'on pense à un objet à des moments extrêmement intimes et que cela a du succès : une sorte d'écho qui se perpétue...

    - Mon parcours est hétéroclite, pas du tout tracé. J'ai fait des études commerciales. J'étais très malheureux. Je suis parti à l'armée dans la marine. J'ai connu un ébéniste et je me suis mis à l'aider. Quand je suis rentré, j'ai voulu être ébéniste et je suis allé à l'école Boulle.

    - Le rapport au dessin: je me suis raccroché au design car le dessin de design est un dessin particulier entre l'ingénierie, l'aspect formel et l'intention. Le design pour moi ; c'est une réponse. Cela s'est imposé à moi. Il y a des designers qui sont de bons dessinateurs. Il y a cette école du dessin dans le design (dont Jean-Marie Massaud) mais avec un père dessinateur avec un tel talent, cela a peut-être été écrasant.

    - J'aime à penser que le designer n'est pas réellement un artiste : nous sommes des gens au service des autres. Le design ; c'est le rapprochement de deux paradoxes. Le monde de l'argent se rapproche du sensible, le monde de l'entreprise prend dans ses bras le monde de la création. Le design est la réunification de deux mondes qui ont toujours été dos à dos.

    - La question du beau se pose pour un designer, mais celle de la culture aussi...

    - Je veux toucher le plus grand nombre. Je ne pourrais pas proposer un canapé à 15000 euros».

    https://letraitpodcast.paris/

    Show more Show less
    1 hr and 8 mins
  • LE TRAIT - Episode 46 - Au nom du Père
    May 21 2024

    Au nom du père avec Patricia Marinho

    C'est une invitation au voyage à laquelle vous convie le Trait pour ce 46ème épisode.

    Patricia Marinho est la fille de Noël Marinho. Ce nom n'est pas forcément très connu en France et pourtant, Noël Marinho, (1927-2018) est l'un des grands architectes brésiliens à avoir participé à l'apogée de l'architecture moderne brésilienne à partir du milieu des années 1950 avec Oscar Niemayer notamment.

    Patricia Marinho nous raconte son père, ses années d'apprentissage, son parcours initiatique en Europe après avoir obtenu son diplôme en architecture de l'université du Brésil, en 1952. Noël Marinho participe ensuite à partir de 1957 à la construction de Brasilia aux côtés de Oscar Niemayer et Lucio Costa.

    Il a poursuivi une carrière entre l'architecture, l'art et le design. Il a également travaillé avec Mauricio Dias et Salomão Tandeta.

    Noël Marinho a légué à sa fille toute une collection de dessins. Elle-même architecte et designer, elle perpétue l'héritage de son père qu'elle avait rejoint dans son cabinet en 1985, au travers d'une marque dédiée, créée en 2005 (avec Manuèle Colas).

    Patricia Marinho multiplie les collaborations pour faire revivre les dessins de son père. Nous l'avons ainsi rencontrée au sein du Showroom Toulemonde Bochart à Paris.

    About – Noel Marinho

    VERBATIM

    « Quand Noël avait 25 ans, il est parti en Europe étudier à Stockholm puis il a passé du temps entre la France et l'Italie : il a connu les grands noms de l'architecture moderne de cette époque notamment Ernersto Rogers qui a beaucoup compté ... ».

    « Cette époque des années 1950-60 a beaucoup imprégné son travail par la suite... ».

    « Il a été invité à rejoindre l'expérience de la construction de Brasilia qui a duré cinq ans. Il en était très fier. C'est un moment très important de l'architecture brésilienne. Puis, il est rentré à Rio fonder son cabinet... ».

    « Mon père était très à gauche. Il dessinait les affiches des manifestations. Il a eu des problèmes au moment de la dictature et il est allé en prison... »

    « J'ai passé mon enfance à Rio. On allait beaucoup visiter ses chantiers avec ma sœur...Cela a sûrement laissé une trace, j'ai fait des études d'architecture comme mon père ».

    « J'ai décidé de créer la marque Noël Marinho pour faire vivre l'œuvre de mon père et ses dessins ».

    « Il était un architecte designer : il dessinait aussi des bijoux, des chaises, des carrelages».

    « On s'est lancées dans la fabrication de tapis, mais on voulait un fabricant à l'extérieur du Brésil pour des raisons de logistique et de marché. La marque Toulemonde Bochart s'est imposée. Toulemonde Bochart travaille avec beaucoup de designers et nous correspond bien : Anne Seboun nous a très bien accueilli !

