• Philippe Étienne : «Viktor Orban cherchera à jouer de sa présidence pour favoriser ses positions»
    Jul 5 2024

    L’Ambassadeur de France, en poste dans de nombreux pays européens, reconnaît une Inquiétude au sein de l’Union européenne, depuis que la Hongrie du pro-russe Viktor Orban a pris la présidence tournante du Conseil de l’UE pour 6 mois.

    V. Orban s’est rendu à Moscou discuter avec Vladimir Poutine : «La Hongrie a clairement cherché à s'opposer ou à ralentir des décisions européennes sur le soutien à l'Ukraine mais n'a jamais réussi. Et depuis 2012 et le traité de Lisbonne, le pays qui tient la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne ne préside aucune autre institution, ce qui limite son rôle dans le domaine de la politique étrangère».

    Viktor Orban s’est aussi rendu à Kiev, pour la première fois depuis 12 ans, pour «jouer un rôle d'honnête courtier comme certains de ses conseillers ou ministres l'ont dit», nous précise Philippe Étienne, «il veut montrer qu'il est un facteur de paix. Mais les autorités hongroises actuelles disent que ça ne change pas pour autant la position de la Hongrie sur le fond, et le gouvernement hongrois cherchera clairement à jouer de cette présidence pour favoriser telle ou telle de ses positions». Le Premier ministre hongrois tente de créer une alliance politique de droite radicale au Parlement européen, cherchant à rallier à lui certains partis : «Le résultat des élections européennes l'aide parce qu'il manifeste une poussée des forces eurosceptiques à droite nettement plus en ligne avec lui dans plusieurs pays».

    Côté USA, l’Union européenne émet des inquiétudes dans le cas d’une victoire de Donald Trump et l’ancien Ambassadeur en convient : «si l'on se fie au précèdent mandat de Trump, il avait une attitude beaucoup plus critiques vis-à-vis de l'Union européenne que les Démocrates et Joe Biden depuis qu'il est président. Mais quel que soit le résultat de cette élection, les Européens doivent faire face à leurs propres sujets. Nous avons, nous, Européens, nos propres contraintes, nos propres défis. La Défense en est un et il faut que nous développions cette défense européenne». Pour stopper la guerre en Ukraine, Donald Trump a parlé d’instaurer la négociation entre Moscou et Kiev : «Il n'a pas dit qu'il interromprait immédiatement le soutien à l'Ukraine mais, implicitement, le soutien à l'Ukraine serait en quelque sorte lié à cet effort de négociation. Les Américains ont tort de considérer que la guerre en Ukraine est un problème européen, parce que l'agression par un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU sur pays voisin est une menace à l'ordre international en général», affirme-t-il.

    Ce jeudi 4 juillet 2024, au Royaume-Uni, après 14 ans de gouvernement conservateur, les Travaillistes l’ont emporté à la Chambre des Communes avec une très large majorité. Keir Starmer succède donc à Rishi Sunak au 10 Downing Street, et ce sera «extrêmement intéressant à suivre», note Philippe Étienne, optimiste sur l’avenir des relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne qui vont être «beaucoup plus paisibles» : même si revenir sur le Brexit ou réintégrer le Marché unique semble être totalement exclus. «Il y a un domaine où elles peuvent gagner de la substance sans revenir sur les grandes décisions économiques, c'est les questions de défense et de sécurité», prédit Philippe Étienne.

