• Centac: l'école de la guerre de haute intensité au profit de l'armée de terre
    Jul 28 2024

    Le centre d'entrainement au combat ou Centac prépare les régiments de l'armée de terre aux affrontements de haute intensité. À Mailly-le-Camp, dans l'est de la France, sur 120 kilomètres carrés, le Centac dispose d'un système de simulation qui permet de suivre plusieurs centaines de combattants et leurs engins sur le terrain de manœuvre. Un outil unique pour évaluer les forces. Pour Lignes de défense, Franck Alexandre a suivi les militaires au cours de l'un de ces exercices complexes. Reportage.

    Rediffusion du 7 juillet 2024.

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  • France: visite à l'école de l'Alpha Jet qui forme les pilotes ukrainiens aux avions occidentaux
    Jul 21 2024
    Ils sont arrivés en France au début du mois d'avril. Les 11 premiers apprentis pilotes de chasse ukrainiens ont pris leur quartier dans une base du sud-ouest de la France. Pour des raisons de sécurité, le lieu de cette formation est tenu secret, interdiction aussi de leur parler, mais pour la première fois quelques journalistes ont été autorisés à rencontrer ces pilotes ukrainiens. Le reportage de Franck Alexandre réalisé le 15 juin dernier. Les moteurs des Alphas Jet rugissent sur le tarmac sur lequel plane une odeur de gomme brûlée et de kérosène. L’un après l’autre les biplace Alpha Jet sortent de leur alvéole pour s’engager sur la Taxiway… Le casque d'un élève pilote émerge du cockpit. L’élève occupe la place avant, derrière lui, un instructeur français, c'est d'ailleurs ce pilote chevronné qui fait le tour avion avant le décollage : « Ça lui permet d'être plus concentré sur sa mission et je serai le commandant de bord, donc c'est moi qui prends en compte l’appareil et je vérifie que tout est conforme et aux normes pour le vol ».Ces 11 pilotes ukrainiens ne sont pas des novices. En Ukraine, ils avaient déjà volé une centaine d’heures sur un avion d’entrainement. Puis, ils ont suivi au Royaume-Uni une formation initiale, aux standards Otan, notamment pour se familiariser avec l’anglais, langue d’usage dans les cockpits occidentaux.Désormais, ils entrent dans le dur, sur Alpha Jet avec une formation trois fois plus rapide qu'en temps normal. C’est une première, indique Franz, Instructeur de l’Armée de l’Air : « C'est une première de former des pilotes de chasse d'un pays en guerre, oui. Former des pilotes de chasse, le travail reste exactement le même. On aura pris conscience, je pense, de la vitesse quand ils seront partis. En fait, là, on se rendra compte du travail effectué et finalement du peu de temps que cela aura duré. »Moins de six mois, avant de rejoindre un escadron de transformation et de basculer sur avions F-16. En attendant, il faut aller à l'essentiel, et faire l’impasse sur quelques chapitres comme les vols solos et le ravitaillement en vol.Il faut se concentrer sur le cœur de métier. Distance de l’objectif, coordonnées, altitude, vitesse… Un briefing est en cours en salle des opérations avec un instructeur pour chaque pilote. La mission du jour : bombardement simulé d'un stock de munitions, une mission basique indique Benjamin instructeur : « On a un stagiaire qui est arrivé presque à la moitié de sa formation, et après avoir effectué pas mal de missions en basse altitude standard, c'est-à-dire vraiment des missions de navigation par apprendre à ne pas se perdre, on bascule maintenant sur une formation plus tactique. Une situation tactique relativement simple avec une ligne matérialisée ennemie/ami, des sites de défense sol/air, des choses de ce type. Et donc on les forme, petit à petit, à des situations de plus en plus complexes pour les amener au niveau qui sera celui d'effectuer ce même type de mission, mais sur avion de type F-16 ». À lire aussiLa France va céder des Mirage 2000-5 à l’Ukraine : « Complémentaires avec le F-16»Vingt-six pilotes au total seront formés en FranceQuarante appareils F-16 ont été cédés à l'Ukraine, ces 11 pilotes en formation seront donc le pivot de la nouvelle armée de l'air Ukrainienne.« Ce sont des pilotes très jeunes, souligne l’Instructeur Benjamin. Ils ont tous entre 21 et 23 ans. Ce sont de vraies éponges, particulièrement motivées en plus, alors ils sont très à l'écoute. Ils en veulent. On adapte leur formation, comme vous pouvez le voir, nous n'avons quasiment que des instructeurs très expérimentés. On a tous à peu près 20 ans d'ancienneté en tant que pilote de chasse dans nos forces armées. Mais cela reste un défi que l’on relève ensemble avec nos stagiaires Ukrainiens, que l’on assiste énormément. On les accompagne dans leur démarche de progression. Et donc on pose véritablement ce vernis aux méthodes occidentales. La base, c'est l’apprentissage de l'autonomie, c'est ce qu'on cherche à leur faire découvrir ici. Les méthodes russes, auxquelles les pilotes ukrainiens étaient habitués jusque-là, sont assez peu autonomes, ces méthodes russes sont beaucoup basées sur des informations du sol. Dans les méthodes occidentales, les pilotes dépendant moins du contrôle au sol et sont beaucoup plus autonomes ».À lire aussiPlusieurs pilotes ukrainiens en formation dans le sud-ouest de la FranceL’autonomie, le maître mot du pilotageL’autonomie exige de maitriser les bases du pilotage et même si la formation se déroule en mode accéléré, les fondamentaux sont enseignés avec rigueur, insiste l’instructeur Franz.« Ici, on va leur donner toutes les bases, à savoir appliquer des procédures, évoluer dans une situation tactique, savoir réagir quand on a une panne, savoir ...
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  • La Chine défie l'Alliance Atlantique en Biélorussie
    Jul 14 2024

