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Afrique économie

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Episodes
  • En Tunisie, un lycéen se lance dans la fabrication de baskets
    May 9 2024

    Dans une Tunisie en proie à la crise économique, un lycéen de 18 ans est parvenu à créer sa propre fabrique de baskets, dans la médina de Tunis. Le fonctionnement de son entreprise est encore artisanal, mais Mouheb Weslati a des rêves plein la tête.

    De notre correspondante à Tunis,

    Un rouleau de tissu sous la main, Mouheb Weslati a des airs de grand adolescent. « C’est ici que je m’approvisionne, explique-t-il en s’enfonçant dans le dédale de la médina. Je viens ici tous les matins dès 7 heures. Je regarde les commandes que j’ai reçues sur Messenger et en fonction de cela, je fais mes achats. Puis je vais en cours. »

    Entrepreneur et lycéen à la fois, Mouheb était prédestiné à se lancer dans les affaires. « Je suis dans ce quartier depuis que je suis tout petit, raconte-t-il. Mon père avait un atelier de chaussures qu’il a dû fermer. Comme j’ai appris le métier, j’ai eu envie de me lancer. J’ai travaillé l’été, j’ai mis de l’argent de côté, et voilà… »

    Créer la plus grande marque de baskets de Tunisie

    L’atelier est situé dans une ancienne auberge qui tombe en ruines. Mais la fabrique n’en a pas moins sorti, selon Mouheb, 2 400 paires de chaussures pendant le ramadan. Un mois à l’issue duquel les Tunisiens ont l’habitude de s’acheter une tenue neuve pour l’Aïd.

    Vendues aux alentours de 40 dinars, soit environ 12 euros, les baskets de Mouheb lui permettent de faire vivre six personnes. Et il a de grandes ambitions. « Plusieurs de mes amis du quartier ont quitté la Tunisie pour l’Europe, observe-t-il. Moi, ça ne m’intéresse pas. Quitter mon chez moi pour me trouver sous un pont, ça n’a pas de sens. J’ai un rêve et je vais tout faire pour le réaliser. Je veux lancer la plus grande marque de baskets en Tunisie. »

    À écouter aussiTunisie: comment rendre l'artisanat plus profitable pour les femmes

    « L'histoire m'a poussé à le soutenir »

    Ce talent allié à un culot tout en douceur n’est pas passé inaperçu dans les ruelles de la médina. Lotfi Hamadi est à la tête d’une maison d’hôtes de luxe et il vient de passer une première commande d’une dizaine de paires, pour les employés de son établissement.

    « L’idée de soutenir un jeune artisan-entrepreneur de la médina me plaît, explique-t-il. Moi qui viens tous les jours à la médina et qui passe devant toutes ces boutiques de baskets, je ne savais pas qu’il y en avait un qui en produisait sur place. Je pensais que tout venait de Chine. Quand j’ai découvert, par hasard, qu’il y avait un atelier et que derrière, il y avait un gamin… Au-delà du produit, l’histoire m’a poussé à le soutenir absolument. »

    Avec les bénéfices des premières commandes, Mouheb a prévu de mettre aux normes son petit atelier de la médina. Il cherche toujours un nom à sa marque.

    À écouter aussiTunisie: les artisans bijoutiers qui travaillent le corail menacés de disparition

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    2 mins
  • Agriculture: la Mauritanie s’engage sur la voie du blé
    May 8 2024

    Selon le ministère de l'Agriculture mauritanien, la première expérience à grande échelle a porté ses fruits en mars dernier dans la commune de Rosso, dans la région du Trarza. Cet essai est le fruit d’un partenariat entre le secteur public et deux sociétés privées agricoles. Une excellente nouvelle pour ce pays qui importe la quasi-totalité de son blé.

    L’essai à grande échelle consistait à cultiver deux variétés de blé sur 200 hectares de sols sablonneux dans la commune de Rosso. Selon le ministère de l'Agriculture, entre 4 et 5 tonnes de blé par hectares ont été obtenues.

    Un résultat prometteur et encourageant pour ce pays importateur, selon Isselmou Ould Sid El Moktar, délégué régional du ministère de l’Agriculture dans le Trarza. Il souligne que cette nouvelle expérience prouve une fois de plus que la culture de blé est rentable, et précise qu’avec l’accompagnement soutenu des pouvoirs publics et l’investissement du secteur privé, la Mauritanie pourrait couvrir ses besoins en blé comme c’est presque le cas aujourd’hui avec le riz.

