• Le Monde, tel qu'il est…

  • Jul 6 2024
  • Length: 4 mins
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Le Monde, tel qu'il est…  By  cover art

Le Monde, tel qu'il est…

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  • En attendant les Jeux Olympiques, le football, pour encore une bonne semaine. La pelouse verte est un tel espace de vérité et de justice ! Bonnes vacances sportives… Depuis bientôt un mois, les amateurs de football ont droit à du beau spectacle, sur les pelouses d’Allemagne, où se déroule l’euro 2024. À neuf jours de la finale, dimanche 14 juillet, pourquoi donc insister plutôt sur la diversité dans la composition des sélections nationales ?Parce que le visage qu’offrent les équipes dit beaucoup de ce que le football apporte à chaque société, comme de leur histoire, et même de leur esprit d’ouverture. Un diplomate occidental aux Nations unies a eu, il y a quelques années, un échange violent avec Trevor Noah, célèbre humoriste de la télévision américaine, un Sud-Africain qui s’était permis de relever que la victoire de telle équipe européenne à la Coupe du monde de football était aussi la victoire de l’Afrique, parce que cette sélection comptait de nombreux joueurs d’origine africaine.Lorsque nous célébrons Jamal Musiala, Leroy Sané, Serge Gnabry, Nico Williams, Ansu Fati, Cody Gakpo, Ousmane Dembélé ou quelque autre star du ballon rond, nous ne célébrons pas que la Suisse, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la France. Nous célébrons aussi le Nigeria, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert, le Cameroun, la RD Congo, le Togo, le Mali... Chacun fera les tris qui l’intéressent. Mais le sport ne devrait pas souffrir des distinctions entre les sportifs et leur histoire personnelle.D’aucuns vous rétorqueront qu'il s'agit, là, de citoyenneté, et qu'il n’y a pas à se prévaloir de ses origines plus ou moins lointaines pour se distinguer…Il se trouve que l’histoire de chacun a ses complexités. Combiens d’admirateurs de l’international espagnol Nico Williams savent qu’à leur arrivée en Espagne, les parents ghanéens de celui-ci ont d’abord été emprisonnés, pour cause d’absence de papiers, avant d'obtenir l’asile ? Le futur footballeur, lui, était en gestation, dans le ventre de sa mère. On les aurait renvoyés au Rwanda où dans un quelconque centre de tri, dans le désert, que cet excellent footballeur nous aurait manqué, hier, tant il a fait trembler la défense allemande, durant la première mi-temps du match qui opposait sa patrie, l’Espagne, à la Nationalmannschaft.À lire aussiEuro 2024 : après les huitièmes, le bilan !Si le football est si plaisant à regarder, c’est parce que c’est un des rares milieux où l’on privilégie ce que valent les joueurs à l'endroit d’où ils viennent. Aucune histoire personnelle n’est banale.Nombre de leurs parents viennent des anciennes colonies. C'est donc le fruit de l’histoire. Pourquoi la réécrire ?De plus en plus de parents viennent de pays qui n’ont aucun lien historique ou colonial avec les nations dont leurs enfants portent le maillot. Un joueur d’origine nigériane, en Allemagne, n’est pas là parce que l’Allemagne a colonisé le Nigeria. Non, il est là parce que ses parents, un jour, ont choisi de s’installer en Allemagne, et que l’Allemagne les a accueillis. Qui remercier, sinon le peuple généreux qui a accueilli le père ?Il est exact qu'autrefois, la diversité dans les sélections se limitait à quelques ressortissants des anciennes colonies. Ainsi, recensait-on, dans l’équipe des Pays-Bas, nombre de joueurs originaires ou descendants de parents issus des îles que l’on appelait naguère les Antilles néerlandaises (Surinam, Aruba, etc.). L’Angleterre alignait, notamment, des joueurs venant pour la plupart de l’Empire britannique, du Commonwealth. C'est l'époque où Marius Trésor était pratiquement l'unique figure « black » de l’équipe de France. Dans l’équipe nationale belge, il y avait, comme encore parfois, aujourd'hui, des joueurs issus de pays comme la RDC, l'ex-Congo belge.Mais, ces dernières décennies, le lien historique a, presque partout, fait place à une tout autre diversité. Ils sont les enfants d’Africains établis dans les pays pour lesquels ils jouent, sans aucun rapport avec l’histoire coloniale. Parfois, ce sont des enfants de couples mixtes. Il arrive même que des jeunes enfants, nés dans un lointain pays d'Afrique, endossent le maillot (de la Suisse, par exemple), juste parce que leurs parents se sont établis dans la Confédération helvétique, après leur naissance. Tout cela fait un beau mélange, qui peut parfois déplaire, mais est aussi, souvent, merveilleux.À lire aussiEuro 2024: la France bat le Portugal aux tirs au but et rejoint l'Espagne en demi-finale
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