Episodios

  • Olympe Bhêly-Quenum: le porte-parole du Vaudou
    Aug 28 2021

    L’écrivain Olympe Bhêly-Quénum, est né le 20 septembre 1928 à Ouidah au Bénin.

    C’est l’auteur du roman, culte Un piège sans fin. Fils d'une grande prêtresse du Vodoun, Olympe Bhêly-Quénum est le neveu de l'ethnologue dahoméen Maximilien Quénum. Après avoir réalisé ses études primaires au Bénin(ex-Dahomey), il arrive en France en 1948. A partir de là, il est à la fois Dahoméen et Normand.

    La carrière d’écrivain d’Olympe Bhêly-Quénum commence en fanfare avec le roman Un piège sans fin édité en 1960. Puis, ça ne s’est plus arrêté. Que ce soit le Chant du Lac, Un Enfant d’Afrique, l’Initié, les Appels du vaudou, toute l’œuvre d’Olympe Bhêly-Quenum est imprégnée de cette religion africaine. Il faut garder en mémoire que l’auteur est fils d'une Grande Prêtresse du Vodoun, qu’il est né le 20 septembre 1928 à Ouidah, ville historique, creuset du Vodoun au Bénin.

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    50 m
  • Mongo Béti: une grande capacité d’indignation
    Aug 20 2021

    Écrivain camerounais, Alexandre Biyidi Awala, est plus connu sous le nom Mongo Béti. Il est également l’écrivain Eza Boto. Mongo Béti est né le 30 juin 1932 à Akométam, petit village situé à 10 km de Mbalmayo, une ville distante de 45 km de Yaoundé, la capitale du Cameroun. Et il nous a quittés le 7 octobre 2001, à l’âge de 69 ans, à Douala. Professeur, journaliste, libraire, Mongo Béti a toujours été perçu comme un écrivain contestataire et intransigeant.

    La carrière d’écrivain de Mongo Béti commence dans les années cinquante et avec trois premiers titres, il se fait une place dans le monde littéraire africain. Sans haine et sans amour, en 1953 ; Ville cruelle (publié sous le pseudonyme Eza Boto), en 1954 ; et Le pauvre Christ de Bomba, en 1956. Le troisième titre, Le pauvre Christ de Bomba, est une dénonciation féroce de la société coloniale française. Dénonciation qui a fait scandale. La décolonisation n’a pas épuisé la capacité d’indignation de Mongo Béti. La preuve, Main basse sur le Cameroun : autopsie d’une décolonisation, paru en 1972. Ce livre a été censuré à sa parution par un arrêté du ministre de l’Intérieur français.

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    50 m
  • Jean-Baptiste Tati Loutard: le ministre écrivain
    Aug 13 2021

    Jean-Baptiste Tati Loutard est un écrivain et homme politique brazza-congolais, né le 15 décembre 1938 à Ngoyo, dans la commune de Pointe-Noire, et décédé le 4 juillet 2009 à Paris.

    Après ses études de Lettres en France, il enseigne la littérature à l’Université de Brazzaville où il devient doyen de la Faculté des Lettres. À partir de 1975, il est tour à tour ministre de l’Enseignement supérieur, de la Culture, des Arts et des Sports. En 1997, il devient ministre des Hydrocarbures. Il a toujours su concilier ses activités administratives et politiques avec celles de poète, de nouvelliste et de romancier.

    Considéré comme l’une des voix majeures de l’Afrique francophone, Jean-Baptiste Tati Loutard a publié une dizaine de recueils de poésie, et obtenu divers prix. Son activité poétique, déployée sur une trentaine d’années, a donné forme à une réflexion profonde sur l’art et la vie, la nécessaire réconciliation des contraires. Ce qui lui valut de devenir leader du mouvement culturel congolais.

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    50 m
  • Werewere Liking: une grande dame des arts vivants et des lettres
    Aug 7 2021

    Werewere-Liking Gnepo, actrice, romancière, écrivaine, est née en 1950 à Bondè, au Cameroun.

    Elle a été élevée par ses grands-parents paternels dans un milieu traditionnel. Elle vit en Côte d'Ivoire depuis 1978, époque à laquelle elle se lance dans des recherches en traditions et esthétiques négro-africaines à l'université.

    Elle est la fondatrice du groupe Ki Yi M'Bock, compagnie de théâtre basée à Abidjan. Werewere Liking est un auteur prolixe qui a touché à tous les genres; cependant, c'est sans doute à son théâtre et à son travail au sein de la communauté du Village Ki-Yi qu'elle s'est forgé une réputation internationale. Pour nombre de lecteurs et d’auditeurs, elle restera l’auteur du livre La Mémoire Amputée.

    Trouver un langage poétique et esthétique en équilibre entre valeurs traditionnelles et combat contre tous les systèmes qui embrigadent l’homme en Afrique, c’est une préoccupation constante qui a guidé le travail de Werewere Liking.

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    50 m
  • Werewere Liking: une grande dame des arts vivants et des lettres
    Aug 14 2020

    Werewere-Liking Gnepo, actrice, romancière, écrivaine, est née en 1950 à Bondè, au Cameroun.

