• Les causeries littéraires

  • De: Le Point
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Les causeries littéraires

De: Le Point
  • Resumen

  • Tout commence par leurs mots. Une page de leur dernier livre, ou du précédent, pour entendre ce qui fait leur style. Puis l'écrivaine, l'écrivain, qu'elle ou il vienne du Sénégal, d'Haïti, de Beyrouth, de Paris ou Lyon, se raconte. Cela commence dans l'enfance, par un paysage, une lecture, une rencontre, la phrase d’un professeur, et ça ne s'arrête plus, les questions s'improvisent au cours du dialogue. Il semble que les invités venus « causer » au studio du Point, se réapproprient avec plaisir les nuances de ce verbe suranné ou familier, et s'y sentent à leur aise. Et les auditeurs aussi. 

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    Le Point
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Episodios
  • L'hymne de Le Clézio aux « indésirables »
    Feb 22 2023

    «Mo passé la rivière Taniers/ Rencontré en vieil grand maman » (« En passant la rivière Taniers, j’ai rencontré une vieille femme »)… Ainsi débute cette chanson créole, qui ne lui vient pas de sa grand-mère picarde mais de la nourrice de son grand-père, Yaya, fille d’esclave arrivée à l’île Maurice. Dans la cave de la maison varoise où, enfant, il se réfugiait pendant la guerre à l’abri des bombes, sa grand-mère l’entonnait à son tour « pour traverser la guerre ». Voici ce que nous conte J.M.G. Le Clézio dans la sixième des huit nouvelles de son recueil Avers. Et ce souvenir aux échos infinis pourrait bien en être la clé de voûte, tout comme l’avers est le motif principal d’une pièce de monnaie. De Paris au Pérou en passant par le Panama, les méandres du langage sous toutes ses formes (une comptine, un poème, les expressions de Hanné la sourde-muette, le sifflement d’un berger…) irriguent ces pages. Les mots demeurent, voyagent, relient, mots que l’on porte depuis l’enfance, que l’on adresse aux absents, ainsi cet ouvrier immigré qui prononce, comme on prie, le prénom de sa femme restée au pays, Oriya. Avers est un trésor, l’essence d’une vie d’écrivain, le condensé d’un regard sur le monde, sur ces « indésirables » dont Le Clézio vient nous donner des « nouvelles ».


    Une interview de Valérie Marin La Meslée pour Le Point.


    « Avers. Des nouvelles des indésirables », de J.M.G. Le Clézio (Gallimard, 224 p., 19,50 €).


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    1 h y 7 m
  • Les confidences de Chantal Thomas, reçue au fauteuil de Jean d'Ormesson
    Jun 16 2022

    Le grand jour est arrivé : Chantal Thomas est reçue, ce jeudi 16 juin à 15 heures à l'Académie française, au fauteuil de Jean d'Ormesson, par Dany Laferrière, qui nous adresse en avant-première un extrait de son discours, à lire ci-dessous. Voilà un triangle littéraire des plus heureux, profondément relié — outre par l'amour de la langue française – par la gaieté et la sensualité, au présent comme au passé, et une érudition joueuse. Habillée en Chanel « pour la ligne si pure et pour l'événement qu'est de revêtir cet habit extraordinairement bien brodé », et troquant l'épée pour un éventail — « clin d'œil au Japon et à la légèreté » –, l'autrice des Adieux à la reine, prix Fémina il y a vingt ans déjà, et de tant d'autres romans, essais, et récits plus intimes, tel son nouveau livre Journal de nage (éditions du Seuil), se confie dans la « causerie » qu'elle nous a accordée à la veille de la cérémonie, sous la forme ludique d'un abécédaire. Dont voici quelques-unes des entrées.


    A comme Académie, 


    « J'ai commencé à y songer à travers les lettres de Madame du Deffand, et la manière dont ces femmes se passionnaient pour l'Académie, les discours, et je me disais que c'était un peu triste qu'elles ne vivent ces histoires que d'une manière indirecte. Elles ne pouvaient même pas se projeter en pensée d'être, elles, élues à l'Académie française. Et puis les présences de Dany Laferrière, Erik Orsenna, Florence Delay, Danièle Sallenave, ou Barbara Cassin m'ont fait voir l'institution comme un espace contemporain de personnes qui font des choses passionnantes ! »


    B comme Barthes


    À celui dont elle fut l'étudiante, elle doit « le désir explicite d'écrire. Et aussi de ne jamais séparer la recherche intellectuelle de l'émotion ».


    C comme café


    On renvoie à ses livres, Cafés de la mémoire, ou le merveilleux Café vivre.


