• Les journalistes menacés par le conflit au Soudan

  • Jul 22 2024
  • Duración: 3 m
  • Podcast

Les journalistes menacés par le conflit au Soudan  Por  arte de portada

Les journalistes menacés par le conflit au Soudan

  • Resumen

  • Troisième semaine de notre série Menaces sur l’Info, consacrée aux journalistes qui accomplissent leur travail, partout dans le monde, en dépit des difficultés auxquelles ils sont confrontés. Aujourd'hui, nous partons pour le Soudan où, depuis plus de 15 mois, deux forces armées s'affrontent pour le pouvoir. Le conflit d'une violence incroyable, entre l'armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide, a provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes. Il est très peu médiatisé, d'autant plus qu'il ne reste plus beaucoup de journalistes pour couvrir cette guerre.

    Le 4 juin 2024, le journaliste soudanais Muawiya Abdel Razek est assassiné à son domicile dans la capitale Khartoum, abattu par des paramilitaires, lui et trois membres de sa famille. Selon le Syndicat des journalistes soudanais, au moins sept journalistes sont décédés depuis le début du conflit. Un chiffre certainement bien en deçà de la réalité, ajoute ce syndicat, tellement il est difficile d'évaluer le nombre de victimes dans cette guerre.

    Comme des dizaines de milliers de Soudanais, les journalistes ont, eux aussi, pris le chemin de l’exil. Il ne reste probablement qu’une dizaine de journalistes dans la capitale, explique Hassan Ahmed Berkia, membre du syndicat des journalistes soudanais, en exil aux Émirats arabes unis : « Tout d’abord, il est difficile de vivre à Khartoum… il n’y a pas de travail, tous les journaux de presse écrites ont été fermés et détruits. Et pour ceux qui peuvent encore travailler comme journaliste, c’est dangereux, il y a des raids aériens, des bombardements et les deux camps vous prennent pour cible. Les paramilitaires vous accusent de soutenir l’armée, et l’armée vous accuse de soutenir les FSR ».

    « C'est parfois très dur »

    La plupart des journalistes encore présents à Khartoum travaillent pour la presse internationale. À l’instar d'Hassan Migdad, reporter pour la chaine d’informations saoudienne al Arabiya. Il travaille et vit dans son bureau, où il a encore accès à internet via satellite, dans un immeuble situé dans le centre-ville, une zone contrôlée par les FSR.

    « Depuis le toit de l’immeuble, nous pouvons voir toutes les opérations militaires. Quand l’armée fait de raids sur les Forces de soutien rapide, quand les paramilitaires tirent des missiles antiaériens. On peut couvrir ces opérations sans sortir. Mais pour la situation humanitaire là, il faut aller voir. Nous ne sortons pas tous les jours, car il y a beaucoup de barrages, tenus par les FSR. Et c'est impossible de traverser la ville et d'aller d’une zone contrôlée par les FSR à une autre zone contrôlée par l’armée. C’est une zone de guerre ! Parfois, nous obtenons un accès, en négociant auprès des militaires. Par exemple, en janvier, nous avons pu visiter le palais présidentiel au centre-ville. Nous devons sécuriser tous nos déplacements en amont. Et une fois que nous avons les autorisations, nous prenons notre courage à deux mains et on y va ! Une fois à l’extérieur, nous sommes absolument seuls, sans accès ni à internet, ni à nos téléphones », raconte-t-il.

    Avant la guerre, Hassan Migdad était pharmacien. Rien ne l'avait préparé psychologiquement à couvrir ces événements, « c'est parfois très dur », avoue-t-il.

    « Couvrir ce conflit est complexe », explique Hassan Ahmed Berkia, du syndicat de la presse, pour des journalistes, qui n'ont ni formation, ni sécurité et sont totalement dépendants des belligérants pour accéder à l'information.

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