    Lundi dernier, la Chine et la Biélorussie ont débuté des exercices militaires conjoints. Ces manœuvres se déroulent à quelques kilomètres de la frontière avec l'Europe. Des exercices militaires atypiques et que l'Otan interprète comme une menace. Jeudi, dans son communiqué final, l'Alliance réunie à Washington s'est inquiétée du soutien apporté par Pékin à Minsk et son allié russe en guerre contre l'Ukraine.

    C'est le cadeau de la Chine pour les 75 ans de l'Alliance Atlantique. « Un déploiement militaire aux marches de l'Europe, pour répondre aux nouveaux défis mondiaux », indique le ministère chinois de la Défense. Officiellement, il ne s'agit que d'un exercice antiterroriste. Mais l'Otan, réuni à Washington, a immédiatement envoyé un avertissement à Pékin. Et la réaction chinoise ne s'est pas fait attendre, pointe le correspond de RFI à Pékin, Stéphane Lagarde : « Oui, officiellement, ces manœuvres antiterroristes sont des exercices de routine qui n'ont rien à voir avec le sommet de Washington ». Le porte-parole de la diplomatie chinoise a été interrogé sur ce sujet. Voici ce qu'il a répondu aux journalistes : « ces échanges entrent dans le cadre de la coopération militaire normale entre la Chine et la Biélorussie. Il ne vise aucun pays en particulier ».

    « Mais tout le monde note évidemment la concordance de calendrier. Et on note aussi que ces opérations, baptisées 'l'assaut du faucon', durent quand même 11 jours. Donc c'est long. Elles ont été accompagnées, côté biélorusse, d'une large propagande avec photo du débarquement des troupes chinoises au sol, accueillies chaleureusement selon Pékin. On parle de plus d'une centaine d'hommes côté chinois, c'est essentiellement symbolique. Mais Pékin n'a pas donné de détails en revanche concernant les matériels et les unités de l'armée populaire de libération impliquées dans ces exercices, alors qu'habituellement, les journaux nationalistes ici aiment quand la Chine bombent le torse et n'hésitent pas à le raconter. Reste que ces exercices se déroulent près de la ville de Brest, en Biélorussie, nous sommes là, à 40 km de la frontière polonaise. Cette formation conjointe vise à renforcer les capacités de coordination des troupes participantes, a aussi indiqué le ministère chinois de la Défense dans un communiqué ».

