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Chronique des matières premières

By: RFI
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  • Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

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Episodes
  • Les engrais russes bon marché mettent en difficulté les producteurs européens
    Jul 4 2024

    Avec tout le gaz dont elle dispose, la Russie est presque imbattable sur le marché des engrais. Les industriels qui les fabriquent en Europe craignent pour leur activité et tirent la sonnette d’alarme.

    C’est un bras de fer qui pourrait encore durer longtemps. D’un côté, la Russie qui fabrique des engrais azotés à bas prix grâce à ses propres réserves de gaz ; de l’autre, des producteurs européens qui rêvent d’une taxe sur les engrais importés qui leur permettrait de relever leurs prix.

    Au cœur du problème, il y a le prix du gaz, qui constitue 70 à 80 % des coûts de fonctionnement d'une entreprise d'engrais. Au plus fort de la crise énergétique de 2022, plusieurs usines ont cessé de fonctionner. La production d'ammoniac a par exemple chuté de 70 % avant de remonter.

    L'Europe accro aux engrais russes ?

    Pour répondre à la demande dans cette période compliquée, les importations ont logiquement augmenté, en particulier celles provenant de Russie. Selon Yara International, le géant européen des engrais, « les importations d’urée russe en Europe ont atteint un niveau record la saison dernière. Elles représentaient, en ce début d'année, près d’un tiers des importations totales d’urée de l’UE. »

    À ce rythme-là, l'Europe se dirige tout droit vers une nouvelle dépendance à l’égard de la Russie. C'est ce qu'affirme Fertilizers Europe. Le groupe de pression européen dit s'inquiéter pour la sécurité alimentaire.

    Rapport de force

    Le plus grand producteur d’ammoniac en Allemagne, SKW Piesteritz, décrit une Europe inondée d’engrais russe dans une interview donnée au Financial Times.

    Le scénario du pire, c'est le déclin de la filière européenne, préviennent les industriels. Ils réclament l'aide des politiques. Ces mêmes politiques qui laissent entrer les engrais russes pour atténuer les charges des agriculteurs européens : imposer des taxes à l’importation, cela ferait remonter les prix alors qu'ils ont maintenant baissé et qu'ils sont revenus à des niveaux d'avant-guerre, c'est le cas de l'urée notamment.

    « On voit mal comment les industriels pourraient obtenir satisfaction rapidement », résume un négociant en engrais, qui voit difficilement l’Europe céder sur le sujet.

    À lire aussiFrance: les importations d’engrais russes en forte hausse

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  • Le géant russe du diamant Alrosa mise à nouveau sur l'exploitation d'or
    Jul 3 2024

    Le producteur de diamant russe Alrosa vient d'acheter un gisement d'or dans l'Extrême-Orient russe, jusque-là propriété de la société Polyus. Cette acquisition n'a rien d'étonnant pour le minier sous sanctions occidentales.

    Les investissements ne se font jamais à la légère. Et encore moins quand on est une société sous sanction, qui a vu son bénéfice net chuter de 15 % en 2023.

    Le cœur de métier d'Alrosa, c'est le diamant, mais un diamant qui a perdu de son éclat : après les États-Unis en 2022, les pays du G7 ont uni leur voix pour interdire, à compter du 1er janvier, l'importation des pierres en provenance de Russie, celles destinées à un usage industriel exceptées. Depuis le mois de mars, les diamants russes vendus par des pays tiers, comme l'Inde - numéro 1 du polissage -, sont également bannis. Des mesures qui devraient logiquement faire chuter un peu plus le bénéfice de l'entreprise en 2024.

    Objectif : 3,3 de tonnes en 2030

    Dans ce contexte, l'annonce de l'acquisition d'un nouveau gisement situé dans l'Extrême-Orient russe (région de Magadan) n'a rien d'anodin. Il s'agit d'abord pour Alrosa de relancer sa stratégie de diversification. Le géant du diamant a déjà investi par le passé dans le secteur avant de s'en désintéresser ces dernières années.

    Sa production actuelle est de 180 kilos d'or, mais pourrait atteindre 3,3 tonnes par an, avec le rachat du site jusque-là propriété de la société russe Polyus.

