Episodios

  • Côte d'Ivoire: un centre d'alphabétisation veut donner plus d'indépendance aux femmes d'Anoumabo
    Jul 20 2024
    Depuis bientôt 25 ans, l'Association internationale des femmes de Côte d'Ivoire (AIFCI) vient en aide aux femmes jeunes ou moins jeunes déscolarisées qui ne maîtrisent pas la lecture, l'écriture ou le calcul. Un centre gratuit, tenu par des bénévoles qui donnent une deuxième chance aux femmes du quartier populaire d'Anoumabo. Dans le quartier populaire d’Anoumabo, au centre d'alphabétisation de l'AIFCI, l'activité bat son plein. Elles sont des dizaines de femmes, jeunes filles et mamans plus âgées qui répètent ensemble les leçons des professeurs et des animateurs bénévoles. Bema Kamagate explique son travail en tant que professeur bénévole de CP2 « On va permettre à ces dames de mieux garder ce qu'elles ont appris au CP1. En plus, nous allons leur ajouter des notions de conjugaison, de grammaire, de vocabulaire afin de préparer ces dames à mieux cerner la classe d'après ». Quand on lui fait remarquer qu’il y a une grande différence d’âge - entre certaines filles et des dames qui pourraient être leur mère -, le professeur bénévole répond avec un peu de fierté et beaucoup de tendresse pour ses élèves : « En Côte d'Ivoire, on a beaucoup de jeunes, souvent qui sont déscolarisés. Il y en a aussi qui n'ont pas eu la chance d'aller à l'école. Donc ici, nous donnons d'abord la chance aux plus âgés. Il faut dire que vraiment, elles sont volontaires, il faut le dire ! Pour nous, c'est aussi un plaisir de donner une partie de nous-mêmes. Parce que, être ici en tant qu'enseignant, c'est d'abord donner une partie de soi parce que comme on le dit : l'école, c'est la lumière ! ». Véronique est originaire de Bondoukou. Débarquée à Abidjan très jeune, elle a raté plein d'opportunités d'emploi, faute de savoir lire et écrire. Aujourd'hui, à 36 ans, elle reprend le chemin de l'école et du tableau noir. « À l’âge de 10 ans, j’ai cherché l’argent. Mais maintenant, j'ai compris que l'école, c'était important. Je prenais des cours du soir dans une autre école, mais là-bas, je payais cher, donc c'est une sœur qui m'a parlé d'ici. En plus, c'est gratuit. J'ai compris que quand tu ne sais pas lire ou écrire, c'est un peu comme quand tu es aveugle. Tu es là, tu vois, mais tu es aveugle. Donc savoir lire, écrire, c'est très important », conclut Véronique.« Quand tu ne sais pas lire ou écrire, c'est un peu comme quand tu es aveugle »Rebecca Ozé qui l’écoute, elle, a débarqué un peu par hasard au centre d'enseignement pour fuir la maltraitance de ses parents. D'abord apprenante, Rebecca est devenue enseignante bénévole. Elle nous décrit l’importance de l’existence de tels centres pour les femmes déscolarisées. « Ici, c'est vraiment le centre de l'espoir. C'est une deuxième chance qu'on vous donne parce que moi, étant déscolarisé, c'était une deuxième chance qu'ils m'ont donné de pouvoir m’en sortir ». « Quand on ne sait pas lire et écrire, on est "handicap" dans la société pour pouvoir travailler. Ces dames qui viennent ici, ce sont des commerçantes et même au marché, elles ont besoin de savoir lire, écrire et de savoir compter parce que, très souvent, elles se trompent dans leurs calculs de monnaie. Le fait de venir apprendre ici à lire, à compter, c'est vraiment très bénéfique pour elles ! ». « Ici, c'est vraiment le centre de l'espoir »Grâce à ces centres d’enseignements bénévoles et aussi certaines opérations comme « Alphatic » portées par l'Unesco, qui forment des femmes par le biais d'applications sur smartphone, la maîtrise de l'écriture et de la lecture progresse en Côte d'Ivoire. Et son corollaire : la pauvreté des femmes régresse même si elle reste trop importante.Yves Marius sagou, chargé d'alphabétisation à l'Unesco en Côte d'Ivoire le constate chaque année dans ses études. « Quand vous regardez la carte la pauvreté en Côte d'Ivoire et que vous la comparez à la carte de l'analphabétisme, vous voyez que c'est pratiquement pareil et cela est lié au fait que les gens n'ont pas reçu l'éducation qu'il leur fallait depuis l'enfance. Ils sont donc restés dans la pauvreté et la précarité », déplore-t-il. L'analphabétisme chez les femmes diminue en Côte d'Ivoire, il est passé de 71 % en 1998 à 53 % en 2021 selon l'Unesco. Le travail d'éducation et des centres d'alphabétisation comme celui d’Anoumabo ont encore un peu de chemin à faire.
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  • Api Afrique rend les femmes et mères sénégalaises plus heureuses
    Jul 13 2024
