Episodes

  • Joachim Roncin, designer en chef des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024
    Jul 20 2024
    Cet été, 100% Création met en lumière les designers, artisans d’art, leur créativité et leur savoir-faire « à la française », autour des Jeux olympiques de Paris 2024 célébrés à partir du 26 juillet. Les JO encouragent les créateurs, artistes ou artisans d’art à se surpasser et à donner le meilleur d’eux-mêmes. Aujourd’hui, Joachim Roncin est le designer en chef de Paris 2024. Un métier, un statut, une fonction au cœur du dispositif créatif de la 33e olympiade. « Pour moi, les Jeux olympiques et paralympiques sont un peu le pinacle de la création pour un créatif designer parce que c'est le moment où nous pouvons tester plein de choses et il y a surtout une variété de sujets », estime Joachim Roncin, designer en chef de Paris 2024. « Avec la confiance de Tony Estanguet, je me suis épanoui dans ce travail : avoir une réflexion globale et créative sur tous les sujets de Paris 2024, de la mascotte en passant par les médailles, les pin's, les produits de licences, le look des jeux, l'emblème, l'emblème de l'équipe de France... C'est très varié. Jusqu'à récemment, les affiches officielles des Jeux olympiques et paralympiques avec Ugo Gattoni mais aussi la torche avec Mathieu Lehanneur. »Joachim Roncin est né en France d’une mère ukrainienne et d’un père français. Après le baccalauréat, il suit des études d’art à Paris puis une école spécialisée dans la scénographie. Très vite, il exerce en tant que créatif artistique junior dans le domaine de la publicité, mais cela ne lui plait pas ! Il travaille quelque temps pour une agence d’éditions d’art. Ensuite, très proche de l’univers de la musique, il travaille dans l’évènementiel. En 2013, il crée un gratuit féminin qui malheureusement disparait pendant la période Covid. En parallèle, en 2018, un ami lui propose de faire partie d’un groupe de réflexion sur les sujets créatifs autour des Jeux olympiques. C’est comme cela que sa mission commence.Une mission incroyablement multiple. « Cela a toujours été intense par le nombre de sujets à traiter, la variété d'interlocuteurs. Le matin, je peux travailler avec un fabricant de peluches, une heure après, j'ai une réunion avec ArcelorMittal. Il faut énormément de curiosité et être alerte sur le monde dans lequel nous vivons. La création au sein de Paris 2024, ce n’est pas de la création pure. C'est de la création avec du sens. C'est quelque chose de très important pour nous, c'est que tout ce que nous faisons doit avoir une justification, qu'elle soit au regard de la vision de Paris 2024, grosso modo la révolution par le sport, avec l'ouverture du sport et le fait de sortir par exemple le sport des enceintes sportives, ce sont des révolutions comme cela. Rapprocher l'olympisme et le paralympique, c'est prendre en compte ces notions et à chaque réflexion créative, d'essayer d'intégrer le maximum d'informations autour de cela. »   Joachim Roncin est celui qui se doit de veiller à la vision de Paris 2024, et ses messages. « Par la mascotte, il y a cet hommage à la Révolution française et le bonnet phrygien. C'est plein de petits détails comme cela. Mais quand je parlais aussi de valeur, c'est à un moment donné se dire que les mascottes n'ont pas de genre, elles sont dégenrées, ce qui était quand même une mini révolution parce qu'avant, il y avait tout de même beaucoup de mascottes qui étaient genrées. Je ne dis pas qu'elles étaient toutes genrées, mais la majorité l'était. Aujourd'hui, notamment avec la société dans laquelle nous vivons. Pour nous, c'est important d'aller dans ce sens-là, d'amener ce genre d'indicateurs dans la création. C'est important des mascottes olympiques et paralympiques qui sont les mêmes. C'était aussi important parce que, pour nous, cela fait partie de ce rapprochement entre l'olympisme et le paralympique que nous prônons depuis le début. De même pour les médailles qui sont les mêmes, les torches qui sont les mêmes, les affiches que nous avons rassemblées aussi. Nous pouvons acheter l'affiche olympique d'un côté et l'affiche paralympique de l'autre. Mais pour avoir la vision globale de Paris 2024, il faut rapprocher l'affiche olympique et l'affiche paralympique. C'est un diptyque qui donne la vision de Paris 2024. C'est tous ces petits messages, des micro messages, mais qui expliquent bien la vision de Paris 2024. Et c'est notre rôle aussi de rendre tangibles ces visions. »Être designer en chef de Paris 2024, c’est plus qu’un titre ou une fonction, c’est une activité que Joachim Roncin ne conçoit pas d’exercer en solitaire. « J'ai ce titre qui est un peu ronflant de directeur du design de Paris 2024, mais je suis quand même bien accompagné par des collaborateurs d'exception, en interne, soit avec Camille Yvinec, Directrice de l’Identité Visuelle des Jeux de Paris 2024, Camille qui sait très bien comment créer une...
