• Projet de Constitution au Gabon: «Nous sommes en démocratie», clame Marc Ona Essangui

  • Aug 20 2024
  • Duración: 4 m
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Projet de Constitution au Gabon: «Nous sommes en démocratie», clame Marc Ona Essangui

  • Resumen

  • Au Gabon, la présentation du projet de la nouvelle Constitution aux députés et aux sénateurs est toujours attendue. Le dialogue national inclusif d’avril dernier a recommandé un régime présidentiel, avec suppression du poste de Premier ministre. Le futur chef de l'État et son gouvernement pourraient donc échapper à tout contrôle parlementaire. Cette forme d'« hyper-présidentialisation » soulève des inquiétudes au Gabon, à cause des risques que cette réforme comporte pour la démocratie. Marc Ona Essangui est le troisième vice-président du Sénat, mais aussi une figure de la société civile gabonaise. Il répond à RFI depuis Libreville. RFI : Le projet de nouvelle Constitution devrait bientôt être présenté pour la tenue prochaine du référendum en fin d'année. Ce nouveau texte sera basé sur les recommandations du dialogue national d'avril dernier. Et parmi ces recommandations, il y a la suppression du poste de Premier ministre qui fait beaucoup débat au Gabon. N'y a-t-il pas selon vous le risque de créer un « hyper-président » ?Marc Ona Essangui : L'essentiel - je dis bien l'essentiel - de ce qui sortira de la mouture de la Constitution est issu des recommandations du dialogue national, dont la suppression du poste du Premier ministre. Maintenant, un pouvoir « hyper-présidentialiste » est-il une façon de retomber dans le les travers du régime déchu ? Je ne pense pas. Vous savez, en ce moment, il faut expérimenter un certain nombre de systèmes pour pouvoir asseoir une gouvernance crédible. Ce sont les recommandations du dialogue national. Il appartient maintenant à ceux qui seront élus au pouvoir de mettre en exécution ces décisions. Nous verrons. Si le système marche, tant mieux, si le système ne marche pas, eh bien nous sommes en démocratie et à chaque fois, il faut modifier la Constitution pour l'adapter au principe du nouveau Gabon, comme nous sommes en train de le créer à travers cette Constitution.Vous êtes avant tout un activiste de la société civile qui a toujours critiqué la tendance chez nombre de chefs d'État à s'éterniser au pouvoir, provoquant ainsi des tensions dans leur pays. Vous êtes en faveur d'un régime présidentialiste malgré tout ?Je suis entièrement d'accord avec vous : un pouvoir présidentialiste hyper fort a toujours été à l'origine des dérives que nous constatons en Afrique. Nous avons mené des campagnes contre le troisième mandat dans certains pays africains. Et aujourd'hui, nous nous sommes battus au niveau du Gabon à travers le dialogue national pour que la prochaine Constitution supprime cette posture éternelle au pouvoir. Le Président qui sera élu aura un mandat renouvelable une fois. Ça, c'est ce qui a été proposé au niveau du dialogue national. Maintenant, les pouvoirs du président, il faut les atténuer avec des contre-pouvoirs. Ce sont les contre-pouvoirs bien élaborés qui font en sorte que le système - quelle que soit sa nature - puisse bien fonctionner, et nous sommes en train de nous battre pour que les contre-pouvoirs soient aussi forts que le pouvoir exécutif, qui a toujours été présenté comme un pouvoir extrêmement fort.Quel contre-pouvoir faudrait-il créer ou renforcer ?Le premier contre-pouvoir qu'il faut réussir à établir, c'est le contre-pouvoir judiciaire. Vous savez, un système judiciaire au-dessus de tout est capable de ramener de la sérénité dans la gestion d’un pays. Parce qu’il ne faudrait pas penser que le président lui seul est le décideur ou l'alpha et l'oméga de toute chose. Je suis toujours de ceux qui pensent qu'un pouvoir législatif aussi a un rôle à jouer. Parce que si le Premier ministre ne peut pas venir défendre son programme devant les parlementaires, le président de la République, dans le cadre d'une modification et d'une indication constitutionnelle, peut effectivement venir répondre de sa gestion devant les parlementaires. C'est ce que nous sommes en train de vouloir expérimenter au niveau du Gabon, parce que la nouvelle Constitution issue du dialogue national a proposé la suppression du poste du Premier ministre et renforcé les contre-pouvoirs autour du président de la République, pour que nous ne soyons pas dans une sorte de dictature.Et quels sont les garde-fous qui pourraient permettre de donner du poids à ces contre-pouvoirs face à l'exécutif ?J'aurais du mal à vous dire exactement quels sont les garde-fous qui sont proposés parce qu’aucune mouture de la Constitution ne nous est parvenue. Je me base sur le rapport du dialogue national que j'ai consulté et qui a fait des recommandations. Maintenant, il appartient aux rédacteurs de la Constitution de nous dire exactement ce qui a été arrêté. Encore que ce qui a été arrêté par le comité constitutionnel ne sera pas tout de suite retenu, parce que cette mouture passera par le gouvernement et par les deux chambres du Parlement. Ces dernières ...
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