Les rendez-vous de Philopop  Por  arte de portada

Les rendez-vous de Philopop

De: Ouest Track Radio
  • Resumen

  • Les Rendez-vous de Philopop avec Didier Carsin
    Más Menos
activate_primeday_promo_in_buybox_DT
Episodios
  • Les Rendez-vous de Philopop - Le Temps
    Jun 16 2024

    Les Rendez-vous de PHILOPOP, émission du 16 juin 2024


    Le Temps


    Que le temps passe, c'est là un fait aussi évident que mystérieux qui est l'objet de la réflexion du philosophe H. Bergson (1859- 1941) tout au long de son oeuvre. En quoi consiste ce passage? Pour le comprendre, nous lirons surtout le 2ème chapitre de son 1er grand ouvrage, Les données immédiates de la conscience (1889).


    Mais pour être en mesure de le saisir, il faut d'abord se libérer de la représentation spatialisante que nous en procure notre intelligence, et comprendre pourquoi elle a besoin de nier sa réalité pour connaitre et expliquer les choses.


    1- La critique de la spatialisation du temps


    a- La transformation du temps réel (la durée) en espace


    b- L'intelligence a besoin d'immobilité


    2- Comment accéder au temps réel (la durée)?


    a- Il y a deux conceptions possibles de la durée: l'une "pure de tout mélange", l'autre "où intervient subrepticement l'idée d'espace"


    b- L'exemple des sons successifs d'une cloche: "ou bien je me propose explicitement de les compter" (compter, c'est dissocier et spatialiser), ou bien, "je me borne à recueillir l'impression pour ainsi dire qualitative que leur nombre fait sur moi"


    3- Les caractères de la durée pure


    a- Elle est "la forme que prend la succession de nos états de conscience quand notre moi se laisse vivre et s'abstient d'établir une séparation entre l'état présent et les états antérieurs"


    b- L'activité de la mémoire constitue la durée en fondant les états de conscience les uns dans les autres et en les organisant en un tout indivisible (voir l'exemple d'une mélodie)


    c- La durée est une activité de synthèse par laquelle le passé est perpétuellement conservé et intégré dans le présent. Il n'y a pas de temps universel qui soit le même tous et qui constitue le cadre des expériences, si ce n'est par convention, pour les commodités de la vie sociale, mais il y a une pluralité de durées individuelles dont le rythme peut varier.


    4- Qu'en est-il de notre identité personnelle (de notre "moi")?


    a- La durée constitue notre moi; “le temps est l'étoffe de notre être” (Evolution créatrice, chapitre 1)


    - Si notre passé se conserve tout entier en nous, la mémoire ne peut pas être une faculté qui conserve et classe des souvenirs


    - C'est la continuité de la durée qui permet de comprendre que nous soyons libres et puissions faire surgir de la nouveauté imprévisible (l'idée d'une "création de soi")


    5- Le temps n'existe-t-il que pour les êtres conscients?


    - De l'expérience de la durée intérieure à l'affirmation de "l'élan vital" (Evolution créatrice, 1907)


    - L'"intuition de la durée"



    Bibliographie:


    - Essai sur les données immédiates de la conscience (1889), chapitre 2.


    - Evolution créatrice (1907), chapitre 1


    - La Pensée et le Mouvant (1934)

    Más Menos
    45 m
  • Les Rendez-vous de Philopop - Qu'est ce que le pessimisme?
    Apr 21 2024

    Les Rendez-vous de PHILOPOP- émission du 21 avril 2024


    Qu'est-ce que le pessimisme ?


    Une lecture du Monde comme Volonté et comme Représentation de Schopenhauer (1819)


    Le pessimisme est ordinairement considéré comme la disposition d'esprit d'un homme qui voit tout en noir. S'agit-il seulement d'une vision de l'existence purement subjective qui est affaire d'humeur ou de tempérament ? Ou peut-on en donner des raisons objectives, comme le prétend Schopenhauer ? Cette émission vise à présenter sa démarche et à expliquer en quoi sa philosophie est un pessimisme.


    1- Le pessimisme réfute toute vision théologique du monde qui conduit à réduire le mal à une apparence ou à un moyen de promouvoir le bien


    a- C'est la rencontre du mal qui suscite l'interrogation philosophique, mais souvent les philosophes ont préféré relativiser son existence, en visant sa justification (optimisme métaphysique de Leibniz; philosophie de l'histoire de Hegel)


    b- La réfutation de l'optimisme de Leibniz (le monde "est le meilleur des mondes possibles"), doctrine illusoire reposant sur un théisme (affirmation d'un Dieu bon auteur du monde) et faisant un usage illégitime du principe de causalité (Dieu est considéré comme la cause première)


    c- L'argumentation du pessimisme opposée à l'optimisme: en quel sens Schopenhauer établit que le monde "est le pire des mondes possibles"


    2- L'élucidation de l'origine du mal (de la souffrance): le "Vouloir" comme puissance universelle et aveugle constitutive de toute chose, la souffrance étant ainsi " le fond de toute vie"


    a- Le désir humain, manifestation de sa force aveugle qui s'éprouve comme "une soif inextinguible" qu'aucun objet désiré ne saurait combler


    b- Si désirer, c'est souffrir d'un manque, le plaisir n'en est que la délivrance passagère. Le bonheur "n'est rien que de négatif"


    c- L'ennui (nous n'avons rien à désirer) est une souffrance plus insupportable que celle que nous éprouvons quand des obstacles nous empêchent de satisfaire un désir. Il révèle le non-sens de l'existence humaine (un parallèle avec Pascal).