    Api Afrique, est une PME sénégalaise qui depuis 2010 fabrique des couches-culottes et des serviettes hygiéniques recyclables. Grace à leur invention trois problèmes sont résolus : l'hygiène des enfants et des femmes, le respect de l'environnement et le pouvoir d'achat, parfois faible, des mamans. En 2010, Marina Gning, à la naissance de ses enfants, s'interroge sur l’usage des couches-culottes puis des serviettes hygiéniques pour ses filles... Des produits chers, quasi-impossibles à recycler dans le pays. Mais sur place, il y a du coton, il y a du wax et surtout il y a plein d'idées !Avec son mari, Abdoulaye, ils vont donc lancer une gamme de produits « made in Sénégal » qui réunit trois critères essentiels à leurs yeux. « C'est vrai que nous, nos motivations pour créer Api Afrique, c'était vraiment participer à la réduction des déchets, créer des emplois décents pour les femmes au Sénégal et participer aussi à préserver la santé ».Fabriqués dans leur atelier de Ngaparou, qui est passé de quatre à trente employés en dix ans, les protections hygiéniques d'Api Afrique sont réutilisables. De plus, leur usage répond à plusieurs problématiques au Sénégal comme l'explique Marina Gning.« Il y a le ' quand dira-t-on ' ! Est-ce que la fille est enceinte ? Est-ce qu’elle n’est pas enceinte ? Est-ce qu'elle a des relations hors-mariage ou pas ? Et il y a aussi tout le mysticisme. On y pense rarement mais, en fait, le sang des règles a des pouvoirs. En tout cas on ne veut pas que des gens qui nous veulent du mal puissent trouver notre sang des règles. C'est pour cela que les filles vont laver à fond la serviette jetable avant de la jeter pour que personne ne puisse utiliser le sang des règles, pour faire de la magie avec… En fait, le problème des couches et des serviettes hygiéniques, c'est que c'est un besoin absolu. Ce n'est pas une option. On ne peut pas décider d'en avoir besoin ou pas. Et ce sont des produits en version jetable qui sont du consommable donc ils sont à racheter tout le temps. Donc, effectivement, ça représente un poids considérable sur les budgets des jeunes filles, des femmes et des familles avec les bébés et en plus, cela crée des problèmes de pollution dans un pays où il n’y a pas vraiment de solution de gestion des déchets. ».Les serviettes hygiéniques ne sont pas une optionLe site internet de la marque propose des tutoriels en français et en wolof pour les usagers.Kiné Riquet est une cliente sénégalaise convaincue de l'utilité d'un tel produit recyclable sur le marché sénégalais.« Complètement ! Moi je pense que c'est juste qu’il faut communiquer un peu plus. Que les Sénégalais soient plus au courant de l'existence de ces produits qui sont à disposition et à des prix qui restent quand même abordables. Parce que, quand on calcule le coût des paquets tous les mois, tout au long de l'année, moi je pense que ça, ça reste quand même très intéressant !». 8 000 protections périodiques dans une vie de femmeDans sa vie, une femme utilisera en moyenne 8 000 protections périodiques, ce qui donnera lieu à une tonne de déchets. Les serviettes hygiéniques recyclables sont donc une idée louable et à développer, selon le gynécologue Abdoulaye Diop.« Le gros intérêt, c'est d'abord un intérêt écologique. Je vous laisse imaginer les milliers de tonnes de serviettes hygiéniques de retour dans la nature après utilisation. Utiliser des services recyclables permet justement d'économiser des centaines de tonnes de serviettes hygiéniques qui vont se balader dans la nature.Le deuxième intérêt, c'est évidemment l'intérêt médical. On sait que ces serviettes réutilisables, les produits qui sont utilisés avec lesquels on les fabrique, créent beaucoup moins d'effets secondaires tels que certaines démangeaisons, certaines irritations, certaines infections que les femmes peuvent avoir en utilisant des serviettes jetables. Malheureusement. Et puis, il y a un aspect que l'on ignore souvent : c'est le coût que représentent ces serviettes pour les femmes qui ont leurs règles. Et qui sont parfois amenés à utiliser des produits pas vraiment conformes.C’est ce que nous appelons la précarité menstruelle. Surtout dans le milieu rural, les jeunes filles ont des difficultés à avoir des serviettes hygiéniques de bonne qualité et cela crée des problèmes médicaux. Et donc les serviettes hygiéniques recyclables viennent un peu répondre à ça et apportent une alternative aussi bien écologique, médicale que durable dans le temps. ».Différentes études estiment à 2 500,00€ (1 600 000 francs CFA) le coût total de l'usage des serviettes hygiéniques dans la vie d’une femme.Le prix de serviette réutilisable en coton revient, lui, à 450 € (295 000 francs CFA) pour la même période, soit presque six fois moins.
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  • Rwanda: la success-story de Gérard Sina, patron d’une des plus grandes firmes du pays
    Mar 14 2020