    En tant que président de la Mission de commémoration des 80 ans de la Libération, Philippe Étienne rappelle que la Russie n’a pas participé au Débarquement, « par leur faute, en raison de la guerre en Ukraine qu’ils ont déclenchée : mais il a tout de même été largement question du rôle de l’Armée Rouge lors des discours et événements ». Mais ce qu’il tient surtout à souligner, c’est que ces commémorations «ont clairement rappelé à notre opinion et surtout à notre jeunesse le prix de la liberté, ne serait-ce que par la présence de ces vétérans américains, britanniques, français et autres, des personnes âgées d’une centaine d’années qui sont quand même venus, qui ont voulu rencontrer les jeunes

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  • Alexander Stubb : « Poutine essaie de déstabiliser la Finlande »
    Jun 28 2024

    Nous recevons cette semaine Alexander Stubb, président de la République de Finlande depuis février 2024, ancien Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères, ex-député européen. Il y a un peu plus d’un an, la Finlande rejoignait l’OTAN, mettant ainsi fin à des décennies de neutralité et de non-alignement militaire. La guerre en Ukraine et les inquiétudes qu’elle a suscitées en Europe ont provoqué ce tournant historique.

    Alexander Stubb estime que l’entrée de son pays dans l’OTAN apportera « plus de valeur ajoutée » à l’organisation grâce au « million de Finlandais ayant effectué leur service militaire » et à la position stratégique du pays, qui double la frontière de l’OTAN avec la Russie. « L'OTAN a beaucoup gagné et la Finlande a gagné aussi », souligne-t-il. Si la Finlande « n'est pas provocatrice » vis-à-vis de la Russie, elle ambitionne d’«être dans le noyau dur de l'OTAN ».

    Alexander Stubb accueille de manière « très positive » le choix de nommer l'ancien Premier ministre néerlandais Mark Rutte à la tête de l’OTAN. « Il va être un très bon chef pour l'OTAN », se réjouit-il, « je suis très content pour lui et pour l'OTAN ».

    Depuis plusieurs mois, la Finlande a fermé ses frontières avec la Russie face à l’arrivée de migrants, originaires pour la plupart du Moyen-Orient et d’Afrique, et accuse Moscou d’orchestrer ce flux migratoire pour influencer la politique finlandaise. Selon Alexander Stubb, « Poutine utilise les gens comme un instrument, il essaie de déstabiliser la Finlande » et mène « une guerre hybride ». Le président finlandais espère trouver une solution sûre et humaine.

    L'Union européenne a officiellement lancé mardi (25 juin 2024) des négociations d’adhésion avec l’Ukraine. La Finlande, qui a dû céder 10% de son territoire à la Russie en 1940, « comprend exactement ce que si passe en Ukraine en ce moment et c’est pour ça qu’on donne un soutien assez fort » à la candidature de Kiev. La perspective de voir arriver Viktor Orban à la présidence de l’UE à partir du 1er juillet et les conséquences éventuelles sur le soutien des 27 à l’Ukraine n'inquiètent pas Alexander Stubb, malgré la proximité affichée du Premier ministre hongrois avec Vladimir Poutine. « Je crois que le chemin de l'Ukraine pour l'Union est clair », déclare Alexander Stubb. Le Premier ministre finlandais reste optimiste, estimant qu’en dépit des crises, « on trouve toujours des solutions en Europe ». Il cite l’exemple de l’accord financier pour une aide à l’Ukraine que Viktor Orban avait bloqué avant de finir par plier sous la pression des 27.

    Alexander Stubb considère qu’en matière d’Europe géopolitique, « on a bien avancé pendant les cinq dernières années mais il faut aussi comprendre que l'Europe est jamais parfaite, jamais, surtout parce qu'on a 27 États membres, de temps en temps, avec des intérêts un peu différents ». Il salue le bilan d’Ursula von der Leyen, « une grande présidente de la Commission, un peu comme Jacques Delors ». Il lui apporte son soutien pour un second mandat à la tête de la Commission européenne, qui serait « une bonne chose pour l’Europe ». À l’heure où le multilatéralisme est en déclin, il pense que « l'intégration régionale va être plus forte » et l’Europe sera « assez forte » dans ce nouveau contexte mondial. « L’Europe ne va pas être les États-Unis, l’Europe ne va pas être la Chine mais quelque chose entre les deux et si on comprend ça, je crois qu’on va avoir une vue plus positive de l’Europe. »