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  • Hawa Sangaré, porteuse d’une mode inclusive et de la flamme olympique
    Jul 13 2024
    À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques 2024, la France accueille les athlètes, mais pas seulement. Cet été, 100% Création met en lumière les artisans d’art, leur créativité et leur savoir-faire « à la française », à travers une série de neuf épisodes. Nous vous présentons les femmes et les hommes qui ont œuvré autour de cet événement exceptionnel. Ces Jeux, célébrés à partir du 26 juillet, encouragent les créateurs, artistes ou artisans d’art, eux aussi, à se surpasser, à donner le meilleur d’eux-mêmes. Ce dimanche 14 juillet, la flamme olympique arrive à Paris, nous accueillons Hawa Sangaré, styliste, entrepreneuse engagée et porteuse de la flamme olympique.La création, c'est la liberté, l'inclusion, ne pas être comme les autres, pouvoir s'affirmer, l'émancipation. C'est tout cela pour moi, la création.Hawa Sangaré, styliste, fondatrice de Hawa Paris, entrepreneuse engagée avec son atelier H.a.w.a. au féminin et porteuse de la flamme olympique.« Hawa Paris, H.a.w.a. au féminin, c'était vraiment un projet qui me tenait à cœur depuis longtemps. J’ai fait un jeu de mots avec les initiales de mon prénom. Donc, j'ai mis un H pour Honorer les femmes, A pour les Accompagner, W pour vraiment entretenir ce côté de Winners, Winneuses, et A pour Accomplir leurs rêves. À Paris, je suis à ma place parce qu'il y a tous les styles, toutes les personnalités et je trouve cela génial. »Hawa Sangaré est née à Drancy, en Seine-Saint-Denis. Elle est issue de l’immigration, ses parents viennent du Mali. Elle suit des études de psychologie, ce qu’elle aime, c'est l’humain. Avant de se lancer dans la mode, elle accompagne pendant plus de 20 ans des personnes éloignées de l’emploi. Hawa Sangaré lance une structure, H.a.w.a. au féminin, en 2020, pour une mode au service de l’insertion qui lutte contre le gaspillage vestimentaire. Hawa Paris est une jeune marque engagée et responsable. « Quand vous vous rendez compte du pouvoir du vêtement, vous n'êtes plus dans une surconsommation. Vous êtes dans quelque chose d'utile et de nécessaire. Vous allez garder aussi le vêtement, vous n'allez pas être dans ce schéma de prendre, jeter, prendre, jeter et jamais de satisfaction. »« Quand vous portez nos vêtements, vous vous sentez libre, belle et beau. Vous pouvez les porter en journée, en soirée. Vous pouvez être, avec nos vêtements, qui vous avez envie d'être. Vous les portez avec des baskets, des talons, des sandales. Ce sont des vêtements qui sont pensés pour durer dans le temps et pour être adaptés à tout le monde, en fonction de qui vous avez envie d'être. Si vous êtes timide, grâce à nos vêtements, vous pourrez donner l'illusion que vous êtes moins réservé. Cela va être votre armure, votre outil de communication, d'émancipation et vous permettre d'accéder à une autonomie qui vous est propre. »Hawa Sangaré a toujours voulu mettre à l’honneur les femmes, la mode, l’environnement. C’est en 2020, pendant la période du Covid, qu’elle structure son projet avec un atelier d’insertion pour les femmes : H.a.w.a. au féminin. Sa passion pour la mode et le travail collaboratif font émerger les collections de Hawa Paris. L’émancipation, l’accès à l’autonomie, la diversité, l’inclusion, Hawa Sangaré transmet ces valeurs par la coupe de ses vêtements. « Moi, j'ai des pièces phares. J'aime beaucoup les combinaisons, les bustiers, les corsets. Dans la deuxième collection qui va arriver, nous allons décliner les corsets et nous allons rechercher aussi dans l'histoire de l'évolution de la femme tout ce qui est autour du corset, comment le corset a évolué, qu'est-ce que le corset représentait et donc décliner toute notre collection autour. »« Nous sommes dans l'inclusion, nous intégrons une collection pour les hommes, cette touche aussi de féminité que nous voulons apporter tout en étant dans un côté masculin. Je trouve que quand nous parlons d'égalité femmes hommes, c'est aussi cette rencontre entre les hommes et les femmes où nous les femmes, nous pouvons avoir notre côté masculin affirmé et les hommes peuvent aussi avoir leur côté féminin. Tous ensemble, nous créons une belle égalité. »En petite série, les collections d’Hawa Paris sont réalisées grâce aux dons de fins de stocks de partenaires de grandes maisons du luxe ou de la mode haut de gamme. « Ce sont des partenaires qui restent avec nous, qui nous soutiennent énormément parce qu'ils adorent le travail que nous pouvons faire. Ils sont en accord avec toutes les valeurs que nous défendons, et surtout, ils sont fiers de voir comment nous valorisons les dons de leurs tissus. Ce sont des tissus qui vont perdurer et qui vont avoir une seconde vie et qui vont aider. Je leur ai dit : "Donnez-moi vos produits, nous allons déconstruire pour reconstruire, les salariés que je recrute vont ...
