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Européen de la semaine

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  • Chaque semaine, la rédaction Europe de RFI, fait le portrait d’un Européen qui est au cœur de l’actualité. Un portrait qui permet de découvrir les acteurs du monde dans lequel nous vivons et d’éclairer les évènements que nous commentons et dont nous témoignons dans les journaux de RFI.

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Episodes
  • Nicola Procaccini, l'homme de confiance de Giorgia Meloni à Bruxelles
    May 17 2024

    C’est l’un des principaux visages de l’extrême droite au Parlement de Bruxelles et de Strasbourg : Nicola Procaccini est notre Européen de la semaine sur RFI. À trois semaines des élections européennes, suite de notre tour d’horizon des personnalités qui comptent dans ce scrutin. L’eurodéputé italien est le vice-président du groupe des Conservateurs et réformistes européens. C’est aussi l’homme de confiance de Giorgia Meloni à Bruxelles.

    Nicola Procaccini est un proche parmi les proches de la cheffe du gouvernement italien. Ils se connaissent depuis leurs études quand ils étaient étudiants à la faculté à Rome. Ils militent ensemble au sein de l’organisation de jeunesse de l’Alliance nationale. Nicola Procaccini a ensuite suivi de près Giorgia Meloni dans son ascension politique. Il a par exemple été son porte-parole quand elle était la ministre de la Jeunesse de Silvio Berlusconi. Et son fauteuil au Parlement européen, il le doit à son amie : en 2019, Giorgia Meloni renonce à son siège, le voilà député européen. « Ils se connaissent depuis toujours, depuis qu’ils étaient gamins », raconte Giuseppe Bettoni, professeur de géographie politique à l’université Tor Vergata de Rome.« Georgia Meloni, encore aujourd’hui, vit sur la base d’un groupe très restreint d’amis. En dehors de ce cercle, il y a Nicola Proccacini, un autre homme de confiance pour elle. Et c’est sur lui sans doute que va reposer la confiance de tout le groupe de Frattelli d’Italia une fois que Georgia Meloni aura renoncé à sa charge, bien sûr. »

    Droite radicale

    À 48 ans, Nicola Procaccini est quelqu’un de pragmatique, notamment sur les questions migratoires. Efficace et très présent, il a été classé 10e député européen le plus influent dans le Top 40 établi par Politico l’an dernier. Mais à côté de ça, pas de doute, il est d’une droite radicale. Lors d’un débat sur le fascisme en Europe, il a par exemple défendu les fascistes qui ont manifesté le 7 janvier à Rome : « L’objectif ici est de salir l’Italie et de diffamer les jeunes. Premièrement, ce n’était pas un défilé, mais une simple commémoration. Une commémoration qui existe depuis 40 ans et qui se tient chaque année. Alors oui, certains militants font le salut fasciste, mais ils sont de moins en moins nombreux… »

    L’objectif de Nicola Procaccini, numéro 2 sur la liste menée par Giorgia Meloni, est de reproduire au niveau européen ce qu’a fait son parti Fratelli d’Italie en Italie : unir les droites conservatrices. Et les Européennes s’annoncent bien pour les droites radicales selon les sondages. Le groupe ECR pourrait devenir la troisième force au Parlement européen. Avec un rêve : être une sorte de faiseur de rois entre la droite du PPE et la gauche.

    Giorgia Meloni, la tête d’affiche

    ECR n’a pas voulu avoir de « spitzenkandidate », une tête d’affiche au niveau européen. En réalité, c’est bien Giorgia Meloni qui joue ce rôle. Son parti domine numériquement le groupe ECR. Et c’est indéniablement la plus connue des candidats. Elle est tête de liste en Italie, mais sans réelle intention de quitter Rome pour Bruxelles. Qu’importe, c’est bien elle qui négocie avec Ursula von der Leyen. En plus, selon l’universitaire Giuseppe Bettoni, les deux femmes s’entendent bien : « Il y a un très bon rapport avec Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni, mais est-ce qu'Ursula von der Leyen va être le cheval sur lequel elle va tout tenter une fois qu’elle arrive, éventuellement si elle y arrive, à faire d’ECR la troisième force du Parlement européen qui peut décider qui va être le roi ? C’est clair qu’ils font des calculs déjà, comme s’il s’agit d’une puissance à niveau politique et européen. »

    La présidente de la Commission européenne, candidate à sa succession, s’est déclarée prête à collaborer avec les élus ECR. Ces élections vont quoiqu’il arrive confirmer l’ascension des populistes européens et leur place de plus en plus incontournable à Bruxelles et Strasbourg.