    Pékin évoque une ingérence de l'Otan

    Sauf que ces manœuvres inédites, et c'est ce qui irrite l'Otan, ont tout d'un entrainement à la guerre de haute intensité : avec des opérations de nuit, des franchissements de cours d'eau et des simulations de combat en zone urbaine. Pékin démontre ainsi, sa capacité à projeter des forces sur des théâtres extérieurs et à proximité de l'Ukraine. L'Otan accuse Pékin de jouer un rôle déterminant dans ce conflit au travers d'un soutien sans limite apporté à l'industrie de guerre russe. C'est une ingérence occidentale, rétorque la diplomatie chinoise, nous dit Stéphane Lagarde : « Oui, la diplomatie chinoise a aussitôt ressorti une rhétorique maintes fois utilisée dans ce bras de fer avec l'OTAN. Elle parle de mentalité digne de la guerre froide, d'ennemis imaginaires, de tensions provoquées par l'OTAN qui risque de mener à la confrontation. Des mots, là aussi accompagnés d'exercices conjoints. Pékin et Moscou ont annoncé vendredi le début de manœuvres navales et aériennes dans le sud de la Chine. Ça va durer un mois. Pékin tire également à boulets rouges, via ces médias et l'armée des internautes, sur ce qui est qualifié ici d'ingérence de l'OTAN de l'Asie avec le rapprochement Japon / Corée du Sud / Washington qui ne plaît pas du tout, mais alors pas du tout à la Chine ».

    Et la Chine, multiplie les signalements stratégiques et défie les alliances, y compris à l'Ouest, comme pour démontrer que du Pacifique à l'Atlantique, ses intérêts et ses frontières n'ont aujourd'hui plus de limites

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  • Centac: l'école de la guerre de haute intensité au profit de l'armée de terre
    Jul 7 2024

    Le centre d'entrainement au combat ou Centac prépare les régiments de l'armée de terre aux affrontements de haute intensité. À Mailly- le Camp, dans l'est de la France, sur 120 kilomètres carrés, le Centac dispose d'un système de simulation qui permet de suivre plusieurs centaines de combattants et leurs engins sur le terrain de manœuvre. Un outil unique pour évaluer les forces. Pour « Lignes de défense », Franck Alexandre a suivi les militaires au cours de l'un de ces exercices complexe. Reportage.

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  • Que reste-t-il du groupe de mercenaires russes Wagner un an après sa mutinerie?
    Jun 30 2024

    Il y a un an le groupe de mercenaires russes Wagner entrait en rébellion contre le Kremlin. Une aventure militaire menée par Evgueni Prigojine après des mois de tensions entre son groupe et les autorités militaires russes sur la conduite des opérations en Ukraine. Le coup de force avait pris fin au bout de quelques jours et deux mois plus tard, Evgueni Prigojine disparaissait dans le crash de son avion. Mais que reste-t-il aujourd'hui du groupe Wagner qui avait incarné les ambitions russes notamment en Afrique ?

    Le 23 août 2023, le groupe Wagner est décapité. Dans les débris de l'appareil d'affaire qui s'est écrasé peu après son décollage dans la région de Moscou, outre la dépouille d'Evgueni Prigojine, sont retrouvés les corps de Dimitri Outkine, son bras droit et de Valeri Chekakov chef de la logistique du groupe. L'empire Prigojine, qui disposait d'environ 50 000 mercenaires en Ukraine n'est plus.