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  • Hugues Gnambri, l’artiste des vêtements bijoux d'Unik Dress
    Jul 6 2024
    Hugues Gnambri, plus connu sous son nom d’artiste de Don Hugo, est un styliste autodidacte, Ivoirien. Avec sa marque Unik Dress, il s’adresse aux femmes et aux hommes qui veulent porter leurs tenues comme des bijoux. C’est un adepte de l’upcycling. Il propose, donc, une mode traditionnelle forte de son héritage ivoirien tout en étant à l’écoute de son temps. Nous l’avons rencontré pendant la fashion week de Lomé, le FIMO228, organisé par Jacques Logoh. L'âme et l'esprit créent mais il faut un corps pour réaliser. L'essence de mes créations, c'est de rendre précieux tout ce que je touche. C'est un peu comme des joyaux qui doivent être portés par chaque personne qui arrive, peu importe son rang social. Je prends mes créations comme des joyaux.Hugues Gnambri, plus connu sous son nom d’artiste Don Hugo, styliste et fondateur de la marque Unik Dress : « Unik Dress parce que je veux que toute femme et tout homme se sente unique lorsqu'il porte le vêtement. Lorsque je l'habille, c'est ce que je veux faire ressortir, donc, Unik Dress, un vêtement unique pour une personne unique, pour une occasion unique. Faire ressortir cette beauté singulière que toute personne a, c'est vraiment ce qui m'intéresse. C'est un peu tout cela, la signification de la marque. »Hugues Gnambri est né à l’ouest de la Côte d’Ivoire à Man, surnommée, la ville aux 18 montagnes. Il suit un cursus en droit des affaires, mais il ne se voit pas dans le cadre très formel du juridique, durant toute sa vie. Il rêve plutôt d’une vie professionnelle pleine de découvertes. Alors, en parallèle de ses études de droit, dès 2003, cet autodidacte, plus connu sous son nom artistique Don Hugo, commence par l’organisation d’évènements, la décoration, et au fur et à mesure, il tente le stylisme. Après son diplôme, en attente d’un emploi, il se lance dans la vente de vêtements et décide de suivre sa passion. Son entrée dans le mode du stylisme commence quand il aide l’une de ses sœurs en réalisant sa tenue de soirée. « J'ai constaté que mon expérience en matière d'aménagement décoratif, ma connaissance des couleurs m'aide beaucoup dans le conseil en image, donc cela s’est développé et un jour, ma sœur, qui voulait aller à un gala, se plaignait de ce qu'elle avait pris sa robe dans de la friperie, qu’elle serait très mal habillée. Ce jour-là, je l'ai vraiment entendue et j'ai eu de la peine pour ce qu'elle vivait. Je lui ai dit "donne-moi la robe, je vais faire quelque chose". Honnêtement, je n’avais aucune idée. J'avais juste le souvenir d'une dentelle perlée noire que j'avais vu au marché et qui m'avait plu. Comment l'utiliser ? Qu'est-ce que je devais en faire ? Je ne savais vraiment rien. Je suis parti chez un grand frère styliste qui avait un mannequin. Je l'ai posé dessus. J’ai découpé les motifs et les ai placés. Au fur et à mesure que j'avançais, j'avais le schéma qui s'est développé dans ma tête. Lorsque j’ai fini la robe, elle était magnifique, pratique. Elle était franchement très bien habillée. J'étais fier. J’ai découvert que j'avais ce potentiel-là, celui de refaire de vieux vêtements. »Après cette expérience et la confirmation de ses compétences, Don Hugo lance la marque Unik Dress en 2021, à Abidjan. Pour ce créateur ivoirien, ses productions sont le reflet de ses émotions. « J'ai besoin d'un environnement décoré qui répond à mon besoin du moment. Un environnement très sain, agréable à voir, où je peux créer. Si vous arrivez chez moi, que vous voyez un environnement désordonné, c'est mon état émotionnel. Les fois où vous venez, tout est propre, avec de beaux pots de fleurs, les parfums, les senteurs, vous saurez en même temps mon état émotionnel. La création est essentielle pour moi. J'aime aussi voir des personnes s'épanouir, je pense pour un artiste, en tout cas pour ma part. La satisfaction dans le regard des gens, c'est vraiment l'une des choses essentielles. J'aime voir la personne très épanouie, satisfaite de ce qu'elle a reçu. »Unik Dress, c’est une garde-robe bijoux, ainsi qu’une rubrique sur les réseaux sociaux pour aider chacune et chacun à se mettre en valeur, à avoir confiance en soi et à se sentir unique. « J'ai créé une rubrique dans mon animation des réseaux sociaux intitulée : "Elle est unique", parce que aujourd’hui, une personne va se mettre devant le miroir, elle va voir tel aspect de sa beauté. Moi, lorsque je regarde une personne, je vois autre chose. J'ai constaté que beaucoup de personnes cachent derrière leur pseudo-humilité un complexe d'infériorité, "je ne veux pas être regardé parce que je pense que j'ai tel défaut, je ne me sens pas trop belle". Non. Je pense qu'il y a une pierre en toi que tu dois mettre en valeur. C'est vrai que l’habit ne vient pas mettre en valeur. Nous avons en nous-même cette valeur. ...