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  • Elisa Ferreira : « La situation serait bien pire si la politique de cohésion n’existait pas »
    Jun 21 2024

    Quelques jours après un scrutin européen déterminant pour l'avenir de l’Europe et lors duquel les partis d’extrême droite eurosceptiques ont gagné des sièges, nous recevons celle qui est encore Commissaire européenne à la Cohésion et aux Réformes, la Portugaise Elisa Ferreira, chargée du rattrapage des régions les plus reculées et en difficulté. Deuxième enveloppe du budget européen après la Politique agricole commune, la politique de cohésion bénéficie pour l’exercice 2021-2027 de 390 milliards d’euros à distribuer aux États membres pour qu’ils mettent entre autres en place des projets d’aide aux plus démunis ou à la transition écologique.

    Elisa Ferreira voit dans cette montée de l’extrême droite, lors des élections du 9 juin 2024, la conséquence du sentiment d’exclusion de certaines régions pauvres, qui sont «inquiètes, et donc s’attachent à quelqu'un qui leur dit ‘je te protège’, même si cette personne veut seulement arriver au pouvoir». Elle le reconnaît, il y a des disparités de richesse au sein de l’Europe qui est, rappelle-t-elle, «fondée sur la libre concurrence» au sein de l’Union, mais «la situation serait bien pire si la politique de Cohésion n’existait pas», soutient-elle. C’est pourquoi «il faut que tous les agendas politiques, y compris au niveau national, se préoccupent de la cohésion pour donner des opportunités à tous les territoires».

    Dans une récente tribune co-écrite avec Nicolas Schmit, actuel Commissaire européen à l’Emploi et aux Droits sociaux, elle appelait les Européens à aller voter «en faveur des partis pro-européens, qui ont confiance dans l'Europe et qui donnent confiance à l'Europe». Elle espère que le résultat du scrutin, qui voit tout de même une large majorité pour le «centre élargi» se dégager, permettra de «maintenir la politique de cohésion au centre de notre future politique commune. Sans la politique de cohésion, l'Europe va se fractionner. Surtout quand on pense que l'Europe doit s'élargir. Et le succès de tous les élargissements précédents s’est fait grâce à un renforcement de la politique de cohésion.» Preuve en est, l’augmentation du PIB par habitant des pays qui ont intégré l’Union, qui sont en moyenne passés de 50% de la moyenne européenne à 80% «c'est une croissance incroyable»!

    Pour Elisa Ferreira, la politique de cohésion n’est pas une redistribution d’argent, mais «une redistribution d'opportunités pour que tout le monde puisse contribuer à la richesse commune. Bien sûr, pour ça, il faut avoir de l'argent. Mais l'argent n'est pas un but en soi, c'est une condition pour que le rattrapage puisse se faire.» La politique de cohésion est là pour aider les États membres mais, précise la Commissaire, «on ne peut pas décider de ce qui est fait au niveau des régions, on dépend des propositions qui nous sont faites. On refinance, on aide, mais c'est en partenariat. Bien sûr, il y aura toujours partout des gens démunis, mais le travail qui a été fait avec les fonds européens en termes de création d'emploi, de formation, d'éducation, d'accès à la santé, est reconnu partout

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  • Pascal Lamy : « Ursula von der Leyen aura une majorité pour être élue »
    Jun 14 2024

    Nous recevons cette semaine Pascal Lamy, ancien commissaire européen pour le Commerce et directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce de 2005 à 2013. Aujourd’hui président émérite de l’Institut Jacques Delors, Pascal Lamy commente depuis le siège de la Commission européenne ces élections pleines de surprise, et marquées en France par la dissolution inattendue de l’Assemblée Nationale.

