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  • Un logiciel de l'entreprise israélienne Cellebrite a permis au FBI de pirater le smartphone du tireur visant Trump
    Jul 19 2024

    Le FBI est parvenu à pirater le smartphone de Thomas Matthew Crooks, l’homme qui a tenté d’assassiner Donald Trump en Pennsylvanie. Le service fédéral de police judiciaire américain aurait employé un logiciel créé par l'entreprise israélienne Cellebrite qui équipe de nombreux services de police dans le monde.

    Un représentant de l'ONG de défense des droits et des libertés individuelles, l’Electronic Frontier Foundation, a rappelé à la presse américaine, que les agents fédéraux disposent d’une ribambelle d’outils numériques pour s'introduire dans les mobiles. L’expert cite, en particulier, le dispositif qui a été développé par la firme israélienne Cellebrite. Le système a la capacité de déverrouiller les mobiles protégés avec toutefois quelques difficultés en ce qui concerne les modèles les plus récents.

    L’évolution phénoménale des outils de déverrouillage de mobile

    Dans les précédentes affaires de fusillades de masse ou de terrorisme, le FBI devait passer des mois à essayer de craquer les téléphones des suspects. On se souvient par exemple que le service fédéral de la police américaine s'était heurté au refus catégorique d’Apple fin 2015 pour casser le cryptage de l'iPhone du tireur de San Bernardino. Mais aujourd’hui, plus aucun système de sécurité sur les smartphones ne résiste longtemps aux investigations des enquêteurs. Il aura fallu moins de 40 minutes à la police fédérale pour pénétrer dans le téléphone du tireur de Pennsylvanie, illustrant ainsi l’évolution phénoménale de ces outils de déverrouillage. Concrètement, le logiciel conçu par Cellebrite a été intégré dans un boîtier de couleur noir qu’il faut alors brancher physiquement sur le mobile qui a été saisi par les forces de l'ordre. Le système permet ainsi de passer outre un éventuel mot de passe ou contourne le système biométrique de l’appareil, afin d'en extraire les données. Sur son site Web, l'entreprise assure que son dispositif est capable d'accéder aux données de plus de 25.000 modèles de téléphones, y compris si les informations contenues dans le smartphone sont chiffrées.

    Les services de police dans 140 pays utilisent ce dispositif

    La firme se vante sur son site Web que plus de 6.700 services de police et entreprises dans plus de 140 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la France, ont adopté son dispositif. L'entreprise a équipé 500 commissariats Français, et globalement, ses outils auraient été utilisés dans plus de 5 millions d’enquêtes dans le monde. En revanche, certains documents, impossibles à authentifier, et qui auraient fuité du siège de l’entreprise, suggèrent que Cellebrite a vendu ses systèmes à des pays régulièrement pointés du doigt pour des manquements en termes de droits de l'homme. Notamment, à la Turquie, la Russie ou les Émirats arabes unis dont l’appétit pour les logiciels de surveillance de masse n’est plus vraiment à démontrer. Cellebrite botte en touche ces allégations, affirmant prendre en compte « les antécédents d’un client potentiel en matière de droits de l’homme et ses politiques de lutte anti-corruption » avant de signer le moindre contrat.

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  • JO 2024: quand les mégadonnées stimulent les performances des athlètes
    Jul 18 2024

    Concentrés dans leur effort, les athlètes peinent parfois à prendre du recul sur leurs performances pendant les entrainements. L’analyse profonde à l’aide de programmes IA de millions de données issues de capteurs permet désormais de traduire en graphiques et statistiques les prouesses et les faiblesses des grands sportifs pour les préparer au mieux aux épreuves olympiques.

    Amplitude, vitesse, santé et état de forme ou encore qualité de la récupération, toutes ces données qui sont depuis longtemps mesurables sont toutefois sous-employées dans le monde sport. Et pour des raisons d’ordre financier. La conception de capteurs, le développement de laboratoires d’analyses et de programmes IA spécifiques, le stockage informatique et la rétribution des experts capables de décrypter les données représentent un investissement conséquent pour la plupart des fédérations sportives. C’est la raison pour laquelle à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, l’entreprise multinationale Salesforce, Supporteur Officiel de l’événement, propose son expertise dans le domaine de la visualisation de données pour les grands sportifs.