    Sur le front ukrainien les mercenaires passent sous la coupe de la RosGardia, la garde prétorienne de Vladimir Poutine. En Afrique les mercenaires intègrent une nouvelle firme : Africa corps, chapeautée par la GRU, le renseignement militaire russe, mais sur le continent, les ex-Wagner historiques sont encore bien présents dit Lou Osborn, analyste d'All Eyes on Wagner groupe de recherche en sources ouvertes: « Oui, il en reste plein. En fait, c'est ça qui est très intéressant. Le seul endroit où il y a une espèce de concentration de Wagners historiques, c'est plutôt en Centrafrique. Aujourd'hui, on a quelqu'un comme Dmitri Sytyi qui est encore en charge des activités du Wagner historique en Centrafrique. Et puis après on voit les anciens commandants qui réapparaissent alors soit dans Afrikakorps, soit dans d'autres organisations paramilitaires comme Redut par exemple ».

    Le renseignement militaire russe, la GRU a la main sur les opérations en Afrique, mais contrairement à Wagner, organisation verticale, la GRU privilégie cette fois, les intermédiaires. « Au Burkina Faso, on a été capable d'identifier une unité qui s'appelle l'unité des Ours », Lou Osborne, « À la base c'est un groupe de combattants volontaires qui s'est créé en Crimée et qui, dans le cadre de la réorganisation qui avait lieu au moment de la mutinerie de Prigojine, a signé un contrat avec le ministère de la Défense. Et ce contrat est en réalité signé avec la GRU. Les services de renseignements russes semblent passer par des organisations qui ont une existence intermédiaire, de manière à organiser l'ensemble de ces unités et à les dispatcher à droite à gauche. »

    Wagner une marque toujours très populaire en Russie

    Wagner était également très présent dans les médias et l'influence numérique. En Afrique, les opérations d'influences étaient organisées par les Bureaux d'information et de communication de Wagner, les bureaux BIC et là encore, depuis un an, il y a eu du mouvement pointe Lou Osborne « Au moment de la mutinerie, toute la partie plutôt médias traditionnelle, puisque Prigogine, était à la tête d'un espèce de consortium de médias, le plus connu était Ria Fan, tout cela a a été fermé. Sur la partie plutôt ferme à Trolls, opérations d'influence, elles ont continué après une petite pause. Et puis, ça a repris et on a vu, à partir d'octobre 2023, la création d'une nouvelle structure qui s'appelle African Initiative, et qui aujourd'hui est vraiment le moteur de l'influence en Afrique. Donc ces bureaux, ils existent encore. Maintenant, qui est en charge de ces bureaux ? Ça, c'est la grosse question. »

    Reste que la marque Wagner n'a pas totalement disparu. En Russie elle sert même encore de produit d'appel, pour enrôler des mercenaires qui servent ensuite exclusivement le pouvoir russe, le Kremlin ne veut surtout plus voir émerger des aventuriers à l'instar d'Evgueni Prigojine.