    Les résultats de ces élections «hybrides» car capitales sur le plan européen mais aussi au niveau national marquent selon Pascal Lamy «une légère poussée à droite au Parlement européen mais qui reste contenue» et moins forte que ce que prévoyaient les sondages. Reste à savoir si cette droite portée par Ursula von der Leyen parviendra à maintenir une majorité, nécessaire pour faire voter les textes que la Commission proposera. Selon Pascal Lamy, «il est probable que madame von der Leyen aura la majorité suffisante pour être élue». Mais pas sûr que cette potentielle majorité d’Ursula Von der Leyen lui permette de faire voter tous les textes, quand certains fustigent le Pacte Vert par exemple, difficilement défendu par des Verts au plus bas.

    «On va avoir une commission dont la composition sera plus influencée par les forces de droite qu'avant», prédit-il. À peine trois ou quatre commissaires sur 27 pourraient être de la famille sociale-démocrate. «Il est fini le temps où la Commission avait plus de sociaux-démocrates que de chrétiens démocrates ou de centre droit». Mais même si les partis d’extrême droite et les groupes de droite radicale chez les non-inscrits totalisent 25% des sièges du Parlement, cela ne constitue pas une «minorité de blocage» pour Pascal Lamy. La raison est simple : «ils ne sont pas d’accord sur l'Ukraine, ils ne sont pas d'accord sur l’OTAN, ils ne sont pas d'accord sur l'environnement, ils ne sont d'accord sur rien».

    Si l’extrême droite est au plus haut en France, elle recule déjà dans les pays nordiques ; et même en Hongrie, le parti de Viktor Orban n’a pas obtenu le résultat escompté. Selon Pascal Lamy, l’explication est simple : «là où ils sont au pouvoir, ils baissent». Le populisme atteint donc ses «limites» dès son arrivée au pouvoir : «parce que quand on est élu, on devient responsable». Quant à la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée Nationale, il suppose le raisonnement suivant : «un gouvernement dominé par le Rassemblement national pendant trois ans, serait moins propice à une élection du Front national en 2027 à l'Elysée». En revanche, un échec du RN à la bataille des législatives supposerait «une très forte mobilisation des partis qui ne sont pas au RN» dont il doute.

    Les élections européennes marquent aussi une redistribution des «top jobs», les hautes fonctions de l’UE. Compte tenu du «gain parlementaire du PPE», la reconduction de Roberta Metsola à la tête du Parlement européen et celle d’Ursula Von der Leyen à la Commission européenne semble «vraisemblable» pour Pascal Lamy. Un social-démocrate pourrait bien se voir attribuer la présidence du Conseil européen : Pascal Lamy avance le nom d’Antonio Costa, l'ancien Premier ministre portugais, ou encore celui de Kaja Kallas, Première ministre estonienne centriste, comme cheffe de la Diplomatie. «Il est assez normal que l'Europe centrale et orientale soit représentée, comme d'ailleurs elle l'a été avec le président polonais Donald Tusk qui maintenant est Premier ministre en Pologne», conclut-il.

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  • Nicolas Schmit dénonce les dangers d’une alliance droite-extrême droite !
    May 31 2024

    Nicolas Schmit, tête de liste du Parti socialiste européen, déplore que la social-démocratie soit à la peine en Europe et dans cette campagne, face à la focalisation sur la montée de la droite extrême et de sa possible alliance avec le droite mainstream : car c’est bien le PPE mené par Ursula Von der Leyen, qui est donné en tête des sondages au niveau européen.

    La course aux alliances post-électorales a presque démarré au Parlement européen : Viktor Orban, le très populiste Premier ministre hongrois plaide pour un rapprochement des souverainistes européens autour de Marine Le Pen et Giorgia Meloni. La cheffe du gouvernement italienne est aussi courtisée par la droite plus traditionnelle d’Ursula von der Leyen. Pour Nicolas Schmit, cette romance est une trahison à la « fiction qui a été inventée par le PPE et par madame von der Leyen de ne faire des alliances qu’avec ceux qui sont pro-européens, pro-Ukraine, et pro-État de droit ». Les deux visions pour l’Europe sont donc « totalement incompatibles », et une majorité pour soutenir un mandat von der Leyen 2 entre les socio-démocrates qu’il dirige et les troupes de Mme Meloni est une « option exclue ».