    La visualisation de données au service de l'excellence

    Les technologies d’analyse proposées par la firme pour les JO 2024 permettent en temps réel aux athlètes pendant leur entrainement de booster leur performance. Mais aussi de préserver leur forme olympique en anticipant, par exemple, des lésions corporelles lorsqu’un athlète est en « surrégime », nous précise Noémie Claret, responsable du partenariat olympique et paralympique de Salesforce : « L’outil que nous avons déployé s'appelle Tableau. Il permet aux athlètes, après avoir capté leurs données, de les visualiser et de les analyser de façon simple. Pour effectuer ces mesures, nous les accompagnons dans des laboratoires spécialisés. Il y en a peu en France, comme celui de M2S à Rennes, qui permet de placer des capteurs sur le corps des athlètes en fonction de leur discipline. Ces censeurs sont également installés sur leurs accessoires ou sur les fauteuils des sportifs paralympiques. Mais aussi sur une balle ou un ballon de basket, afin ensuite d’étudier les interactions et les différents mouvements des joueurs. »

    Croiser des données pour obtenir le geste parfait

    Et Noémie Claret de poursuivre : « Avec Emmanuelle Mörch, athlète olympique en tennis-fauteuil, par exemple, nous nous sommes concentrés sur ses services pour corriger certains de ses enchainements. Les dispositifs d’analyses et les programmes IA que nous avons développés permettent aussi de croiser des données de sommeil, d'alimentation, le rythme cardiaque, ou encore la pression sanguine… Une multitude de paramètres qui délivre aux athlètes des indications parfois imperceptibles pendant les entrainements afin qu’ils puissent améliorer leurs performances. Toutefois, cette visualisation de données n’est pas là pour remplacer les conseils d’un coach, mais complète les préparations classiques des sportifs de haut niveau. »

    Athletes in Tech, accompagne des sportifs de haut niveau

    Le premier objectif du programme est d’optimiser l’entrainement des sportifs à l’aide de technologies numériques entièrement personnalisées. Mais il permet aussi d’assurer un soutien financier, notamment aux athlètes paralympiques qui se préparent aux JO 2024. Par ailleurs, ce programme ne se limite pas au volet sportif, puisque les athlètes accompagnés bénéficient d’une aide à la reconversion professionnelle vers une « seconde carrière ». Leurs aptitudes de grands compétiteurs sont actuellement très recherchées par des entreprises désirant développer leurs activités dans un secteur dominé par la Tech. Un domaine d’activité qui est, comme le sport de haut niveau, lui aussi, ultraconcurrentiel.

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  • JO 2024, des tablettes tactiles et interactives pour les personnes atteintes d'un handicap visuel
    Jul 17 2024

    Une tablette tactile unique au monde sera mise à disposition des personnes atteintes d'un handicap visuel pendant toute la durée des JO de Paris. L’appareil permet aux personnes malvoyantes de suivre dans les stades olympiques les rencontres de foot, de tennis, de rugby ou encore de basket.

    Cette tablette permet aux personnes malvoyantes de suivre les compétitions des JO dans les stades olympiques. Ce concentré de technologie prend l’apparence d’un terrain de sport miniature. L'appareil reproduit les mouvements d’un ballon ou d’une balle ainsi que les déplacements des joueurs en temps réel à l’aide de retours haptiques et en délivrant des vibrations. Concrètement, les vibrations seront plus ou moins fortes selon l’intensité du jeu sur le terrain. Et la position du ballon est déterminée par un système de suivi optique piloté par un programme d'intelligence artificielle. Le dispositif est connecté en 5G dans les stades.

    Cette tablette développée par une jeune pousse française de Toulouse est un véritable générateur d’émotion, nous précise Ludivine Munos, responsable de l’intégration paralympique pour Paris 2024. La nageuse handisport française a remporté trois médailles d’or paralympique et a été consacrée six fois championne du monde. Son objectif est de démontrer que les technologies permettent aujourd’hui d’aller plus vite, plus haut, plus fort, surtout quand elles sont au service de l’inclusion : « La tablette tactile et interactive fait partie d’un ensemble de solutions technologiques que nous avons mises en place pour les personnes atteintes d'un handicap visuel. Elle complète ainsi les dispositifs d’audio description, mais aussi le casque basse vision qui permet de zoomer du haut des gradins dans les stades pour les personnes qui ne voient pas correctement ».