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  • Terry Reintke et Bas Eickhout, têtes de liste continentales des Verts pour les européennes
    May 11 2024
    Ils mènent une campagne qui n'est pas des plus faciles pour les Verts : l'eurodéputée allemande Terry Reintke, 36 ans, et son collègue néerlandais Bas Eickhout, 47 ans, sont les têtes de liste des écologistes à niveau continental pour les élections européennes. Les sondages leur prédisent un recul substantiel par rapport au scrutins de 2019, où ils étaient parvenus à devenir le 4e groupe au Parlement européen. Si les Verts sont à la peine, c'est avant tout parce que le contexte géopolitique a changé. En 2019, les écologistes avaient le vent en poupe, avec la multiplication des manifestations pour la défense du climat. À l'époque, « l'émergence de mouvements comme Fridays for future a fait augmenter le soutien de la population partout en Europe à cette cause climatique​​​​​​, observe Jeanette Süss, chercheuse au Comité d’études aux relations franco-allemandes (Cerfa), à l'Institut français des relations internationales (Ifri). Mais avec la crise Covid, la guerre en Ukraine, la hausse des prix, l'inflation, bien d'autres sujets sont venus sur le devant de la scène et les Verts ils ont de plus en plus de mal à se battre pour cette cause climatique qui représente quand même l'ADN du parti. »Face aux divers mouvements de protestation qui ont secoué plusieurs États membres, la Commission européenne a fait des concessions sur le Pacte vert. « En 2019, on avait une Ursula von der Leyen qui nous annonçait son grand projet semblable au projet d'envoyer un homme sur la Lune. Imaginez un instant que JFK ait dit au bout de quatre ans : on est à mi-chemin, on peut s'arrêter là. Le Pacte vert était un bon début, mais nous ne sommes qu’au départ de ce marathon », considère Bas Eickhout lui-même. L'eurodéputé sait de quoi il parle : issu de la gauche écologiste, il a été chercheur à l’Agence néerlandaise pour l'amélioration de l'environnement avant d’être élu député européen en 2009. Deux ans plus tôt, il avait partagé le prix Nobel de la paix avec les autres co-auteurs du rapport du Giec sur le changement climatique.Aujourd’hui vice-président de la commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire, le Néerlandais est tête de liste pour la deuxième fois d'affilée ; en 2019, il avait mené la campagne européenne des Verts avec l'Allemande Ska Keller. Élu expérimenté, il connait bien les arcanes du Parlement. « Un bon choix », estime Camille Defard, responsable du centre énergie-environnement de l'Institut Jacques Delors. « C'est quelqu'un qui est très technique, qui connait très bien les dossiers et qui a une belle aura politique au sein de l'écosystème », observe-t-elle.Extrême droite cibléeDe onze ans sa cadette, Terry Reintke est en lice pour un troisième mandat. Lors de sa première élection en 2014, cette native de Gelsenkirchen dans la Ruhr, née un 9 mai, Journée de l'Europe, était alors la plus jeune eurodéputée de l'hémicycle. Elle est aujourd'hui la vice-présidente du groupe des Verts/Alliance libre européenne. Tout au long de la campagne, elle a insisté sur la menace que constitue, selon elle, la montée de l'extrême droite dans les sondages. « Cette menace existe, nous ne pouvons pas le nier », a-t-elle lancé, avant d'appeler les militants et les élus à ne pas rester les bras croisés en s'inspirant d'exemples comme la Pologne, où après huit années de gouvernement populiste Pis, le gouvernement est désormais dirigé par le pro-européen Donald Tusk.Dans plusieurs pays européens, dont la France et l'Allemagne, l'extrême droite pourrait arriver en première ou deuxième position aux élections européennes. Un mauvais signal pour les Verts, qui, de quatrième force au Parlement, pourraient être rétrogradés à la sixième place, derrière les formations d'extrême droite ID et ECR. « L'extrême droite arrive à monopoliser sur certains sujets et à présenter le Pacte vert comme une menace pour la compétitivité et comme un monstre bureaucratique », note Jeannette Süss. Face à cela, les Verts ont du mal à convaincre les électeurs sur le fait que compétitivité, croissance et environnement peuvent faire bon ménage. « Ils ont lancé un Pacte vert industriel, comme un contre-exemple de celui présenté par la Commission européenne ​​​​​​​», rappelle la chercheuse.Les Verts allemands à la peinePlus connue à Bruxelles qu'à Berlin, Terry Reintke, représentante de Die Grünen, les Verts allemands, eux-mêmes engagés dans une coalition social-démocrate-libérale affaiblie, a fort à faire. Sa désignation est « un pari sur sa capacité à mobiliser les électeurs allemands ​​​​​​​», estime Camile Defard, qui souligne le « poids disproportionné des libéraux par rapport à leur poids électoral dans l'inflexion de ce gouvernement de coalition. Ça ne profite absolument pas aux Verts parce qu'ils sont ...
