Le documentaire s’appelle « Clasher L’Ennui ». Il raconte comment au début des années 2000, un groupe de jeunes du quartier des Ulis dans le 91 a lancé les premiers battles de clash, avec un évènement devenu légendaire dans le milieu, « Dégaine Ton Style ».  « Clasher L’Ennui », un nom important parce que c’est l’ennui, l’isolement, l’impression d’être abandonnés au milieu des tours qui a poussé ces jeunes à se lancer dans la musique, dans le rap. Parmi eux Sinik, Scar Logan, Ul’team Atom ou encore Dj Myst. 

Ce qui est bien fait dans ce documentaire, c’est que les décors sont bien plantés, notamment à l’aide de beaucoup d’images d’archives. On commence dans les années 70 avec la construction de la ville des Ulis qui très vite a pris des allures de cité dortoire. On nous raconte les tensions entre quartiers, mais aussi et surtout cette volonté incroyable des jeunes de faire vivre leur ville. Ils le disent eux-mêmes dans le docu, ils ont compris une chose très vite et là je cite P.KAER, « ça sert à rien de chercher des portes ouvertes vaut mieux en construire une et l’ouvrir soit même ». 

Au premier abord, on se croirait face à l’un des milliers de tuto qui circulent sur la plateforme de stream. Une personne en face cam, qui commence par nous saluer et nous demander si on va bien. Sauf que pendant 45 minutes, Sonya Lwu ne va pas nous apprendre à danser ou à perfectionner notre contouring, ici il s’agit de conter l’histoire du tueur en série Guy Georges. Dans un long article, Slate examine cette nouvelle pratique sur Youtube. Nouvelle parce que jusqu’ici, le "true crime" - c’est-à-dire le fait de faire le récit d’un crime qui a vraiment existé - était plutôt réservé à la télévision ou à la radio. 

Ce matin je suis tombée sur des reprises de gros tubes musicaux en mode médiéval. Ces covers, on les doit à une youtubeuse, Hildegard von Blingin’. Il y a trois semaines, elle lance sa chaîne avec une première vidéo, puis deux, trois, quatre, des reprises de Lady Gaga, Foster The People ou encore de Radiohead, toutes sur ce même thème moyenâgeux. Ça semble pas hyper sexy au premier abord, mais en fait ça marche, Hildegard a aujourd’hui plus de 400 000 abonnés sur sa chaîne. 

Dès les premières images, le documentaire revient sur l’une des plus célèbres provocations de Banksy vis-vis du monde de l’art : l’auto-destruction d’un de ses tableaux en pleine vente aux enchères il y a de ça deux ans. Vous me direz peut-être, encore un énième projet sur Banksy, encore un projet qui ne nous dévoilera pas son identité. Mais ce qui est intéressant avec ce docu c’est que justement, il parvient à dresser un portrait en profondeur de l’artiste bien qu’il reste toujours invisible. Et surtout, il nous aide à comprendre pourquoi Banksy veut protéger son identité, en quoi cela sert son propos. Avec les témoignages de gens qui ont travaillé avec lui, son ancien agent par exemple qui explique qu’il passait 50% de son temps à protéger son anonymat en diffusant des fake news ou en fermant des rues.

Le documentaire parle forcément aussi beaucoup de l’engagement politique de Banksy, de comment ses oeuvres ont permis aux jeunes notamment de prendre conscience des injustices du monde dans lequel ils vivent. Il y a une phrase particulièrement intéressante dans le film qui dit “Avec Banksy c’est autant l’histoire que l’oeuvre d’art”. Ce n’est jamais juste une peinture, l’intérêt c’est aussi c’est ce qu'il se passe après, les gens qui en parlent, qui manifestent. Au final, ça nous enlève cette curiosité un peu perverse peut être qui nous pousse à vouloir absolument mettre un visage et un nom sur cette personne, parce qu’on se dit que ce n’est qu’en restant invisible qu’il pourra continuer à avoir cet impact et ce pouvoir.

Bon je ne vous apprend rien, il n’y aura pas de festivals en France cet été pour cause de distanciation sociale. Du moins pas de festivals dans leur format initial. La bonne nouvelle c’est que les organisateurs de ces évènements trouvent des solutions pour vous offrir, quand même, du live et vous faire danser, même à distance. 

C’est le cas notamment d’Un Autre Air. La version post-covid et du coup digital du festival marseillais Le Bon Air. Un évènement qu’on aime beaucoup à Nova, parce que sur scène, chaque année depuis 5 ans, toutes les nuances de la musique électronique sont représentées, de la drum’n’bass au gabber en passant par le hardcore, la house et la techno. Plus de 20 artistes dans cette folle programmation pour cette édition 2020 qui a lieu ce week-end.

Dans un post, le label Republic Records - énorme label américain avec dans son écurie The Weeknd, Taylor Swift ou encore Ariana Grande - explique qu'il n'utilisera plus le terme “Urbain” dans son jargon, que ce soit pour décrire le genre musical ou le poste de ses employés. La décision peut sembler anecdotique mais elle est très importante. Parce qu’en réalité, le problème c’est que le terme urbain est un fourre-tout qui veut tout et rien dire, qui regroupe des tas de genres, r&b, hip hop, rap, soul etc, des genres dont les vedettes sont majoritairement des artistes noires.