• Pourquoi ces peuples irrémédiablement divisés ?

  • Jun 8 2024
  • Length: 4 mins
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Pourquoi ces peuples irrémédiablement divisés ?  By  cover art

Pourquoi ces peuples irrémédiablement divisés ?

  • Summary

  • Former leurs concitoyens à apprécier et à décider par eux-mêmes, chaque fois que se jouent la paix civile et les libertés individuelles est, pour les dirigeants politiques, une impérieuse nécessité. Au Burkina, comme au Mali, les mouvements de grève, cette semaine, portaient sur le non-respect des lois, les décisions de justice et les atteintes aux libertés individuelles. Une partie de la population soutient fermement les militaires au pouvoir à Ouagadougou et à Bamako, mais l’autre, à son corps défendant, critique, à défaut de les combattre. Comment comprendre cette division, perçue comme une fracture entre franges irréconciliables d’une même nation ?Dans tous les pays où prévaut un certain pluralisme politique, et où chacun peut s’exprimer librement, de telles divisions s’observent. Et la société veille à ce que ces tensions, à force d’intolérance, voire de fanatisme, ne débouchent sur une guerre civile. Dans nombre d’États de notre Afrique francophone, le rapport d’avidité et de gloutonnerie qu’ont certains politiciens au pouvoir d’État complique les choses. Surtout lorsque, aux dépens de l’intérêt général, certains responsables utilisent la politique à des fins personnelles, de carrière ou de vie quotidienne, au mépris des conséquences, pour tous, de leur égoïsme. Il arrive même que certains, pour conserver à jamais leurs avantages et autres prébendes, en viennent à traiter leurs propres concitoyens en ennemis, à les accuser de traîtrise à la patrie, lorsqu’ils pensent différemment.À lire aussiMali: grève des banques et un appel à manifester de l'opposition non sans risqueDe tous temps, la tentation de ceux qui détiennent le pouvoir politique et en abusent dans certains pays d’Afrique a été d’interdire aux autres le droit de penser, dès lors qu’ils refusent de se joindre à l’enthousiasme de commande. Et certains de ceux qui, ici ou là, persécutent aujourd’hui, sont des individus qui ont, par le passé, connu eux-mêmes l’opposition, sinon l’oppression. Nul ne s’étonnerait si, demain, parvenu aux affaires, tel ou tel d’entre eux se mettait à persécuter à son tour.Serait-ce si facile de faire taire les opposants juste en les accusant de traîtrise à la patrie ? Tous ne se taisent pas, et certains le paient de leur liberté. Mais, de telles méthodes prospèrent souvent là où la population n’est pas suffisamment outillée pour résister à la manipulation. D’où la nécessité de l’éduquer. Pour avoir cru que l’effondrement des régimes autocratiques induisait, ipso facto, la floraison, partout, d’une démocratie consolidée, nombre de pays ont oublié de structurer l’éducation politique de leurs citoyens. Trois décennies durant, certains leaders ont même oublié de se cultiver à la démocratie. Comme si la seule proclamation du pluralisme politique propulserait, par miracle, les nations en démocratie. Toutes, aujourd’hui, se disent en démocratie, alors que la mentalité et les comportements n’ont jamais autant relevé de l’ère du parti unique. Comme en témoignent les contenus politiques sur les réseaux sociaux, avec leurs torrents de rancœur, d’acrimonie, d’injures et de haine. Sur la toile, certains peuples sont, de fait, déjà en guerre civile ! Et cela va bien au-delà du Burkina, du Mali et de quelques autres Etats en sortie de route constitutionnelle…Ces divisions n’ont-elles donc rien à voir avec les coups d’État ? Pas plus que les coups d’État constitutionnels perpétrés à longueur d’année, ici et là sur le continent, les putschs militaires n’aident pas à calmer les tensions. Mais les autres peuples auraient tort de se croire moins concernés que ceux sous le joug d’un pouvoir kaki. D’autant que ces tensions tiennent toutes à des calculs personnels, aussi bien de partisans que de détracteurs des pouvoirs en place. Le salut passera par la capacité des citoyens à préférer des dirigeants avec une hauteur de vue et beaucoup de probité morale, à ceux qui chercheraient à les manipuler. D’où l’urgence d’une éducation civique solide, pour prémunir les peuples les contre les politiciens aux agendas inavouables, qui voudraient, pour leurs intérêts du moment ou des privilèges à retrouver, les abuser.Aussi, dans un environnement surpeuplé comme jamais de laudateurs serviles et de détracteurs stériles, la responsabilité impérieuse des politiques est de former leurs concitoyens à apprécier et décider par eux-mêmes, chaque fois que se jouent la paix civile et les libertés individuelles.À lire aussiBurkina Faso: le pays classé en tête des plus graves crises de déplacés pour la deuxième année consécutive
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