    Elle a été élevée par ses grands-parents paternels dans un milieu traditionnel. Elle vit en Côte d'Ivoire depuis 1978, époque à laquelle elle se lance dans des recherches en traditions et esthétiques négro-africaines à l'université.

    Elle est la fondatrice du groupe Ki Yi M'Bock, compagnie de théâtre basée à Abidjan. Werewere Liking est un auteur prolixe qui a touché à tous les genres; cependant, c'est sans doute à son théâtre et à son travail au sein de la communauté du Village Ki-Yi qu'elle s'est forgé une réputation internationale. Pour nombre de lecteurs et d’auditeurs, elle restera l’auteur du livre La Mémoire Amputée.

    Trouver un langage poétique et esthétique en équilibre entre valeurs traditionnelles et combat contre tous les systèmes qui embrigadent l’homme en Afrique, c’est une préoccupation constante qui a guidé le travail de Werewere Liking.

    (Rediffusion du 11 août 2017)

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    50 m
  • Tierno Monénembo: paroles d’exil
    Aug 7 2020

    L’écrivain guinéen Tierno Monénembo (de son vrai nom Thierno Saïdou Diallo), est né le 21 juillet 1947 à Porédaka, en Guinée.

    Parlant de lui-même et son parcours de vie, Tierno Monénembo dit, « nous sommes une génération sacrifiée, une génération gaspillée ». Ce genre d’affirmation appelle une explication. Né en 1947, le jeune Thierno Saïdou Diallo a 11 ans, lorsque surviennent les indépendances des anciennes colonies d’Afrique. En 1969, ce fils de fonctionnaire quitte la Guinée, fuyant la dictature deSékou Touré et rejoint à pied le Sénégal voisin. Il va ensuite en Côte d'Ivoire poursuivre ses études. Il rejoint la France en 1973 toujours pour étudier, et y obtient un doctorat en biochimie de l'Université de Lyon. Il a, par la suite, enseigné au Maroc et en Algérie.

    C’est en 1979 qu’il publie son premier roman, et devient Tierno Monénembo. Ses romans traitent souvent de l'impuissance des intellectuels en Afrique, et des difficultés de vie des Africains en exil en France. Puis, il va enchaîner les publications, et très rapidement se constituer une bibliographie remarquable par son foisonnement et les qualités d’écriture. « Moi je vais donner mauvaise conscience à mes compatriotes africains, à mes contemporains, c’est pour ça que j’écris le malaise. » Ainsi, parle Tierno Monénembo. Pour rester dans la même veine, disons que chaque titre de cet écrivain a fait écho à sa sortie. On peut citer : Les Crapauds-brousse en 1979 ; Les Écailles du ciel en 1986 : L'Aîné des orphelins en 2000 ; Le Terroriste noir en 2012 ; Les coqs cubains chantent à minuit en 2015.

    (Rediffusion du 25/8/2017)

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    39 m
  • Leïla Sebbar, écrivaine de la mixité
    Jul 31 2020

    Elle est née en 1941, à Aflou, en Algérie française. Son père est algérien et sa mère française. Tous deux étaient instituteurs. Leïla Sebbar dit d’elle-même qu’elle est « née d’un enlèvement d’amour ». Etre des deux bords et se trouver constamment à la marge, il n’est donc pas étonnant que sa plume parle d'exil et des complexités sociales sur les deux rives de la Méditerranée.

    On est fascinéquand on découvre l’ampleur de la bibliographie de Leïla Sebbar: des essais, des carnets de voyage, des récits, des critiques littéraires, des nouvelles et des romans, des récits d’enfance, des chroniques, des études, des entretiens, des traductions et des pièces de théâtre, des autobiographies, et ce qu’elle appelle sur son site officiel des autofictions. Mais n’anticipons pas.

    Étudiante en Lettres modernes à Aix-en-Provence puis à La Sorbonne, elle publie en 1974 sa thèse de troisième cycle, Le Mythe du bon nègre dans la littérature du XVIIIe siècle. Elle est ensuite professeur de Lettres à Paris, tout en se consacrant à l'écriture. Elle est l’auteur d’essais, de carnets de voyage, de récits, de critiques littéraires, de recueils de textes inédits, de nouvelles et de romans. Son œuvre est centrée sur l'exil, les relations Orient/Occident avec en toile de fond l’Algérie, métaphore de l’Orient et la France, métaphore de l’Occident, sur l’éducation des filles, les violences contre les petites filles, avant d’accéder à la fiction grâce à un travail de réflexion avec d’autres femmes. Quelques titres pour se faire une idée. En 1978, elle publie On tue les petites filles ; en 1980 Le Pédophile et la Maman ; en 1986 Lettres parisiennes, Autopsie de l'exil, avec Nancy Huston, Bernard Barrault.

