• Dom Phillips, mort pour l’Amazonie

  • Jul 23 2024
  • Duración: 3 m
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Dom Phillips, mort pour l’Amazonie  Por  arte de portada

Dom Phillips, mort pour l’Amazonie

  • Resumen

  • Dom Phillips, journaliste britannique, a été tué en 2022 à l’âge de 57 ans en Amazonie brésilienne avec son guide Bruno Pereira. Il était un fervent défenseur du rôle des peuples autochtones dans la sauvegarde de l’Amazonie. Ses enquêtes dénonçaient la déforestation et l’inaction de Jair Bolsonaro, le président au moment de sa mort. La scène se déroule en 2019, à Brasilia, au bureau de presse du Palacio do Planalto. Dom Phillips, micro à la main, interroge Jair Bolsonaro, le nouveau président brésilien, sur la déforestation croissante en Amazonie : « Comment comptez-vous montrer au monde que votre gouvernement est réellement préoccupé par la préservation de l’Amazonie ? ». Jair Bolsonaro lui répond d’un ton sec : « Vous devez comprendre que l’Amazonie appartient au Brésil, elle n’est pas à vous ».Pourtant, l’Amazonie, Dom Phillips en est amoureux. Celui qui a sillonné le Brésil pendant près d’une quinzaine d’années est correspondant pour le Washington Post, le Guardian ou encore le Times. Sa mission : raconter la forêt amazonienne, « le poumon de la terre » à travers les histoires de ceux qui y habitent.En juin 2022, avec son guide Bruno Pereira, expert des peuples indigènes, il se lance dans une expédition au cœur de la vallée du Javari, une des zones forestières les plus denses du monde, mais surtout réputée pour être très dangereuse en raison des trafics liés à la drogue, l’orpaillage, mais aussi la pêche illégale contre laquelle luttent les populations autochtones. Dom Phillips veut faire de cette enquête un livre. Il l’appellera Comment sauver l’Amazonie ? Demandez à ceux qui savent.Une rencontre qui tourne malParler aux concernés est un principe fondamental pour Dom Phillips, comme l’explique son collègue et ami Jonathan Watts, journaliste au Guardian : « Dom ne voulait pas se contenter de blâmer un groupe ou un autre, il est donc allé voir les indigènes pour savoir comment ils étaient affectés par la pêche illégale, ensuite, il est allé parler aux pécheurs pour comprendre pourquoi ils faisaient ça ». Cette rencontre tourne mal. Pendant plusieurs jours, aucune nouvelle des deux amis. Des équipes partent à leur recherche, leurs corps sont alors retrouvés démembrés, brûlés et enterrés dans une zone marécageuse des rives du fleuve Itacoai.À lire aussiHommages au journaliste britannique et à l'expert brésilien assassinés il y a un an en AmazonieDeux ans après les meurtres de Dom Phillips et Bruno Pereira, sept personnes ont été inculpées, mais aucune n’a été jugée. Leur procès a déjà été reporté à deux reprises et aucune date n’a pour l’instant été fixée. Le commanditaire, à la tête d’un réseau criminel de pêche et de chasse illégale, est en prison préventive, mais toujours pas mis en examen.Pour Artur Romeu, directeur du bureau Amérique latine de Reporter sans frontière à Rio de Janeiro, le président de l’époque, Jair Bolsonaro, a une responsabilité indirecte dans la mort du journaliste : « Le fait qu’un président prononce un discours virulent, négationniste vis-à-vis des enjeux climatiques met en danger les journalistes. Jair Bolsonaro a lui-même accusé Dom Phillips et Bruno Pereira d’être des aventuriers qui auraient dû redoubler de précautions. Donc il y a vraiment une minimisation de l’affaire ».Recul de la liberté de la presse en AmazonieDepuis la mort des deux hommes, 85 cas d’atteinte à la liberté de la presse ont été comptabilisés en Amazonie. Cette affaire a fait la Une des journaux occidentaux, car Dom Phillips était un journaliste étranger blanc, mais son ami Jonathan Watts est formel : « Beaucoup de défenseurs du climat ou des journalistes brésiliens sont tués pour défendre l’environnement et personne n’en parle. Connaissant Dom, il aurait aimé que l’attention qu’il a eue soit la même pour les autres ».Les articles de Dom Phillips auront documenté la déforestation dans la forêt Amazonienne avec précision. Au moment de sa mort, il restait un tiers de son livre à écrire. Ses amis et collègues travaillent ensemble pour le terminer : « C’est un symbole de la solidarité journalistique. Nous faisons ça pour montrer que même si vous tuez le journaliste, vous ne pouvez pas tuer son travail et mettre sous silence la vérité ». La parution du livre est prévue en avril 2025.À lire aussi«Ils allaient me tuer»: Daniel Mendoza Leal, le journaliste colombien qui se dresse contre Alvaro Uribe
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