    Objectif Paris 2024, accompagner les personnes en situation de handicap

    Et Ludivine Munos de poursuivre : « Forcément, quand on organise les Jeux paralympiques, le match retour des Jeux olympiques, pour des athlètes, on se veut inclusif. Et quand on est capable d'offrir ces services pour les athlètes, il faut absolument être capable aussi d'aller plus loin et d’offrir la même qualité de service aux spectateurs. Ces technologies, au service de l'inclusion, nous démontrent que demain la société peut vraiment changer, qu'elle doit se transformer et garantir à tous les niveaux l'inclusion des personnes, quel que soit leur besoin. »

    Une tablette inclusive installée sur six sites de compétition en Île-de-France

    Elle est déployée au Parc des Princes, au Stade de France, à Bercy, à la tour Eiffel, à Paris Sud 6, à l’Arena Champ-de-Mars. Le service est disponible pour trois sports olympiques couvrant vingt-et-une sessions de football, de rugby, de basket. Elle est aussi disponible pour les sports paralympiques lors des 37 sessions de cécifoot, de rugby fauteuil, basket fauteuil, et de goalball. En tout, 45 tablettes ont rejoint six sites de compétition en Île-de-France, elles seront disponibles pendant toute la durée des Jeux olympiques, et évidemment, durant les Jeux paralympiques de Paris 2024.

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  • La gestion ambiguë des fake views par YouTube
    Jul 16 2024

    Alphabet, la maison mère de Google et YouTube, affirme décompter les vues générées artificiellement par des programmes informatiques sur sa plate-forme de partage vidéo. Mais une étude menée par des chercheurs du CNRS démontre que ces corrections ne sont pas effectuées en continu, ni de manière systématique par le réseau social.

    Si la manière dont sont comptées les vues d’un clip en ligne diffère d’un réseau social à l’autre, globalement le principe reste le même. Une vue est comptabilisée dès qu’un internaute regarde une vidéo suffisamment longtemps. Toutefois, ce calcul dépend des règles qui ont été fixées par les plates-formes. Sur YouTube, par exemple, une vue correspond à 30 secondes de consultation. Sur Facebook, c’est à partir de trois secondes, sur TikTok cette mesure est réalisée instantanément dès la première seconde.

    Ce nombre de vues est, par ailleurs, la seule donnée qui est retenue par les plates-formes vidéo pour déterminer la rémunération des influenceurs et des créateurs de contenus. Et pour une bonne raison ! Jusqu’à il y a peu, les dispositifs de mesures d’audience faisaient l’objet d’un véritable trafic orchestré par de nombreuses entreprises. Elles inondaient les réseaux sociaux de recommandations bidons, de « j’aime » chimériques, de fans fictifs ou encore de suiveurs imaginaires. N’importe quel internaute, personnalité, influenceur ou grande entreprise pouvaient ainsi en quelques clics gonfler artificiellement sa visibilité sur la Toile, moyennant finance, en passant notamment par des usines à clics peuplées d’une main d’œuvre bon marché.

    Les petites mains des usines à clics remplacées par des robots numériques

    Certains influenceurs utilisent désormais des programmes informatiques qui « regardent » leurs vidéos en boucle, afin de gonfler artificiellement leur fréquentation et donc de pouvoir gagner plus d’argent. Une pratique qui est considérée comme de la triche par la plate-forme de partage vidéo YouTube. L’entreprise qui appartient à Google affirme décompter des millions de ces « fake views » c’est-à-dire les vues générées par les robots IA. La firme garantit que la popularité des vidéos qu’elle héberge repose uniquement sur les visionnages réalisés par de véritables humains. Toutefois, une étude menée par des chercheurs du CNRS sur un échantillon sur plus de 270 000 vidéos d’actualité, issues de mille chaînes YouTube françaises, modère ces affirmations. Les chercheurs remarquent que les analyses de YouTube ne sont pas effectuées en continu, ni de manière systématique par la plate-forme.

    Des corrections du nombre de vues effectuées a posteriori

    Les scientifiques constatent, par ailleurs, que les vidéos corrigées tardivement figurent en moyenne parmi les plus populaires, encourageant indûment leur recommandation auprès des internautes même s’il s’agit de clips de désinformation. L’étude qui vient de paraître dans la revue Scientific Reports estime que cette gestion a posteriori des vidéos sur YouTube trompe les internautes et, à terme, permet d’influencer les débats publics en ligne.

    À lire aussiGoogle a émis en 2023 autant de gaz à effet de serre qu'un pays comme la Moldavie

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  • La plupart des sites web trichent pour collecter les données des internautes, selon un audit
    Jul 12 2024

    Dans un audit, 26 autorités de protection des données du monde, dont la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) française, ont révélé que les sites web et applications pour mobiles emploient la technique du « design trompeur ». Cela afin de collecter les données privées des internautes.