    Leïla Sebbar refuse le mot «déracinement», pour qualifier son cas personnel et son œuvre d’écrivain. Elle dit préférer le mot «déplacement». Il n’empêche que c’est un déplacement qui comporte des silences et des manques pouvant se montrer cruels. Femme, partagée entre colonisés et colonisateurs, c’est-à-dire vivant directement le système colonial qui est centré sur la négation de l’autre, la négation donc d’une partie d’elle-même, son écriture ne pouvait ignorer les transgressions et les violences soigneusement dissimulées derrière les décors convenables de l’histoire officielle. Surtout des violences symboliques comme l’effacement ou la mise au second plan d’une langue. En 2003, Leïla Sebbar publie un livre autobiographique Je ne parle pas la langue de mon père. L'arabe comme un chant secret.

    En 2017, Leïla Sebbar publie un livre magnifique et dérangeant L'Orient est rouge. C’est un recueil de nouvelles sur fond de djihad, d'intégrisme ambigu, de séductions et de déceptions, de violence et de mort, douze nouvelles qui racontent l'insoutenable. C'est un livre choc, violent en émotions et en ressentis, car il explique les facteurs ayant amené des personnes à devenir terroristes et à renier l'être humain. Ces 11 nouvelles nous donnent à voir un Orient souffrant du poids de l'extrémisme religieux. Pour beaucoup parmi les chroniqueurs, ce recueil est un avertissement salutaire.

    (Rediffusion du 13 août 2018)

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    20 m
  • Geoffrey Oryema, un artiste aux influences multiples
    Aug 24 2018

    Plus connu comme musicien ougandais naturalisé français, la présentation complète de Geoffrey Oryema, c’est auteur-compositeur et chanteur de rock et de world music. Quand on naît et on grandit dans un milieu d’artistes, il ne pouvait en être autrement. Surtout qu’il sera question d’une jeunesse agitée à cause d’une histoire familiale mouvementée, avec l’exil comme horizon. Il naît le 16 avril 1953 à Soroti, en Ouganda. Son père était professeur d'anglais et sa mère directrice d’une compagnie de danse.

    C’est à l’âge de 23 ans que les choses se gâtent. Son père, Erinayo Wilson Oryema, alors ministre, est assassiné. Geoffrey Oryema doit fuir la dictature d'Amin Dada, et traverse la frontière avec le Kenya, caché dans le coffre d'une voiture. Il se réfugie à Paris en 1977. Puis en 1989, il s'établit à Lillebonne en Seine-Maritime. Et c’est là qu’il apprend des mots comme réfugié, droit d’asile, exilé, immigré. Et ce que tout ce nouveau vocabulaire signifie.

    L’enfant Geoffrey Oryema grandit à Kampala (la capitale de l'Ouganda), où il apprend à jouer divers instruments: de la guitare, de la flûte, du lukeme (piano à pouces) et de la harpe nanga qui est une harpe traditionnelle à sept cordes. Au début des années 1970, il exprime le désir de devenir acteur, entre dans une école de théâtre, puis va créer sa propre compagnie, et commence même à écrire ses premières pièces de théâtre. Ses parents le plongent très tôt dans la culture traditionnelle. Il est entouré de nombreux poètes, conteurs, musiciens et son père, alors professeur d’anglais, l’initie au laraka laka, musique de la séduction qu’il décrit comme le «vrai rock ougandais». De son côté, sa mère, à la tête de la compagnie de danse nationale, l’emmène en tournée à travers le pays. Adolescent, comme tous les jeunes de son âge, Geoffrey Oryema se plonge dans la culture rock anglo-saxonne. Il est bon de rappeler que l’Ouganda fut une colonie britannique. Il n’est donc pas étonnant qu’une fois adopté par la France, Geoffrey Oryema devienne une figure marquante de la scène musicale.

    Lorsque Geoffrey Oryema décide de quitter l’Ouganda, on le retrouve d’abord de l’autre côté du Lac Victoria, au Kenya où il est accueilli par le Centre Culturel Français de Nairobi qui accueille sa dernière pièce, le Règne de la Terreur. C’est ensuite, et par amour de la langue française qu’il considère comme une des plus belles du monde, qu’il décide de rallier Paris. Durant les premières années en France, dans les années 80, il multiplie les petits boulots. Finalement, ses premières maquettes de disques tombent dans les oreilles des programmateurs et il commence à se faire un nom dans les milieux artistiques européens. Et en 1990, il enregistre son premier album, Exile. Cet album Exile, produit grâce au soutien de Peter Gabriel, qui lui avait fait enregistrer dans ses studios Real World en Angleterre, permet alors à Geoffrey Oryema de côtoyer la scène française.

    Le 12 octobre 2010, Geoffrey chante à New York La lettre devant l’Assemblée générale des Nations unies, montrant sa colère face à la tragédie des enfants-soldats. Parti d’Ouganda en 1977, le chanteur d'origine ougandaise revient sur sa terre natale, et donne un concert à Kampala, le 17 décembre 2016. Un moment chargé d'émotion, important pour lui, comme pour ses proches. Après la brillante carrière qu’on lui connaît, Geoffrey Oryema est mort, le 22 juin 2018, à Lorient en France, des suites d'un cancer.

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    49 m