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Chronique des médias

By: RFI
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  • L’actu des médias, les médias dans l’actu : tel est le propos de cette chronique qui se propose de décrypter ce qui change les médias à l’ère numérique - et donc la façon dont on est informé. Les évolutions technologiques, la crise des modèles classiques, les nouveaux vecteurs d'information... Tels sont quelques-uns des éléments qui seront explorés sur la planète média. Tout en couvrant les grands événements «médias» qui touchent la France, une attention particulière sera accordée à l'actualité internationale des médias, notamment intéressant les pays du Sud. La chronique pourra revenir aussi avec un regard critique sur la façon dont les médias couvrent certains évènements et sur la façon dont les médias sont eux-mêmes transformés par une actualité qui leur est propre. En partenariat avec le magazine «Stratégies».

    France Médias Monde
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Episodes
  • Élections au Royaume-Uni: Keir Starmer, le bien aimé de la presse conservatrice
    Jul 5 2024

    Jeudi 4 juillet, le Labour, le Parti travailliste, emmené par Keir Starmer, a largement remporté les élections législatives au Royaume-Uni, gagnant 410 circonscriptions sur 650, au détriment des conservateurs de Rishi Sunak. Le nouvel homme fort du pays a pu bénéficier pendant sa campagne du soutien massif des médias.

    Quel est le point commun entre des journaux aussi différents que le Sun, le Sunday Times, The Economist ou le Financial Times ? Ce sont tous des journaux pro-Starmer, le nouveau Premier ministre du Royaume-Uni. Pourtant, l'homme n'est pas un bon client des médias ou une figure haute en couleur à la Boris Johnson, c'est même tout le contraire. On le disait un brin austère, sérieux, mais sans charisme, une sorte de figure inversée du flamboyant Tony Blair.

    Keir Starmer, un homme très différent de son prédécesseur, le millionnaire Rishi Sunak

    Keir Starmer, ancien avocat aux droits de l'Homme entré en politique il y a dix ans, a fini par fendre son armure à la télévision. C'est ainsi qu'il a raconté son histoire familiale dans le sud-est de Londres : fils d'un tourneur fraiseur et d'une infirmière atteinte d'une grave maladie auto-immune, il sait ce que sont les problèmes de santé et de pouvoir d'achat. Il a même confié pendant la campagne qu'il avait bien connu la crainte des factures déposées dans la boîte aux lettres et qu'il savait ce qu'il fallait couper si on ne pouvait pas payer — le téléphone, car « c'était toujours plus facile de s'en passer ». Évidemment, le Sun, tabloïd populaire, y a vu un candidat en résonance avec une bonne partie de son lectorat. D'autant qu'il s'est engagé à faire baisser l'immigration.

    Ce qui séduit les journaux très libéraux et libre-échangistes comme The Economist, voire plus conservateurs comme le Financial Times et le Sunday Times, c'est le mauvais bilan de Rishi Sunak. « Cette génération de Tories [les conservateurs] a ruiné sa réputation de parti des affaires », dénonce le Financial Times, selon lequel « Keir Starmer est mieux placé pour être le dirigeant dont le pays a besoin », même si le journal craint tout de même l'interventionnisme réglementaire d'un gouvernement travailliste. Quant à The Economist, il a aussi appelé à voter pour le Labour en constatant un manque cruel de croissance économique.

    Keir Starmer, en se disant favorable aux entreprises et à la création de richesses, comme aux travailleurs, plaît aux patrons. Il est aussi celui qui a liquidé l'héritage de Jeremy Corbyn en réglant les questions d'antisémitisme au sein de son parti et en prenant position pour Israël après le 7-Octobre, demandant juste des « pauses humanitaires à Gaza ». Sur le fond, et non sur la forme, il y a beaucoup de points communs avec Tony Blair qui avait, lui aussi, reçu le soutien de la presse de Rupert Murdoch à laquelle appartient le Sunday Times.

    À lire aussiRoyaume-Uni: le travailliste Keir Starmer nommé Premier ministre

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    3 mins
  • Les journalistes de «Marianne» mobilisés contre leur rachat par un proche de l'extrême droite
    Jun 28 2024

    À l'hebdomadaire Marianne, les journalistes sont vent debout contre un projet de rachat du titre de presse par un riche entrepreneur, Pierre-Édouard Stérin, dont des liens forts avec l'extrême droite ont été révélés.

    C'est dans Le Monde que les journalistes de Marianne ont appris que Pierre-Édouard Stérin, un milliardaire catholique anti-IVG de 50 ans, avait une très grande proximité avec le Rassemblement national.

    Son bras droit, François Durvye, patron de son fonds d'investissement Otium, a conseillé le parti d'extrême droite pour son programme économique. Un autre lieutenant de Pierre-Édouard Stérin, Alban du Rostu, qui dirige son fonds philanthropique Bien commun, a proposé ses services pour les investitures. Enfin, et c'est une révélation du magazine Challenges, Pierre-Édouard Stérin et François Durvye ont racheté en novembre pour 2,5 millions d'euros la propriété familiale des Le Pen à Rueil-Malmaison, où vit encore Jean-Marie Le Pen.

