• Européen de la semaine

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Européen de la semaine

By: RFI
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  • Chaque semaine, la rédaction Europe de RFI, fait le portrait d’un Européen qui est au cœur de l’actualité. Un portrait qui permet de découvrir les acteurs du monde dans lequel nous vivons et d’éclairer les évènements que nous commentons et dont nous témoignons dans les journaux de RFI.

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Episodes
  • Kaja Kallas, la «dame de fer» de l’Estonie à la tête de la diplomatie européenne
    Jul 6 2024
    C’est elle qui a été choisie pour incarner la diplomatie européenne : Kaja Kallas doit succéder à l’espagnol Josep Borrell pour devenir la Haute représentante de l’Union européenne. Agée de 47 ans, l’ancienne avocate dirige l’Estonie depuis 2021 mais elle s’est fait connaitre sur la scène internationale à partir de février 2022, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Dans les semaines qui suivent le déclenchement du conflit, Kaja Kallas acquiert une stature et une renommée qui vont bien au-delà de la place démographique et économique de l’Estonie. En consacrant 30 % du budget de la défense de son pays à l’aide militaire à l’Ukraine – aucun pays européen n’en fait autant, et en défendant à chaque occasion une ligne très claire : il faut soutenir l’Ukraine coûte que coûte et ne rien céder à la Russie. « Elle s'est montrée très courageuse en mettant l'accent sur les choses importantes », pointe Margaret Seselgyte, directrice de l’Institut de relations internationales de l’Université de Vilnius. « Elle a parlé de l'aide à l'Ukraine mais aussi du gel des avoirs russes malgré l'absence de consensus à ce sujet. Elle a donc fait preuve de créativité et d'une position très ferme en ce qui concerne la guerre en Ukraine. »À lire aussiL'Estonienne Kaja Kallas, résolument anti-Poutine, à la tête de la diplomatie européenneUne position très ferme qui s’explique par la situation géographique de l’Estonie, coincée entre la mer Baltique et la Russie, mais aussi par l’histoire familiale de Kaja Kallas. Aujourd’hui âgée de 47 ans, la dirigeante estonienne est née sous l’URSS mais n’a que des souvenirs d’enfance de cette époque. En revanche, son arrière-grand-père a participé à la première indépendance du pays en 1920. Et, après la Seconde guerre mondiale, plusieurs membres de sa famille sont déportés par le pouvoir soviétique – ce que Kaja Kallas ne cesse de rappeler lorsqu’elle parle de « l’occupation russe » de son pays. « Ma mère, déportée en Sibérie alors qu’elle était bébé, a souffert des crimes de guerre que la Russie a infligés à beaucoup trop de gens. En théorie, on parlait de paix, mais il s’agissait d’une paix selon les termes russes, c’est-à-dire des atrocités de masse, des répressions, de la colonisation. »Dans les pas de son pèreSa mère et sa grand-mère vont revenir de déportation au bout de dix ans. Et sa famille va de nouveau marquer l’histoire politique de l’Estonie : son père devient Premier ministre après la fin de l’URSS, puis commissaire européen durant une dizaine d’années. Kaja Kallas fait d’abord une carrière d’avocate, mais marche vite dans les pas de son père en devenant députée européenne pour le Parti de la Réforme, le parti libéral fondé par Siim Kallas en 1994. Elle devient Première ministre en 2021 et se fait donc très vite remarquer à l’international pour sa pugnacité…Paradoxalement, tandis que sa renommée ne cesse de croître sur la scène européenne, son étoile commence à pâlir en Estonie. Notamment en raison de difficultés économiques mais aussi d’un scandale retentissant lié à son mari. « Son mari avait des relations d’affaires avec la Russie, ce qui a suscité une controverse très grave, rappelle Margaret Seselgyte de l’Université de Vilnius. « D’un côté elle critiquait tous ces pays qui refusaient de sanctionner Moscou, et de l’autre elle n’était pas totalement transparente sur les affaires de son mari. Elle a prétendu qu’elle n’était pas au courant mais cela n’a pas suffi et il y a eu un très grand scandale politique en Estonie mais aussi dans toute la région balte car ici les gens sont très sensibles à tout ce qui touche à la Russie. »Une victoire pour les pays de l’EstMais ces difficultés n’entament en rien son crédit sur la scène européenne – et son nom s’impose tout naturellement pour succéder à Josep Borrel. Kaja Kallas convoite un temps le poste de secrétaire général de l'Otan, mais renonce pour laisser la place au Néerlandais Mark Rutte, et se concentre alors sur le poste de Haut représentant de l'UE. À son expérience diplomatique et politique, à son incontestable expertise sur le dossier ukrainien, s’ajoutent des qualités personnelles : Kaja Kallas parle non seulement le russe et l’estonien, mais elle est à l’aise également en français et en anglais. Seule interrogation : sera-t-elle capable de s’occuper d’autres dossiers que celui de l’Ukraine ? « La politique étrangère de l'Union européenne va au-delà de l'Ukraine et des sanctions contre la Russie », relève Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors. « Et donc, effectivement, certains peuvent se demander si, vis à vis de la Méditerranée, du Maghreb, ou des crises en Afrique, elle aura autant de dynamisme pour ...