    « Le Brésil commence à émerger en matière de design. Il y a beaucoup de possibilités aujourd'hui... ».

    https://letraitpodcast.paris/

    Show more Show less
    31 mins
  • LE TRAIT - Episode 45 - Première d'atelier
    Apr 1 2024

    Une certaine idée de la "mode"

    Colette Maciet a travaillé comme couturière auprès des plus grands créateurs : Chanel, Karl Lagerfeld, Saint-Laurent, Givenchy, Galliano.... Un parcours singulier qu’elle raconte dans un livre « Haute couture » publié aux éditions Michel Lafon. Dans ce récit, elle nous entraîne dans l’envers du décor : celui des ateliers et de celles qu’on appelle communément « les petites mains »...

    Née en 1946 en Normandie à Quettreville-sur-Sienne, issue d’un milieu modeste, elle arrête l’école à 14 ans avec le certificat d’étude en poche, et sa mère lui demande alors de choisir entre la couture et la coiffure. Elle choisira la couture et entre chez Chanel au 31 rue Cambon en septembre 1960 comme apprentie : un épisode savoureux de l’ouvrage. Elle gravit le grand escalier mythique, intimidée, et quand elle ouvre la porte de l’atelier elle a un choc : elles sont toutes si vieilles, écrit-elle...Elle doit aussi utiliser le téléphone mais ne sait pas s’en servir...Elle est également très intimidée par Coco Chanel qui n’était pas toujours commode.

    Ce sera le début d’une longue passion. Elle raconte la hiérarchie d’un atelier de haute couture et sa volonté de gravir les échelons pour devenir « première main ». Tout est en effet hiérarchisé dans un atelier : apprentis, seconde main qualifiée, première main débutante, première main qualifiée, seconde d’atelier, enfin première d’atelier...Le graal. Colette Maciet devient première d'atelier en 1977 chez Hanae Mori, seule Japonaise à avoir obtenu le label haute couture en France.

    Comme l’écrit Ines de la Fressange dans la préface, dont Colette Maciet est restée proche depuis les années Chanel: « La première d’atelier reçoit les informations du couturier. C’est l’interlocutrice principale. C’est aussi la personne qui donne à chacun son travail dans l’atelier et attribue les modèles aux différentes personnes. Il faut comprendre le souhait du couturier, avoir la sensibilité pour l’imaginer et surtout le talent pour lui donner forme et parfois aussi proposer un détail que le couturier n’avait pas vu ... ».

    Colette Maciet raconte « l’âge d’or » de la mode, mais aussi la période qui a suivi, moins réjouissante pour les créateurs. « Pinault et Arnault se livrent à un partage des maisons. La haute couture ne relève plus de l’art mais du coup d’éclat », écrit-elle. L’ambiance change... On sent que l’auteur avait un respect infini pour Hubert de Givenchy et se désole qu’il soit désormais considéré comme un employé et pas un créateur. Givenchy est remplacé par John Galliano. Une certaine conception de la haute couture se termine alors, estime Colette Maciet. Constat que Colette Maciet réitère avec l’arrivée d’Alexander Mc Queen. La haute couture devient du marketing mais peut-elle s’ouvre-elle à un plus grand nombre (ou en donne-t-elle l’illusion avec le développement des produits dérivés).

    Colette Maciet rebondit chez Saint-Laurent qui a aussi beaucoup compté pour elle. Il décide également de mettre fin à sa carrière en 2002 dans un discours poignant «Cette époque n’est plus la nôtre. La création et le marketing ne font pas bon ménage»...

    Le récit est piquant, truffé d’anecdotes et reste un témoignage précieux sur une période révolue où la haute couture (devenu communément la mode) habillait tout au plus250 familles.

    https://letraitpodcast.paris/

    Show more Show less
    36 mins
  • LE TRAIT - Episode 44 - Gilles Clément
    Feb 22 2024

    Le goût de la terre avec Gilles Clément

    Jardinier, paysagiste, enseignant, écrivain... Gilles Clément, né en 1943, mène un combat incessant pour la nature et la protection de la diversité. Il porte la conviction qu’il faut cesser de vouloir maîtriser la nature à tout prix et respecter le comportement des espèces. Il a installé à Crozant dans la Creuse en 1977, sa maison « autonome » comme il le raconte dans l’épisode, mais aussi son laboratoire de jardinier. Il défend la dynamique du monde vivant et une intervention humaine limitée, peu ou pas de pesticides ou engrais.
    De formation ingénieur horticole et paysagiste (Institut national d'horticulture et du paysage à Angers), il regrette, en effet, qu’on lui ait appris avant tout « à tuer ». Sa conviction est qu’au lieu de cantonner les plantes dans un lieu précis afin d'organiser une création, le jardinier peut et doit faire plus confiance à la nature et accepter de lui laisser le « champ libre » ; les plantes trouvent naturellement les lieux qui leur conviennent le mieux.
    Il s’est fait connaître notamment par la réalisation du parc André-Citroën à Paris en collaboration avec Allain Provost, paysagiste, Patrick Berger et Jean-Paul Viguier architectes, inauguré en 1992 et l'exposition sur Le Jardin planétaire dont il a été commissaire en 1999 à la Grande halle de la Villette mais aussi avec ses nombreux écrits, œuvre à la fois théorique et littéraire.
    Gilles Clément a, en effet, développé plusieurs concepts dont il nous parle dans cet épisode notamment le « jardin en mouvement » « faire le plus possible avec, le moins possible contre » et le « jardin planétaire » : envisager la planète comme un brassage, un jardin sans mur mais néanmoins fini : les espèces et les gènes doivent circuler.
    La perte de connaissance du monde vivant l’inquiète particulièrement et il continue à s’investir inlassablement auprès des jeunes notamment pour transmettre son message et son goût de la nature et le respect des espèces.