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  • Marie-Agnes Strack-Zimmermann, tête de liste Renew aux élections européennes
    May 4 2024
    Elle est très connue en Allemagne et devra se faire un nom désormais sur la scène européenne : Marie-Agnes Strack-Zimmermann sera l’une des trois têtes de liste du groupe centriste Renew lors du scrutin du 9 juin, aux côtés de la Française Valérie Hayer et de l’Italien Sandro Gozi. Députée au Bundestag depuis 2017, membre du parti libéral allemand FDP, elle prône une aide militaire accrue à l’Ukraine et c’est sur ce point en particulier qu’elle devrait faire campagne. Ses premières prises de parole en tant que candidate aux européennes ont porté sur l’Ukraine et sur les questions de défense : pour Marie-Agnes Strack-Zimmermann, la guerre lancée par Vladimir Poutine a montré à l’Union européenne qu’elle devait s’affirmer en tant que puissance militaire. « Nous devons rester unis, nous devons créer une défense commune, a-t-elle ainsi lancé lors du premier débat organisé à Maastricht, le 29 avril, entre les têtes de liste des principaux groupes européens. Nous devons nous réveiller en tant qu’Union européenne, et nous devons le faire maintenant ! »Chevelure argentée, visage sec et parfois sévère, Marie-Agnes Strack-Zimmermann s’est fait un nom en Allemagne à la tête de la Commission de la défense du Bundestag. Une parlementaire de choc, appréciée pour sa pugnacité mais aussi pour son sens de la formule. « Il faut l'écouter en allemand, car alors on comprend combien elle est directe et comment elle s'est fait comprendre par le grand public, souligne Sandro Gozi, eurodéputé Renew qui sera à ses côtés l’un des porte-drapeaux du groupe centriste pour l'élection du 9 juin. Elle est invitée en permanence des talk-shows allemands parce qu’elle sait se battre dans les débats télévisés. Elle a un caractère très combatif, mais elle utilise aussi un langage très direct, sans jamais être vulgaire mais très franc. »Un chancelier hésitantAujourd’hui âgée de 66 ans, fan de moto et mère de trois enfants, Marie-Agnes Strack-Zimmermann rêvait quand elle était jeune de devenir journaliste radio. Mais elle fera carrière dans l’édition, avant d’opter pour la politique locale à Düsseldorf, puis nationale dans les rangs du parti libéral FDP. Et c’est donc au Bundestag, à la tête de la Commission de la défense qu’elle s’illustre, en critiquant la faiblesse du soutien militaire apporté à l’Ukraine par Olaf Scholz, le chancelier allemand.« Elle s’est positionnée face à un chancelier qui est extrêmement hésitant sur ces questions, décrypte Delphine Deschaux-Dutard, maîtresse de conférence à l’Université de Grenoble-Alpes et directrice adjointe du Centre d’études internationales sur la sécurité internationale (Cesice). Il y a des allers-retours depuis 2022, avec des phases où Olaf Scholz est très allant sur les questions de défense, et puis d'autres phases où il l’est moins - comme actuellement avec la question de la livraison des missiles Taurus. Et c'est là qu’elle peut jouer un rôle en tant que présidente de la Commission défense. » Les missiles Taurus, ces missiles de croisière que l’Ukraine demande à l’Allemagne mais qu’Olaf Scholz refuse de livrer, sont au cœur d’une bataille politique qui divise profondément la coalition « tricolore » au pouvoir à Berlin (Socialiste, Libéraux, Verts).Les missiles de la discorde« Marie-Agnes Strack-Zimmermann rejette les arguments avancés par Olaf Scholz, abonde Hans Stark, professeur à la Sorbonne et conseiller à l’Institut française de Relations internationales. Le chancelier pointe la portée de 500 kilomètres des Taurus, qui permettrait à l’Ukraine de frapper Moscou. Or, certains experts disent qu’il est possible de réduire cette portée. Olaf Scholz explique aussi qu’il faut des soldats allemands sur place pour contrôler l’emploi des Taurus. Là encore, les experts disent que d’autres peuvent le faire à la place des Allemands… Ce sont ces contradictions que dénonce Marie-Agnes Strack-Zimmermann – alors qu’à ses yeux la livraison des Taurus permettrait aux Ukrainiens de frapper le pont de Kertsch, et donc d’affaiblir le ravitaillement des troupes dans le sud de l’Ukraine. »Dans ce débat qui déchire la coalition au pouvoir à Berlin, Marie-Agnes Strack-Zimmerman est devenue l’une des voix les plus critiques et les plus redoutées du chancelier allemand. À Strasbourg et à Bruxelles, c’est vers Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, que pourraient se diriger désormais les flèches acérées de la députée allemande. Dans les premiers entretiens donnés en tant que tête de liste Renew pour les élections européennes, la candidate n'a pas ménagé sa compatriote, l'accusant notamment d’avoir bien trop tardé à mettre la Défense au cœur des priorités européennes. Comme un avant-goût des joutes qui pourraient opposer les deux femmes au ...
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