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  • Royaume-Uni: Keir Starmer, l’artisan du recentrage travailliste aux portes du pouvoir
    Jun 29 2024
    Il dirige le Labour depuis 2020 et a choisi de recentrer le programme et le discours du Parti travailliste britannique. Stratégie payante pour Keir Starmer qui devrait, sauf coup de théâtre, remporter les élections anticipées organisées au Royaume-Uni, le 4 juillet prochain. Tous les instituts de sondages lui accordent une très large avance face aux conservateurs de Rishi Sunak, pour lesquels ces élections anticipées s’annoncent désastreuses. Une avance que Keir Starmer essaie à tout prix de conserver en restant d’une très grande prudence durant les derniers jours de campagne.C’est la stratégie que la presse britannique décrit comme celle du « vase Ming » : porter un vase précieux sur un parquet ciré en essayant d’éviter tout faux pas... Avec ses cheveux poivre et sel, sa coiffure sage et son air quelque peu coincé, Keir Starmer est l’homme idéal pour jouer ce rôle de candidat sérieux bien qu’un peu falot. Peu charismatique, travailleur, et pas vraiment du genre à plaisanter, il est l’antithèse de Boris Johnson, l’ancien Premier ministre conservateur.Cet ancien avocat de 61 ans, fan de football et père de deux enfants, est issu d’un milieu modeste, ce qui a forgé en partie son caractère et ses convictions. « Son père était un ouvrier qualifié, un homme très compétent, mais dans son village du Surrey, une région plutôt chic, je pense que les gens [le] méprisaient », raconte le journaliste britannique Tom Baldwin, auteur de Keir Starmer : the biography (non traduit). « Il travaillait dans une usine, et cette sorte de snobisme est quelque chose dont Keir Starmer a souffert, et qu’il porte encore aujourd'hui. Il est donc le premier dirigeant travailliste depuis très longtemps à parler de classe sociale et de mépris social. Il en fait une question de respect pour les travailleurs ordinaires et cela constitue une grande partie de son langage aujourd'hui. »Après des études brillantes, Keir Starmer choisit de devenir avocat et se spécialise dans la défense des droits de l’homme, avant de devenir procureur général d’Angleterre et du Pays de Galles à la fin des années 2010.En 2015, il se lance en politique et devient député pour le parti travailliste. Quatre ans plus tard, le Labour de Jeremy Corbin est sèchement battu dans les urnes : Keir Starmer prend la tête du parti et replace au centre de l’échiquier une formation qui semblait alors incapable de revenir aux affaires. « Il a d'abord écarté un certain nombre de proches de Jeremy Corbyn qui étaient encore dans les instances du parti, rappelle Pauline Schnapper, professeure à la Sorbonne Nouvelle et spécialiste du Royaume-Uni. Il a donc exclu Corbyn lui-même, et a recentré les éléments de politique qui étaient les plus impopulaires chez lui, notamment tous les sujets de politique étrangère sur lesquels Corbyn était clairement en dehors du consensus britannique général, que ce soit sur la Russie, sur les États-Unis, sur l'Ukraine. »« Purge » chez les travaillistes« Une purge » au sein du Parti travailliste qui permet également à Keir Starmer de lutter contre les accusations d’antisémitisme formulées à l’époque contre le Labour.Le nouveau dirigeant travailliste complète ce recentrage par un volet économique, en renonçant notamment au programme de nationalisations défendu par Jeremy Corbyn. À l’image du New Labour de Tony Blair dans les années 1990, le Parti travailliste façonné par Keir Starmer se veut « business friendly » et donc proche des entrepreneurs. « C'est un programme prudent pour deux principales raisons, décrypte Pauline Schnapper. Il y a une raison électorale qui consiste à ne pas faire peur aux électeurs et notamment à ceux qui avaient voté conservateur. Et comme c'est une tactique qui pour l'instant semble très bien marcher, il n'y a pas de raison de la modifier. Il y a aussi que la situation économique actuelle est tellement mauvaise que les travaillistes font attention de ne pas faire miroiter des dépenses inconsidérées. Les caisses sont vides et c'est la raison pour laquelle Keir Starmer insiste sur la nécessité de faire tout ce qu'il faut pour que la croissance reparte et que, du coup, les rentrées fiscales soient plus importantes. »À l’approche des élections, Keir Starmer profite d'un contexte politique très favorable avec l'effondrement du Parti conservateur. Mais, aux yeux du journaliste Tom Baldwin, il a eu aussi le mérite de définir une stratégie et de s'y tenir. « Ce n’est pas une mince affaire de garder le cap sans se prendre les pieds dans le tapis, et c’est difficile d’être perçu comme quelqu’un de solide ! Ce n’est peut-être pas spectaculaire, mais c’est une vertu sous-estimée en politique. » Keir Starmer l’a répété durant la campagne : il est candidat pour être Premier ministre et « pas directeur de cirque ». Message adressé ...
