Question sensible que celle-ci : jadis, tous les Français n’étaient pas catholiques, et tous nos concitoyens ne le sont pas aujourd’hui. L’aspiration centralisatrice des pouvoirs politiques successifs a toujours été démentie par les faits, par les situations. Contre les emballements du présentisme, Patrick Cabanel arpente les siècles avec patience, humour et lucidité.

Patrick Cabanel explique de quelle manière il s’est tourné vers l’histoire du protestantisme. Après avoir voulu se consacrer à l’exode rural, notre invité a pris conscience que le sujet n’était pas assez riche, ne rendait pas compte de l’ampleur de ses désirs. Il s’est alors tourné vers l’histoire du protestantisme, dont il nous trace avec passion les étapes les plus importantes, à la lueur de son nouveau livre, « Le droit de Croire » (Passés/Composés).

Patrick Cabanel accompagne votre été. Cet historien généreux, protestant bien connu, toujours soucieux de conduire une pédagogie rigoureuse autant que joyeuse, vous ouvrira les portes de sa pensée, de son rapport au monde, et vous fera découvrir quelques uns de ses chemins de traverse. Une série de six épisodes à découvrir au fil des semaines, avec un des écrivains d’histoire les plus prolifiques de notre temps. Son dernier ouvrage, « La liberté de croire, la France et ses minorités religieuses » (Passés/Composés, 384 p. 23€) nous servira souvent de guide, mais vous aurez le plaisir de parcourir, au gré des conversations, de multiples épisodes de notre histoire commune, éclairés par un homme éclectique aimant réfléchir à contre-courant des idées reçues.

Premier épisode : Les géographies de Patrick Cabanel

Patrick Cabanel est né à Alès. Il nous décrit les paysages de son enfance- aussi bien Nîmes que les Cévennes- et la découverte de la vie parisienne quand il devint étudiant préparant l’entrée à l’Ecole Normale Supérieure. Ce sont autant les parfums, les saveurs de la jeunesse que les sentiments de l’entrée dans l’âge adulte qui bercent ce premier épisode.

Fils de sidérurgiste et sidérurgiste lui-même, Jean-Louis Malys est devenu l’une des figures les plus importantes de la CFDT durant les vingt dernières années. Pour Fréquence Protestante, il évoque son parcours et fait comprendre ce que signifie pour lui un syndicalisme ouvert au dialogue et ferme sur ses principes, attaché au compromis sans verser dans la complaisance. Rencontre avec un homme de bien, dénué de sectarisme.

Blandine Kriegel est philosophe. Elle est aussi l’une de ces personnalités de notre vie publique dont les engagements sont guidés par un héritage et un compagnonnage alliant l’amour et la pensée, la passion de la république et l’espérance en un monde meilleur. Elle est, comme chacun le sait, la fille de Maurice Kriegel-Valrimont, héros de la Résistance, ancien député, grande figure de notre République, et de Paulette Lesouëf de Brévillier, protestante, également résistante. Elle fut l’épouse d’Alexandre Adler, un homme aussi savant que généreux, disparu trop tôt l’année dernière. Dans son nouveau livre, « Fleurs et Couronnes » (Le Cerf 296 p. 24 €) Blandine Kriegel rend un hommage tendre et solennel à quelques personnalités parmi celles qu’elle a côtoyées, soutenues, bien souvent admirées. Rencontre avec une intellectuelle remarquable et chaleureuse.

Prononcez le nom d’Oradour-sur Glane et c’est évidemment le souvenir d’une tragédie Française à nulle autre semblable qui vient à l’esprit de chacun. Le 10 juin 1944, la division SS « Das Reich » massacrait la population et incendiait les maisons de ce village tout proche de Limoges.

80 ans plus tard, au cœur des commémorations nationales du Débarquement, se trouvera l’hommage aux victimes de cet épouvantable crime. L’historien gallois Robert Pyke est l’auteur d’un livre aussi bouleversant que méthodique : « Oradour s’est tu » (Flammarion, 490 p. 22,90 €). Il explique aux auditeurs de Fréquence Protestante par quel chemin, tout jeune, il a pris connaissance de l’événement, et de quelle manière il a choisi de le raconter. Rencontre avec un homme de science et de cœur, à l’heure où les derniers témoins disparaissent, où l’histoire individuelle se fond dans la mémoire collective.

Passionnée depuis sa plus tendre enfance, passée dans le Limousin, des paysages de grande beauté, pour l’antiquité grecque, l’historienne Caroline Fourgeaud Laville nous fait partager son amour pour une civilisation dont nous sommes en partie les héritiers. Rencontre avec une femme aussi lumineuse qu’érudite.