    https://letraitpodcast.paris/

    Show more Show less
    54 mins
  • LE TRAIT - Episode 43 - Signé Pierre Minassian
    Nov 13 2023

    Signé Pierre Minassian

    Une petite cinquantaine, Pierre Minassian, air vif et toujours juvénile, est aujourd'hui l'un des grands noms de l'architecture (il a créé son agence AUM, à Lyon en 1999 seulement). S'attelant à ses débuts à la construction de maisons contemporaines ce qui n'était pas le plus couru à l'époque pour faire carrière, il impose très vite une vision très personnelle, moderne, et pose les fondements de ce qu'il appelle une architecture « vraie » : c'est-à-dire une « vraie » réponse aux problématiques d'un lieu.

    La signature Minassian est sans conteste une construction qui a cette qualité rare de se fondre parfaitement dans le paysage. Pierre Minassian s'attache particulièrement au respect du site et ne peut concevoir un projet sans étudier minutieusement la topographie et l'implantation. La patte Minassian est aussi liée à l'utilisation de matériaux bruts utilisés pour ce qu'ils sont. Pierre Minassian évoque singulièrement l'importance de la sensation du matériau et l'harmonie de la composition, la fluidité de l'ensemble. Il aime les projets qui ne sont pas forcément de grandes tailles mais qui ont une vertu architecturale. Il nourrit d'ailleurs une vision très ambitieuse de l'architecture à laquelle il prête un sens philosophique. L'âme, l'esprit du lieu sont très importants pour lui dans la conception du projet, un certain onirisme aussi.

    Diplômé en architecture et urbanisme (Lyon et Liverpool), fils d'architecte et issu du côté de sa mère d'exploitants forestiers, il s'inspire énormément des formes de la nature. On retrouve ces parti-pris dans des projets hors du commun : une maison sur un rocher, sur un lac (réalisée en 2011 et aujourd'hui classée Monument remarquable).

    Cela ne l'effraye pas mais l'enthousiasme plutôt davantage et on vient le chercher pour cela.

    Un livre retrace déjà son parcours ...

    LIVRE Pierre Minassian Dominique amouroux - AUM Pierre Minassian

    Bonne écoute !

    VERBATIM

    J'aime que l'architecture soit une réponse, une réponse à ce qu'il se passe sur un site.

    Le point de départ de tout travail d'architecte, c'est la vision du site avant de poser le trait..

    Nous sommes dans des métiers très techniques et la topographie doit être parfaitement maîtrisée

    Je me suis formé aux outils de l'ingénierie. On ne peut pas dessiner si on ne maîtrise pas cet aspect.

    On utilise des matériaux bruts qu'on essaye de ne pas transformer. On essaye de flatter le matériau par l'architecture. Dans un bâtiment, je veux une simplicité de lecture. Il doit y avoir une élégance du matériau qui est mise en œuvre. Cela est possible avec la sensation des matériaux.

    La construction d'une maison est beaucoup plus difficile qu'un bâtiment industriel. Pour moi le sujet le plus difficile en architecture est la maison.

    Le béton est le meilleur matériau d'expression architecturale et sculpturale.

    https://letraitpodcast.paris/

    Show more Show less
    48 mins
  • LE TRAIT - Episode 42 - Maison Leleu
    Aug 29 2023

    La maison Leleu : un roman français

    Il faut rencontrer Alexia Leleu, 4è génération, pour entendre l’histoire totalement rocambolesque de sa famille, à l’origine d’une des plus grandes réussites de l’art déco entre 1910 et 1973. Alexia Leleu, quadra pétillante et ultra déterminée, y joue un rôle absolument majeur puisque c’est elle qui relancera la Maison Leleu en 2017 alors qu’elle mène une belle carrière dans l’industrie pharmaceutique.

    Originaire de Boulogne-sur-Mer, son arrière-grand-père Jules Leleu est ébéniste mais il va très vite devenir l'un des pionniers de l’art déco. Il remporte le premier prix de l’Exposition universelle de 1925 ; ce qui le propulse. Il s’installe à Paris et devient un des grands ensemblier décorateur. Le loup ailé, emblème de la maison, s'inscrit dans l'histoire de la Haute Décoration française. Ainsi, la Maison Leleu a décoré le paquebot Normandie, Le France, l’Elysée, des ambassades, les intérieurs des personnalités de l'époque. De nombreuses pièces sont aujourd’hui exposées dans les musées en France et à l’étranger.