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  • Elia Pradel: avec Anicet, redonner une seconde vie à des bijoux délaissés
    Jun 29 2024
    La création de chacun des bijoux d’Elia Pradel est unique. Avec sa marque Anicet, la jeune créatrice de bijoux upcyclés installée aux Ateliers de Paris, elle réemploie et revalorise des bijoux anciens pour en créer des pièces uniques, authentiques, élégantes, modernes et non genrés. Elia Pradel aime les bijoux qui ont déjà vécu, avec une histoire, une âme, en faisant le lien avec l’économie circulaire. La création, pour moi, ne s'arrête pas aux bijoux. C'est une création qui est totale, un peu 360. Au-delà du bijou, j'explore aussi d'autres médiums. Il faut quand même être en état d'esprit de créer, c'est-à-dire en tout cas dégager suffisamment de temps dans son agenda. Arriver à se mettre dans une bulle de création, c'est important et nécessaire pour que je puisse arriver à une pièce.Elia Pradel, fondatrice d’Anicet : « Quand j'ai lancé la marque, je voulais un lien avec la Guadeloupe et c'est le deuxième nom de mon papa. Je voulais ce lien et lui rendre hommage. Il y avait aussi cette volonté d'un nom mixte, c'est-à-dire "Anicet", je ne sais pas si c'est d'essence plutôt féminine ou masculine. Dans ce que je propose, je souhaite que nos bijoux n'aient pas un genre déterminé, attitré. Ils peuvent être plutôt féminins, plutôt masculins, mais c'est la personne qui choisit, qui décide de porter la pièce. Et Anicet, c'est aussi l'anagramme de "ancient" en anglais, donc, comme je travaille des bijoux anciens, de là que cela vient. »Elia Pradel est née et a grandi en Guadeloupe. Passionnée par la création de bijoux, elle en conçoit dès l’âge de 13 ans et organise même des rencontres pour les vendre. Elle fait une école de commerce puis travaille en accompagnant des autoentrepreneurs. En parallèle de ce premier emploi, elle suit des cours pour se former aux techniques de base de la bijouterie. C’est comme ça qu’elle rencontre beaucoup de particuliers et qu’elle récupère des bijoux anciens. Née d’une passion, sa marque Anicet est lancée en 2020. Elia Pradel donne une seconde vie aux bijoux des années 1970, 1980, 1990 et 2000, en les modernisant.« Dans l'ADN de nos créations, nous allons beaucoup retrouver des mailles et notamment des mailles assez sculpturales, des jeux de contrastes. Par exemple, ce mélange d'or et d'argent, ces asymétries de pièces et mélanges de mailles très fortes - ou peut-être masculines - avec des mailles beaucoup plus féminines, peut-être beaucoup plus romantiques. En retravaillant des bijoux anciens, en termes d'exigence, cela va être l'exigence de la qualité des matériaux proposés. J'aime bien dire que nous créons des bijoux qui ont appartenu au passé, portés au présent et que potentiellement, nous pouvons transmettre à des générations futures, donc, que les gens aussi peuvent peut-être se réapproprier. »Elia Pradel poursuit : « Être à la fois créateur et entrepreneur, cela coûte, puisqu'il faut à la fois être la tête créative, la tête pensante, mais aussi raccorder tout cela à des objectifs financiers et chiffrés. C'est cela aussi la réalité du monde de la création. »Les modèles uniques d’Anicet s’inscrivent dans de petites collections créées également grâce aux savoir-faire d’ateliers partenaires.« Dans mon travail, je cherche vraiment à nouer des relations de long terme. Cela va être principalement le facteur humain et le facteur fiabilité et rigueur. S'il y a ces trois facteurs, peut-être que nous pouvons travailler ensemble. Mais l'humain d'abord, puisque j'aime bien dire que j'ai choisi le métier d'indépendant pour choisir aussi les gens avec qui je travaille. J'ai cette chance. Donc l'humain avec tous ces éléments, rigueur, fiabilité, technicité évidemment, et réunir aussi tous les savoir-faire qu'il nous faut pour créer ces pièces uniques. »« Parce qu'aujourd'hui, le travail de création va au-delà de nous, puisque nous pouvons travailler avec des fondeurs, d'autres bijoutiers, avec des ateliers partenaires de bijoutiers pour tout le travail de soudure, de sertissage. Donc, nous allons aussi nous entourer de certains savoir-faire autour d'une collection. Et une fois que nous avons les premiers croquis, les premiers éléments, les premières matières, les premières couleurs, nous allons pouvoir créer notre collection et puis nos pièces uniques. »Elia Pradel propose des créations durables sur-mesure ainsi qu’un travail de sensibilisation en collaboration avec de grandes Maison du luxe.« Par exemple, nous avons travaillé avec la maison Chanel à partir de leurs stocks dormants pour organiser des ateliers d'upcycling à destination du grand public, pour leurs clients VIP ou les collaborateurs de l'entreprise. Nous faisons aussi un travail de codéveloppement, de création et de pièces à partir des fins de stock des maisons afin de concevoir des pièces ensemble, et une collection. Nous avons un ...