    3- Se délivrer du Vouloir-vivre qui est la source du malheur de la vie


    a- La recherche du bonheur conduit au malheur tant qu'il est une course sans fin d’objets en objets.


    b- Quel intérêt pratique peut avoir une philosophie pessimiste: la prise de conscience de la source du malheur de la vie


    c- La "négation du Vouloir-vivre" comme affranchissement du Vouloir-vivre et de la tyrannie des désirs


    Conclusion: Le pessimisme comme remède contre l'illusion optimiste qui expose au désespoir



    Bibliographie:


    1- Le Monde comme Volonté et comme Représentation, d'Arthur Schopenhauer (1819)


    - 4ème partie: "La Volonté s'affirme, puis se nie", et Suppléments 17 ("Sur le besoin métaphysique de l'humanité") et 56 ("De la vanité et des souffrances de la vie")


    2- Pensée 126 de Pascal (édition Le Guern en Folio)


    3- Essais de théodicée de Leibniz, en G/F


    3- Candide, conte philosophique de Voltaire, particulièrement les chapitres 5 et 19

    Más Menos
    58 m
  • Les Rendez-vous de Philopop - Colonialisme et Terrorisme : une confrontation entre Sartre et Camus
    Feb 25 2024

    Les situations historiques ne sont jamais identiques. Mais dans la mesure où l’enchaînement monstrueux des massacres qui ont lieu depuis cinq mois en Israël et à Gaza, nous y incite, il peut être utile de réfléchir à ce qu’ont écrit Sartre et Camus sur le colonialisme et le terrorisme et sur les raisons de leurs divergences à propos du drame algérien, à la fin des années 50.


    1. Le désaccord entre Sartre et Camus sur l’avenir de l’Algérie

    a. Le rejet de la colonisation française. Quelques dates à rappeler : les massacres de Sétif en mai 1945, le déclenchement de l’insurrection armée par le FLN en novembre 1954, la proclamation de l’indépendance de l’Algérie le 5 juillet 1962.


    b. Pour Sartre, il n’y a pas d’autre solution que l’indépendance. Il accorde son soutien public aux militants du réseau Jeanson qui collectent et transportent des fonds et des faux papiers pour aider les nationalistes algériens.


    c. Camus veut croire encore à une réforme profonde du système colonial qui permette le maintien de l’Algérie française.





    2. Une divergence d’analyse concernant le système colonial

    a. Camus dénonce ses injustices dans ses articles sur la « Misère de la Kabylie » parus dans le journal Alger républicain en 1939, et en appelle à une réforme sociale et économique pour réaliser une « Algérie pacifique et juste ».

    b. Dans l’article qu’il publie en mars 1956 dans les Temps modernes, Sartre montre que « le colonialisme est un système », qui, en raison même de sa nature systémique, ne peut pas être réformé. De l’analyse de sa « nécessité interne » il passe ensuite à l’examen des conséquences de son développement. « L’Etat français livre la terre arabe aux colons pour leur créer un pouvoir d’achat qui permette aux industriels métropolitains de leur vendre leurs produits ; les colons vendent aux marchés de la métropole les fruits de cette terre volée »





    3. Une divergence d’analyse et de jugement sur la nature et le rôle de la violence

    a. Sartre : la violence émancipatrice du colonisé




    • Le système colonial a besoin d’engendrer de la haine pour se maintenir : haine raciste des colons pour les colonisés (qu’ils ont besoin de déshumaniser et d’invisibiliser) et haine des colonisés pour les colons




    • La violence coloniale conduit à la révolte des colonisés. La violence revient ainsi en boomerang contre le colonisateur, le jour où la furie des colonisés ne peut plus être retenue et éclate (c’est le « temps des massacres », voir la préface de Sartre aux Damnés de la terre de Frantz Fanon, 1961)




    • La violence insurrectionnelle des colonisés est le seul moyen pour eux de sortir « des ténèbres coloniales » et de s’émanciper




    b. Camus : le refus de la « casuistique du sang » (Chroniques algériennes)




    • Que la violence soit parfois nécessaire, n’implique pas qu’on puisse en justifier le principe au nom d’une justice absolue, et en faire un usage indiscriminé pour frapper des civils innocents.




    • Les analyses de Camus dans son Essai de 1951, L’Homme révolté : le « crime logique », le « principe de révolte » contre « l’esprit de révolution »




    • On ne peut condamner la torture pratiquée par l’armée française et sa répression féroce menée contre les populations civiles sans condamner en même temps les attentats terroristes du FLN. Pour Camus, c’est l’engrenage des violences qu’il faut combattre, car il ne peut mener qu’à la destruction.




    Conclusion :


    Réfléchir sur ces deux références en cherchant à comprendre la critique que chacune d’elles peut adresser à l’autre. Mesurer combien leur usage médiatique se révèle souvent abusif (j’en donne un exemple pour Camus)


    Bibliographie :


    Situations, V chez Gallimard, recueil d’articles de Sartre dans lequel on peut trouver notamment « Le colonialisme est un système » et sa préface aux Damnés de la terre de Frantz Fanon


    L’homme révolté de Camus, collection Folio


    Chroniques algériennes de Camus, collection Folio

    Más Menos
    47 m

Lo que los oyentes dicen sobre Les rendez-vous de Philopop

Calificaciones medias de los clientes

Reseñas - Selecciona las pestañas a continuación para cambiar el origen de las reseñas.