    Il est difficile d’imaginer qu’une telle réussite puisse s’éteindre du jour au lendemain mais c’est néanmoins ce qu’il se produit en 1973 à la suite de la commande impayée du Shah d’Iran qui avait mobilisé pendant trois ans la maison Leleu (de pair avec la Maison Jansen) pour les fêtes de Persépolis (1971) célébrant les 2500 ans de l’empire perse dans le faste en présence de toutes les têtes couronnées, présidents et chefs de gouvernement. L’entreprise est contrainte de mettre la clef sous la porte (de même d’ailleurs que Jansen). Alexia Leleu n’a jamais rien su de cette histoire familiale, secret de famille douloureux et enfoui. Aucun membre de sa famille ne racontait l’histoire de la Maison Leleu tout en vivant dans les meubles des grandes heures de la maison.

    Un jour, vous découvrirez à quelle occasion en écoutant l'épisode, elle décide d’en savoir plus et se plonge dans les bibliothèques d’archives. Elle contacte une ancienne collaboratrice de son grand-père Jean : Françoise Siriex. Cette rencontre sera déterminante car Françoise Siriex a conservé toutes les archives de l’entreprise qu’elle avait récupérer dans les poubelles des ateliers de la rue Saint-Sabin (11e)...

    La précieuse collaboratrice les confie à Alexia Leleu et l’histoire peut recommencer. Sans une once de doute, Alexia abandonne son métier et tente de reconstruire l’histoire familiale. Elle décide tout de même de s’inscrire dans une formation aux métiers de l’art à l’école Boulle pour compléter son cursus. Le souhait d’Alexia est de sauvegarder les lignes et les éléments « signatures » de Leleu mais de les repenser avec une touche contemporaine.

    Le pari d’Alexia Leleu semble réussi. C’est à nouveau une maison recherchée pour son raffinement et ses lignes intemporelles. Chaque pièce est signée, authentifiée, numérotée. La maison est présente dans le mobilier, les luminaires, les tapisseries et les tapis.

    Alexia Leleu raconte cette incroyable histoire au Trait.

    Bonne écoute !

    PS : Cet épisode entre en résonnance avec le tout premier épisode du Trait avec Anne Bony, historienne du design, qui a une nette préférence pour les créations du début du XXè siècle. A écouter ou réécouter.

    https://letraitpodcast.paris/

    Show more Show less
    1 hr and 5 mins
  • LE TRAIT - Episode 41 - Sylvie Lancrenon, traqueuse de Beauté
    Jul 11 2023

    Dans le viseur de Sylvie Lancrenon

    Elle plante ses yeux dans les vôtres et essaye de vous percer à jour. Blonde, menue, l'œil brillant et rieur, discrète, Sylvie Lancrenon, la photographe préférée des personnalités – elle a photographié les plus grands ; des clichés devenus des classiques pour la plupart – vous aborde avec beaucoup de naturel et une grande gentillesse. C'est, elle, d'habitude qui crée une atmosphère propice...

    Sylvie Lancrenon n'aime pas les studios. Elle photographie en mouvement, à l'instinct...comme des scènes de cinéma.

    « Comme au cinéma » est d'ailleurs le titre qu'elle a choisi pour sa dernière exposition de photo Galerie Vellutini (Paris 6e), qui s'est déroulée en début d'année. Elle a exposé une trentaine de photos de personnalités du cinéma (Bellucci, Huppert..) toutes d'un esthétisme fou.

    Il faut dire que Sylvie Lancrenon, qui a commencé comme photographe de plateau à 18 ans avec Claude Lellouch, aime avant tout raconter des histoires. Elle pense ses clichés comme des scènes de cinéma. On vient la chercher pour cela. Il faut que cela aille vite ; elle capte l'instant. On se souvient de la photo d'Emmanuel Béart, nue dans l'eau, un matin à l'aube qui a fait la couverture du magazine Elle et qui est restée dans les esprits, célébrant le corps des femmes et leur beauté. Il y en a eu beaucoup d'autres que l'on peut retrouver dans l'ouvrage « Ombres et lumières » publié en 2021 (Albin Michel).

    Si elle a le talent de saisir la fugacité d'un moment, Sylvie Lancrenon travaille énormément ses prises de vue. Elle raconte au Trait ses partis pris, son goût de la beauté et la liberté qu'elle s'octroie désormais de choisir ses « sujets », les aimer pour sublimer en traqueuse de beauté, à la recherche d'une certaine vérité.

    https://letraitpodcast.paris/

    Show more Show less
    45 mins