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  • Koumbis: l’hommage rendu à la culture guinéenne et aux femmes africaines de la styliste Koumba Cissé
    Jun 22 2024
    Koumba Cissé, styliste guinéenne installée aujourd’hui au Ghana, avec sa marque de vêtements, Koumbis, elle veut faire connaitre la culture, l’histoire, les femmes et les hommes qui ont apporté leur contribution culturelle à la République de Guinée. Koumba Cissé a lancé sa marque en 2022 et sa collection présentée au Festival international de la mode au Togo, le FIMO228, raconte et fait connaitre cette histoire quelquefois oubliée. « J'ai une relation particulière avec la création, explique Koumba Cissé. Quand je me réveille le matin, il faut impérativement rentrer dans le bureau, j'ai mon tableau de création. Il me faut toucher les matières pour voir l'inspiration. Qu'est-ce que cela donne ? Je ne force pas. C’est au toucher, c’est tout ce qui m’entoure. La mode, c'est ma vie, je l'ai choisie, donc du coup, j'assume. »Koumba Cissé, styliste et fondatrice créatrice de la marque Koumbis « Koumbis, quand j'étais petite, c'était mon surnom. Quand j'ai fini mes études de mode, j'étais à la recherche d'un nom assez original et je me suis inspirée des grandes marques, des grandes maisons de couture qui existent, je me suis dit "Pourquoi pas Koumbis ?" Et puis Koumba, c'est un prénom que je porte fièrement, parce que c'est un prénom qui représente l'Afrique. Il se retrouve un peu partout, que ce soit en République de Guinée, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Sénégal. Très récemment, j'ai appris qu'au Gabon, c'est un nom de famille au lieu d'un prénom. »Née en Guinée-Conakry, Koumba Cissé fait des études universitaires à Dakar, au Sénégal. Elle obtient un Master en marketing stratégique et communication commerciale et un Bachelor de Styliste modéliste. À la fin de sa formation, elle s’installe au Ghana pour appréhender un peu plus la mode des pays d’Afrique anglophones. Rencontrer les autres, découvrir d’autres cultures, apprendre de nouvelles techniques : la curiosité de Koumba Cissé se porte aussi sur l’histoire de son pays.Hommage à « Binta Pilote », la « première femme pilote d’hélicoptère d’Afrique Noire »Sa collection intitulée « Binta pilote » est un hommage à une femme, une pionnière guinéenne et à sa contribution à la République de Guinée Conakry. « Binta Pilote fut la première femme pilote d’hélicoptère d’Afrique Noire, qui est méconnue pour certains, mais pour moi c’est une "Queen". »« Il faut parler d’elle parce qu’être pilote d’hélicoptère dans les années 1970 - je pense que c’était en 1975 -, ce n’était pas donné à tout le monde. Comment a-t-elle eu l’idée d’être pilote d’hélicoptère ? J’ai appris en lisant les archives qu’être pilote d’hélicoptère est plus difficile que d’être pilote de ligne. Il faut vraiment la faire connaitre, que le monde entier parle d’elle. Il faut que tout le monde connaisse qu’elle vient de la République de Guinée et qu’elle est guinéenne tout court. Je suis fière de cela. C’est dans ce sens que s’inscrit justement la marque Koumbis. À chaque fois qu’il y aura une collection, il y aura toujours une histoire derrière qui mettra en exergue des personnages ou une personne qui ont marqué le pays. »Sa marque Koumbis - lancée en 2022 à Dakar, alors qu’elle était encore étudiante - est une marque qui allie toutes ses formations et compétences. « Pour moi, c’est un cocktail Molotov. La mode et le marketing, ce sont des choses qui doivent aller ensemble. Je suis présente au niveau de la conception, de la communication, de la recherche des matières, de la couleur. Je gère tout. Tout cela, ce sont mes études de marketing et de communication qui me permettent justement de sortir une pièce finie de Koumbis, surtout pour cette collection de quinze tenues que j'ai réalisées seule. C'était très compliqué, mais la seule chose qui m’aidait justement à aller au-delà, c’était la passion. Dans la mode, c’est à ce moment-là que la passion intervient. »« La passion ce n’est pas 80 % du métier, moi, je dirais personnellement, que c’est 20 % du métier. Quand tu as envie de tout abandonner, c’est uniquement la passion qui peut te dire “écoute, tu as choisi cela, tu aimes cela, vas-y, lance-toi". La mode, c’est tout pour moi. Je fais tout dans mon dynamisme. L’équipe sera formée à travailler comme je travaille, parce que chaque styliste, chaque maison de couture a une façon très particulière de travailler ses pièces. »Une marque africaine avec une touche personnelle made in Guinée que Koumba Cissé veut faire connaitre au monde entier. « L’International m'intéresse parce que Koumbis c'est au-delà d'une marque. C'est une identité culturelle. C'est tout un pays que je représente. Mon objectif derrière cette marque, c'est de dire au monde entier que la République de Guinée existe. C'est un pays de l'Afrique de l'Ouest, peut-être que mon pays ...