    Le réseau Global privacy enforcement network, qui regroupe les agences de la protection de la vie privée des internautes des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a passé au crible plus de 1 000 sites Internet et applications pour mobiles. L’objectif de cet audit était de vérifier que les plateformes numériques n'utilisaient pas des mécanismes en ligne trompeurs pour influencer le choix des internautes désirant protéger leur vie privée.

    Dans leur rapport publié ce 9 juillet, les agences de régulation du numérique, révèlent que 89 % des sites web et applications pour smartphones utilisent les techniques du « dark pattern » (« design trompeur » en français). Ces techniques de manipulation sont employées depuis longtemps par les sites de commerce en ligne pour vous pousser à acheter des articles dont vous n’avez, à priori, absolument pas besoin.

    Le « dark pattern » incite les internautes à partager leurs données personnelles

    Premier constat de cette étude, le bouton « accepter les conditions d’usage et de confidentialité » d’un site est toujours mis en avant sur les plateformes Web et mobiles. En revanche, nuancer ses choix de confidentialité est un véritable parcours du combattant, car la plupart des formulaires qui permettraient de le faire sont rédigés dans un langage particulièrement complexe. Les textes de certaines procédures de désabonnements - à un service en ligne, à une newsletter, par exemple - seraient même d’un « niveau universitaire », que seuls des experts en droit du numérique pourraient décrypter, dénonce le rapport.

    À lire aussiL'UE épingle Meta à nouveau pour violation des règles sur l'utilisation des données

    En conséquence, les internautes finissent toujours par choisir l’option qui les protège le moins, c’est-à-dire en cliquant sur le bouton « accepter ». Les sites et les applis en profitent alors pour déposer des tonnes de cookies.

    Cette technique manipulatoire permet ainsi d’analyser vos préférences d’achats, vos goûts musicaux, les vidéos que vous avez consultées. Mais aussi de scruter la composition de votre famille, les amis que vous avez fréquentés en ligne ou encore de récupérer les coordonnées GPS de votre mobile pour mieux vous suivre à la trace. Évidemment, ces données personnelles seront ensuite vendues aux agences de pub ou à des organismes privés désirant dresser votre profil numérique.

    La CNIL a passé au crible 18 sites web et mobiles français

    Les résultats de son enquête montrent que 72 % des sites en France affichent clairement leurs politiques de confidentialité, mais la Cnil constate aussi que les plateformes françaises ont recours aux techniques du « dark pattern » pour collecter les données privées de leurs utilisateurs.

    Dans ses conclusions, la commission préconise aux entreprises du numérique de renoncer à ces stratégies manipulatoires et de mettre en place des paramètres par défaut favorisant la protection des données personnelles des internautes.

    À lire aussiPeut-on préserver nos données personnelles?

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  • France: l'autorité de la concurrence lance une consultation publique sur les influenceurs
    Jul 11 2024

    L’Autorité française de la concurrence a décidé de s’autosaisir pour analyser les évolutions du marché économique des influenceurs et a lancé une consultation publique, en ligne depuis mercredi 10 juillet. Son objectif est de dresser un état des lieux des relations qui existent entre les créateurs de contenus, les agences des influenceurs, les annonceurs publicitaires et les plateformes Web de partage vidéo.

    Le gendarme de la concurrence précise dans son communiqué que « la création de contenu vidéo a connu un essor considérable » et que l’activité commerciale des influenceurs « s'est structurée et professionnalisée ».

    En 2023, le gouvernement français estimait à 150 000 le nombre d'influenceurs actifs sur YouTube, Instagram, TikTok ou encore Facebook et a voulu encadrer ce marché économique, qualifié à l’époque de Far West numérique, en proposant un projet de loi. Le texte qui a été adopté est destiné à lutter contre certaines dérives des influenceurs et des arnaques maintes fois constatées sur les réseaux sociaux. Cette loi interdit les pratiques commerciales trompeuses, comme l’incitation à faire des régimes alimentaires dangereux, la promotion de la chirurgie esthétique, ou encore de présenter aux internautes des objets de contrefaçons.