    Au Rwanda, on raffole de l’Akabanga. Cette huile pimentée très populaire a été inventée et lancée sur le marché au début des années 2000 par le célèbre homme d’affaires Gérard Sina. Vingt ans plus tard, l’Akabanga, ou « petit secret » en Kinyarwanda, la langue nationale, est présent sur presque toutes les tables rwandaises, et exporté dans la région et jusqu’en Europe.

    Nyirangarama, à 45 kilomètres de Kigali. C’est ici que les voyageurs en route pour le nord du Rwanda ont l’habitude de faire une pause. Abdu Hakizimana s’est arrêté pour acheter des brochettes. il les arrose abondamment d’Akabanga.
    « J’en mets beaucoup parce que ça me donne de l’appétit. Moi et ma famille, on en consomme une bouteille par semaine. Je ne peux pas manger un plat s’il n’y a pas d’Akabanga dessus. »

    Ici à Nyirangarama, Abdu est dans la ville d’origine de cette célèbre huile pimentée. L’usine de production n’est qu’à quelques centaines de mètres. Il y a 20 ans, l’entreprise Urwibutso de Gérard Sina en produisait 100 litres par an, aujourd’hui plus de 10 000 litres sortent chaque année d’une ligne de production entièrement automatisée.

    Solange Tumuhawenimana, est une employée de l’usine.
    « D’abord le piment est lavé ici, puis la machine l’amène là et il est pressé, cuit, et le liquide qui en sort est directement mis en bouteille là avant d’être étiqueté et emballé pour la distribution. »

    Direction, le marché local, mais aussi international. L’année dernière l’entreprise assure avoir exporté pour 50 000 euros d’Akabanga, principalement dans la région, mais aussi en Europe.

    Et c’est la fierté de son inventeur, Gérard Sina.
    « Aujourd’hui, de nombreux pays connaissent l’Akabanga. Et avec son nom en Kinyarwanda, c’est vraiment une marque nationale. Donc j’ai l’impression de contribuer pleinement à la politique “Made in Rwanda" du gouvernement. »

    Aujourd’hui, Gérard Sina est millionnaire, à la tête d’une des plus grandes firmes agro-industrielles du pays. Il produit également des jus, des beignets, du lait ou encore de la farine, principalement issus de l’agriculture locale et il s’est donné pour mission de transformer Nyirangarama, sa ville natale.

    « Le plus important, c’est l’état d’esprit. C’est de convaincre les gens de changer d’attitude envers l’avenir. C’est pour cela que j’ai créé une école, mais aussi une Église ici. Pour changer l’état d’esprit des gens et les sortir de la pauvreté. »

    Une politique aux accents paternalistes qui semble réussir à l’homme d’affaires. Ici, tout ou presque lui appartient. La station-service, les restaurants, la boulangerie, et même le petit musée, qui retrace l’ascension de ce self-made-man rwandais.

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  • Sénégal: Up'Neu le réseau social sénégalais
    Mar 7 2020

    Un réseau social made in Sénégal, où près de 10 millions d’habitants sont connectés à Internet ! Et cela, dans un environnement ultra concurrentiel, face à des géants comme Facebook, Twitter, YouTube, WhatsApp, Up’Neu mise sur l’oralité pour se démarquer.

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  • La Karenjy, la voiture made in Madagascar
    Feb 29 2020

    Elle fait partie des rares voitures construites sur le continent africain. À Madagascar, la Karenjy, fait la fierté des habitants de l'île. Avec son design singulier et rustique, ce 4x4 se rencontre de plus en plus dans les rues de la capitale, Antananarivo, ou sur les nombreuses routes délabrées du pays. Lors de la venue du pape en septembre, elle a même été choisie par le Vatican et adaptée en « papamobile ». Tous les ans, une trentaine de voitures sortent de l'unique usine automobile de la Grande île, à 400 kilomètres au sud de la capitale Antananarivo.