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  • Rishi Sunak, le «fossoyeur» des Tories
    Jun 22 2024
    Il pourrait être celui qui va tourner la page de 14 ans d’hégémonie des conservateurs au Royaume-Uni. Le Premier ministre britannique a fait un pari très risqué en appelant à des élections le 4 juillet prochain. Rishi Sunak joue gros ! Les sondages donnent la gauche largement en tête. Alors pourquoi mettre son mandat en jeu maintenant alors que l’opinion est contre lui ? « Peut-être que Rishi Sunak a vu une fenêtre de tir avec de bonnes nouvelles économiques et le début des déportations de migrants au Rwanda », estime Simon Usherwood, professeur en politique et relations internationales à The Open University près de Londres. « Et tout cela l’a poussé, je pense à tenter sa chance même si la situation paraît désespérée. » Une campagne calamiteuseRishi Sunak comptait sur son bilan pour une opération éclair. « Je peux comprendre que les gens soient frustrés… », assurait le Premier ministre dans une interview, il y a quelques semaines. « Bien sûr qu’on n’a pas tout bien fait. Aucun gouvernement ne l’a fait et je sais que ça reste difficile pour beaucoup de personnes. Je suis à ce poste depuis 18 mois et je pense que particulièrement sur le terrain économique, les gens peuvent constater que l’inflation est revenue à la normale, que l’économie se porte bien et que les salaires augmentent. C’est pour ça que nous avons des élections maintenant. » C’est raté. Sa campagne est un vrai chemin de croix. Des sondages calamiteux, la concurrence directe du candidat anti-immigration Nigel Farage, sans compter sa grosse bourde lors des commémorations du débarquement en France. Rishi Sunak a quitté les cérémonies avant la fin.Désamour avec la population Les enquêtes d’opinion sont cruelles : pour deux tiers des Britanniques, Rishi Sunak est un mauvais Premier ministre. À son arrivée à Downing Street, certains espéraient pourtant qu’il apporterait un vent nouveau chez les Tories : fils d’immigrés indiens devenus millionnaires, hindoue, ancien étudiant à Stanford aux États-Unis avant d’être banquier. Aurélien Antoine, professeur des universités, voit plusieurs explications à ce désamour : « Rishi Sunak paie déjà les conséquences des politiques passées qui n’ont pas donné de résultats. C’est celles de Boris Johnson ou encore le fiasco du passage éclair au 10, Downing Street de Liz Truss », développe le directeur de l’Observatoire du Brexit. « Lui-même a fait un certain nombre d’erreurs majeures. Tout dernièrement, par exemple, l’idée du retour de la conscription pour les jeunes à partir de 18 ans a été très mal vécue. Ou encore cette image de millionnaire. Du plus mauvais effet dans un Royaume-Uni qui souffre. » L’objectif aujourd’hui pour les Tories, ce n’est plus de gagner les élections, mais de limiter la casse.Quel avenir pour Rishi Sunak ?Au lendemain de la débâcle annoncée du 4 juillet, certaines mauvaises langues laissent entendre qu’il pourrait s’exiler en Californie. Rishi Sunak y a travaillé, il a une Carte verte et une belle maison à plus de 7 millions de dollars à Santa Monica. Mais à 44 ans, le conservateur assure qu’il veut rester au Parlement. Encore faut-il qu’il conserve son siège. « Il n’est pas garanti qu’il se maintienne dans sa circonscription du Yorkshire », prévient le chercheur Aurélien Antoine. « Au Royaume-Uni, depuis quelques décennies, on n’aime pas trop les "losers", on les voit plus trop réapparaître. Ce sera évidemment très compliqué, donc on le verra sans doute être intéressé par des emplois privés ou de conseils, comme ce fut le cas par exemple pour Tony Blair. Il se fera sans doute discret dans les prochaines années. »Succession chez les ToriesLes candidats pour reprendre la tête des Tories sont sortis du bois, l’ex-Première ministre Liz Truss ou bien encore la très droitière Suella Braverman. La succession a commencé. Le virage à droite toute du parti aussi. « Quel que soit celui ou celle qui va diriger le parti, une chose est claire : c’est que l’aile modérée des conservateurs va perdre du terrain », analyse Simon Usherwood. « Et donc ce sont les plus libéraux, ceux qui sont le plus à droite, qui vont donner le ton et devenir les futurs candidats ». Après 14 ans à la barre, les Tories sont rattrapés par l’usure du pouvoir et menacés par une concurrence toujours plus à droite.
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