Le mentorat inclusif est unique du fait qu’il s’adapte aux besoins et aux réalités distinctifs de membres de communautés sous-représentés. C’est tout autant le cas en ce qui concerne le mentorat octroyé par et pour les communautés 2SLGBTQI+ : soit un mentorat qui respecte le droit de déterminer soi-même son genre et pratiquer sans discrimination son orientation sexuelle.

Cela étant dit, comment est-ce que le mentorat 2SLGBTQI+ est appelé à s’exercer sur le terrain? Quels conseils propose-t-on aux mentors.es qui souhaitent honorer, voire valoriser, cet aspect de l’identité de leurs mentorés.es 2SLGBTQI+? Et est-ce que des organisations classiques peuvent s’inspirer de programmes de mentorat 2SLGBTQI+ pour transitionner vers une culture organisationnelle plus largement inclusive?

Nos panélistes

Zakary-Georges Gagné est une artiste, auteure, activiste, consultante et professionnelle bilingue du secteur public se spécialisant dans le développement communautaire, la construction de solidarité et la sensibilisation publique. Ayant un héritage franco-québécois et cri, Zakary porte fièrement ses identités autochtone, transféminine et francophone. Elle occupe présentement le poste de coordonnatrice à l’engagement francophone au Réseau Enchanté, le plus grand réseau d’organisations 2SLGBTQI+ du Canada, et est responsable de son programme de mentorat 2SLGBTQI+.

Florence Gagnon est la directrice développement créatif à Fierté au Travail Canada. Elle cumule les années d’expériences en entreprenariat queer et guide de nombreuses entreprises à créer des milieux plus inclusifs. En 2014, elle co-crée la série de fiction Féminin/Féminin qui remporte deux Prix Gémeaux et de nombreuses reconnaissances internationales. À la tête du magazine lstw, elle remporte le Publisher Grand Prix aux Canadian Magazine Awards en 2021.  En 2022, elle se voit décernée la médaille de l’Assemblée nationale du Québec. En 2023, lstw magazine remporte le prix du Meilleur Magazine au Canada.

Patrick Giagnotti est directeur des ventes dans un concessionnaire automobile et animateur/maître de cérémonie. Depuis 15 ans, il est animé par plusieurs projets et fonce dans la vie. Il se dit un gars d’affaires très fougueux mais aussi très sensible doté d’une belle maturité émotionnelle, à l’écoute des autres. il considère qu’être au meilleur de lui-même est un travail de tous les jours et en être conscient est déjà un bon départ.

En 2022, la proportion de femmes élues aux élections provinciales du Québec a atteint un nouveau seuil : 46 %, soit dans la zone de parité. En 2021, les résultats des élections municipales demeurent inégalitaires, les femmes occupant 37 % des postes, mais la proportion a quand même augmenté de 4 % par rapport au scrutin de 2017. De plus, cinq des dix plus grandes villes du Québec ont élu une femme au poste de mairesse.

Le mentorat y est-il pour quelque chose ? Quel rôle jouent les personnes mentores dans la prise de décision d’une femme de se lancer en politique, dans le recrutement des candidates, dans les campagnes électorales, dans la pratique du métier d’élue ? Et, quels aspects de la relation mentorale sont particulièrement pertinents à la réalité unique d’une femme en politique ?

Selon le dernier recensement fédéral, 23 % de la population canadienne en 2021 se composait d’immigrants·es. D’ici 20 ans, 52% de la population sera des immigrants·es ou leurs enfants et deux Canadiens·nes sur cinq feront partie d’un groupe racisé. Or, nous savons que ces populations n’ont pas accès aux mêmes opportunités et bénéfices que la population natale.

Quels sont le rôle actuel et le potentiel du mentorat dans ce contexte ? Quels sont quelques-uns des milieux dans lesquels le mentorat implique les immigrants·es au pays et quelles en sont les retombées ? Quelles formes doit prendre le mentorat en fonction de cultures différentes et quels sont les bénéfices et les limites de cette forme d’accompagnement ?

Forme sournoise de la discrimination à l’ère moderne, les micro-agressions sont des gestes, paroles ou attitudes qui se présentent comme anodines ou involontaires et pour cette raison sont souvent difficiles à nommer, encore plus à enrayer.

Il y a un an, l’Accélérateur mentoral de Mentorat Québec a interpellé deux leaders montréalaises, Mano Malu et Mona-Lisa Prosper, pour décortiquer les micro-agressions dans les domaines de la finance et de l’entrepreneuriat.

Joël Nawej Karl Itaj, administrateur à Mentorat Québec et créateur du projet de comédie dramatique Maréalité, et Jennifer Petrela, experte en mentorat inclusif, ont ouvert une nouvelle discussion avec elles lors de ce webinaire pour savoir comment leurs rôles de mentore et de responsable d’un programme de mentorat inclusif ont su résister aux micro-agressions au cours des derniers 12 mois. Elles ont également parlé des tendances plus larges qu’elles ont pu observer dans ce domaine.