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  • Première édition du Mois de l’Histoire des Noirs en Afrique
    Feb 23 2020

    Le Mois de l’Histoire des Noirs existe aux États-Unis depuis 50 ans. Initialement organisé en février dans des universités par des Afro-américains, c’est devenu une célébration du rôle des Noirs dans l’histoire des États-Unis.

    Pour la première fois cette année, il y a eu un Mois de l’Histoire des Noirs en Afrique dans six pays à l’initiative d’Africa Mondo, une ONG bénino-canadienne. Une version avec un regard plus africain proposant durant tout février expositions, rencontres, conférences. Et le lancement d’une plateforme entrepreneuriale en ligne qui va recenser des entreprises ou des structures africaines et afro-descendantes qui veulent travailler ensemble.

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  • Bénin la production cinématographique a du potentiel
    Feb 15 2020

    Adu, c’est le titre d’un film espagnol, une superproduction tournée en grande partie au Bénin l’an dernier. Adu, c’est le nom du petit héros incarné par un Béninois de 6 ans qui crève l’écran. Le long-métrage a fait un carton à sa sortie fin janvier en Espagne. Jeudi soir 13 février, il y a eu une projection unique et exceptionnelle à Cotonou pour l’équipe locale du film et les autorités.

    Adu suscite un vif intérêt sur place et démontre que le Bénin, où la production cinématographique peine à exister, a du potentiel.

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  • Rwanda: Question Coffee tente de créer une culture du café dans le pays
    Feb 8 2020

    Au Rwanda, l’ONG Sustainable Growers tente de créer une culture locale du café. Introduit dans le pays par les Allemands au 19e siècle, le café est actuellement la première exportation du pays. Pourtant rares sont les Rwandais qui en boivent quotidiennement.

    Mais il y a 3 ans, l’organisation a ouvert Question Coffee à Kigali, un café qui tente d’inverser la tendance et de booster le marché local. Grâce à des partenariats avec des coopératives de caféicultrices et à un service basé sur l’excellence.

    « Je vais préparer du café noir, du café naturel… Avec le naturel, vous pouvez vous attendre à une saveur fruitée en fin de bouche. »

    Merci Nsengiyumva, 23 ans, est une « barista » L’équivalent d’une sommelière, mais pour le café. Elle a dû suivre plusieurs semaines de formation technique. Car à Question Coffee, le café est un art…

    « Si vous prenez un café qui a été bien travaillé, bien torréfié et que vous le préparez sans soin, vous pouvez gâcher tout son goût. Donc ici nous accordons de la valeur à toutes les étapes de la production. Vous voyez, c’est pour ça que j’utilise une balance, afin que mon café soit équilibré et parfait. »

    Café filtre, café à l’italienne ou french press, il y en a pour tous les goûts. En terrasse, des expatriés et des Rwandais sirotent leur tasse. Sur les étagères, des paquets de café produits par 72 coopératives de caféicultrices dans tout le pays. Adam McClain, directeur de Question Coffee : « Nous avons trois objectifs principaux : d’abord, booster la consommation locale de café au Rwanda, ensuite faire office d’agent de commercialisation et enfin, former les coopératives afin qu’elles comprennent où va leur café, qu’elles aient une meilleure connaissance du marché et qu’elles puissent travailler leur produit en fonction de ce marché. »

    Une centaine de kilomètres plus à l’est, la station de lavage de café de la coopérative Twongwere Umusaruro est à flanc de colline. Sa présidente, Agnès Nyinawumuntu, a été formée par Sustainable growers pour améliorer la qualité des grains. Avant elle vendait son café à des intermédiaires, aujourd’hui, sa vie a changé.

    « Maintenant, les caféiculteurs apportent les grains frais à la station de lavage et sont payés tout de suite. Et puis aujourd’hui nous savons comment préparer le café pour le gouter. Avant, quand on travaillait les grains avec des pierres, un kilo de café se vendait entre 50 et 70 francs rwandais. Mais maintenant nos grains frais non travaillés coûtent 220 francs rwandais le kilo. C’est plus d’argent pour moins de travail. »

    Aujourd’hui Question Coffee propose des ateliers aux touristes et vend son café aux hôtels de luxe de Kigali. En espérant que petit à petit, tous les Rwandais puissent profiter des saveurs de leur café.

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