    Sur le volet social, le commissaire aux Affaires sociales souhaite défendre la santé comme « droit fondamental des citoyens de l’UE » : la « notion de service public doit être au cœur du projet européen social-démocrate : il faut notamment veiller à ce que les salaires soient corrects », avec l’aide du salaire minimum européen qu’il a mis en place comme commissaire. Quant à l’influence des Russes sur la campagne européenne, Nicolas Schmit déplore des « interférences permanentes au niveau européen comme au niveau national ». Il souhaite « alerter les citoyens qui peuvent effectivement s'égarer de ce côté-là, leur vote est aussi un vote de soutien indirect à ces dictatures puisque, on le connaît, il y a des liens évidents entre l’extrême droite et Poutine », conclut-il.

    À propos de la Palestine, sujet qui a divisé les socialistes européens, Nicolas Schmit se prononce en faveur d’une reconnaissance de l’État palestinien. S’il condamne les « crimes impardonnables du 7 octobre et les otages toujours détenus par le Hamas », le commissaire blâme la riposte disproportionnée du « gouvernement d’extrême droite israélien ».

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  • Nadia Calviño : « la BEI doit investir dans le secteur de la défense, mais avec prudence »
    May 24 2024

    Nous recevons cette semaine Nadia Calviño, présidente de la Banque européenne d’investissement, ancienne ministre de l'Économie du gouvernement Sanchez, et vice-présidente de ce gouvernement socialiste espagnol. Elle est la première femme à accéder à la tête de cette grande banque de l’Union européenne, qui a investi plus de 87 milliards d’euros en 2023 en Europe. Transformer la BEI en « Banque verte », au service des technologies et du futur, tout en renforçant l’industrie de la défense européenne : c’est le défi qu’elle s’est fixé depuis sa prise de fonction en janvier 2024.

    Les investissements de la BEI sont « clés pour l’avenir de l’Europe » selon la présidente, qui fait face à des défis colossaux, à commencer par la guerre en Ukraine. La BEI a annoncé lever les restrictions concernant les biens à double usage, civil et militaire. Un « grand pas en avant » selon Nadia Calviño, pour « contribuer à soutenir l’industrie européenne de sécurité et de défense ». La Banque Européenne d’Investissement participe aussi à la reconstruction de l’Ukraine, à travers une « expertise technique » et des investissements : « en ce moment nous sommes le partenaire le plus important de l’Ukraine en ce qui concerne les investissements », assure la présidente.

    Ce soutien de la BEI est concurrencé par le grand plan d’investissement de l’administration Biden, l’Inflation Reduction Act, mais aussi par la Chine, qui subventionne les grands groupes. Nadia Calviño entend avant tout « préserver le leadership européen » face à ces grands acteurs, notamment dans le domaine des nouvelles technologies. Elle souhaite « soutenir les secteurs les plus affectés comme l’agriculture », faire en sorte que les industries « restent en Europe » et que ça soit « profitable d’un point de vue de leur business ». Plus de la moitié des investissements de la BEI sont consacrés à la finance verte : « On est en train d'investir dans les technologies de l'avenir et garantir qu'on peut avoir une transition climatique qui aille au bénéfice des citoyens et des entreprises », assure la présidente.