    Suite à ces informations, les journalistes ont décidé à l'unanimité de faire grève le vendredi 28 juin. La grève a été levée au soir, les journalistes maintiennent toutefois la pression.

    La société des rédacteurs fait volte-face

    Dans un précédent communiqué en date du 21 juin, approuvé par plus de 60% des journalistes, les garanties d'indépendance, comme un droit de véto sur la nomination du directeur de la rédaction ou un représentant au conseil d'administration, semblaient alors suffisantes.

    Le 21 juin, la rédaction de Marianne avait pourtant déjà connaissance de l'affaire de l'achat de la maison des Le Pen à Rueil-Malmaison ou la participation de Pierre-Édouard Stérin à la production du film du Puy du Fou Vaincre ou Mourir, avec Studio Canal, contrôlé par Bolloré.

    Mais avec l'article du Monde, dixit la Société des rédacteurs : « ce qui apparaissait comme un engagement idéologique individuel se révèle être une entreprise partisane ».

    Le vendeur, Daniel Kretinsky, a décidé vendredi 28 juin de suspendre ses négociations

    Les négociations pour le rachat de Marianne ont été suspendues en accord avec Pierre-Édouard Stérin, et ce, jusqu'au 21 juillet où les parties statueront. Mais Denis Olivennes, le patron de CMI qui représente Marianne, n'a pas l'air d'opposer une digue républicaine à ce rachat. Il y a bien une proposition alternative de l'entrepreneur Jean-Martial Lefranc, mais elle ne dépassait pas hier 5 millions d'euros, ce qui semblait insuffisant.

    Daniel Kretinsky avait décidé de mettre en vente Marianne après avoir estimé qu’il ne se retrouvait pas dans la ligne éditoriale critique vis-à-vis de l’Union européenne et du libéralisme.

    Les journalistes de l'hebdomadaire craignent de vivre une situation déjà connue à iTélé devenue CNews, Europe 1 ou au Journal du dimanche, quand la quasi-totalité de la rédaction avait fui suite à la reprise par Bolloré et une orientation de ces médias à l'extrême droite.

    À lire aussiVincent Bolloré et son empire médiatique, un tremplin pour l'extrême droite en France?

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    3 mins
  • TV5Monde devient «média non grata» au Burkina Faso
    Jun 21 2024

    Le Burkina Faso a interdit ce mardi 18 juin la diffusion de TV5Monde pendant six mois.

    Après RFI, France 24, Le Monde, LCI, Jeune Afrique, c’est au tour de TV5Monde d’être suspendu pour une période assez longue - six mois - au Burkina Faso. Avec en plus une amende de 50 millions de francs CFA, soit 76 000 euros.

    Ce qui fâche est toujours et encore la remise en cause de la situation sécuritaire et militaire du pays, depuis le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré en octobre 2022. Cette fois, il est reproché des « propos tendancieux », sur l’antenne, de Newton Ahmed Barry. Ce journaliste et ancien président de la Commission électorale s’est exprimé au cours du journal télévisé de TV5 notamment sur l’attaque jihadiste meurtrière de Mansila, dans le nord-est du pays, près du Niger.

    Alors que plusieurs dizaines d’instructeurs russes sont arrivés du Mali à Ouagadougou, il s’agit aussi de discréditer les rumeurs de mutinerie et de « mouvements d’humeur » apparues sur les réseaux sociaux. « Il n’en est rien », assure l’armée, qui a toutefois la plus grande peine à justifier comment un obus a pu arriver dans la cour de la télévision publique, à deux pas de la présidence. Un « incident de tir », selon la chaîne d’État.

    Et cette suspension prend un tour particulier compte tenu de la nature de TV5Monde. Car TV5, ce n’est pas la France, même si Paris pourvoit majoritairement à son budget. C’est une chaîne francophone où l’on retrouve les télévisions de Belgique, du Canada ou de Suisse. Yves Bigot, le patron de la chaîne qui vient d’abandonner ses fonctions faute d’être reconduit, avait même l’intention d’ouvrir son capital à sept pays africains. Le 6 juin, il a signé avec la société des journalistes de la chaîne une charte éditoriale qui garantit qu’elle se conforme au journalisme « trust initiative », un label international de qualité de l’information.

    Ingérence du pouvoir dans les médias

    Un label auquel ont souscrit aussi RFI et France 24. Et au Burkina Faso, on observe un contrôle accru des médias. Il suffit de regarder qui porte la charge contre TV5 : ce n’est pas directement le gouvernement, mais le régulateur, le Conseil national de la communication, qui depuis une réforme de novembre dernier est la voix du pouvoir dans les médias. Cette suspension de six mois fait suite à l’interdiction pendant un mois de Radio Omega, à des expulsions de journalistes, comme celle du Monde et de Libération qui avait parlé d’une « guerre de propagande » avec les groupes jihadistes. On voit aussi des officines proches du pouvoir organiser des campagnes de dénigrement contre des journalistes burkinabè.

    Au fond, quand la sécurité du pays n’est plus sous contrôle, on tente de contrôler les messagers.

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