• Éthiopie: au Tigré, l'économie est toujours à genoux [2/5]

  • Aug 19 2024
  • Duración: 3 m
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Éthiopie: au Tigré, l'économie est toujours à genoux [2/5]

  • Resumen

  • Presque deux ans après la fin de la guerre, le Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, est toujours face à d’immenses défis. Le conflit avait opposé les Tigréens au pouvoir central éthiopien, allié de l’Érythrée voisine et d’autres régions comme la région Amhara. La guerre de 2020 à 2022 pourrait avoir fait 600 000 morts selon l’Union africaine. Des milliers d’entreprises et infrastructures ont été pillées, saccagées ou encore détruites. Malgré l’accord de paix, une très grande partie n’ont pas pu reprendre leurs activités.

    De notre envoyé spécial de retour de Hawzen,

    Jemal Abdelkadir jette avec dépit des morceaux de dalles brisées dans le sinistre hangar de Semayata Dimansional Stones. L’entreprise produisait du granit et employait 600 personnes. Presque trois ans plus tard, le site n’est toujours qu’un tas de gravats : « Les Érythréens ont emporté tout ce qu’ils pouvaient sur des camions. Ils ont dynamité une soixantaine de machines. Leur slogan, c’était : "Faire revenir le Tigré 100 ans en arrière". Aujourd’hui, je dirige une entreprise morte ou un musée. Mais nous allons relancer le site. Ils n’ont pas détruit nos esprits. »

    L’entreprise négocie avec une banque pour un prêt de 8 millions afin de relancer l’activité. Un vrai défi, d’autant que les taux d’intérêt sont passés de 9 à 13%.

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    À 50 kilomètres vers l’ouest, le collège technique Hawzen accueillait avant le conflit 280 étudiants. Certains cours ont pu reprendre, mais pour seulement 80 d’entre eux. Teklu Gebreyesus, chef des ressources humaines : « Les Érythréens ont tout volé. Nous avons repris les activités sans machine comme la comptabilité. Nous essayons de rattraper le retard en étudiant durant le week-end et les vacances. Mais les élèves ont des problèmes de dépression, ils n’ont plus d’espoir, c’est vraiment triste. »

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    Hawzen est aussi connue pour Gheralta Lodge, haut lieu du tourisme de luxe, face aux montagnes où avait séjourné l’ancien président américain George Walker Bush. Mais le site n’est plus que l’ombre de lui-même, explique Zeray Gebregiorgis, l’un des gardiens : « Les Érythréens utilisaient le lodge comme un camp et un hôpital. Ils n’ont rien laissé. Nous avons essayé de nettoyer, d’amener des meubles. Mais les rénovations coûtent 2 millions d’euros. Ça prendra du temps. Mais nous y arriverons. »

    Soudain, une famille d’Américains de la diaspora passe le portail. Aujourd’hui jeune femme, Naomie Assefa était venue ici durant son enfance. Voir le lodge dans cet état lui brise le cœur : « C’est fou de voir à quel point il a été détruit. Cet endroit était plein de joie et de vie. Tout cela a disparu. »

    Horrifié par la guerre, son père, Getachu, s’est alors lancé dans un pari fou. Investir 10 millions d’euros pour construire un parc d’attraction et un hôtel 5 étoiles à Mekelle, la capitale : « Les gens sont traumatisés. Je devais faire quelque chose d’important. Le projet apportera des emplois, des touristes. Ça aidera ces gens à guérir. »

    Ouverture prévue, début 2025. Getachu Assefa espère que la population pourra s’amuser et oublier, ne serait-ce qu’un temps, les horreurs du passé.

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