    L’accélération de cette transition verte va de pair avec « l’autonomie stratégique » de l’Europe en matière d’énergies : « on ne peut pas dépendre des autres quand il s’agit d’énergie, et c’est là qu’on doit investir », préconise-t-elle. Cette autonomie doit se faire avec le concours de tous les pays de l’UE selon la présidente : « Aucun pays, même la France ou l'Allemagne, qui sont de grands pays, ne peuvent pas faire face aux défis actuels tout seul. L’Union nous rend plus forts. » À quelques semaines du scrutin européen, c’est l’heure du bilan de la dernière mandature : « On est resté unis jusqu'à maintenant. On a répondu à la pandémie et à la guerre en Ukraine de façon unie, déterminée. Et je pense que c'est le secret de notre succès. Il faut continuer dans la même ligne pour l'avenir ».

    La BEI investit en Europe, mais aussi en Afrique, à hauteur de 150 milliards d'euros d'ici 2030 pour financer des grands projets d'énergies renouvelables, d'accès à Internet, aux transports, aux vaccins et à l'éducation. Nadia Calviño réaffirme son soutien à l’Afrique : « Évidemment, l'Afrique est une priorité pour l'Europe. [...] on soutient des projets qui sont très importants pour l'avenir du continent et des citoyens africains, que ce soit dans les domaines de l'énergie, de la digitalisation, mais aussi de l'eau, l'agriculture ». Cette aide financière européenne ne doit pas faire oublier les « spécificités de ces pays » qui sont la « priorité » de l’Europe, en tant que « voisins » et « partenaires ».

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  • Salomé Zourabichvili : « C’est une loi oligarque qui a été passée en catimini »
    May 17 2024

    Nous recevons cette semaine Salomé Zourabichvili, présidente de la Géorgie, pays du Caucase où ont lieu d’importantes manifestations après l’adoption de la loi dite sur « l’influence étrangère » le 14 mai 2024 au Parlement. La présidente s’inquiète des effets de cette nouvelle loi -calquée sur une loi russe- sur la société civile, les organisations non-gouvernementales et les médias. Mais la dirigeante craint aussi la réaction négative de ses partenaires européens. La Géorgie s'est vu accorder le statut de pays candidat en décembre 2023, et l’adoption de cette loi pourrait bien compromettre son entrée dans l’UE.

    Cette loi est un « pavé dans la mare » et une « provocation à la polarisation » pour la présidente, et va de pair avec une rhétorique « extrêmement anti-occidentale, anti-européenne, qui ressemble beaucoup à la rhétorique du Kremlin ». Mais la présidente peut compter sur le soutien de la population géorgienne, qui « veut son avenir européen et n'est pas prête à y renoncer ». La dirigeante met en garde contre les théories « conspirationnistes » des dirigeants, et contre la violence physique exercée contre les manifestants. Il reste malgré tout une solution institutionnelle : le droit de veto que la présidente compte exercer, vivement souhaité par les manifestants : « toute la population attend. Je reçois des messages toute la nuit et la journée de tout le monde me disant surtout mettez le veto », raconte-t-elle.

    La prochaine étape : les élections d’octobre, qui tiendront lieu de « référendum pour ou contre un futur européen », selon la dirigeante. Si les Géorgiens se déclarent en faveur de l’Europe, « l'Union européenne réagira comme elle le souhaite et comme elle le doit », estime Salomé Zourabichvili. Si la population géorgienne émet alors un avis défavorable quant à son avenir européen et sa volonté de le défendre à tout prix, alors les sanctions sur la Géorgie seront « justifiées », selon elle. Tout dépendra du choix de la population géorgienne qui « déterminera réellement non seulement son avenir, mais ses relations avec l'Union européenne », assure la présidente.

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  • Journée de l'Europe : culture et sciences européennes à l’honneur
    May 10 2024

    France 24 célèbre la journée de l'Europe en donnant rendez-vous sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris pour une table ronde au cours de laquelle il sera question d’Europe de la culture et des sciences. Elle rassemble des Européens au parcours inspirant : la tête dans les étoiles, dans les petits plats mijotés, les carnets de croquis ou dans les séries télévisées. Car l'Europe est présente dans tous les segments de notre vie quotidienne, mais aussi dans les secteurs qui nous inspirent et nous font rêver.

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