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  • Armée française en Afrique: Paris veut réduire sa visibilité et son empreinte
    Jun 23 2024
    Il y a deux ans, plus de 6 000 soldats français étaient déployés en Afrique. Alors que Jean-Marie Bockel, l’envoyé spécial d’Emmanuel Macron pour le continent, doit rendre son rapport en juillet, la présence militaire tricolore pourrait, dans les prochains mois, se résumer à la portion congrue. Pour décrire l'ampleur de la décrue programmée, il faut avoir quelques chiffres en tête : au Sénégal et au Gabon, les troupes passeraient de 350 soldats actuellement à une centaine. En Côte d'Ivoire, de 600 à 100, et le Tchad, que l'on disait exclu du redéploiement, subirait le même sort : il n'y aurait plus, au Camp Kossei, que 300 soldats contre 1 000 aujourd'hui.Les attaques informationnelles, en particulier d’origine russe, ont rendu l'armée française « radioactive ». Pour infléchir la situation, il faut, disent des officiers de haut rang, « réduire la visibilité et l'empreinte ».Paris doit s’adapter à un contexte très volatil, insiste Jérôme Pigné, président du Réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel : « La présence militaire française en Afrique de l'Ouest et du Centre, c'est encore aujourd'hui 3 000 hommes. Et là, on va parler d'une baisse drastique de ces effectifs, c'est un véritable changement de paradigme. Concernant aujourd'hui la présence française en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Tchad et au Gabon, il y aura véritablement un avant et un après. Seul, aujourd'hui, Djibouti est épargné par cette dynamique. »Et l'expert de poursuivre : « Je pense qu'il est important de rappeler le contexte dans lequel cette manœuvre s'opère, un contexte extrêmement volatil sur le plan sociopolitique et sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne, qui s'accompagne notamment d'une hausse du sentiment anti-français, d'une recomposition aussi du paysage géopolitique et d’une montée en puissance de la présence et de l'empreinte de compétiteurs stratégiques. Je pense à la Chine historiquement, mais dernièrement, c'est vrai qu'on parle beaucoup aussi de la Russie et de la Turquie. Enfin, dernier élément, c'est le retour de la guerre de haute intensité sur le continent européen, et donc c'est à l'aune de tous ces éléments qu'il faut appréhender, analyser la redéfinition de l'empreinte française sur le continent africain. »L'objectif est bien de baisser le drapeau sur les camps historiques français, c'est une remise en cause de ce que les militaires appellent « le calque de la permanence » en Afrique. À l’exception des FFDJ, les Forces françaises à Djibouti - 1 500 hommes y sont stationnés. Cette force contribue à la sécurité du territoire djiboutien et participe à la sécurité en mer Rouge. Cette présence militaire est clairement orientée vers l’Indo-Pacifique.Pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, un départ ou une nouvelle approche ?Il ne s'agit en aucun cas de couper les ponts, disent les hauts gradés français. Les objectifs restent inchangés : soutien aux pays partenaires dans la lutte contre le terrorisme et l'extension des trafics, formation des armées régionales. La stratégie d'accès et de partenariat ne disparait pas mais ne nécessite pas non plus une présence importante et dans la durée.« Ce sera du cas par cas, souligne Jérôme Pigné. Il y aura nécessairement une approche qui devrait être pragmatique. On parle beaucoup d'un dispositif à la carte, en fonction aussi des intérêts, de la situation, évidemment, sécuritaire, de la situation politique des pays partenaires. Je citais le Sénégal, le Tchad, le Gabon et la Côte d'Ivoire, mais il ne faut pas les prendre comme un ensemble homogène. »« Cette semaine, Emmanuel Macron a rencontré le président du Sénégal pour la première fois, ajoute le président du Réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel. Sur les quatre pays que je citais, le mot « hostile » est peut-être un peu fort, mais on entend une volonté de repenser la coopération avec les partenaires tels que la France. [Cette dernière] aura besoin de penser une stratégie peut-être moins visible évidemment, mais aussi au cas par cas parce que tous les partenaires n'attendent pas la même chose. Aujourd'hui, le Tchad, le Gabon et la Côte d'Ivoire sont encore relativement très allant sur la coopération, le partenariat militaire avec la France, ça sera peut-être moins le cas demain avec le Sénégal. »Raison pour laquelle le Commandement pour l'Afrique, qui verra le jour en septembre prochain au sein de l’état-major des Armées, sera basé à Paris. Dans les bases d'Afrique de l'Ouest, les effectifs militaires français ne cesseront de varier au gré des besoins. Mais à l'avenir, ces points d'ancrages ne seront plus des camps français stricto sensu.
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  • Le Fardier, la nouvelle monture des Paras
    Jun 16 2024

    Les deux premiers prototypes sont sortis des ateliers il y a six ans... Le Fardier est depuis devenu une réalité et les premiers éléments d'une série de 300 véhicules équiperont bientôt l'armée Française. Le Fardier est un véhicule tout terrain, de petit gabarit, taillé pour les troupes parachutistes et les Forces spéciales. Il sera visible cette semaine à Eurosatory, le plus grand salon européen d'armement terrestre.