    « Les exigences en terre et en eau sont favorables, estime-t-il. Le blé, c’est moins contraignant que la culture de riz, moins coûteux en termes d'eau, c'est nouveau, il n'y a pas beaucoup de maladies... L’État a fourni un appui aux investisseurs. La stratégie de l’État à l’époque privilégiait le riz, je pense que maintenant, il s’engage pour cette culture et je pense qu'il va continuer ou augmenter l’appui. Car on a besoin de ces céréales. »

    Un investissement nécessaire

    Le délégué régional précise que pour mener à bien cette expérience, l’État mauritanien a multiplié les aides : à travers la fourniture d’engrais, le désenclavement de la zone, la protection des cultures ou encore l’électrification des zones de production. « Un investissement nécessaire et stratégique pour l’approvisionnement du pays », selon Isselmou Ould Mohamed Taleb, économiste et statisticien qui rappelle le contexte international, notamment depuis l’expiration en juillet dernier de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes. Selon la dernière note trimestrielle de 2023, la Mauritanie y importait 1/5e de son blé.

    Le défi de la rentabilité

    L’économiste Isselmou Ould Mohamed Taleb précise aussi que cette nouvelle culture est un pari : « Le blé est certes une denrée stratégique pour la Mauritanie, explique-t-il, on prend moins de risques avec les évènements internationaux. Mais le riz était pendant de nombreuses années en Mauritanie subventionné, les intrants aussi. Est-ce que cultiver du blé va être aussi rentable que cultiver du riz ? Le prix du blé est nettement plus bas que le prix du riz sur les marchés et il y a aussi la concurrence du blé extérieur. »

    Il espère par ailleurs que cette volonté de cultiver du blé perdura malgré les défis : « Il faudra beaucoup de temps pour d’abord avoir une main-d’œuvre qualifiée. Il y a aussi ceux qui sont propriétaires fonciers, qui n’ont pas les moyens de mettre en valeur et en plus, il faudra s’assurer que le marché sera un marché avec un pouvoir d’achat suffisant. Mais ça pourrait marcher. »

    Selon les données de la FAO, la Mauritanie a importé plus de 75 000 tonnes de blé d’une valeur de 322 millions de dollars sur le marché international en 2022.

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  • Maroc: déployer le numérique dans l’agriculture via un réseau de fermes digitales
    May 7 2024

    Au Maroc, se tenait récemment le Salon international de l’agriculture de Meknès. Le secteur agricole est central pour l'économie du Royaume. Il représente un peu plus de 13% du PIB et fait l’objet d’une attention accrue de l’État. Pour entretenir le domaine agricole et l’améliorer, les solutions numériques sont encouragées et encadrées par un pôle digital, créé par le ministère de l’Agriculture.

    De notre envoyée spéciale à Meknès, Nadia Ben Mahfoudh

    Le nouveau pôle digital rassemble des acteurs du privé et du public, autour d’un même objectif : intégrer le digital à l’agriculture. « Autour de la table, nous avons les établissements de recherche et de formation, les établissements "métiers" du ministère, le Conseil agricole, la sécurité alimentaire, les zones oasiennes, l'arganier, l'assurance et le foncier », détaille la directrice de ce pôle, Loubna El Mansouri.

    Tous ces acteurs travaillent sur un premier projet commun, celui des réseaux de fermes digitales du Maroc, lancé il y a quelques jours (en avril 2024) lors du Salon International de l’Agriculture du Maroc de Meknès. L’objectif est de changer la pratique agricole grâce au digital. « Nous croyons beaucoup à ce mécanisme qui va servir à vulgariser la digitalisation et la faire sortir des laboratoires, des start-ups, et la mettre à disposition dans l'actif de l'agriculteur, souligne Loubna El Mansouri. Nous voulons être ensemble, depuis l'idée qui normalement doit venir de l'agriculteur jusqu'à la consommation de la technologie. »

    Khalid Hanafi fait partie des agriculteurs qui ont déjà contribué à cette démarche avec une idée innovante. Il est ingénieur en télécommunication et producteur de pommes et de poires depuis 2013.

    Un logiciel pour mieux conserver les fruits

    Tout est parti du constat de l'impossibilité de conserver l’ensemble de sa récolte en bon état. « 80% des frigos sont des frigos qui ne contrôlent que la température et l'humidité, explique-t-il. Alors qu’il y a un troisième paramètre très important : l'éthylène. Lorsqu'on fait la cueillette de la pomme et de la poire, elles produisent de l'éthylène. Si ce gaz est toujours confiné, il accélère le processus de maturation et il détériore le produit stocké. » Khalid Hanafi a donc cherché une solution pour préserver sa récolte stockée. Il a développé un logiciel relié à de simples détecteurs d’humidité, de température et surtout d’éthylène à installer dans les réfrigérateurs. « On a développé une solution qui va mesurer la concentration de l'éthylène à l'intérieur de la chambre froide. Une fois qu'on détecte qu'il dépasse un seuil, le système va nettoyer cet éthylène sans ouvrir les portes, sans que la chambre froide soit en contact avec l’extérieur », explique-t-il.

    Le tout coûte 20 000 dirhams, soit environ 2 000 euros et permet d’éviter les 15% de pertes que génère un réfrigérateur non équipé. L’agriculteur est prêt à commercialiser cette solution digitale. Il est en discussion avec le ministère de l’Agriculture pour mettre en place des subventions qui permettront d’encourager les agriculteurs et les frigoristes à intégrer ce système dans leur activité.

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