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  • Protection de la peau et des océans avec French Kiss et Yann Delplace
    Jun 15 2024
    Innovation en protection cutanée et protection de l’environnement avec French Kiss, une marque de crème solaire lancée par Yann Delplace, marin et entrepreneur. Il a voulu créer la meilleure protection solaire pour la peau et l’océan. Sa crème est adaptée à tous les membres de la famille. Pour Yann Delplace c’est important de contribuer à la préservation des écosystèmes fragiles tout en protégeant la peau des rayons UV nocifs. L'idéal pour se protéger du soleil, c'est qu'il ne faut pas s'exposer au soleil. Lorsque vous voulez aller à la plage, il faut mettre la crème solaire parce que le taux de cancer explose. En France, la région qui a le plus de cancers c'est la Bretagne. Les UV passent à travers les nuages. il y a la Bretagne et l'Australie, par rapport à la couche d'ozone, il faut vraiment se protéger. C'est une casquette et de la crème solaire régulièrement. Yann Delplace, navigateur et créateur de French Kiss" C'est assez osé à l'époque d'appeler un bateau French Kiss. 90 % des gens ont trouvé cela drôle et l'ont retenu. Le but, c'était de communiquer sur un nom que les gens retiennent. Il y avait France, il y avait French Kiss. Cela cochait toutes les cases." Né dans le nord de la France, Yann Delplace est un marin et un passionné de voile de haut-niveau depuis l’enfance. Tout naturellement, il est devenu régatier. Installé aujourd’hui dans le sud de la France, près de la Méditerranée pour exercer sa passion, car il aime naviguer. Ses sorties en mer quotidiennes l’ont progressivement fait prendre conscience de l’importance de la protection cutanée et celle de l’environnement. Yann Delplace crée, en 2016, French Kiss, une marque de crème solaire respectueuse de la peau et de l’environnement qui doit son nom au célèbre voilier de l’America's Cup." L'avantage, c'est que French Kiss est connu, mais comme un bateau. L’inconvénient, c'est que maintenant, French Kiss, c'est aussi une crème solaire. Les moins de 30 ans reconnaîtront French Kiss comme une crème solaire alors que les plus de 50 ans connaîtront French Kiss par rapport à un bateau et une crème solaire. C'est un nom qui marque les esprits. Il y a 2 000 fabricants de crèmes solaires à travers le monde. Certains ont des qualités, d'autres des défauts. Moi, je sais que le produit est bon."« Ceux qui font de la voile, les plaisanciers sont les deuxièmes personnes les plus exposées au monde au soleil après ceux qui font de l'alpinisme. Le taux de réverbération sur un glacier est encore plus important que sur les océans. Si c’est bon pour les personnes qui font de la plaisance, de la grande plaisance, des régates où ils sont extrêmement exposés au soleil, si c’est validé, forcément c'est validé pour la personne qui va quelques heures seulement sur une plage pour se baigner ou pour bronzer. Nous sommes partis dans cette niche par rapport à l'histoire du bateau qui est absolument fantastique et pour toucher d'abord les gens qui font de la plaisance et après élargir à Monsieur tout le monde. »Pour créer sa crème solaire French Kiss, Yann Delplace a fait un tour d’Europe et visiter de nombreux laboratoires. « J'ai fait un tour d'Europe pendant quatre ans pour trouver la crème solaire qui correspondait le plus à mon cahier des charges et je l'ai trouvée à cinq kilomètres de chez moi à Nice. Dans ce laboratoire, il y avait trois crèmes, deux crèmes avec des filtres naturels et une crème avec un mélange naturel, organique. Avec leur premier test de crème solaire, les filtres naturels tuaient 70 à 80 % des cellules souches. Leur crème solaire qui était un mélange ne tuait que 30 %. Ils se sont aperçus que ce sont des filtres naturels, en grande partie qui tuent les coraux. Pourquoi ? Parce que c'est naturel. Mais c'est naturel à terre, pas dans l'eau. Donc, les organismes comme les anémones de mer ou les coraux n'arrivent pas à les filtrer. Ils ne sont pas habitués à ces produits."« Les crèmes solaires perturbent cet environnement. Cela tue l'algue à l'intérieur et du coup cela fait blanchir les coraux. Il faut, donc, un filtre chimique qui soit bon pour la peau parce qu'il y a des filtres chimiques qui ne sont pas bons et des filtres naturels qui soient bons pour les océans et les filtres chimiques également. Ils ont pris le meilleur de chacune ou le moins mauvais de chacune pour sortir une crème solaire. »Fabriquée en France, la composition de la crème solaire French Kiss limite au maximum les effets sur les coraux et sur l’ensemble de l’écosystème marin. Écologique, elle est certifiée par plusieurs labels comme Skin Safety. Afin de la faire connaître au plus grand nombre, Yann Delplace a nommé des ambassadeurs. « Le premier, c'est Jean Luc Van Den Heede, VDH pour ceux qui connaissent un peu les mordus de voile. C'est ma première égérie. Ma deuxième égérie, ce sont des jeunes filles ...