    Soixante chevaux, une vitesse de pointe de 60 km/h, sans électronique, robuste et hyper compact : voilà le Fardier ! Une mini-jeep, bien carrée, équipée d'un arceau pouvant servir de support à deux mitrailleuses, un véhicule passe partout, très rustique assure l'adjudant-chef Thierry et ce n'est pas tout, sourit le pilote, le Fardier c'est un peu comme une 2 CV, on fait l'entretien soi-même : « On peut faire avec les accessoires qui sont inclus dans le lot de bord, tout l'entretien niveau utilisateur. À l'arrière, on peut déployer les montants, ça forme un plateau qui permet de charger environ 200 kilos de fret ».

    À lire aussiLa révolution robotique de l'armée de Terre

    C'est une mule ce Fardier, un petit 4X4 increvable pour soulager les fantassins et qui peut aussi servir de tracteur pour un gros mortier, souligne le lieutenant-colonel Hervé de Barbeyrac de la section technique de l'armée de terre, la STAT, « C'est un véhicule très léger, très compact. L'objectif, c'était qu'il puisse être posé sur une palette pour l'aérolargage. D'où ces dimensions très réduites. On parle d'un 'système Fardier' puisqu'il a son attelage pour augmenter la capacité d'emport. Avec une remorque et puis le deuxième type d'attelage, c'est bien sûr le mortier de 120 mm. Le Fardier est extrêmement rustique, il y a très peu d'électronique. L'objectif, c'est que les opérations même de maintenance puissent être faites par l'utilisateur, puisqu'il faut rappeler le besoin, c'est pour des troupes aéroportées, pour des forces spéciales qui vont intervenir dans la profondeur, qui sont censés être autonomes et donc qui ont peu de moyens à disposition pour effectuer les réparations, la maintenance, etc ».

    UNAC, une PME dans le monde de l'armement terrestre

    Autre particularité du Fardier, ce véhicule n'est pas issu des ateliers d'un grand industriel de la défense. Il a été conçu par un petit fabricant d'engins de chantier : UNAC. Une entreprise familiale qui a retenu l'attention de La Direction générale de l'Armement. La DGA souhaite désormais faire travailler des PME qui, jusque-là, ne répondaient jamais aux programmes de défense. C'est un changement de philosophie, explique Luc Guillemot, de la DGA: « Le programme a été fait initialement pour justement ne pas exclure les petites entreprises. Parce que souvent, on a des gros groupes qui sont plus à même de rentrer dans les contrats du ministère des Armées. Là, on a fait en sorte de cadrer les choses pour que les petites PME puissent répondre. Et innover en fait. Et c'est le cas d'UNAC effectivement, puisque déjà l'innovation est dans la compacité du véhicule. Innovation également lors de la phase de développement, que ce soit en proposant des solutions techniques de façon très rapide, en fabriquant des pièces en une heure pour nous montrer ce que ça donnait sur le véhicule. Donc, ça a été très appréciable. Cela a permis d'augmenter l'efficacité des travaux. Il y a beaucoup de petites sociétés innovantes en France, il faut essayer de les valoriser. C'est le cas avec l'UNAC : il faut que ce petit véhicule se fasse connaître et cette société également, en espérant que cette entreprise familiale reproduise ce type de travaux ».

    UNAC, à la recherche d'autres clients que l'armée française, aura son stand cette semaine à Eurosatory, le plus grand salon européen de l'armement terrestre et il se murmure déjà que l'Ukraine se dit intéressée par le Fardier.