    D comme dix-huitiémiste


    Historienne spécialiste du XVIIIe, Chantal Thomas sait tout ou presque de Sade, de Casanova et de sa chère Marie-Antoinette qui l'accompagne toujours depuis qu' à partir des pamphlets écrits contre la reine, elle fut frappée par le fait que l'Autrichienne devint « le bouc émissaire, la reine haïssable responsable de tous les maux de la France, par misogynie et xénophobie ».


    et... comme dictionnaire


    Le mot préféré de la grande nageuse ? « Océan »


    L comme Laferrière


    « La fantaisie et la force d'humour des textes de Dany Laferrière ne sont pas antithétiques de ce que représente l'Académie française où l'amitié compte beaucoup. Le rituel, la mémoire et le rapport à l'instant : on veut les deux. C'est une chose qui nous rapproche. »


    N comme New York


    Sa seconde ville : « L'éclair d'un coup de foudre. J'étais partie le lendemain de ma soutenance de thèse, pour un mois, je suis tombée amoureuse d'une femme qui m'a hébergée, que je ne connaissais pas. C'était ça New York. Il y avait l'effervescence musicale, Patty Smith, Lou Reed, et littéraire, Ginsberg... Après le Paris feutré, le séminaire de Barthes comme un salon, j'ai trouvé extraordinaire l'ouverture de Central Park ou d'East Village. »


    O comme d'Ormesson


    Qu'elle a à peine croisé, mais, ne serait-ce que pour écrire son discours d'entrée, entièrement lu : « Ce qui a beaucoup compté pour moi, c'est Au plaisir de Dieu, et comment un héritier direct, par la famille, du XVIIIe siècle était hyper présent dans la vie contemporaine, la manière dont il a su jouer des deux, c'est extraordinaire. Mais ce que j'aime vraiment chez lui, c'est cette façon de faire le choix de la gaieté et d'un rapport sensuel et enthousiaste à la vie. »


    ...


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    33 m
  • Rodney Saint-Éloi : « Le verbe le plus utilisé en Haïti est “partir” »
    Jun 3 2022

    Quand il fait triste Bertha chante, paru aux éditions Héloïse d’Ormesson et qui a figuré dans la sélection du prix France Télévisions 2022, est un roman de la vie, même s’il est en forme de tombeau pour une mère disparue trop tôt (72 ans), aux États-Unis, où vivait Bertha. Elle qui ne s’est jamais relevée d’une chute sur les marches de l’église. La mère de l’auteur est une mère courage comme tant d’Haïtiennes, femme noire modeste et travailleuse qui aura quatre enfants de pères différents. Saint-Éloi, né en 1963 dans la petite ville de Cavaillon en Haïti, homonyme de celle du sud de la France, est l’aîné des quatre, fruit d’une union improbable et fugace entre un pharmacien et la jeune Bertha, qui était employée dans sa famille. Choc des classes sociales et une relation père-fils qui tiendra dans la petite enveloppe remise par le premier au second. Une chance, un avenir en vue, dans le quartier, on appelle déjà le petit garçon « docteur », « ingénieur », ou encore « avocat »… Il a la meilleure éducation et le devoir de ne pas décevoir.


    Dans ce roman grandement autobiographique, qui s’ouvre sur les obsèques, ô combien, révélatrices de ce que signifie l’exil, on voit grandir celui qui est avant tout poète, avec notamment Nous ne trahirons pas le poème et autres recueils (éd. Points, 2021), qui était une belle entrée en matière. Il est aussi éditeur, installé à Montréal, et a quitté Haïti en 2001. Tout un faisceau de parcours, et de belles leçons de vie, celle de la mère d’abord, éclairent son livre.


    De passage à Paris pour installer en France le catalogue de sa maison d’édition Mémoire d’encrier (20 ans l’an prochain !), Rodney Saint-Éloi a réagi au micro du Point sur la situation catastrophique de son pays natal. Car l’auteur de Haïti, kenbe la ! (Haïti, redresse-toi !), écrit à la suite du tremblement de terre de 2010 (aux éditions Michel Lafon), avoue avoir « épuisé l’espoir » et renoncé au fantasme de reconstruire Haïti depuis l’exil. Il revient aussi sur ce que l’enquête du New York Times a tout récemment et puissamment médiatisé dans son enquête : la dette que les Haïtiens ont dû payer aux colons pour prix de leur indépendance (1804), bien à l’origine de leur malheur.


    « Je suis très heureux que l’Occident le dise et l’assume : tout le monde en parle, nous le savions… Mais surtout, il n’y a pas que les étrangers, Français et Américains, qui sont responsables : nos élites locales le sont aussi », dit-il, en soulignant que le verbe le plus utilisé en Haïti est « partir ». Il n’en conseille pas moins aux jeunes de ce « pays pourri », comme il le nomme dans son livre, de vivre comme l’un des personnages (vrais) du roman, son grand-père, Tino : « Ne vivez pas trop loin de vos rêves. »


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