    La loi « influenceurs » promulguée au Journal officiel en juin 2023

    Si cette loi a été promulguée en juin 2023, le texte français doit encore faire l'objet d'adaptation pour se mettre en conformité avec plusieurs règlements européens. Toutefois, si la loi dans l’Hexagone semble en deçà des exigences de l’UE aux yeux des parlementaires de Bruxelles, les autres pays de l’Union ne font pas mieux pour réguler le marché des influenceurs.

    Une étude publiée mi-février par l'Union européenne a démontré que les messages des influenceurs qui foisonnent sur les réseaux sociaux sont en très grande majorité des publicités déguisées. Sur les vidéos analysées par Bruxelles, la quasi-totalité des clips publiés par les influenceurs, soit 97 %, affichaient « des contenus commerciaux » en oubliant « systématiquement » de prévenir les internautes que leur message était commandité moyennant finance par des marques.

    Une consultation publique ouverte à toutes les « parties prenantes »

    La Consultation publique s’adresse en premier aux influenceurs qui sont présents sur les plateformes de partage vidéo. Mais aussi aux agences des créateurs de contenus chargées de gérer la partie administrative de leur activité et les partenariats commerciaux qui ont été passés avec des marques.

    Elle est ouverte jusqu'au 15 septembre par courriel à l’adresse avis.creationdecontenu@autoritedelaconcurrence.fr.

    L'Autorité de la concurrence annonce qu'elle rendra ensuite son avis courant 2025 en précisant que ses recommandations ne seront pas contraignantes, contrairement aux sanctions qu’elle est habilitée à prononcer. Cet avis ne peut, par ailleurs, être considéré comme la proposition d’un nouveau texte de loi. Car seuls des parlementaires sont autorisés à le faire, nous rappelle l’Autorité française.

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  • En visite éclair au Portugal, Elon Musk convoite-t-il la première réserve de lithium d'Europe?
    Jul 10 2024

    Le milliardaire américain et patron de SpaceX Elon Musk a effectué un voyage éclair au Portugal le vendredi 5 juillet. Son déplacement en jet privé a suscité de nombreuses interrogations dans les médias locaux, certains estimant que le road trip du patron des véhicules électriques Tesla était plutôt d’ordre commercial.

    Sans aucune apparition publique, ni publication de messages sur sa plateforme X, le PDG de la firme Tesla a voyagé incognito d’Austin à Lisbonne à bord d’un jet privé. Il a effectué un petit crochet par Porto, indiquent les données issues des sites Web de suivi aérien retraçant les déplacements des milliardaires du monde entier.

    Les médias au Portugal ont aussitôt commenté ce « voyage surprise », en estimant qu’Elon Musk avait des vues sur la première réserve de lithium d’Europe qui est détenue par le pays. Et ce n’est un secret pour personne : le constructeur de voitures électriques Tesla est un grand consommateur de ce minerai indispensable à la fabrication en série des batteries et donc des véhicules à propulsion électrique. L’entreprise annonçait déjà fin juin avoir signé un nouveau contrat avec une société chinoise, pour acquérir 300 000 tonnes du précieux métalloïde.

    Le Portugal dispose de sites d’extraction du lithium opérationnels

    Les autres projets d’exploitation des gisements du lithium dans l’UE tournent au ralenti. La Serbie comptait sur l'Union européenne pour investir deux milliards d’euros afin de délivrer, avec ses mines de lithium, plus d’un million de batteries par an. Mais à la suite d’une contestation massive de la population, qui menaçait la paix sociale dans la région, le projet a été finalement mis en pause. Mais pas totalement enterré, puisqu’il reprend de plus belle depuis juin.

    L’Allier, un département du centre de la France, prévoie la production de 700 000 batteries par an, avec des sites d'extraction d’un lithium abondant dans la région. Le projet a suscité les inquiétudes de la population locale sur les conséquences environnementales qu’engendrerait l’exploitation du minerai. Le projet émergera en 2028, laissant entre temps l’industrie européenne des véhicules électriques dépendante à hauteur de 90 % du lithium australien, chinois et chilien.

    Souveraineté lithium contre enjeux environnementaux

    Plusieurs études contradictoires estiment que la fabrication des batteries représente 40 % de l'empreinte environnementale d'un véhicule électrique. Et l’idée qui domine actuellement en Europe serait de pouvoir décarboner les processus de fabrication des batteries qui amoindrissent, de facto, la portée écologique des voitures électriques.

