• Soudan: les paramilitaires des «FSR sont devenus experts en abus et violences sexuelles»

  • Jul 18 2024
  • Duración: 10 m
  • Podcast

Soudan: les paramilitaires des «FSR sont devenus experts en abus et violences sexuelles»  Por  arte de portada

Soudan: les paramilitaires des «FSR sont devenus experts en abus et violences sexuelles»

  • Resumen

  • L'expert de l'ONU sur la situation des droits de l'homme au Soudan Radhouane Nouicer revient d'un séjour dans la ville de Port-Soudan, qui abrite des centaines de déplacés qui ont afflué de toutes parts. Il décrit, dans un communiqué qu'il vient de rendre public, avoir constaté un niveau de violences sans précédent. Radhouane Nouicer est le grand invité Afrique, il répond aux questions d'Esdras Ndikumana.

    RFI : Radhouane Nouicer, parmi les témoignages que vous avez pu recueillir à Port-Soudan, est-ce qu'il y en a certains qui vous ont plus particulièrement touchés ?

    Radhouane Nouicer : Ce qui m’a touché le plus, ce sont les enfants qui se trouvent hors des bancs de l'école en millions depuis plus d'une année, ils sont dans un besoin total. Et le phénomène le plus choquant, à mon avis, dans ce conflit, c'est l'augmentation des cas d'abus et de violences sexuelles contre des femmes, des filles. Et je trouve, d'après les documentations que nous avons pu recueillir, il se trouve que les Forces de soutien rapide (FSR) sont devenues expertes en la matière.

    Vous avez évoqué le cas de la ville d'el-Fasher, capitale du Darfour du Nord, où la situation semble bien pire…

    Je suis particulièrement inquiet sur la situation à el-Fasher, au nord de Darfour, qui abrite 1,5 million de personnes dont plus de 800 000 personnes déplacées. C’est de voir le massacre sur une base ethnique, opéré il y a quelques mois au Darfour Ouest contre les Soudanais Masalit se répéter à el-Fasher, d’autant plus que la ville est assiégée par les Forces de soutien rapide.

    Vous avez rencontré certaines autorités soudanaises à Port-Soudan. Qu'est-ce que vous leur avez demandé ?

    Premièrement, la protection des civils, cela veut dire le respect du droit humanitaire international. La deuxième demande est la facilitation de l'aide humanitaire. La troisième demande est la levée de la pression dont font l'objet les représentants de la société civile. L’autre point que j'ai soulevé, c'est la cessation de l’impunité.

    Est-ce que ces autorités que vous avez rencontrées se sont engagées à quelque chose ?

    Je n'ai pas manqué de leur dire ce que nous pensons des abus, qu'ils facilitent ou qu'ils tolèrent ou ont ils permettent le déroulement. Et là, je pense qu’ils ont manifesté une certaine compréhension sur la question de la facilitation de l'aide humanitaire, sur la protection des civils et peut-être la nécessité de donner des instructions à leurs membres, de respecter davantage les règles du droit humanitaire.

    Ce sont pourtant ces mêmes autorités qui empêchent, dans certaines zones, les convois humanitaires d'accéder aux zones contrôlées par les hommes de Hemedti, chef des paramilitaires. Est-ce que ce n'est pas contradictoire ?

    Il y a eu une flexibilité notable dans les semaines de décembre, sur cette question. Il y a aussi plus de flexibilité sur la question du visa pour le personnel humanitaire international, sur le mouvement des convois humanitaires.

    Vous l'avez reconnu vous-même sur la question de la violence : il n’y a pas eu d'évolution. Est-ce que l'heure des sanctions n'a pas encore sonné pour les deux grands responsables de cette crise ?

    Cette question, vous la posez au Conseil de sécurité de l'ONU. Nous, nous sommes intéressés par les conditions des droits de l'homme au Soudan et nous continuerons à militer pour l'amélioration de ces conditions.

    Vous parlez dans votre communiqué d'un niveau de violence sans précédent, épouvantable, au Soudan. Et on constate de l'autre côté que la communauté internationale ne s'est contentée jusqu’ici que d'une réponse molle. Est-ce que quelque part elle n'a pas une certaine responsabilité dans ce qui se passe en laissant faire les deux parties ?

    Ce n'est pas à moi de juger. Moi je sollicite juste l’attention plus claire sur la situation au Soudan. C'est une situation humanitaire sans précédent et il ne faut pas que cela continue. À ce jour, mi-juillet, le programme humanitaire pour le Soudan est financé au niveau de 17,6%. Il est temps que les pays donateurs déboursent leurs promesses. On n'a plus le temps.

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