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  • «Sierra Madre», le navire de guerre philippin immobile face à la Chine
    Jun 9 2024
    La tension est encore montée d’un cran cette semaine entre la Chine et les Philippines. Manille affirme que des bateaux chinois ont saisi illégalement des vivres et des médicaments largués par avion à un avant-poste philippin en mer de chine. Cet avant-poste, c’est un navire échoué. Voici l’histoire de ce bateau, le Sierra Madre, véritable épine dans le pied de Pékin en mer de Chine méridionale. Numéro de coque LT57, le Sierra Madre est un chaland de débarquement. Pour dire vrai, c'est un navire d'un autre âge sorti des chantiers navals américain en 1944. Transféré à la marine du Sud-Vietnam en 1970, il intègre les rangs de la flotte philippine six ans plus tard.Aujourd'hui ce bateau n'est plus qu'un amas de rouille immobile coincé sur un récif coralien, et mais même s'il ne bouge plus, il est toujours répertorié comme l'un des navires de guerre de Manille. « Pour les Chinois, le Sierra Madre, doit être retiré illico de la zone, nous explique notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde. Ça fait au moins deux ans que la diplomatie chinoise le ressasse. Le rafiot date de la seconde Guerre mondiale. Il sert de garnison au personnel de l'armée philippine et sa présence est totalement illégale, du point de vue chinois en tout cas, dans une zone que Pékin considère comme chinoise, comme l'intégralité des mers de Chine d'ailleurs.En même temps, il n'est pas arrivé là par hasard ce navire, ce n'est pas un accident de mer qui l'a coulé sur les hauts fonds. Car Manille revendique aussi la zone. Nous sommes dans l'archipel des Spratleys, qui se trouve à 200 km de l'île philippine de Palawan et à plus de 1000 km de l'île chinoise de Hainan, une mer pour le coup très agitée, très contestée. Et ça déjà depuis trente ans : l'élément déclencheur date de 1994, quand la Chine a pris possession du récif de Mischief, revendiqué par les Philippines mais que Pékin a aussitôt poldérisé, transformé en île artificielle avec drapeau et base militaire pour dire 'ici, c'est chez moi' ! Résultat, cinq ans plus tard, le Sierra Madre, navire cédé aux Philippines par les États-Unis, était échoué à côté, volontairement pour là aussi dire 'c'est mon coin avec drapeau et garnison' ». À lire aussiUne épave rouillée au cœur des tensions entre les Philippines et la ChineDavid contre Goliath en mer de ChineUn navire échoué dans les abords immédiats des Philippines et des soldats chinois et philippins en faction sur les hauts fonds, ca crée des tensions et même des incidents. Manille se plaint de voir ses navires patrouillant dans la zone être régulièrement bloqués par les garde-côtes chinois. Depuis 2021, ces derniers n’hésitent pas à employer les canons à eaux.Et c’est un peu David contre Goliath : les Philippins sont certes soutenus par les États-Unis, mais numériquement ils ne pèsent pas grand chose face à la marine chinoise. D’où le pont aérien pour ravitailler le Sierra Madre, ravitaillement qui a quand même été partiellement intercepté, reprend Stéphane Lagarde : « Oui, on est encore monté d'un cran avec, sur les images publiées par l'armée philippine, une nuée de garde-côtes chinois en zodiac qui sont tombés comme un essaim de sauterelles sur les vivres larguées par avion, et destinées donc aux soldats philippins.Ce qui est inquiétant vu de Pékin, c'est qu'aucune des deux parties ne semble vouloir céder. On a toutes les semaines ici des déclarations de la diplomatie, de l'armée chinoise, des commentaires dans les journaux aussi qui disent que l'armée est prête à faire un blocus de la zone s'il le faut. Car ce bateau fantôme qui rouille, a fini par devenir le cauchemar des autorités chinoises. Parmi les arguments développés aussi, celui de la pollution. J'ai ainsi vu sur le site de la télévision centrale, des images de l'armée chinoise montrant des bouteilles en plastique portant le logo 'Fabriqué aux Philippines' pour dire que la présence des soldats philippins pollue. Saisie des vivres, ramassage des poubelles flottantes, cela pourrait être anecdotique, mais en réalité, la guerre froide entre Pékin et Manille, avec Washington en arrière plan, n'a jamais été aussi chaude que dans cette région ».Et la position s’est aussi durcie côté philippin. Depuis son arrivée à la présidence en juin 2022, le pro-Américain Ferdinand Marcos Jr a adapté une position plus ferme face à la Chine. Alors que de son côté Pékin, attend patiemment que le navire s’effondre pour s’emparer de l’atoll.À lire aussiManille accuse Pékin d'avoir «harcelé» un bateau philippin
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