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  • OYO, apprendre du passé pour construire l’avenir, selon Olivia Yatoundé Olympio
    Jun 8 2024
    Olivia Yatoundé Olympio a décidé d’apprendre du passé pour construire l’avenir. Pour contenter son désir de création, elle lance en 2021 sa marque OYO. Cette créatrice propose des accessoires, sacs à mains aux formats allant du petit au plus grand, des bijoux et des vêtements sur-mesure. Des pièces en édition limitée, totalement uniques et fabriquées à la main. Olivia Yatoundé Olympio réalise chaque pièce avec la même passion, la même attention portée au choix du cuir, aux finitions des coutures, aux assemblages et mélanges des matières ou pas. Les formes géométriques apportent une touche d’originalité et de féminité à ses accessoires. Quand je crée, je me sens vivante. C'est une manière de m'évader.Olivia Yatoundé Olympio, Créatrice de la marque OYO Je m'appelle Olivia Yatoundé Olympio. OYO, ce sont mes initiales, tout simplementNée à Lomé, Olivia Yatoundé Olympio quitte le Togo à 12 ans et suit sa scolarité, jusqu’au baccalauréat, dans un pensionnat à Beauvais, près de Paris. Elle poursuit par des études de droit et d’anglais. Elle exerce plusieurs métiers, mais avec OYO, elle revient au travail manuel. Sa mère, partie trop tôt, l’a sensibilisée à la mode, à l’élégance, elle lui a transmis sa passion pour le travail artisanal. « Ma maman a été adoptée par sa tante et son oncle, qui étaient Bretons, à l'âge de trois ans, raconte-t-elle. Elle n'a vécu qu'à Neuilly, à Paris. Ma maman est une Parisienne et nous a donné une éducation très française, parisienne. Elle a travaillé, a appris la haute couture chez Givenchy. »« Elle a rencontré mon papa par hasard. Ma maman était une métisse ghanéenne, quand elle a rencontré mon papa qui était Togolais, ils se sont mariés et sont venus au Togo en 1963, juste après l'indépendance, avec mes deux sœurs aînées. Ma maman a exercé son métier de couturière styliste à Lomé. Elle avait comme clientèle tous les expatriés de l'époque, les ambassadeurs, les femmes d'ambassadeur. À la maison, moi, je voyais défiler des personnalités qui venaient commander des robes ou des vêtements à ma mère », se souvient-elle.Installée à Nantes, dans l’ouest de la France, cette autodidacte, après une vie de mère de famille bien remplie, s’essaye au travail sur le cuir, en 2021, elle lance sa marque OYO. Elle crée des sacs à main qui lui ressemblent, avec un bijou unique. Olivia Yatoundé Olympio pense d’abord à une forme géométrique en réalisant son prototype. « Le cuir est souple, montre-t-elle. Je mets une matière entre le cuir et la doublure, une fibre rigide, qui permet au cuir souple de tenir. Si je ne mettais pas cette matière, il ne tiendrait pas debout, il n'aurait pas cette forme qui reste quand même rigide. Cette matière rigide, on ne la voit pas, elle n'est pas apparente, on la sent dans le toucher. Il y a des cuirs d'une épaisseur plus importante et le grain aussi du cuir peut faire que je n'ai pas besoin de mettre cette matière rigide. Le cuir seul avec la doublure fait tenir le sac à main comme un bijou que vous posez sur une table. »L’inspiration qu’Olivia Yatoundé Olympio trouve à Lomé se réalise en France et inversement. Elle travaille le cuir, mais aussi, les pagnes tissés, parfois précieux et rares. Elle aime les matières nobles qui lui rappellent ses origines africaines. « Les tissus tissés, ce sont des rayures. Il y a beaucoup de rayures ou alors c'est très géométrique. J'aime ce côté géométrique un peu épuré. J'imagine déjà le vêtement, ensuite, j'imagine les couleurs qui peuvent composer ce vêtement. Je fais un dessin sur le style de tissage que je souhaite avoir. Je mets les couleurs et je l'envoie aux tisseurs et ils me font les tissus. Le concept que je veux, c'est que même dans le tissu, il ne faut pas qu'on le retrouve ailleurs. Donc, le vêtement est unique. Le sac à main est unique, et les boucles d'oreilles sont uniques. Je pense que nous sommes tous uniques et je pense que nous ne le mettons pas souvent en avant."Sacs à mains, bijoux ou collection de vêtements, Olivia Yatoundé Olympio développe sa production. « Ce sont surtout les choses très difficiles que j'ai vécues qui aujourd'hui me poussent à me dire que nous n'avons qu'une vie, se confie-t-elle. Pendant longtemps, il me fallait faire face. Après un divorce, avec deux enfants, si je voulais créer, je l'ai mis de côté parce qu'il faut nourrir les enfants, donc j'étais prête à prendre n'importe quel travail alimentaire pour assurer le quotidien. J'ai eu ce genre de vie pendant très, très longtemps. »« Aujourd'hui, au-delà de 50 ans, je me dis '"tu as eu faim, tu as eu soif, il ne peut plus rien t'arriver de grave, donc fait ce que tu as envie de faire et vas-y et n'ait pas de retenue", relativise-t-elle. C'est venu sur le tard, mais je suis contente que cela vienne maintenant et je ne me frustre pas en me disant ...