    Économiquement, le contexte est porteur : les prix du diamant ont fortement reculé depuis deux ans, alors que ceux de l'or ont flambé, explique un industriel du secteur. Le marché de l'or est réputé plus liquide que le diamant : les transactions y sont plus faciles, moins coûteuses et donc plus nombreuses. Le patron d'Alrosa, Pavel Marinychev, n'a pas caché qu'en élargissant son portefeuille, il cherchait à « accroitre la stabilité financière à long terme » de son entreprise.

    Il ne faut pas oublier par ailleurs qu'Alrosa possède une ligne de bijoux : produire plus lui permettra d'augmenter son approvisionnement direct.

    Un investissement « raisonné »

    « C'est une opération raisonnée » résume un industriel du secteur, car Alrosa a l'expérience nécessaire et l'investissement consenti n'est pas énorme à ce stade - 276 millions de dollars en plus du rachat du gisement dont le montant n'a pas été dévoilé. D'autant que cet investissement a été facilité par l'injection de liquidité par le Gokhran, une institution qui dépend du ministère des Finances de Russie : pour remettre le groupe à flot, l'État rachète depuis le début de l'année une partie des diamants d'Alrosa.

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  • Huile d'olive: les prix exorbitants pourraient continuer jusqu'en 2025
    Jul 2 2024

    Depuis deux ans, la baisse inédite de la production d'olives dans le bassin méditerranéen a fait flamber les prix de l'huile. Même si la prochaine récolte s'annonce meilleure, il est peu probable que cela change la donne pour les consommateurs.

    Après deux années de sècheresse, les prix de l'huile d'olive ont atteint un niveau exorbitant : plus de 8 euros le kilo en vrac, pour le prix de référence en Espagne, le premier exportateur mondial. Cela se traduit par des huiles extra-vierges vendues entre 10 et 15 euros le litre.

    La dernière production (2023/2024) n'a pas permis d'apporter de répit sur le marché : elle pourrait baisser encore de 100 000 tonnes, pour atteindre 2,41 millions de tonnes, selon les données transmises à ce stade par les 45 États membres du Conseil oléicole international. Le chiffre sera confirmé cet automne, lors de la prochaine réunion des experts du COI.

    Échanges commerciaux a minima

    Ces deux années douloureuses pour la filière ont réduit les stocks à un niveau historiquement bas. Même si la prochaine récolte 2024/2025 remontait et s'annonçait non pas « faible », mais « moyenne » comme certains le prédisent déjà, il y a peu d'espoir de revenir aux prix de 2022, selon Abdellatif Ghedira, l'ancien patron de l'Organisation. Une fraction de la production devra en effet réalimenter les stocks, et ne sera donc pas mise sur le marché.

    Cette mauvaise passe pour le secteur de l'huile d'olive, se traduit dans les échanges commerciaux : ils sont aujourd'hui minimes, comme l'attestent les différentes plateformes d'indicateurs de prix et de volumes vendus. Les transformateurs, qui mettent l'huile en bouteille, ont sécurisé leurs achats durant les trois premiers mois de l'année. Ceux qui n'ont pas passé commande devront attendre l'automne.

    Adaptation au changement climatique

    Lors du premier Congrès mondial de l'huile d'olive qui s'est tenu à Madrid la semaine dernière, les acteurs de la filière ont échangé sur les scénarios de plus en plus complexes qu'ils vont devoir affronter en raison du changement climatique, d'autant que le bassin méditerranéen est une région, qui se réchauffe 20 % plus vite que la moyenne, selon le Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de l'ONU (Giec).

    Les agriculteurs misent notamment sur de nouveaux modèles d'irrigation, comme les systèmes de goutte-à-goutte, explique Abdellatif Ghedira, l'ancien patron du Conseil oléicole international. Certains migrent vers des régions plus arrosées, ou choisissent d'autres variétés dans les zones à très faible pluviométrie.

    Une culture qui séduit de plus en plus

    L'évolution des prix de ces deux dernières années ne devrait qu'inciter un peu plus les petits pays producteurs à agrandir leurs surfaces plantées : c'est le cas de l'Arabie saoudite, la Géorgie, ou encore la Chine où la culture de l'olive se consolide, avec, par endroits, de très bons résultats en termes de qualité.

    D'autres pays se sont fixés des objectifs chiffrés et ambitieux : un million d'arbres pour la Libye, 120 millions pour l'Égypte. Mais en attendant, c'est toujours l'Europe qui assure 60 % de la production, et qui détient la clé des prix.

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