    L’Hexagone estime, en revanche, que la « dette carbone » de la production des véhicules neufs électriques pourrait aisément être compensée. La France argumente que, plus les citoyens se déplaceront en électrique, moins ils pollueront. L’Hexagone compte aussi sortir des énergies fossiles en développant de nouvelles centrales nucléaires. Seule ombre au tableau de cette transition énergétique qui serait capable de préserver le climat : ces nouveaux réacteurs ne seront peut-être pas opérationnels avant 10 ou 15 ans.

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  • Beekee Box, un campus numérique de poche pour les régions privées d’internet
    Jul 9 2024
    Des chercheurs suisses de l’Université de Genève ont mis au point un boîtier, dénommé la Beekee Box, qui est capable de générer un réseau sans-fil. Cette plateforme d’apprentissage s'utilise sans connexion Internet et sans dépendre constamment d'un réseau électrique. Que ce soit dans des camps de réfugiés, dans des zones de guerre ou dans des zones avec peu d'accès pérenne à internet, toute personne peut alors se connecter avec un smartphone, un ordinateur ou une tablette pour accéder à des contenus pédagogiques. Cela à partir d'un réseau local. Environ trois milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas un accès pérenne au Web. La moitié sont des enfants et des jeunes qui se retrouvent alors complètement déscolarisés. Cette fracture numérique touche davantage les femmes et les filles. Connecter toutes les écoles du monde d’ici à 2030 est l’objectif du projet « Giga » qui a été initié à Genève en Suisse.Dans le cadre de cette opération soutenue par l’Unicef et l’Union internationale des télécoms - dépendant de l’Organisation des Nations unies -, la jeune société Beekee propose un boitier qui est capable de générer automatiquement un réseau sans fil. Ce dispositif tout-en-un, équipé d’une batterie, permet d’accéder à une plateforme d’apprentissage pendant approximativement neuf heures sans utiliser Internet ni dépendre d’un réseau électrique aléatoire.Le cofondateur de Beekee Jacques Bøgh, lors du salon VivaTech 2024 de Paris, précisait à nos confrères Laurent David et Frédéric Dempuré du Groupe Les Échos-Le Parisien, organisateur de l’événement : « La Beekee Box est en ligne uniquement si elle est reliée par un câble à un ordinateur lui-même connecté au Web. Cela permet de mettre à jour les identifiants des apprenants, leur progression, de réactualiser les cours et éventuellement aussi les programmes informatiques qui pilotent la Box. Une fois débranchée, elle devient autonome et ne capte plus internet. »La Beekee Box génère automatiquement un réseau sans fil« Le dispositif intègre un ordinateur puissant, doté d’une mémoire jusqu'à deux térabits et d’une antenne wifi pour générer son réseau sans fil localement, poursuit Jacques Bøgh. Notre système intègre une batterie qui est rechargeable, par exemple, à l’aide de panneaux solaires. Ultra portatif, ce campus numérique est utilisé par de nombreuse ONG comme Médecins sans frontières, qui mène actuellement ses opérations sur des territoires difficiles d’accès du Sud-Soudan. L'appareil est très simple à utiliser, il suffit d’appuyer sur le bouton marche pour créer instantanément un campus numérique. Il permet alors à des apprenants de se connecter avec n'importe quel appareil comme des smartphones ou des tablettes qui sont omniprésents dans le monde. Nous avons fourni plus de 200 systèmes, principalement à des ONG, dans plus de 10 pays. Pour développer la future génération des Beekee Box, nous sommes en discussion avec des investisseurs qui seraient intéressés, par la belle perspective d’image de marque que porte ce projet. Ou plus simplement, par une belle perspective tout court. »Des multinationales emploient la Beekee Box pour former leurs personnelsConformément aux nouvelles directives de l’Union européenne (UE) sur le développement durable et le respect des droits humains dans le monde du travail, la Beekee Box est de plus en plus employée par de grands groupes industriels. Cela notamment pour former des équipes qui ne disposeraient pas de l’équipement informatique nécessaire dans des régions mal connectées, ou qui ne peuvent pas se brancher sur le wifi de leur entreprise pour des raisons de cybersécurité.Le boitier permet ainsi de créer une bulle de connexion autonome pour présenter, par exemple, les nouvelles règles environnementales de l’UE dans le domaine de l'agriculture. D'autres industriels l'utilisent, pour décrire le fonctionnement d’une nouvelle machine en usine, ou encore les impératifs de sécurité qui s’imposent sur tous les chantiers du monde. Une formation de tous les salariés, qui s’effectue désormais à distance et sans qu’ils aient besoin de se déplacer.
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