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  • La veste en jean, une production raisonnable pour la planète d’Alexandra Latour
    Jun 1 2024
    Alexandra Latour, styliste de broderie et créatrice de la Veste en jean. Avec sa jeune marque française, elle revisite une pièce iconique de nos vestiaires : la veste en jean. Pour cela, Alexandra Latour récupère d’anciens pantalons en denim, les découpent et les recomposent en fonction de la trame du textile et de ses couleurs. Ses créations de veste sont uniques, réinterprétées et sublimées grâce à la broderie, des collections originales tout en faisant du bien à la planète. « Il n'y a pas de limite en broderie, c'est juste impressionnant. Nous pouvons tout nous permettre, tout peut se broder à partir du moment où nous pouvons fixer la matière, nous arrivons à broder. Nous pouvons broder de la nacre, des perles, des paillettes, toutes sortes de choses. Nous pouvons. Il n'y a pas de limites », raconte Alexandra Latour, styliste de broderie et créatrice de la Veste en jean.« J'ai beaucoup aimé la petite robe noire et je me suis dit : "la veste en jean", tout simplement. » Alexandra Latour commence son parcours en architecture d’intérieur, en scénographie après avoir étudié à l’école Boulle à Paris, une école en arts appliqués. Après sa licence d’arts plastiques, elle exerce dans un bureau de style pendant deux ans. À 25 ans, elle se met à son compte et monte son atelier de broderie. Elle travaille en dessin et techniques de broderie pour la maison Lesage et d’autres maisons de haute couture. Et en 2020, elle lance sa marque la Veste en jean. Alexandra Latour est à la fois artiste, artisan d’art et entrepreneuse. Son atelier de broderie et sa marque la veste en jean grandissent ensemble.« Cela faisait plusieurs années que je me disais "j'aimerais bien créer une marque", parce que vendre de la broderie à une clientèle de proximité, ce n'était pas possible par des échantillons. Nous travaillons plus pour de la haute couture, du prêt-à-porter et je trouvais cela intéressant de développer une marque. Cela nous permettait de broder. Quel textile utiliser ? Une matière qui est polluante à sa fabrication : le jean. »« Je suis passionnée par le jean »« Je suis passionnée par le jean donc, du coup, je trouvais évident de créer une marque qui soit écoresponsable. À défaut d'utiliser des rouleaux, autant récupérer des jeans qui étaient destinés à être jetés et de les ennoblir par la broderie. Donc, nous utilisons un savoir-faire pour ennoblir notre matière principale. »Alexandra Latour récupère des jeans usagés pour leur donner une seconde vie et les transformer en vestes uniques et brodés. Des partenariats lui permettent d’avoir une démarche écoresponsable. « Emmaüs à Trappes nous suit depuis maintenant trois ans. Ils nous vendent les jeans au poids. Nous venons sourcer la matière en amont, c'est-à-dire ils nous font une présélection de ce qu'ils vont mettre en vente, par exemple les jeans qui ne peuvent pas être vendus, qui sont troués. Nous sélectionnons la matière pour qu'elle soit 100% coton sans élasthanne et nous l'achetons au poids. Ce sourcing de matières, je ne dirais pas tout le temps, mais par moment, c'est problématique. C'est-à-dire que si nous avions plus d'Emmaüs qui pourraient nous suivre et si nous avions un espace de stockage plus important, ce problème n'existerait pas. »« Notre problématique, pour le moment, c'est un espace qui est trop restreint pour à la fois travailler et stocker, toutes ces matières. Il y en a à profusion. Mais il faut avoir tout le process : sélectionner, nettoyer les jeans et après les stocker. Pour le moment, c'est plus la deuxième étape qui est problématique. Récupérer les matières, non, ce n'est pas du tout problématique. Et cela pourrait se faire à plus grande échelle. »Le jean est une matière abondante et permet de broder les pièces reconstituées sur la base de pantalons en denim recyclés. Après la matière, il y a le choix de la thématique, des teintes du denim et le dessin avant de passe à la réalisation de la veste.« Parfois, il y a des teintures particulières. Le denim a une multitude de teintes qui est assez impressionnante, des dégradés de bleu, des bleus qui sont plus rouges, des bleus qui sont plus verts ou plus grisonnants. Pour la collection, je pars toujours d'un dessin, mais parfois, je sors certains dessins sur d'autres périodes de collections pour un défilé. Je reste sur une thématique. La dernière fois, nous avons collaboré avec des artistes. Nous avons fait une veste étoile qui est assez exubérante, je dirais assez atypique. Nous avions ce qu'il fallait en matière. »« Nous commençons à sourcer aussi des matières de cuir, des chutes de cuir avec des personnes qui travaillent dans l'ameublement, il y a des chutes assez intéressantes. Nous associons aussi le jeans et le cuir. Il y a toujours un croquis à la base, c'est quand même de l'artisanat d'art puisque nous brodons. La ...
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