Cette fois, les leaders ont été accompagnées par une mentorée, Véronique Semexant, qui a nommé ses pistes de solution et sa vue des avantages et des limites du mentorat dans ce contexte.

Nos invitées :

• Mano Malu, CFA, directrice principale du crédit commercial à la Banque TD
• Mona-Lisa Prosper, avocate et responsable d’un programme d’entrepreneuriat inclusif es noir.es de Futurpreneur Canada et présidente de la Jeune Chambre de Commerce des Femmes du Québec.
• Véronique Semexant, avocate, notaire, et médiatrice en conciliation familiale
• Valère Fotso Kouam, étudiant à l’Université Concordia et mentor/mentoré passionné de jeunes du quartier Côte-des-Neiges

Pour consulter la rediffusion du webinaire, c’est ici

Le mentorat est reconnu pour encourager l’avancement professionnel ; il l’est moins pour son potentiel de promouvoir l’équité et développer une société plus juste. Or les mouvements de revendications sociales sont de longue haleine : sans appui, ses porteurs ne perdurent pas. Quel rôle joue le mentorat au sein de ces mouvements? À travers deux études de cas importants à l’évolution de la société québécoise — la décision de la Cour supérieure contre le profilage racial lors des interceptions aléatoires en bordure de route et le mouvement étudiant pour la justice climatique — cette séance sonde l’apport et les limites du mentorat pour réaliser un objectif plus grand que l’épanouissement d’un seul individu.

Diplômé en sciences politiques de l’Université d’Ottawa, Schneider Augustin travaille depuis vingt ans auprès des familles et plus particulièrement auprès des jeunes de Côte-des-Neiges, le quartier dans lequel il a grandi. Il attribue ses succès à des personnes très importantes qui ont cru en lui, tel que sa mère, les professeurs de l’école secondaire Outremont, ainsi que d’individus quelque peu inusités. Toujours impliqué, il scande haut et fort aux jeunes que l’environnement n’a pas le pouvoir de déterminer qui iels sont et que chacun.e de nous est l’architecte de son destin. L’un des intervenants dans le cas Luamba c. Procureur général du Québec.

Albert Lalonde a été co-porte-parole du collectif Pour le futur, derrière les grèves pour le climat des vendredis dans les écoles secondaires de Montréal depuis 2019. Iel est membre de la fondation et ancien co-porte-parole de la CEVES, union des groupes étudiants qui organisent les grèves et les manifestations mondiales pour la justice climatique à Montréal, Québec et Sherbrooke depuis 2019. Aux côtés de 14 autres jeunes, Albert poursuit le gouvernement canadien pour sa responsabilité dans la crise climatique. Iel travaille à la Fondation David Suzuki et étudie en droit à l’UQAM.

Shi Tao Zhang a été membre du collectif Extinction Rebellion Youth Québec, un groupe de jeunes militant pour la justice climatique et sociale par le biais d’actions directes et d’initiatives communautaires. Aujourd’hui, avec Albert elle fait partie de la CEVES et travaille au Laboratoire de conscience climatique de la Fondation David Suzuki. Shi Tao étudie en droit à McGill.

Écoutez Jennifer Petrela, experte en mentorat, et Joël Nawej Karl Itaj, artiste multidisciplinaire, parler de réaliser des objectifs professionnels.

Bien que bénéfique, il n’en demeure pas moins que le mentorat n’est pas à l’épreuve des biais, des préjudices, voire de discrimination. Au contraire : des études démontrent qu’un programme de mentorat peut aussi bien reproduire les inégalités que niveler le terrain.

Dans cette exploration, Mentorat Québec discute avec Jessica Lubino, experte en mentorat interculturel et avec Sandrika Luce-Scheftsik, responsable du programme de mentorat pour les femmes à Radio télévision suisse pour apprendre comment produire un programme de mentorat inclusif : quels éléments à considérer dans le design, dans le jumelage, dans la formation et dans l’évaluation.

Les preuves y sont : le mentorat présente de grands avantages pour les femmes qui sont mentorées, d’autant plus pour celles travaillant dans des milieux à prédominance masculine. Mais que gagne-t-on concrètement en tant que mentor·e? Comment savoir si on est qualifié·e pour mentorer une femme? Et quelles sont les bonnes pratiques pour mentorer une personne en situation de minorité dans son milieu de travail, que ce soit une femme ou non?

Dans cette quatrième exploration de cinq abordant le mentorat inclusif, Mentorat Québec discute des enjeux avec trois mentor·e·s de femmes : Louise Champoux-Paillé, ancienne présidente du conseil et chef de la direction du Bureau des services financiers du Québec et lauréate du Prix du Gouverneur général du Canada pour son engagement féminin, Claudio Gardonio, expert en équité salariale et conseiller de confiance auprès des membres du conseil d’administration et de la direction et Michel Lamontagne, ancien président du conseil d’administration de la RAMQ et mentor à Gouvernance au féminin.