En 1920, Paul Deschanel, victime d'une dépression nerveuse, démissionne. Les parlementaires de droite réclament Millerand à l’Élysée. Il a le profil idéal : à la fois républicain, national et social. L'intéressé, lui, préfèrerait rester chef du gouvernement. Il accepte avec beaucoup de réticence mais il accepte : le voilà élu président de la République. C’est là que le drame, qui va conduire à sa démission forcée, commence. Lorsqu’il se présente à l’Élysée, en 1920, Alexandre Millerand est très clair : il ne veut pas se limiter à un rôle de représentation. Il veut exercer un rôle d'influence, de chef d'équipe même, au-dessus du chef du gouvernement et des ministres. C’est à prendre ou à laisser. Alors que va-t-il faire à l’Élysée, entre 1920 et 1924 ?

Dans ce nouvel épisode du Moment Histoire, Guillaume Perrault, rédacteur en chef au Figaro, vous raconte comment les députés ont forcé le président Millerand à démissionner en 1924.

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Juin 1924, les élections législatives viennent d'avoir lieu. Le cartel des gauches, une coalition qui regroupe radicaux et socialistes a gagné. Or, la nouvelle majorité de la chambre des députés veut forcer le président de la République à démissionner. Le chef de l'État, qui est sur la sellette, s'appelle Alexandre Millerand. Il a été élu par les parlementaires quatre ans plus tôt, en 1920. Sous la IIIème République, ce sont les députés et les sénateurs qui élisent le président. Qu'est-ce que radicaux et socialistes reprochent donc à Millerand ?

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Eté 1877. Le président de la République, Mac-Mahon, a dissous la Chambre des députés. La campagne des législatives passionne la France. Les esprits s'enflamment. Les fantômes de la Révolution se réveillent. Monarchistes et bonapartistes accusent les républicains de vouloir ressusciter la Convention nationale omnipotente de 1793, qui avait institué la Terreur. Le président du Conseil, Albert de Broglie, orléaniste, reproche aussi à Gambetta et aux radicaux de vouloir non pas réformer le pays, mais le façonner comme si c’était une pâte à modeler à leur disposition.

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